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3,96

sur 2558 notes
Pénible!!
Parce que le texte est émaillé de sigles incompréhensibles (AOK, HSSP, KhTZ....) et de grades SS longs à n'en plus finir (Sturmbannführer, Obergruppenführer, Standartführer...).
Parce que les descriptions sexuelles et scatologiques sont omniprésentes et inutiles.
Parce que pour décrire la vie d'un "homme ordinaire pris dans la tourmente de la guerre", on ne choisit pas un héros homosexuel, incestueux et matricide!!
Parce que les faits décrits sont effroyables.

Mais abstraction faite de tout cela, je ne peux pas dire que cette lecture m'ait déplu. La guerre, les massacres, les camps, tout est décrit avec une précision et une froideur qui font froid dans le dos mais qu'il est bon de connaitre.
J'ai bien conscience de ne pas pouvoir décrire tout ce qu'on ressent (tristesse, dégoût, haine, compassion...) à la lecture de ce livre alors pour conclure je dirais qu'il est à lire si on a du courage et du temps.
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Les Bienveillantes / Jonathan LITTELL
Difficile de faire une critique de ce roman. Difficile même de dire que c'est un roman.
Dire que c'est de la littérature ? Je n'en suis pas sûre.
Dire que ça m'a plu ? Je ne sais pas.
Dire que c'est une lecture ardue, complexe, est assez faible, à tous points de vue.
Ce dont on est sûr, c'est que c'est un pavé de quasiment 1400 pages, et qu'après une 1ère centaine de pages, au vu de la difficulté de lecture, j'ai décidé de le vivre comme un défi personnel, et de ne surtout pas lâcher malgré la forte tentation de le faire à plusieurs reprises. Défi relevé, mais voilà bien un livre que je vais avoir du mal à partager. Mais beaucoup de choses à dire malgré tout.

C'est un roman à plusieurs niveaux, et je ne suis pas sûre d'être suffisamment armée intellectuellement pour apprécier pleinement tous ces niveaux de lecture. Je tente malgré tout d'en faire un résumé très personnel des sentiments que ce roman m'a procurés.

L'histoire se situe pendant la Seconde Guerre Mondiale (il y a quelques allers-retours dans le temps, mais très peu), vue du côté allemand. On a souvent vu, lu, entendu beaucoup de choses sur la Shoah, et sur les horreurs qui se sont déroulées pendant cette période. Mais il y a là davantage, en particulier le point de vue du narrateur, et tout un très long 1er chapitre très détaillé sur le front de guerre allemand en Russie, en Ukraine, l'embourbement, les massacres perpétrés, et la bataille de Stalingrad.

Le narrateur du roman, Maximilian Aue, est allemand. C'est un haut-gradé SS, donc nazi. Il serait exagéré de dire qu'il est un « héros » : peu sympathique, très détaché, il est impossible de s'attacher à lui. On ne sait pas grand-chose de lui, mis à part qu'il est homosexuel, qu'il aime sa soeur d'un amour incestueux, et qu'il est un nazi persuadé de la toute-puissance de l'Allemagne. S'il montre, de temps en temps, un peu d'humanité en faisant savoir qu'il n'est pas d'accord avec les conditions infligées et le sort donné aux prisonniers dans les camps, il n'en reste pas moins convaincu par la doctrine nationale-socialiste d'Hitler.
Sa narration est comme un compte-rendu indifférent, totalement désaffecté, impassible, même lorsqu'il décrit des massacres, les camps de concentration, etc. Ça en fait une lecture très déroutante.
On en apprend un peu plus sur ses sentiments dans les 2 dernières parties du livre, mais il faut avoir déjà lu quasiment 1000 pages.
Mais même lorsqu'on en apprend un peu plus sur lui, Maximilian Aue est un personnage tellement autocentré, antipathique, voire même psychotique qu'on ne peut ressentir aucune affection, aucun attachement envers lui.

