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Nous sommes au début du XXe Siècle, l' Europe est en pleine Révolution Industrielle et la Grande-Bretagne est en plein essor technologique,technique, maritime, industrielle etc....En ce siècle, la Grande-Bretagne est la plus grande puissance coloniale, par l' étendue des espaces et par sa richesse financière. C' est" l' Empire où le soleil ne se couche jamais" . Durant l' été,1902,Jack London va descendre dans les bas-fonds de Londres
pour voir de visu comment y vivent les gens dans ces milieux. Se fondant dans la population, il va côtoyer les sans logis ou les SDF, et les travailleurs pauvres .
Dans ces bas fonds, Jack London va croiser de nombreux êtres que la vie a changé en bêtes, en créatures sauvages sans foi ni loi. Des épaves imbibés de bière, des monstres, des canailles, des femmes au visage ravagé par " les bour-
-souflures du vice" qui s' entetuent pour un crouton rassis. D' autres hébétés, torpides, qui n' ont plus la force ni le courage, ni même l' envie, d' essayer de sortir de ce cloaque car il n' y a tout simplement pas d' autre issue que l' engloutissement. Au fond de cet abîme, on trouve les faibles, les abrutis par la boisson et les abrutis tout court. La grande marche du monde vers un certain progrès passe au-dessus de ces gens : non seulement ils n' ont aucun désir d' y prendre part, mais encore ils n' en seraient pas capables .
Jack London raconte l' exclusion cent ans avant les historiens et les sociologues. C' est un travail d' enquête qui fera rougir les journalistes bien pensants d' aujourd'hui .
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alors là chapeau bas l'artiste...
London frappe vite et fort... le mot juste, le mot qui va à l'essentiel. Terrible récit des bas fond de Londres. Sans que l'on oublie que tous ça a réellement existé. Et que ça existe un peu partout, de nos jours, encore et toujours...
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Ce roman est un livre dur, qui décrit la misère dans ce qu'elle a de plus abjecte. Pendant plusieurs semaines Jack London, grimé en clochard observe et nous raconte ce qu'il a vu dans cette société misérable de Londres du début du 20ème siècle.
Comme Orwell, tous deux précurseurs, il s'enfonce dans la cloche pour dénoncer.
Cet ouvrage est une dénonciation édifiante mais aussi un magnifique cri de révolte.
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La vie de Jack London est en elle-même un roman, celui d'un homme qui a eu le courage de tout vivre au nom de la liberté. Cette plongée dans l'East End est un récit sociologique d'importance. Entre misère des uns et hypocrisie des autres, les inégalités sociales y sont dépeintes avec force.
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Dans beaucoup de villes le côté Ouest regroupe les quartiers riches, et l'Est le quartier pauvre.
L'East end de Londres porte cette différence à son comble.
Jack London devait partir en reportage sur la guerre des Boers, qui est finie quand il arrive en escale a Londres. Il décide alors de rester pour visiter l'East end. Lui qui a fait tous les petits boulots, qui a vécu l'exploitation (remplacer deux ouvriers dont l'un s'est suicidé pour un salaire misérable) , comprend assez vite qu'il doit s'habiller avec des hardes s'il veut échapper à la classification sociale : étant sale, personne ne lui demandera un pourboire pour un simple renseignement.
Il loue un appartement à la frontière de ce qu'il appelle le Ruisseau, la fosse, l'abime, le ghetto, pour pouvoir écrire et destesser un peu.
Et il visite, il parle, il essaie de comprendre l'impubliable, l'impensable , selon ses termes.
L'expansion industrielle, les progrès de l'urbanisme ( banques, hôtels, usines, bureaux sortant de terre, et la construction des voies ferrées coupant la terre enrichissent beaucoup de monde, c'est « le bon vieux temps ».
Corrélativement, l'appauvrissement poussent les meilleurs ouvriers vers la « marée nauséabonde et bourbeuse de l'humanité »; peu importe si des masures se font détruire, pour respecter les rails, obligeant leurs habitants à émigrer plus à l'est , à dormir le jour puisque dormir dehors la nuit est interdit, à baisser inexorablement vers la pauvreté la plus misérable, la faim, l'alcoolisme, la prostitution ( pour un quignon de pain rassis parfois) la maltraitance et le suicide.
