Les sept châtiments

Avec ce thriller pyrénéen, Jordi Llobregat démontre qu'un morceau avalé peut garder de la saveur.

Les thrillers à la montagne se font de plus en plus présents sur les rayonnages des libraires et le risque de déjà lu, se fait de plus en plus grand. C'est le cas avec ce roman, se déroulant du côté espagnol des Pyrénées, mais pas que….

Effectivement, la structure globale du roman se trouve être sans grande surprise, un puis plusieurs corps retrouvés sans vie, un certain cérémonial qui (annoncé dès le titre s'inspire des Sept péchés capitaux), une enquêtrice torturée, hantée par son passé, un collègue et deux jeunes assistants d'enquête imposés, un décor montagnard, un retour dans le passé au temps de la Seconde Guerre mondiale en fil rouge à travers un journal personnel, des ingrédients déjà utilisés par d'autres. Pour l'originalité, ce n'est pas ça. Seulement, ce thriller est « techniquement » proche de la perfection. Les personnages sont travaillés, l'intrigue habillement construite et la fin, arrive en partie à nous surprendre.

Dans une station de ski, candidate pour accueillir les Jeux Olympiques, dans les Pyrénées à la frontière entre l'Espagne et la France, un corps est découvert, un homme aux mains attachées, aux paupières cousues et avec une inscription gravée à même la chair sur le front. Álex Serra, inspectrice barcelonaise est envoyée pour diriger conjointement l'enquête avec Jean Cassel, un lieutenant français. Très vite, le lien sera fait avec une famille bien connue localement dans cette vallée, ancienne colonie industrielle construite dans l'après-guerre et sur laquelle plane l'ombre d'un passé mystérieux.

Les Sept Châtiments sans créer de surprise, ravira les lecteurs de thrillers.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le cherche midi pour cette Masse Critique.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..

Je remercie Babelio et Le Cherche Midi éditeur pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique.

Je dois avouer que pendant le premier tiers de ma lecture j'étais un peu perdue entre la série de meurtres, l'histoire personnelle de l'enquêtrice barcelonaise Álex Serra chargée de l'enquête, les actions de sabotage contre l'aménagement de la station de sports d'hiver candidate pour accueillir les Jeux Olympiques, le journal de Raquel qui nous ramène aux sombres heures de la Seconde Guerre Mondiale, la présence (symbolique ?) des loups, et les références religieuses.

L'envie de comprendre m'a motivée pour m'accrocher. Peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place, jusqu'aux révélations finales que bien évidemment je tairai.

Une solide documentation de la part de l'auteur, de courts chapitres qui tiennent le lecteur captif, des personnages bien travaillés, de l'action et quelques surprises font de ce thriller une lecture agréable.

Un bon "petit" thriller dont, je pense, le personnage principal devrait être récurrent... au moins dans un deuxième tome. le plan du livre respecte le titre: chaque partie énonce un péché capital avec le châtiment qui y correspond même si, au début et c'est bien normal, j'ai eu un peu de mal à relier le crime au péché.
Le début du livre est un peu ardu: la présentation des personnages et cadavres se succèdent sans qu'on s'y retrouve vraiment, puis tout se met soudainement en place.
Les faits racontés alternent avec les pages d'un journal tenu par une rescapée juive: elle a pu échapper aux nazis mais pas vraiment aux camps de concentration. Jordi Llobregat nous révèle ici un pan de l'Histoire espagnole généralement ignoré.
L'héroïne est un personnage avec un passé douloureux... -Si un de vous connaît un rôle de policier épanoui et bien dans sa peau héros d'un thriller, qu'il me le dise - ça m'intéresse. - Elle n'est pas extrêmement sympathique mais on s'intéresse à elle.
L'ensemble donne un thriller somme toute assez classique et plutôt réussi.