Je pense que ce roman m'a fortement perturbée par ce détachement, cette insensibilité constante de Maximilian Aue, comme un témoin, un observateur loin de la tourmente sauf lorsqu'il est directement concerné. L'idéologie nazie y est pourtant omniprésente, les crimes perpétrés au nom de cette idéologie y sont décrits dans toutes les pages du roman, mais comme il écrit ses rapports et comptes-rendus à sa hiérarchie nazie, il écrit son histoire, il décrit l'Histoire, sans aucun sentiment, sans affect. L'horreur dont il est témoin le rend néanmoins souvent malade, physiquement, et les descriptions de ses maladies sont tellement pénibles à lire que ça le rend encore moins sympathique.
Les seuls sentiments qu'on peut lui attribuer sont ceux de son amour incestueux porté sa soeur, et de la haine qu'il voue à sa mère. du coup, là encore, ce sont des sentiments dont on a du mal à être solidaire, et qu'on a du mal à partager avec un « héros » de roman.
Peut-être Jonathan Littell a-t-il justement voulu en faire seulement un narrateur qui se situe très loin de l'horreur, pour ne justement pas sombrer lui-même et nous avec dans cette folie ?
C'est cependant un roman très documenté, très détaillé, comme un livre d'histoire, dans lequel il y intègre des personnages de fiction.
Un bon roman, c'est des émotions. Or là, je n'ai pas vibré, pas du tout même. C'est aussi pour moi, et c'est très personnel, des personnages auxquels on s'attache, pas forcément parfaits, ni extraordinaires, mais qui ont une personnalité (qu'elle soit attachante, ou non, et même si on ne partage pas leurs choix, leur façon de vivre). Or ici ce n'est pas du tout le cas non plus pour toutes les raisons énoncées plus haut.
Un bon roman c'est une histoire qu'on n'a pas envie de finir, qu'on a envie de garder en soi longtemps. Mais là, j'avais vraiment besoin de passer à autre chose, de me détacher de cette histoire.
Un bon roman c'est aussi le style. Jonathan Littell écrit très bien, mais c'est une écriture tellement détachée de tout sentiment qu'elle ne m'a pas du tout faite vibrer.
Donc je ne peux pas dire que Les Bienveillantes est un bon roman pour moi. C'est un point de vue très subjectif, très personnel. Je suis sûrement passée à côté.
Et curieusement, je pense que c'est une lecture que je n'oublierai pas de sitôt, comme une parenthèse étrange, un moment de lecture à part. Ce roman est inhabituel. Et si je lui donne une note « moyenne » aujourd'hui, c'est parce que je ne sais pas quoi mettre, parce qu'il est inclassable.
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Un bouquin horriblement instructif !

« Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé ».
C'est ainsi que le narrateur, interpelle le lecteur.
Les 1400 pages qui suivent nous mènent au coeur-même de l'horreur engendrée par la 2ème guerre mondiale, du point de vue de l'Obersturmbannführer (lieutenant-colonel) Maximilian Aue
Précisons qu'à aucun moment on ne se sent en empathie, même pas avec les plus modérés des soldats du IIIème Reich, ce n'est d'ailleurs pas ce que recherche le narrateur.
Mais au moins sommes-nous témoins des débats qui faisaient rage dans le camp allemand, très loin d'être homogène.
Le job de Maximilian Aue est d'analyser la situation sur les divers terrains de bataille en terme d'efficacité, de logistique, de moral des troupes et d'en faire rapport à ses supérieurs.
Dans les camps de concentration par exemple, il dénoncera la manière de traiter les prisonniers voués à l'extermination : il plaide pour augmenter les rations alimentaires de ceux qui peuvent être utilisés comme force de travail, ce qui l'oppose vivement à une majorité de cadres arguant qu'il n'y a pas de budget pour nourrir cette masse à détruire.
La question de l'extermination divise en haut lieu.
Des phrases terribles sont prononcées, telles : « il ne faut pas céder à la tentation d'être humain » ou « protéger des juifs, c'est une atteinte directe à la volonté du führer »
D'un autre côté, un officier est abattu par un chirurgien pour avoir sauvagement tué un nouveau-né juif que le chirurgien avait réussi à mettre au monde alors que la maman était déjà morte.
Abattre un supérieur est normalement synonyme d'exécution immédiate et pourtant les soldats et officiers présents ont laissé s'enfuir le chirurgien….
Le narrateur, largement plus fin et cultivé que la moyenne, fait montre de beaucoup plus de lucidité et de raison que la plupart des autres personnages du roman.
Il est cependant régulièrement en proie à de sévères troubles psychiques liés autant à une situation familiale malsaine qu'aux horreurs dont il est témoin sur le terrain de guerre.
Une balle qui s'est logée dans son crâne sans le tuer n'arrangera pas l'affaire.
Dans ces moments de crise, il est capable de faits les plus abjects.
Bref, un personnage que l'on ne verserait pas spontanément dans la catégorie de « frères humains ».

