AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 1464 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La première chose qui ressort de cette lecture du mythe de Cthulu est le style qui n'a plus court de nos jours. Et d'ailleurs j'ai eu du mal à saisir le sujet de cette nouvelle tant Lovecraft fait des détours pour nous plonger dans l'horreur.
Le lecteur est projeté dans un monde parallèle où le culte vaudou fait appel à des dieux et des créatures monstrueuses dont le Cthulhu tapi dans les profondeurs de l'océan.
Je pense qu'il serait judicieux de relire cette nouvelle pour mieux m'imprégner de cette atmosphère lugubre et apprécier davantage l'oeuvre de ce maitre des mondes oniriques. Mais pour cette première lecture , mon adhésion n'est pas totale.
Commenter  J’apprécie          282
« Maupassant l'avait écrit : le règne de l'homme est terminé. C'est fini. Aujourd'hui, autre chose prend sa place. Je le sais. Khô… non ! Pas maintenant…

Je dois me reprendre. Elles sont là. Je les sens rôder autour de moi, dans ma tête, aussi… Mes dernières forces, je les utiliserai pour prévenir le monde, le plus de monde possible, en publiant ce récit sur les réseaux sociaux. Avec un peu de chance, d'autres trouveront une parade. le peut-on seulement ? Qui sait ce qui se tapit dans les profondeurs de nos machines à imprimer ?

J'ai découvert Lovecraft pendant ma jeunesse estudiantine. J'avais adoré son phrasé au charme désuet, ses textes à la fois empreints de classicisme et de modernité. Je sentais que, sans lui, nous ne connaîtrions pas le monde de l'imaginaire tel qu'il est aujourd'hui.

Le temps a passé, je lus un peu moins… puis un peu plus… et l'envie inexplicable me prit de relire ses textes. Je me procurai quelques livres, puis relus. Une page en appelant une autre, je ne pus bientôt plus m'arrêter.

Comme avant, j'admirais son style élégant, son langage châtié au charme désuet. Je lisais avec gourmandise, savourant les mots comme autant de friandises sur la langue.

Hélas, quelque chose avait changé.

Au début, je ne sentis rien d'autre qu'une vague gêne, qu'un agacement semblable à celui produit par un insecte qui vous tourne autour et que vous ne parvenez pas à chasser.

Je compris que quelque chose se produisait en lisant La Couleur tombée du ciel.



Il était déjà trop tard. J'étais prise, capturée dans Leurs filets. Kh-kh-khô…
Pardon. Je reprends.

Or donc, je poursuivis avec plaisir, un plaisir terni cependant par le racisme ambiant de l'auteur. Il ne m'avait pas gênée dans le Cauchemar d'Innsmouth, parce que les êtres dont il est question ne font plus tout à fait partie de l'humanité : la répulsion qu'ils inspirent est celle que l'on éprouve devant les monstres de notre enfance. Ils ne sont pas nous, voyez-vous.

Dans ce recueil en revanche, le mépris nauséabond, le dégoût pour l'autre, les préjugés raciaux font partie intégrante des histoires. Ils alimentent l'horreur.

En examinant le texte de plus près, je constatai une chose étrange. Plusieurs apostrophes avaient disparu. A leur place ne subsistait qu'une espace vide. Et la lettre « l » qui allait avec ces apostrophes ? Elle se changeait en 1 !

Que s'était-il passé ? Pourquoi un classique, édité, réédité pas plus tard que cette année, était mutilé de la sorte ? Qui avait pu commettre cette barbarie ?

Je menai mon enquête. Je consultai le Lexicotypographicon, le traité du grammairien arabe devenu fou, Abdul al-Anrey. Je n'aurais jamais dû.

Je fis des cauchemars. Un surtout m'effrayait : j'étais interpellée par des apostrophes. Non, vous n'avez pas compris. « Interpellée » dans le sens où j'ai les menottes aux poignets, et elles m'emmènent au commissariat pour m'interroger. Je me réveillais de ces rêves transie par une angoisse inexprimable.

