Passe-passe

Je viens de terminer la lecture de ce recueil de nouvelles il y a de cela quelques minutes. Par rapport à certains lecteurs dont l'avis s'est montré un peu plus sévère, j'ai décidé d'être un peu plus généreux concernant ma note car je tiens à souligner l'utilité de ce roman. Néanmoins, je suis moyennement le public visé par ces histoires et je vais prendre le temps d'expliquer pourquoi. Déjà, même si j'en possède des origines, je nourris aucune nostalgie concernant la vieille Allemagne présente au sein de ces nombreuses pages. C'est un pays qui ne me donne pas du tout envie de connaître, même si je suis persuadé que de belles âmes y résident et il est vrai que la plupart de mes lectures qui m'offrent un « voyage » sur ces terres s'avèrent un peu difficile. Cependant, je tente à chaque fois de dépasser mes craintes et c'est ce qui s'est passé ici. Ce recueil ne sera pas un coup de coeur, je m'en excuse par avance et comme à chaque fois, je vais prendre le temps de rédiger mes fameuses listes pour expliquer pourquoi je n'ai succombé à son charme.

Points négatifs :

• Certaines nouvelles sont assez ennuyantes. J'ai rencontré des difficultés à m'y intéresser et forcément, ces quelques pages se sont transformées en jolies longueurs.
• Dans quelques histoires, des termes ou des acronymes propres à l'Allemagne sont employées. Même si on trouve quelques définitions dans le texte concerné, il est arrivé parfois que je me suis senti exclu.

Points positifs :

• La taille aléatoire des nouvelles.
• Je reste tout de même reconnaissant concernant cette réunification de nouvelles trouvées ici et là. Certaines concernent un passé encore récent, comme les années 70 où la fin des années 80 et s'adressent probablement à des nostalgiques de ces époques. D'ailleurs, j'ai aimé trouvé quelques éléments qui ont croisé mon chemin lors de mon propre passé comme les cassettes audio.
• Ma nouvelle favorite : La mendiante et la princesse. C'est une histoire que j'ai lu d'une traite tellement je l'ai trouvé passionnante. Elle invite clairement à la réflexion intérieure et bizarrement, je me suis reconnu en cette mère de famille. Tout comme elle, je me suis penché sur un être qui m'a paru en situation plus difficile que la mienne, au point d'avoir fait le nécessaire pour l'aider, avant de réaliser que j'étais le fruit d'une très belle manipulation. Sûrement la raison qui a fait que cette nouvelle s'est montrée particulière à mes yeux.
• Avec ce recueil, je tiens à souligner le joli travail de correction qui a été effectué ainsi que celui de la traduction. Pas une phrase maladroite, ni la moindre coquille. Cela fait plaisir de se risquer sur un roman qui ne présente aucune de ces failles. Comme quoi, lorsque l'on veut s'en donner les moyens, on arrive à un très beau résultat.

Quand l'agence Média livres m'a proposé de lire, via le site Simplement Pro, le recueil de nouvelles de Martine Lombard, "Passe-passe" paru aux éditions Médiapop, j'ai accepté d'autant plus volontiers que j'ai précisé sur mon profil apprécier la lecture de nouvelles.

Ce recueil en contient une douzaine, de qualité variable, certaines très intéressantes et soulevant des questions essentielles, voire existentielles même, d'autres plus dans le récit et/ou la découverte.

Ce qui m'a le plus interpelée à travers ces histoires, c'est les conflits intérieurs auxquels sont soumis ou confrontés les différents protagonistes. Chacun, chacune doit, à un moment donné faire un choix, accepter une nouvelle situation ou se résigner. Et, là où la nouvelliste démontre une belle maîtrise de ce genre littéraire, c'est que chacun, chacune pense être seul(e); et même le premier, à devoir décider.

Et de fait la solitude devient un personnage commun à ces histoires, le lien qui les rassemble dans ce recueil et en fait une lecture très agréable et prenante.

J'ai aimé aussi découvrir plusieurs univers, avec les représentations précises que nous en offre Martine Lombard, notamment pour les nouvelles se déroulant de l'autre côté du mur, dans cet Est qu'on ne connaissait pas ou très mal, en ces temps pourtant pas si lointains mais quasiment oubliés où l'Allemagne était coupée en deux.

Portées par une écriture fluide et élégante, ces nouvelles se lisent avec avidité et lenteur tout à la fois. Comme pour mieux s'en imprégner et en garder une trace.

Dans son recueil de nouvelles Passe-passe, Martine Lombard nous rapporte des témoignages historiques propres à nous plonger dans le contexte sociologique complexe du temps des deux Allemagnes.
Les conflits politiques opposant l'Est à l'Ouest furent à l'origine de tragédies humaines que l'auteure réussit à décrire avec sincérité, c'est-à-dire sans complaisance, mais aussi sans dramaturgie excessive.
Comment rester insensible au récit : de ces jeunes filles astreintes aux camps des pionniers ? de ces mariages blancs consentis pour se libérer de la dictature ? de cette sensation d'abandon de ses racines ?
On ne peut que partager la détresse des personnages dépeints avec art dans cette fresque.

Nous sommes ici sur un recueil de 12 nouvelles.
Certaines courtes, d'autres plus longues.
L'écriture est fluide, assez simple et très agréable à lire.
J'ai passé un bon moment de lecture.
Des nouvelles, beaucoup plus intéressantes que certaines, où, nous avons hâte de découvrir le dénouement.
D'autres, où, hélas, je n'ai pas tout compris. (La baignoire)
Elles sont, en général, bien décrites avec des personnages attachants et touchants.
C'était une bonne lecture que je vous conseille de découvrir.

Les treize nouvelles du recueil de Martine Lombard se lisent d'une traite ou au compte-goutte, selon les préférences des lecteurs. Au sein de ce livre, les personnages uniques et pourtant si ordinaires se ressemblent et semblent animés par le voyage, la différence et un état de crise.

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