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sur 9331 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si c'est un homme, s'il s'agit d'un livre poignant et difficile, n'en demeure pas moins une magnifique ode à l'espoir. Levi nous décrit comment chaque jour les prisonniers apprennent à se dire que tout pourrait être pire. Il pleut ? Oui, mais il pourrait y avoir du vent. Il fait froid ? Au moins on ne sentira plus la faim. Chaque jour apporte son lot de surprises, dans le bon comme dans le mauvais sens. Chaque jour voit se mettre en place diverses combines pour survivre, un balais contre un pot de soupe, une lime contre une chemise supplémentaire...

En écrivant Si c'est un homme, Primo Levi raconte l'inimaginable, l'indicible de l'horreur humaine. Il raconte la peur de la mort mais aussi la résignation et l'espoir auquel on n'ose même plus croire lorsque les SS abandonnent le camps aux troupes russes. A lire, au moins une fois, pour le devoir de mémoire.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Tant qu'il y aura sur terre des Hommes pour anéantir ses semblables, tant qu'il y aura sur terre des Hommes pour nier l'Histoire, des témoignages comme celui-ci seront indispensables.

Primo Levi, a été arrêté tardivement dans le processus de l'Holocauste, c'est ce qui explique, sans aucun doute qu'il ait survécu à l'horreur des camps. Sa déportation à Auschwitz aura duré un peu moins d'un an, et il en sortira à la libération des camps par l'armé soviétique.
Ce qui fait à mon sens la grande valeur de ce témoignage, c'est le recul extraordinaire dont fait preuve l'auteur pour relater l'insoutenable, l'indicible, et ce à peine 2 ans après les faits.
Je n'ai relevé aucune haine dans ces propos, aucune joute oratoire ; mais au contraire les choses sont dites telles quelles : avec tact (j'entends par là sans volonté de choquer pour choquer), mais avec réalisme. le récit est dur à lire de par la charge émotionnelle qu'il dégage, de par l'horreur des faits ; cependant Primo Levi, avec intelligence a su en faire un récit accessible pour tous.
La structure de ce témoignage est volontairement « désordonnée ».En somme, l'auteur a privilégié la spontanéité à un agencement organisé.
Malgré les nombreux livres qu'il m'a été donné de lire, ou films à ce propos, je me pose toujours les mêmes questions : Comment un « homme » ait pu être à l'origine d'un tel massacre ? Pourquoi n'en avons-nous pas encore tiré les leçons ?
Il n'y a, finalement, sur terre pas plus prédateur que l'Homme……….

Voilà un livre à mettre sans modération entre toutes les mains.

Quelques extraits qui m'ont particulièrement fait réagir

« Avec la précision absurde à laquelle nous devions plus tard nous habituer, les Allemands firent l'appel. A la fin l'officier demanda « Wieviel Stück ? » et le caporal répondit en claquant les talons que les « pièces » étaient au nombre de six cent cinquante et que tout était en ordre » p17

« Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c'est la dernière : refuser notre consentement. » p57

« K.B, c'est l'abréviation de l'infirmerie.(…) Elle contient en permanence un dixième de la population du camp, mais bien peu y séjourne plus de quinze jours, et personne plus de deux mois, délai au terme duquel nous sommes tenus de guérir ou de mourir. » p65



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Un témoignage bouleversant sur une période terrible de l'Histoire. Pour que nous n'oubliions pas les atrocités de cette période, il était nécessaire bien que la lecture est douloureuse.
On voit la vraie nature des Hommes ressortir dans les situations les plus invraisemblables.
Les mots ne suffiront jamais pour décrire la beauté de ce récit, de cette partie de vie, d'un homme ayant vécu l'abominable déportation.
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Avec une acuité impressionnante, Primo Levi explique le fonctionnement du camp et ses règles, mais aussi tous les rituels mis en place par les Allemands pour annihiler toute volonté chez les détenus et les réduire en esclavage. A son côté, nous découvrons l'humiliation, la perte d'identité et de dignité.

L'auteur se base sur son vécu pour raconter la peur omniprésente, le travail harassant, la lutte contre le froid et la faim qui tenaille. La lutte perpétuelle pour sa survie et les combines qui permettent aux détenus d'éviter un travail pénible, d'avoir un peu plus de pain ou de soupe, ou encore un bout de tissu pour en faire des chaussettes.

Primo Levi nous détaille le profil des condamnés, les relations entre les déportés de nationalités différentes et nous livre une analyse très fine de la hiérarchie dans les camps.