Je continuai malgré tout, me promettant de consulter un spécialiste dès qu'une occasion me le permettrait. J'aimerais pouvoir dire que j'ai exploré de secrètes bibliothèques en Europe, que mes recherches m'ont menée en des lieux inquiétants et fascinants, mais la vérité est que je n'eus qu'à me diriger vers mes propres étagères. Lorsque je vis le nom de la maison d'édition, je conçus un soupçon affreux.

J'allai donc vers mes étagères. Celles qui portent la toute première édition de City Hunter, Nicky Larson en français. Un travail fourni par J'ai lu.
Une édition connue pour la mauvaise qualité de son texte, sans cesse émaillé d'erreurs de toute sorte.

Je m'étais montrée naïve. J'avais cru que l'humanité progressait. Que les choses iraient de mieux en mieux. Je m'étais trompée et cette erreur détruisit ma vie.

Les choses ne vont pas de mieux en mieux. Elles perdurent. Ce qui se passait dans les années 1990 continue aujourd'hui.

Maintenant, je les entends. Elles. Quand j'approche le livre de mon oreille, je les entends chuchoter leurs noms impies, les divinités obscures qui travaillent à détruire nos textes. D'abord, je crus que je perdais la raison. Toutefois, voici une transcription des sons que je perçois, enregistrés par mon smartphone :

*chuchotis dans le bruit blanc* Dh'jailhu… Khôkhyass… Besch'R'lyeh… Hyâd'Efoth…

Cthulhu n'est en réalité qu'une diversion. Cthulhu n'existe pas, c'est Dh'jailhu qui appelle son règne, servi par des humains corrompus infiltrant le monde de l'édition depuis des siècles, aidé dans sa sinistre tâche par ses affreux serviteurs, Khôkhyass et Hyâd'Efoth.

Ces entités me possèdent, désormais. Je veux les fuir, de toute mon âme, mais je ne puis plus lire une page sans les chercher. Même les affiches dans les transports semblent me narguer. Ces démons restent dans ma tête, exigent que je les loue… Non ! Jamais ! Kh-kh-kh… Khôkhyass !

C'en est fait. Mes dernières forces s'épuisent et je ne puis plus que… Dh'jailhu ! Iä ! ne lisez pas… Besch'R'lyeh ! Prenez… autre… édition… Hyâd'Efoth ! Ou demandez… rembours… Khôkhyass ! Perdu… ticket… Dh'jailhu ! Khôkhyass ! Besch'R'lyeh ! Hyâd'Efoth ! Hyâd'Efoth ! HYAD'EFOOOOOOOTH !!! »
Commenter  J’apprécie          2711
H.P. Lovecraft, c'est pour moi : le lycée, le jeu de rôle, de longues discussion à propos du livre écrit par le poète arabe dément Abdul al-Hazred, bref une vraie madeleine même si je n'ai jamais été très réceptif à son style d'écriture.
Je relis donc aujourd'hui ce livre, vingt cinq ans plus tard et en sors avec la même sensation qu'à l'époque.
L'auteur a su créer une vraie mythologie, il a participé à poser les bases de la littérature horrifique, ouvrant la voie à des auteurs comme Dan Simmons. Son univers est cohérent, on accroche à ces histoires de personnages devenus fous au contact de l'immonde mais, car il y a un mais…
Son écriture me dérange toujours autant qu'avant et je ne comprends toujours pas pourquoi : surement un coup de l'infâme Cthulhu ! On se retrouve souvent avec un narrateur qui raconte ce qui s'est passé ou ce qu'il croit savoir et du coup, je trouve que ça donne une certaine lenteur au récit, même si ce procédé participe à la création de l'ambiance horrifique.
Du coup, même si le livre est petit (environ 160 pages), sa lecture fut longue et entrecoupée de pauses plus ou moins longues (son format avec ses histoires différentes s'y prêtant bien).

Pour finir, je vais remercier neneve d'avoir eut la bonne idée réveiller ce livre qui attendait en rêvant au fond de ma PAL, ce que l'on peut traduire par : « Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! Iä Iä, Cthulhu fhtagn ! ».
Commenter  J’apprécie          190
Bon, j'ai enfin terminé ce roman, très court, mais qui m'a demandé du temps pour le terminer.
Le style est très particulier ; on l'a dit à maintes reprises mais je le redis tout de même.
Beaucoup, beaucoup de descriptions et peu d'actions à proprement parlées et pas de dialogues.