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« Les Bienveillantes » de Jonathan Littell n'est pas un ouvrage facile à commenter. Pour Édouard Husson, maître de conférences à Paris IV, ce livre est un canular [le mot utilisé à son sens propre, celui d'un texte en prose ou en vers composés dans un esprit irrévérencieux par les khâgneux pour leurs professeurs ou pour un public imaginaire.]

D'après Philippe Nora, la compréhension d'un tel succès n'est pas du domaine de compétence des écrivains ou des éditeurs, mais des historiens.
N'étant ni l'un ni l'autre, je me bornerai à donner une impression subjective, ce qui est peut-être déjà un peu prétentieux.

Je ne connaissais pas grand-chose de la Shoah par balles et ce livre m'a beaucoup appris, au moins quelques noms de lieux et de personnalités… et la chronologie des faits. Ce n'est pas rien. Certains disent que la psychologie des personnages réels mis en scène n'est pas conforme à la vérité telle que les spécialistes la conçoivent...
D'autre part, le narrateur Maximilien Aue, névrosé, pervers et très cultivé n'est pas très vraisemblable ; ce monsieur traîne son spleen au bord des fosses communes, réfléchit et commente ; il est profondément antipathique, odieux, mais trop complexe pour ressembler à un bourreau nazi comme je me les représente. Pour moi ces gens étaient intelligents ou stupides, vicieux ou dévoués à la cause de leur « peuple », névropathes ou non : des gens assez ordinaires, somme toute, emportés par un maelstrom. Au prix de quelques simplifications et aberrations scientifiques et philosophiques, ils pouvaient se donner raison en toute matière.
Non, les nazis ne sont pas des demi-dieux wagnériens, des héros de mythologie. Ils ne sont que d'infâmes salauds qui ont obéi, suivi, ont abdiqué.
Le nazisme pour moi est une régression à un stade « primitif » du genre humain au temps tribal ou clanique de son histoire, avec son agressivité devant les menaces qui annoncent la désagrégation du groupe, les phénomènes du rejet, des boucs émissaires…
Fallait-il être indulgent envers ces criminels ? Je ne le crois pas. Chacun reste plus ou moins libre de ne pas abdiquer, de ne pas se laisser emporter par les mouvements de foule. Il ne faut pas juger un homme pour ce qu'il est (sauf aliénation mentale, qui pour les nazis était au contraire raison valable d'élimination physique), mais pour ce qu'il a fait.

Dans ce roman passionnant, l'auteur n'écrit pas en historien, mais en témoin indirect qui se projette dans son oeuvre. Il colle de près à la réalité factuelle et son travail de documentation préalable est remarquable.
Littell enfin a rencontré, lui, quelques bourreaux et salauds au cours de ses missions humanitaires au sein des ONG…
Lien : http://www.gallimard.fr/Cata..
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Les Bienveillantes nous raconte l'histoire de Maximilien Aue, un soldat nazi de la Wafen-SS pris dans l'engrenage de la seconde guerre mondiale, de 1941 à 1945. C'est un parti pris unique que choisit ainsi d'adopter Jonathan Littell puisqu'il choisit de nous raconter l'histoire de cette guerre et de la Shoah à travers les yeux d'un bourreau -et pas n'importe lequel : Maximilien est probablement un des personnages de roman les plus détestables que j'ai jamais rencontré. En plus d'être un officier SS aux actions intolérables, il a également la personnalité la plus insupportable du monde (oui, j'épuiserai tous les synonymes de « détestable » dans cette chronique). C'est en effet un homme ayant de sérieux troubles psychiatriques, moraux et comportementaux. de la relation malsaine qu'il entretenait avec sa soeur jumelle découle en effet une sexualité très troublée, ses relations familiales sont quant à elles très affectées par la disparition de son père et sa double nationalité franco-allemande nourrit ses penchants pour la controverse et la polémique. Bref, jusqu'à la dernière scène, Maximilien Aue est une ordure.

