Éternelle amoureuse du dessin animé « le Cygne et la Princesse » de Richard Rich – que j'ai regardé beaucoup trop de fois depuis mon enfance – j'ai naturellement été séduite à la simple vue du titre de ce livre. Et ce n'était pourtant rien comparé à ce que j'ai ressenti en le dévorant et en découvrant toutes les analogies avec le film de mon enfance… Et donc avec le ballet, évidemment.
À mon sens, ce tome est meilleur que le précédent. Celui sur le prince au bois dormant était très rapide, trop même, et pour moi il manquait d'approfondissement. Je n'avais pas accroché outre mesure à l'écriture ni aux personnages, bien que j'aie apprécié les deux. En revanche, dans ce second tome – bien plus dense – j'ai trouvé l'écriture bien meilleure. L'autrice prend son temps pour décrire le point de vue de ses deux personnages principaux et oscille de l'un à l'autre continuellement. de plus, parfois, certains personnages secondaires ont également droit à une focalisation interne. Les sentiments et pensées étaient vraiment développés, ce qui m'a permis de m'attacher réellement aux personnages – notamment à Siegfried et Ode, mais aussi aux déserteurs.
Contrairement à ce qui se passait dans le tome premier, ici les personnages prennent leur temps. On assiste à la naissance de leurs sentiments et de leur relation, il n'est pas difficile de comprendre leurs doutes et leurs espoirs. Chacun possède un passé, chacun possède une profondeur. Je pense par exemple à Loran et son passé relatif aux nobles. Même Odile est facile à comprendre. Je ne l'ai pas particulièrement appréciée, mais je l'ai comprise.
Niveau intrigue, je pense que certains pourraient trouver le livre un peu long puisqu'il faut le temps de tout mettre en place et de progresser dans l'enquête pour découvrir la vérité, mais pour ma part j'ai trouvé que le nombre de pages était le bon. Chaque chapitre avait son importance, même si l'intrigue n'avançait pas toujours. J'ai vraiment aimé le fait qu'on ressente si bien ce qu'éprouvent les personnages. Après, pour en revenir à la recherche de vérité, je dois dire que ce n'était pas compliqué, depuis le début je savais sans peine qui était le coupable. Toutefois, le livre est resté divertissant et mon plaisir n'a pas été gâché. J'ai parfois le sentiment que les personnages sont stupides et je trouve le récit trop long car je découvre dès le début la « vérité », mais ici ça ne m'a pas dérangée. J'ai été embarquée par l'histoire et même si j'avais envie d'en lire la fin et de les voir enfin comprendre, en même temps, je n'avais pas envie de sortir de ce conte.
Au final, c'est donc une très belle histoire d'amour, un conte que j'aime toujours autant, une version qui a su me faire revenir nombre de souvenirs, me faire sourire et m'émouvoir. Il est probable que je relise ce tome à l'avenir. J'aime tant la construction du récit que les personnages, la romance, le côté dramatique mais également les touches d'humour particulièrement agréables qui se glissent tout au long de la lecture. J'espère que le tome suivant saura me faire passer un aussi bon moment.
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Les revisites de contes me laissent toujours septique au premier abord. Mais j'ai rapidement abandonné toutes mes hésitations. le roman est super bien mené et original. Les personnages sont attachants et l'histoire devient de plus en plus entraînante au fur et à mesure que l'on découvre la trame.
Les personnages sont charismatiques, le côté malédiction et magie de l'histoire est vraiment très intéressant et les deux personnages centraux sont émouvants.
Ce fut une bonne lecture !!
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J'ai découvert cette auteur avec le tome 1 des contes des royaumes oubliés, et sa plume à tout de suite fonctionné sur moi! J'ai donc eu une certaine appréhension en lisant ce tome 2 car ayant beaucoup d'attente j'avais peur d'être déçu. Mais quelle ne fut pas ma joie en adorant ce livre. Les personnages sont tous très attachants, et le méchant est détestable au possible! La romance ne ce fait pas au "coup de foudre" mais elle prend sont temps, l'amour né au fur et à mesure que nos protagoniste ce découvre l'un l'autre. de plus la romance MxM est assez soft donc si vous n'êtes pas trop une habitué (comme moi!) ca passe tout seule. Bref je recommande ++++++, j'espère que cette auteur pourra vivre de son écriture seule, elle le mérite amplement.
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— Le monde va mal, c'est vrai. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Pour tout vous avouer, je doute parfois qu'il y en ait un, de demain. Mais en attendant nous sommes là, vous, moi... Et si le monde va mal, tant pis, nous irons bien sans lui.
—C’est drôle, laissa échapper le prince maudit.
—Quoi ?
—Au début, je ne t’imaginais pas comme ça. Je veux dire… La première fois que nous nous sommes rencontrés, tu étais couvert de sang. La deuxième fois, tu n’as fait que me parler du passé, de la guerre et de responsabilités. J’avais fini par t’imaginer sombre, austère, et, euh… un peu brute sur les bords. Ce n’est que la dernière fois, lorsque je t’ai vu danser, que je me suis dit que je m’étais peut-être trompé…
Il craignit un instant de l’avoir vexé – il savait manquer de tact – mais Siegfried lui adressa un regard surpris et pouffa de rire.
—Toi aussi, tu es un poil différent de celui que j’avais imaginé, avoua-t-il, hilare. Un peu moins pur et délicat.
—Tu vas finir par me faire croire que c’est moi la brute dans l’histoire, s’amusa Ode, secrètement ravi.
—Tu devrais peut-être t’arrêter, tu sembles sur le point de t’endormir.
—Mais… Un dernier chapitre ?
Le ton était si suppliant que le musicien laissa échapper un rire et lui tapa le dessus de la tête du bout de son fifre.
—Non ! La nuit ne durera pas éternellement… Et je sais très bien qu’il n’y a pas de chapitres !
—Détail…
—Et si tu me résumais plutôt ce que tu as appris ?
—Je savais que tu n’écoutais rien !
—Je plaide coupable, avoua Ode en levant les mains. Mais franchement, je suis impressionné par ta concentration. J’espère que tu ne lisais pas ce genre de livre quand tu avais dix ans…
—Oh non, ceux que je lisais avaient des sommaires.
—Ça t’est vraiment resté en travers de la gorge, hein ?
Les monstres ne venaient pas de la forêt. Les monstres, c'étaient eux-mêmes.
Siegfried courait. Il ne savait pas pour où, il ne savait pas depuis quand, il ne savait que ce qu’il fuyait : un champ de bataille, une terre gorgée de sang, les formes déchirées des corps entassés et le visage de sa meilleure amie au milieu des cadavres, éclaboussé de boue pourpre, les yeux grands ouverts, fixes, si fixes…
Il essayait de courir plus rapidement que les larmes qui barraient ses joues de cicatrices argentées, à la fois brûlantes et glacées. S’il allait assez vite, peut-être qu’elles finiraient par s’arracher, qu’il réussirait à les semer, elles et toute la douleur, toute la violence et l’absurdité…
Mais nul ne courait assez vite pour ça.