Jack London, me semble t il exprès, s'exclame au début que tous ces mal payés sont des alcooliques et n'ont que ce qu'ils méritent, puis il raconte le fossé toujours plus grand entre les riches et les pauvres, les misérables.
L'humanité dans ce qu'elle a de plus barbare.
Pas d'espoir, aucun espoir.
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Un livre d'un grande brutalité, à peu près comme tous les London, mais plus encore quand on réalise que tout ce qu'il décrit est réel. Ca prend aux tripes, on se sent mal, on se sent révolté, et d'autant plus que les choses n'ont pas changé depuis.
On dévore ce livre à moitié comme un roman, à moitié comme un témoignage, et on est ému en même temps que l'auteur. Il arrive à nous faire partager les horreurs et les quelques joies de ce peuple d'en bas, de l'abime, et on ressort de cette lecture avec un regard neuf sur notre société, notre confort, comme si nous avions vécu avec lui ce voyage dans l'enfer des bas fond londoniens.
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« On ne peut pas faire travailler un homme comme un cheval, le faire vivre et le nourrir comme un porc, et dans le même élan, lui demander d'avoir des aspirations saines et des vues pleines d'idéal. »

Une plongée au fond de l'Abîme…
En 1902 Jack London part vivre le quotidien des habitants des quartiers de l'East End à Londres. Là tout n'est que désolation. L'extrême misère au coeur de l'Angleterre. Travailleurs pauvres, chômeurs, famine, maladie, alcool, violence, prostitution, logements insalubres et surpeuplés, suicides. le plus grand Empire de l'époque est aussi la plus inégalitaire des terres. D'un côté l'opulence, de l'autre le dénuement le plus complet.
London s'immerge dans cet enfer et relate des scènes inimaginables.
On ressent une colère extrême à la lecture du combat de chacun pour simplement survivre. Et la colère augmente parce que l'auteur montre bien que c'est peine perdue. Jamais ils ne pourront s'en sortir. le système les a ramené à l'état de bête. La civilisation a faillit à sa mission.

Traduction de François Positif, revue par Noël Mauberret
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Quand on parle de Jack London, immédiatement viennent à l'esprit des titres comme Croc-BlancL'appel de la forêt, le Loup des mers ....rares sont ceux qui penseraient au livre "Le peuple d'en bas"...et pourtant, ce titre assez difficile à trouver sauf sur commande, mérite qu'on s'y penche. J'ai, comme tout lecteur, découvert London à l'adolescence, avec ces "classiques" cités en introduction...ceux-ci font voyager ...grands espaces, amitiés, bref, ces romans d'aventure ont rêver le jeune adolescent de quinze ans que j'étais.
En 1902, London qui avait 26 ans eut une idée : aller vivre quelques mois dans le quartier East-End de Londres, en se faisant passer pour un marin ayant abandonné son métier. Une nouvelle expérience pour lui, comme celles du Grand Nord, de la mer, de la recherche d'or.
Alors il achète des guenilles chez un fripier, mais prévoyant fait quand même coudre une pièce d'or sous le bras....Au cas où..Il va vivre pendant quelques semaine la vie de ces hommes et femmes, de ces familles aux assiettes vides, sans travail, vivant dans des logements surpeuplés, parfois à 7-8 dans une seule pièce ! Il en a rapporté ce texte, rédigé sans voyeurisme.
Un texte difficile et insoutenable parfois du fait de la force et de la violence des descriptions ou des situations vécues. Rien ne nous est épargné : promiscuité, alcoolisme, faim, malnutrition, maladies, tuberculose, petite vérole, violence...et même cadavres d'enfants cohabitants avec la famille qui n'a pas les moyens de payer l'enterrement. Certains pères de famille en arrivent même au meurtre de leur épouse ou de leurs enfants.
Nombreux étaient ceux sans logement, par manque de moyens financiers ou parce qu'ils avaient été expulsés...Alors ils dormaient dehors sous le pluie londonienne, mais les bobbies les chassaient de jour, comme de nuit mais "un règlement, décrété par les pouvoirs publics, interdit aux sans-logis de dormir la nuit sur la voie publique" ...il est même interdit de dormir debout, pourtant beaucoup le font serrés les uns contre les autres. Un cauchemar !
Quand ils peuvent travailler, c'est pour des salaires de misère, on ramasse le houblon, on fait des bouquets...on est payé à la pièce...Une journée de travail pour gagner un repas vite pris, sans viande. Un repas qu'on termine la faim au ventre.