Entre l'avis de Bernard Minier sur la couverture du livre, le titre qui nous fait penser à un remake de « seven » et la promesse que ce livre soit dans la lignée des « Rivières Pourpres » je n'ai pas hésité une seconde à acheter ce roman. Après un début de lecture un tout petit peu laborieux l'intrigue prend son envol et conjugue parfaitement passé et présent, car elle se passe sur 2 périodes de vie bien distinctes. En parallèle de l'enquête, on suit la fuite d'une jeune fille juive (au travers de son journal intime) qui pendant la seconde guerre mondiale, traverse les Pyrénées pour échapper aux nazies.
Une fois n'est pas coutume, il faudra donc aller déterrer quelques vieux fantômes pour trouver la clé de l'énigme. Malgré quelques airs de « déjà lu » on est quand même happé par l'ambiance glaciale de l'histoire. Une héritière vivant en recluse dans un manoir isolé, une ancienne colonie industrielle perdue dans les montagnes pyrénéennes, un étrange et mystérieux monastère, des meurtres de plus en plus glauques et une enquêtrice au lourd passé tourmenté (une de plus, me direz-vous) font de ce livre un thriller intéressant et bien écrit.

Une découverte de l'auteur avec ce récit, cependant celui-ci n'a rien de bien innovant, divers meurtres produits sous le signes des sept péchés capitaux, le sujet a été revu et revu.

Je n'ai malheureusement pas eu d'affection particulière pour les enquêteurs qui m'ont laissé de glace, pourtant le début de ma lecture a été plutôt addictive ce premier corps trouvé dans une piscine gelée m'a tout de suite emballé.

J'ai cependant aimé la partie qui concerne le passé et cette région des Pyrénées, un récit qui se lit rapidement, mais qui sera rapidement oublié de mon côté.

J'ai cependant aimé cette ambiance un peu mystique de ce petit village ou se déroule l'action avec toutes ses métaphores comme avec les loups qui rôdent en ces lieux.

Un des premiers récits de l'auteur je suivrai donc tout de même ses prochaines parutions.

Une fois n'est pas coutume, je viens de passer quelques jours à la recherche d'une tueur en série, dans les Pyrénées cette fois-ci. L'écriture est agréable à lire. J'ai été séduite par l'ambiance oppressante et le cadre montagnard installés par l'auteur. En revanche, j'étais un peu perdue dans les premiers chapitres entre les différentes parties. Mise à part pour le journal de Raquel, aucun signe typographique ou annonce en début de chapitre ne permet de distinguer dans quelle partie nous nous trouvons. L'intrigue est un peu tirée par les cheveux, à force de vouloir suivre le canevas des sept péchés capitaux. Mais, elle aborde un épisode de la Seconde Guerre mondiale que je ne connaissais pas, ce qui la démarque d'autres romans policiers. Un bon moment de lecture.

Accroche de Bernard Minier en couverture, qualification de chef-d'oeuvre en 4e de couverture : soit effectivement le nouveau Jordi Llobregat est une bombe littéraire, soit le marketing a fait du bon boulot pour enjoliver un récit quelconque. Hum...

Bon, quelconque, le mot est peut-être un peu fort. Parce qu'on ne peut nier l'efficacité de la narration, sa partition en chapitre court qui peut créer une accoutumance à tourner les pages sans s'arrêter, et la structure qui ménage le suspense et les éventuelles surprises.

Cela dit, des histoires comme celle-ci, où un "serial killer" s'inspire de la Divine Comédie de Dante pour assouvir une vengeance qui prend racine dans les pages sombres de l'Histoire, on en a vu et Lu d'autres, et des bien mieux. L'impression de lire un patchwork de Seven, les Rivières pourpres, et j'en passe, persiste. Quelques nuances ne suffisent pas à cacher le manque d'inspiration mais le bon recyclage d'idées qui ont fait leurs preuves.

Efficace, mais parfaitement anecdotique.