Pour ma part, les deux premières nouvelles "l'appel de Cthulhu" et "Par delà le mur du sommeil" sont celles qui m'ont demandé le plus d'efforts pour la lecture. C'était vraiment une accumulation de faits comme dans un carnet de notes... le fait que ça soit les premières nouvelles n'aide sûrement.
Certes, cela rend les choses plus réalistes mais je n'arrivais pas rentrer dans l'histoire. Cela avait l'effet contraire sur moi : cela m'éloignait des évènements.

La troisième nouvelle "La tourbière hantée" m'a remotivée car l'histoire était effrayante, le décor vraiment lugubre et la fin juste génialissime !

La dernière nouvelle "Celui qui chuchotait dans les ténèbres" est ma préférée du recueil avec "La peur qui rôde".
Car les personnages principaux sont au coeur de l'intrigue durant la nouvelle.
J'ai vraiment stressé pour eux et prié pour qu'ils s'en sortent !


Enfin, "La couleur tombée du ciel" m'a plu aussi par son atmosphère terriblement lourde... Avec ce gris omniprésent !


Commenter  J’apprécie          113
La référence aux Théosophes est omniprésente. Je pensais avoir découvert le panel d'intellectuels, de politiciens et d'artistes que la Société Théosophique avait pu influencer mais je reste surpris de retrouver ces références occultistes chez Lovecraft.

Pareil pour le vaudou importé par les noirs en Louisiane. Si l'on resitue l'époque dans son contexte, il était très bien documenté sur le sujet.

Le style est sombre, inquiétant, sans trop de descriptions alourdies d'inutilité - ce que je reproche énormément à l'auteur pour ce qui s'agit de ses autres nouvelles.

Je regrette que les autres livres affiliés ne soient pas aussi efficaces que le Mythe de Cthulhu. Aucun ne m'a donné envie de donner une seconde chance dans ma découverte de l'auteur malgré mes tentatives.

Commenter  J’apprécie          100
J'entendais tant de référence à Lovecraft et à Cthulhu que je ne souhaitais pas "passer à côté" surtout que de nombreux écrivains semblent lui vouer un culte (c'est intéressant quand on lit la première nouvelle du recueil appelée L'appel de Cthulhu).

la présentation de l écrivain en 4eme de couverture donne moins envie mais après 2 de ces oeuvres, je m y fais : reclus, misanthrope, matérialiste et haine de la modernité... rien que ça pour M. Lovecraft.

Dans ce recueil, 6 nouvelles donc : l'appel de Cthulhu, Par delà le mur du sommeil, la tourbière hantée, La peur qui rode, La couleur tombée du ciel, Celui qui chuchotait dans les Ténèbres.

Ce qui est bien ici, c'est qu'on boucle : on commence et on finit par Cthulhu mais au milieu des nouvelles sans référence précise même si le lien est évident.

Très peu de femmes et leur devenir n'est pas enviable.
Un vocabulaire qui pourrait déranger mais contrairement à "Ils étaient dix" ou "autant en emporte le vent", ne semble pas faire réagir : nègre, métis barbares .. rustres, paysans dont l intelligence est fortement remise en cause.
Personnellement, je pense que ce n'est pas en changeant le titre d'une oeuvre ou en polissant les mots qu'on changera l histoire et la mentalité d'une époque.

ici, les termes (bon il est dit qu'il est misanthrope donc...me voilà sans doute clemente) sont peut être choisi pour choquer ou pour susciter le doute sur la crédulité de certaines croyances ou au contraire jeter le discrédit sur ceux qui n auraient pas l esprit ouvert (oui je crois que je suis clémente).

Noter que ce recueil me fait réfléchir tout de même et c'est là son principal intérêt pour moi qui ne suis pas ferue de science fiction.

Je peux toutefois confirmer ne pas m'être ennuyée dans mes lectures, avoir un peu éprouvé du dégoût mais au final chaque courte nouvelle m a fait me questionner : j'aime ou je n'aime pas ?
et quel est le message de l auteur ? nous ne sommes pas seuls dans l univers ?