Et ce qui est pire que d'avoir comme personnage principal d'un roman une telle ordure, c'est que l'histoire nous soit racontée de son point de vue : Maximilien Aue est en effet le narrateur des Bienveillantes. Avec ses mots, son flot de paroles parfois ininterrompues, il assemble ainsi sa petite histoire à la grande Histoire, avec un « H » majuscule. Il nous raconte ainsi ses missions effectuées sur le front Russe, la bataille de Stalingrad, les maladies et blessures qu'il a endurées, son ascension dans la hiérarchie militaire, la façon dont il a participé à l'organisation de la solution finale, son retour à Berlin, sa perception des camps de concentration… C'est toute l'Histoire du côté nazi et tout ce vécu qui est englobé dans l'expérience de Maximilien -en plus de ses troubles personnels.

Je pourrais en dire des tonnes sur ce personnages méprisable -car malgré son côté haïssable (on monte en gamme, là), il est tellement bien construit et fouillé qu'il en devient presque fascinant (mais alors jamais attachant). En plus d'être probablement un cas d'école pour les psychologues, c'est aussi et surtout un personnage de roman particulièrement intéressant. Déjà parce que, lisant l'histoire de son point de vue, on est tentés de croire ce personnage qui se veut érudit et cultivé sans remettre sa parole en doute. S'il décrit ainsi très souvent les autres tuer, c'est en revanche très rare qu'il se décrive le faire… on le croirait presque spectateur passif, tiens ! le rôle d'intellectuel qu'il veut ainsi se donner peut ainsi avoir tendance à tromper le lecteur, à le manipuler.

En plus de nous raconter la traversée d'un personnage fictif à travers le nazisme, Les Bienveillantes rassemble également une tonne d'informations historiques particulièrement intéressantes. S'il est parfois difficile de faire la distinction entre la fiction et l'Histoire, on est en tout cas épaté de constater à quel point le roman est riche de précisions historiques et rigoureusement documenté. C'est passionnant ! On y retrouve ainsi des personnalités connues (Himmler) ainsi que des événements marquants de l'Histoire (le discours de 4 octobre 1943), on y découvre de même que « le nazisme » est en réalité « les nazismes », et qu'il y avait mille et une façons d'être nazi entre 1941 et 1945. C'est un aspect du livre que j'ai énormément apprécié et qui contribue à en faire un roman très abouti et fouillé. Petite anecdote : c'est assez surprenant de voir écrit « les ennemis » en parlant des alliés !

L'écriture de Jonathan Littell est très dense -cela vient d'ailleurs en partie du caractère et du style de son personnage lui-même. La lecture est parfois faite de paragraphes interminables et de phrases dont la longueur ferait presque pâlir Proust, mais j'ai trouvé que la lecture restait dans l'ensemble assez fluide. La seule (et vraie) difficulté que j'ai rencontrée venait du caractère et des propos imbuvables de Maximilien Aue. C'est parfois très difficile de lire ses pages de délire, ses souvenirs pernicieux et les soucis de santé à caractère très scatologique qu'il nous fait souvent partager. Si vous êtes sensibles ou que vous êtes un peu déprimés en ce moment, ce n'est pas forcément un livre que je vous recommanderais.

En revanche, si vous aimez les lectures exigeantes, si vous n'avez pas peur de lire des choses éprouvantes et parfois insoutenables, que vous aimez les histoires et personnages marquants, les intrigues qui vous prennent aux tripes et vous hantent -et accessoirement que vous n'avez pas peur des pavés de 1390 pages– Les Bienveillantes est certainement à ajouter à votre « liste de livres à lire ». J'ai ressenti pendant ma lecture des émotions assez similaires à celles que j'avais ressenties pendant Voyage au bout de la nuit de Céline, mais en encore plus intenses.