Au coeur de l'histoire, un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale (il en reste !). Les Juifs qui se réfugiaient en Espagne, terre d'accueil en attendant de rejoindre d'autres continents. Parfois le voyage s'arrêtait dans une colonie des Pyrénées, et les malheureux y étaient piégés. Les attendaient alors des décennies de travail forcé, voire, de servitude sexuelle. A peine croyable, et pourtant. Un scandale facilité par l'isolement et le secret des montagnes. C'est dans cette colonie que de nos jours, on découvre des cadavres. Un lien avec une affaire écolo-économique (empêcher les JO de dénaturer la vallée) ou faut-il remonter au passé de la colonie ? L'auteur choisit vite, peut-être un peu trop (le mystérieux commanditaire aux enveloppes pleines est rapidement prié de plier bagage, l'activiste au magnétisme certain vite innocenté). Cherchons donc les protagonistes qui ont des péchés à expier, ils sont nombreux, dans cette histoire de vengeance qui transcende les générations. La mise en scène autour des crimes (peau marquée, etc.) oriente donc vers cette seconde piste. Qui a fauté ? Qui a mérité sept châtiments (on ne dévoile rien c'est le titre du livre) exécutés selon la Divine Comédie ? Piste d'autant plus indiquée que la silhouette accusée des meurtres porte un habit de moine. Et qu'il se passe de drôles de choses dans le séminaire du coin et qu'on croise aussi une recluse dégénérée dans un couvent, un soupçon de porphyrie, des attaques de loups, bref... de bons ingrédients pour tout amateur de polars historico-ésotériques et néanmoins violents. L'histoire est dense, riche. Très. Trop ? Parfois des fils sont lancés (la recherche génétique notamment) mais mais pas suivis, dommage, on a parfois la sensation que le roman en contient plusieurs. le point conducteur, c'est Alex. Elle nous a bien plu, l'héroïne espagnole au lourd passé (quelle culpabilité sur ces frêles épaules!) chargée de mener l'enquête main dans la main avec des policiers français, par-delà les montagnes. Une vraie équipe type dans ce genre de roman, avec l'inévitable débutant, le geek, le traitre, etc. La construction en sept chapitres est belle, on sent l'érudition de l'auteur. Hélas un peu trop mal exploitée à notre goût; on a l'esquisse, l'intuition, mais la mise en action n'est pas assez "dantesque", les scènes de crime pas assez détaillées et on retombe trop souvent dans le policier classique : enquête - nouveau meurtre - course-poursuite - arrestation... Autre point embêtant, le journal de Raquel, que la jeune femme continue d'écrire superbement même lorsqu'elle endosse son rôle de parturiente agonisante. Accordons cette licence littéraire à l'auteur, soit. La fin du roman laisse se profiler une suite, grâce à un autre filet lancé, décidément, mais pas exploité, dans le registre "mais qui fait disparaître des jeunes filles depuis des décennies ?" Une suite qu'on a envie de lire, avec la même héroïne, qu'on rêve en duo clandestin avec "Jean", bien sûr. Et là, si on a aimé cette première histoire, la suivante, on en salive d'avance.
Merci à NetGalley de m'avoir procuré ce livre.

17//2024

Jolie découverte, mais le compte n'y est pas au final :/

Le thème des 7 péchés capitaux a été vu et revu, pourtant l'auteur l'aborde ici avec une raison originale, entre projet de JO dans les Pyrénées, résistance écologique mais surtout empire familial sur des terres où des actions durant la seconde guerre mondiale ont des conséquences plus de 50 ans plus tard...

Idem l'histoire personnelle de l'héroïne est intéressante, et que ce soit les premiers ou le dernier chapitre l'auteur nous montre que plusieurs tomes pourraient suivre après celui-ci.

Alors quel est le souci au final ? On est dans une écriture peu moderne, très descriptive, avec un tempo plutôt lent, qui rend cette lecture plus "ancienne" car moins Netflix compatible que les derniers polars espagnols comme la trilogie de Carmen Mola ou de la Reine Rouge :/

Les rebondissements sont intéressants, les scènes d'action plutôt bien faites, le côté sombre histoire et conséquences présentes a un intérêt, mais c'est vraiment plus un souci de forme que de fond qui rend la lecture moyennement emballante, sur un pavé de presque 500 pages.

Finalement c'est une demi déception, car avec plus de rythme et moins de descriptions ce roman aurait pu être probablement plus efficace, alors qu'il est loin d'être raté. Dommage !