Bien sûr, il y a les asiles de nuit, dont les places ont comptées, il faut faire la queue dès le début d'aprés-midi. Sinon c'est l'Armée du salut, qui avant de vous donner un croûton rassis, impose d'écouter debout des sermons interminables.
Dickens était mort depuis trente ans, Zola finissait ses jours.
Alors que es pauvres gens crevaient de faim des lords organisaient des chasses à courre dans leurs immenses domaines et l'Angleterre couronnait, avec le faste qu'on lui connait, son roi Edouard VII. "Un spectacle de cirque" écrira t-il.
Rien n'a changé sous le ciel anglais....
L'indignation de Jack London est présente à toutes la pages...on pourrait penser que c'est un parti-pris, il n'en est rien, il appuie son enquête et son texte sur d'autres écrits de Charles Booth, précurseur de la sociologie estimant dans son étude "Life and Labour of the People" "qu'il y a à Londres 1 800 000 personnes qu'on peut considérer comme pauvres, et très pauvres", sur des rapports de police ou de parlementaires, des articles de journaux, des statistiques ...Afin de conforter son analyse, London compare souvent avec les conditions de vie, de travail ou de rémunération aux Etats-Unis.
Ce texte fort et dérangeant a cependant été censuré à la demande de l'éditeur, la préface nous l'apprend. Jack London a "supprimé entièrement les références au roi d'Angleterre dans le chapitre du couronnement"
Son indignation est politique et on reconnaît là l'homme engagé, celui dont le San Francisco Newsletter écrira " Il est le flambeau de l'anarchie du drapeau rouge. Il mériterait d'être arrêté et poursuivi pour haute trahison".
Le texte est fort et dérangeant, il nous renvoie, en partie, aux conditions de vie des sans abris ou des réfugiés contemporains.
Par bien des points, il m'a remis en mémoire le texte de Georges Orwell "Dans la dèche à Paris et à Londres", l'un était sans travail ou travaillait pour des salaires de misère, l'autre était volontaire.
On peut cependant regretter certains redites, qui alourdissent l'analyse.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Jack London écrit en 1903, à propos de l'Angleterre, sujet de son enquête dans les bas fonds londonniens : Tout récemment encore, cinq cents pairs héréditaires se partageaient le cinquième du territoire anglais. Ces cinq cents pairs, les officiers et les serviteurs du roi, et tous les gens bien en place dépensent chaque année, pour satisfaire leur luxe inutile, un milliard huit cent cinquante millions de dollars (trois cent soixante-dix millions de livres sterling) soit trente-deux pour cent du total de la richesse brute produite par tous les travailleurs de ce pays.
Ces chiffres sont comme un écho lontain de ceux qui sont constatés en notre début de 21è siècle. D'où la question que nous sommes tous en droit de nous poser, où est le progrès réalisé en un siècle ? Il n'est certainement pas social...
La réalité crue de la condition des ouvriers et des chomeurs fait froid dans le dos.
C'est un tableau sombre de l'Angleterre de 1900 que l'auteur nous dresse.
Jack London était un auteur politiquement engagé. On sent sa volonté de convaincre. Ses conclusions sur l'état du pays sont étayées par les chiffres qu'il rapporte mais surtout par l'expérimentation qu'il a fait de la vie de tous les jours de ces laissés pour compte.
Son témoignage n'en a que plus de valeur.
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Une plongée dans la misère de "l'east end" au début du siècle. Jack London s'est glissé dans la peau d'un de ces laisser pour compte de la société Anglaise, de l'économie "moderne". le récit qui en est fait, outre les hauts le coeur qu'il suscite, démontre bien (et une fois encore) l'étau dans lequel se trouve des millions de personnes, acculées et poussées dans la misère la plus crasse. Les nombreux exemples cités créent un mélange intérieur nauséeux, entre compassion extrême et haine d'une société aveugle, sourde et quasiment muette face à cette pauvreté totale. On notera également des règlements inhumains, comme l'interdiction de dormir allongé dehors. Si aujourd'hui tout est fait pour nous faire croire que notre société à évoluer, les pages terribles de ce livre renvoient forcément à notre siècle, à nos méthodes, à l'individualisme forcené. Magistral. Terrible témoignage.
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