Si c'est un homme est un récit fondamental, vrai et déchirant, mais jamais larmoyant. J'ai été impressionnée par la capacité de l'auteur à nous détailler les faits, pourtant traumatisants, sans être dans l'émotionnel, comme dans un documentaire.
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Un livre témoignage sur une partie des plus sombres de l'histoire de l'humanité. Primo Levi nous raconte sa déportation et sa vie dans un Lager allemand près d'Auschwitz. On découvre avec effroi la déshumanisation quotidienne des prisonniers juifs, orchestrée par les SS et les gardiens du camp.
Même si beaucoup de choses ont été dites, écrites ou joués au cinéma, ce livre demeure une lecture très poignante. Elle nous plonge dans l'horreur des camps de travail. Un livre "mémoire" pour ne jamais oublier cette atrocité qui a touché des millions de familles juives.
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Ce livre est un grand classique, de ceux que l'on étudie à l'école en même temps que la Seconde Guerre Mondiale. Je dois faire partie de ces rares personnes qui n'ont pas eu à le lire pendant leur scolarité et qui sont passées à côté.
Primo Levi, juif italien, raconte sa déportation et son emprisonnement dans le camp d'Auschwitz. Son récit, une longue description de ses années de détention, dépeint les horreurs de ce camp et la déshumanisation progressive des prisonniers. L'histoire est dure mais intéressante. L'écriture est très simple et les mots sont justes. Cela en fait un ouvrage accessible à tous et qui permet de bien comprendre ce que fut la vie dans ces camps de travail sous l'Allemagne nazie.
J'ai apprécié l'écoute de ce livre, tant par la construction du récit et son contenu que par la voix agréable du lecteur.
Cependant, même s'il m'a marquée et que j'ai eu les larmes aux yeux sur la fin, il ne fait pas partie de mes livres phares sur cette période sombre de notre histoire.
En bref : un bon ouvrage à mettre entre toutes les mains, pour ne pas oublier et surtout pour ne pas recommencer !
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On a rarement décrit avec autant de simplicité et de vérité, non seulement la vie dans les camps de concentration, mais ici et surtout ce qu'ont ressenti ces malheureux. Ce sont les camps, vus depuis l'intérieur des hommes. Cela fait de ce récit un livre magistral. Levy explique, non seulement le processus de déhumanisation lente engendré par la vie dans les camps, la violence, le froid, la faim, le travail dûr et pourtant sans but, la mort certaine, car la chambre à gaz et le four crématoire se cachent à peine. On redoute, lors des rassemblements, la "sélection", c'est-à-dire le tri des prisonniers en fonction de leur état de faiblesse: le plus forts attendront un peu, les plus faibles iront à la mort. Primo Lévy nous fait comprendre ce qu'ont ressenti ces hommes. Parfois ils auront été forts, d'autres fois l'abomination de leur condition leur aura ôté toute capacité de réagir. Mais comment cela a-t'il été possible? Levy répond aussi à cette question. Rarement un témoignage aura été si précieux.
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Quel récit sordide ! L'auteur témoigne d'une année de survie dans un camp de concentration. Tant de cruauté et de violence, le froid, la soif et la faim…
Cela a été, pour moi, une lecture éprouvante mais importante. On y approche la pire facette de l'humanité : chacun sait les actions immondes des nazis, Primo Levi nous raconte aussi les déportés avilis, prêts à tout pour un demi-quignon de pain.
Le livre a été écrit quelques années seulement après la fin de la guerre. Il n'est ni haineux, ni revanchard : c'est une belle leçon de courage et de résilience.
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L'horreur de l'Holocauste a donné lieu à une littérature abondante, traversée par un questionnement douloureux et récurrent sur la possibilité et la manière d'exprimer l'indicible, faute de pouvoir véritablement faire partager cette expérience. On retrouve souvent, chez ceux qui s'y sont essayé, une volonté commune d'éviter toute digression et tout pathos. L'événement, dans toute son absurde cruauté, échappe en effet à l'analyse, et la transcription brute des faits, par ceux qui, jour après jour, les ont vécus, est sans doute la façon la plus juste, la plus éloquente, d'en rendre l'ignominie.
Telle est aussi la démarche de Primo Levi avec ce témoignage.

Fin 1943, il est fait prisonnier par la Milice fasciste. Il a alors vingt-quatre ans, il est juif, et vient de rejoindre dans la clandestinité quelques amis aussi peu expérimentés que lui, pour mettre sur pied un groupe de partisans affiliés à Giustizia e Libertà, principal mouvement de résistance antifasciste. Il est envoyé à Auschwitz avec une centaines de ses compatriotes. Ils seront à peine une poignée à revenir.

Il restitue, a posteriori, le long cauchemar qui débute avec le voyage dans un wagon surpeuplé où succombent déjà les plus fragiles, la première sélection dès l'arrivée à Auschwitz, où en un instant disparaissent femmes, enfants, parents, puis évoque sa condition de Häftling (détenu), sous le numéro 174 517, ainsi que son processus d'intégration dans cet univers nouveau, grotesque et dérisoire qu'est le Lager (le camp).

Le rythme est vite établi : sortir pour aller travailler dans des conditions physiques et climatiques terribles, fouettés par le terrible vent des Carpates, rentrer, dormir et manger, tomber malade, guérir ou mourir. On vit au jour le jour, sans perspective hormis celle de survivre jusqu'au lendemain, en subissant la faim, la fatigue et la crasse (d'une ampleur telle qu'il faudrait de nouveaux mots pour les définir), les nuits peuplées d'insomnies alternant avec d'interminables cauchemars, la promiscuité et la terreur créant une insoutenable tension morale et nerveuse. le moindre désagrément physique prend des proportions démesurées.

