Ce récit est celui de la descente aux enfers, au fond du fond des enfers de Sarah, une jeune femme trop naïve qui devient la proie de Marc, manipulateur machiavélique. Nous plongeons dans le côté le plus sombre des années 90 au son de Velvet Underground à grands coups de shoots d'héroïne et sous l'ombre menaçante du SIDA.
Nous vivons la déchéance de Sarah, sous l'influence de Marc qui la contrôle grâce à des cocktails médicamenteux explosifs et la manipule psychologiquement en soufflant le chaud et le froid. Ce n'est même pas habile tant ses ficelles sont grossières : c'est dire à quel point elle est sous son emprise.
C'est peu de dire que je suis sortie de ma zone de confort avec ce livre. Et pourtant, elle est plutôt large (policiers, romans historiques, sagas familiales, feel-good, classiques).
Plus j'avançais dans ma lecture, plus je me sentais mal à l'aise, presque nauséeuse, tant la chute de Sarah est palpable. Et pour autant, je n'ai que très peu eu d'empathie pour elle. A plusieurs reprises, je me suis dit qu'il fallait qu'on atteigne le point de non-retour et que ça s'arrête parce que je ne supportais plus, physiquement presque, les souffrances de Sarah. Tout est sombre, toujours plus sombre et plus immonde.
J'ai noté à plusieurs reprises des situations qui m'ont paru invraisemblables et qui ont contribué à mon sentiment de malaise (je me demande si mon cerveau ne s'est pas bloqué pour pour m'empêcher de perdre toute foi en l'âme humaine)
Toujours est il qu'au cours de cette balade le long du Styx underground, je suis passée de la consternation, au dégoût total, puis à la sidération devant la solitude absolue, impensable de Sarah.
Les Sirènes se noient aussi est une lecture éprouvante à mettre avec précaution entre des mains averties. J'ai refermé ce livre avec un soupir de soulagement et en me demandant frénétiquement quelle lecture plus douce pourrait venir derrière.
Puis, plus tard, en cherchant des informations sur le livre, j'ai lu que c'était une « autobiographie romancée ». Alors non, je ne veux pas savoir ce qui relève de la fiction et du réel, surtout pas…