Bon je le concède, j'ai préféré L'affaire Charles DexterWard (qui m a un peu fait penser au portrait de Dorian Gray de Wilde).

il me reste dans ma PAL "le cauchemar d'Innsmouth" et selon mon ressenti j'arrêterai ou chercherai un récit plus proche de mes appétences.

voici mon humble opinion qui n engage que moi alors bonne lecture à vous.
Commenter  J’apprécie          80
Le mythe de Cthulhu est un recueil de 6 nouvelles dont une du même nom. C'est cette nouvelle en particulier mettant en scène le fameux monstre tentaculaire cultissime chez les fans d'horreur et de SF qui m'intéressait le plus. J'avais moi aussi envie découvrir l'histoire de Cthulhu et surtout pourquoi ce monstre fascine autant !

Je dois donc avouer que j'ai été plutôt déçue de ce côté là. Tout d'abord la nouvelle est très courte : à peine 40 pages ! Sachant que Lovecraft raffole des récits dans le récit, l'apparition de la créature se fait tardivement et dans le mystère total. Outre le fait qu'elle fait l'objet de nombreux cultes depuis des siècles, nous n'en apprenons pas beaucoup plus. La nouvelle se concentre donc sur les histoires de plusieurs personnages afin de remonter à la « source », c'est à dire à celui qui a vu de ses propres yeux Cthulhu et qui a rapporté son expérience par écrit pour la première fois. Cette nouvelle est donc plus axée sur une enquête et une expédition archéologique sur les indices qui prouveraient l'existence du monstre. Il y a assez peu d'action, et si celle ci arrive à la toute fin, elle est beaucoup trop expédiée. Il aurait fallu que la nouvelle soit un peu plus longue pour que je puisse parfaitement l'apprécier !

Concernant le reste du recueil, nous avons diverses nouvelles mystérieuses à souhait et très glauques. J'ai beaucoup aimé les lire même si je trouve le style de Lovecraft très lourd par moment. La narration instaure un certain recul face aux évènements qui arrivent aux personnages, coupant le lecteur de l'action. Mais l'écriture torturée de l'auteur donne à ses histoires une sensation d'oppression et de malaise constante, et c'est ce qui me plait beaucoup chez Lovecraft ! En gros, c'est une lecture parfaite pour l'automne et en particulier Halloween !

En bref, une bonne lecture avec ce recueil de nouvelles malgré la petite déception pour le mythe de Cthulhu qui manque de profondeur et d'explication pour me faire totalement adhérer à l'histoire.
Lien : https://repairedeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          81
Respect Mr Lovecraft pour avoir été l'un des premiers à inventer ce genre de littérature frisson.

Mais en tant que lectrice d'auteurs comme Dan Simmons et autre P.Dick et S.King qui se sont largement inspirés de Lovecraft, le genre me laisse un peu sur ma faim, un peu blasée quoi.

Je vais tenter un autre volume pour voir...
Commenter  J’apprécie          80
C'est un roman ou nouvelle totalement bizarre . On dirait du edgard allan Poe avec son horla . On ne voit jamais la ou les bêtes, on les devine . Mais il met en une ambiance inquiétante, noire dans une période curieuse qu'est l'entre deux guerres .
Je ne voyais pas où il voulait en venir et à la fin ....je ne sais toujours pas . Monstre ou extra terrestre ? Imagination ,prise de drogue ou alcoolisme sont mes premières idées en le lisant ...pour l'auteur et les acteurs du livre...
Bref je suis allé au bout mais sans conviction
Commenter  J’apprécie          70
Une première partie extraordinaire, complète et aussi très intéressante ! J'ai vraiment accroché mais quand vient la deuxième partie je ne comprends pas je ne retrouve pas la magie du début je m'ennuie et trouve un peu que ça tourne en rond ! Un style particulier qui devient agreable une fois qu'on est habitué ! J'ai un avis très mitigé sur ce livre! Émerveillement et incompréhension sont mélangés
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (4441) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Affaire Charles Dexter Ward

Dans quelle ville débute l'histoire ?

A Providence
A New York
A Los Angeles
On ne sait pas.

9 questions
81 lecteurs ont répondu
Thème : L'affaire Charles Dexter Ward de Howard Phillips LovecraftCréer un quiz sur ce livre

{* *}