C'est l'histoire sordide de la jeune Guizen qui, à la mort de ses parents, est enlevée, séquestrée, avilie et prostituée dans les plus sombres conditions par une bande de voyous. Cela se passe en Chine sous la dynastie Ming, au XVIIe siècle à Pékin. L'auteur insiste bien sur la séparation de la société entre, d'une part les lettrés, qui ont le pouvoir et sont riches, et d'autre part, les pauvres, qui ont à peine de quoi se nourrir et vivent dans les bas-fonds. C'est écrit dans un langage très cru qui peut dérouter certains lecteurs. Rien ne nous est épargné des déboires de la pauvre Guizen. C'est très souvent vulgaire et obcène mais comme le dit
Martin Maurey, le traducteur, dans sa préface, « c'est un roman aussi révélateur des bas-fonds de Pékin au XVIIe siècle que peut l'être « L'assomoir » sur ceux de Paris au XIXe siècle. C'est pour l'historique et la description des bordels de dernière catégorie, de véritables écuries, pour les informations sur les personnes qui les tenaient, sur les coutumes qui y prévalaient, sur les conditions de travail, sur les méthodes utilisées pour recruter du personnel, que ce livre constitue un document accablant par sa précision ».
Les derniers chapitres sont également importants car ils nous offrent une vision du Taoïsme assez inattendue à travers une réflexion sur la vertu et la mort, mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas divulguer la fin du récit.
Inutile de vous dire que ce livre ne laisse pas indifférent.