La lutte implacable pour la vie, accompagnée d'une désespérante solitude, induit l'apprentissage de combines souvent risquées : trocs pitoyables pour gagner un bout de pain dur, stratagèmes compliqués pour obtenir une chemise pas trop déchirée ou être admis à l'infirmerie, vigilance permanente pour ne pas se faire voler ses chaussures…

La survie est aussi morale. Dans cet univers où la multitude de langues limite les interactions, et où parler d'avant est de fait proscrit, certains petits gestes, qui peuvent sembler vains -comme s'obstiner à se laver chaque jour, sans savon, dans l'eau trouble d'un immonde lavabo-, n'ont pour but que de conserver quelque dignité, de contrer l'absurdité de la monstrueuse machine à créer des bêtes.

Car l'un des buts des SS est de nier leur humanité à ces hommes, en les humiliant, en les ravalant au niveau d'une foule anonyme, en les plongeant dans un dénuement et une déchéance qui privent chacun de sa singularité, de son identité, de son amour-propre. En leur imposant une justice arbitraire et des règles absurdes. En les plongeant dans une déchéance physique qui fait d'eux des êtres ridicules et répugnants, décharnés et nauséabonds.

Et en effet, Primo Levi constate la disparition des habitudes et des instincts sociaux sous la pression harcelante des besoins et d'une souffrance physique qui empêche même de penser. Quand l'oppression dépasse un certain stade, il n'y a plus de solidarité. Réduits à leur douleur et à l'assouvissement de leurs besoins vitaux, les hommes deviennent violents, âpres à conserver la moindre chose -photo, lettre ou mouchoir- qui leur appartient et les rattache à leur condition d'individu.

Les gardiens eux-mêmes, d'ailleurs, sont davantage décrits comme éléments d'une entité qu'en tant qu'êtres singuliers. Car le Lager est la matérialisation d'un système, d'une entreprise d'extermination conçue par la haine, mais réalisée avec une froideur méthodique.

Dans cette lutte, il n'y a plus parmi les détenus ni bons ni méchants. En revanche, l'auteur établit une distinction entre ceux qu'ils nomment les damnés et les élus qui, parce qu'ils sont mieux lotis (et ce sont rarement des juifs), ou plus forts, plus malins, sont susceptibles, par des chemins multiples et imprévisibles, toujours épineux, de trouver "le salut". Les autres, quantité négligeable d'une masse que l'absence de valeur rend plus facile à éliminer, se laissent glisser, vides et silencieux, vers la fin.

Lui-même n'est pas de l'étoffe de ceux qui résistent. Il s'épuise au travail, il est trop humain, il pense trop… sa chance est d'être chimiste, statut qui lui permet d'échouer au laboratoire du camp où, à l'abri du froid, il peut par ailleurs améliorer son quotidien en volant quelques marchandises. Et il a gardé, tenace, la volonté de voir en lui-même et ses camarades, des hommes et non des choses, ce qui lui a évité le naufrage spirituel. C'est ce même souhait acharné qui le pousse à témoigner.

Il le fait sans se référer à des chiffres, sans évoquer les mécanismes des chambres à gaz ou des fours crématoires car ce sont des données qu'il ne connaissait pas quand il était au Lager. le but est de replonger dans le présent d'alors, de son expérience, de l'horreur, dans toute sa nudité. Et ce qu'il veut mettre en avant, ce sont les valeurs fondamentales, sinon toujours positives, qui l'ont préservé du délitement total, les rencontres qui lui ont permis de garder la tête droite. Lui-même rend leur identité à quelques-unes des figures broyées dans ce cauchemar de l'Histoire, dotant cette foule d'anonymes de quelques visages qui la ré-humanise. Ainsi la petite Emilia, trois ans, curieuse, gaie et intelligente, exterminée dès son arrivée car inutile jeune âge et nuisible car juive… Schmulek , qui avant de partir à la douche pour n'en jamais revenir, lui laisse sa cuillère et son couteau… Lorenzo, à qui il doit de n'avoir pas oublié que lui aussi était un homme grâce à sa seule présence, sa façon simple et facile d'être bon, non contaminé par la barbarie…

Un texte nécessaire.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Livre-témoignage d'un rescapé d'Auschwitz.
Juif italien, opposant au régime fasciste, Primo Levi arriva au camp d'Auschwitz à la fin de l'année 1943. il fut libéré par l'Armée Rouge et rentra en Italie en octobre 1945.
Primo Levi fait partie de ceux qui, à l'arrivée au camp, furent considérés comme aptes au travail et il évita de ce fait la "sélection". Il survécut à tout ce qui est humainement supportable, la fatigue, le froid, la faim, les coups, mais aussi à l'entreprise de déshumanisation pratiquée à grande échelle par les Nazis.
Pour l'auteur, cette déshumanisation organisée des prisonniers est la raison première de l'absence de rébellion individuelle ou collective, sauf cas isolés.
Primo Levi évoque dans ce livre un univers monstrueux, qui le marqua à jamais.
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