Les Bienveillantes est un livre que j'ai adoré. Je n'ai pas besoin d'avoir un héros aimable pour apprécier ma lecture, un personnage principal odieux comme Maximilien ne me fera pas fermer un livre à tout jamais. Au contraire, il provoque en moi des réactions et émotions fortes et me laisse un souvenir impérissable. J'aime les histoires dérangeantes, qui embarrassent et font réfléchir, qui invitent à prendre parti et à se faire sa propre opinion. J'essaye d'être exigeante avec mes lectures, et j'attends qu'elles le soient aussi de moi : qu'elles me donnent l'occasion de réfléchir, qu'elles me sortent de ma zone de confort. Je suis souvent plus épanouie dans les lectures qui exigent de moi beaucoup d'attention, de discernement et de prudence. En cela, Les Bienveillantes a parfaitement rempli son rôle : j'ai l'impression d'en ressortir grandie, un peu plus réfléchie peut-être, satisfaite d'y avoir mis un peu d'effort et d'avoir repoussé mes limites. C'est un livre qui ne plaira peut-être pas à tout le monde à cause de son côté profondément déprimant et de la personnalité déséquilibrée du narrateur, mais qui vaut toutefois vraiment le coup d'être lu tant il est impressionnant et passionnant.
Lien : http://ulostcontrol.com/les-..
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Sur ce sujet presque tout à était écrit , et pourtant avec cette oeuvre immense Littel parvient à faire ressentir l'abomination nazie comme jamais auparavant. L'immersion dans ce personnage abject fait mal , trés mal , et pourtant elle est nécessaire pour comprendre le mécanisme qui a conduit tant de gens à devenir des monstres humains . L'on pourra reprocher à Littel de ne pas maitriser son roman jusqu'au bout , mais si il y a bien une chose que l'on ne peut lui reprocher , c'est de manquer de courage . Si tout ceux qui aujourd'hui votent pour des populistes qui se référent à ces gens lisaient ce livre , peut étre que la france serait moins effrayante qu'elle ne l'est actuellement. Une oeuvre d'exception , qui devrait étre inscrite au patrimoine mondial pour que cette atrocité ne soit jamais oubliée , ni moquée.
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Énorme livre qui m'a dérangé. le personnage principal est sordide, repoussant par ses actes mais l'auteur nous le rend indispensable quand il nous donne la vision du drame de l'holocauste du côté des bourreaux! Lire ce roman très documenté peut donner la nausée.
Mais il lutte surtout contre l'oubli.
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Un livre monumental qui retrace la deuxième guerre mondiale du côté des nazis et plus particulièrement d'un homme , emporté vers l'horreur de la guerre d'extermination. C'est un livre dur mais tellement humain car, oui, les nazis étaient malgré tout des hommes! À découvrir absolument !
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Voici un livre qui patientait depuis de nombreuses années ; sans doute par rapport au sujet mais aussi par rapport à l'ampleur, de la lecture à entreprendre. En effet, 894 pages en grand format, bien remplies. Cette période de confinement était donc propice, pour le sortir de ma pile à lire. Ce fut une lecture ardue sur une dizaine de jours mais aussi une satisfaction. Je me trouve même un peu orphelin maintenant !
Cette lecture est très ambivalente avec une chronologie morbide de la guerre et l'histoire personnelle et familiale du narrateur.
Certains passages sont effrayants, même détestables.
L'intérêt pour moi, ce fût de vivre cette guerre du côté des nazis, d'en avoir une autre perception, d'essayer de comprendre cette folie. Je peux dire que l'auteur m'a convaincu. Il a fait un travail remarquable.
En ce qui concerne l'histoire personnelle du narrateur, qui permettait de sortir du contexte, je reste un peu plus perplexe. Il m'a fallu faire des recherches pour apprendre que le titre « Les Bienveillantes » renvoie à l'Orestie, d'Eschyle et que c'est une réécriture du mythe. J'aurai au moins appris cela !
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Livre coup de poing, livre événement, triomphe littéraire et critique, ce roman écrit en Français par un jeune Américain a fait couler beaucoup d'encre à sa sortie. Ecrit sous forme d'une autobiographie fictive d'un officier SS, il nous plonge dans l'univers de la Shoah, mais sous l'angle des bourreaux. Il est à noter que contrairement à ce qui a été raconté, ce choix littéraire n'est pas inédit car il avait été choisi par Robert Merle dans un roman de 1976, La Mort est mon Métier. Jonathan Litell offre, lui, un roman beaucoup plus démesuré (plus de 900 pages très ramassées). au point que l'on a l'impression de n'être plus dans l'Europe brutale de la seconde guerre mondiale mais dans l'Enfer de Dante. Des grands massacres ukrainiens de 1941 à l'Allemagne apocalyptique (et étonnante) de la chute du IIIe Reich, en passant par Stalingrad et les fours crématoires d'Auschwitz, l'univers du génocide nazi nous est décrit dans sa crudité la plus choquante. En même temps, ce roman ose de superbes digressions philosophiques et culturelles. le point faible de ce livre reste à mon sens une intrigue policière obscure, même si elle a le mérite d'éclairer le personnage fascinant et effrayant de Maximilien Aue.
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