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Amateurs d'intrigues au rythme effréné, oubliez! L'héroïne de ce roman, Vinnie Miner est une vieille fille américaine d'une cinquantaine d'années, solitaire, un peu aigrie, universitaire et spécialisée en comptines enfantines partie six mois à Londres, le Londres des jolies nappes fleuries et des intérieurs coquets, des aristocrates aux manières irréprochables partageant sandwiches aux concombres autour d'un thé.
Je force le trait? Non, c'est Alison Lurie qui joue avec humour autour des clichés qui opposent ces lourdaux d'Américains aux subtils British!
A Londres, Vinnie n'est pas seule, puisqu'elle y retrouve un jeune collègue, Fred Turner, jeune chercheur à la beauté classique dont le mariage vient de se briser et qui s'éprend de Rosemary, comédienne à la peau diaphane et aux seins laiteux, et enfin Chuck, qui du prénom jusqu'au veston et aux bottes de cow-boy a tout pour représenter fièrement l'Ouest américain. Et tout ça se frotte au cercle fermé des comédiens aristocrates anglais...
J'avoue, mon retour journalier au roman était à chaque fois un peu à contrecoeur, mais le lâcher aussi. Le rythme n'est pas haletant, l'intrigue assez peu développée, mais le ton sarcastique d'Alison Lurie était un vrai plaisir, une jubilation diraient les vrais critiques.
Et puis, au delà de ça, l'auteure met sur la table l'importance de l'apparence et du milieu social (elle a d'ailleurs écrit un essai qui s'appelle The Language of Clothes) comme jugement d'une personne; mais ce que j'ai surtout aimé, c'est les questionnements incessants des personnages sur les motivations de l'autre, l'incapacité à le comprendre pleinement, la solitude inhérente, finalement, de chacun, chacun étant destiné à être fatalement incompris.
Alison Lurie est américaine, mais manie comme une chef l'humour anglais.
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Aller passer six mois à Londres était le rêve de Vinnie et de Fred, deux universitaires américains issus du même département de littérature.
Ils se connaissent assez peu mais cette expérience va les amener à se côtoyer.
Fred Turner est un jeune homme marié charismatique de 29 ans, très beau et avec une carrière prometteuse.
Vinnie Miner est quant à elle une femme solitaire de 54 ans, qui se définit elle-même comme laide et terne et qui étudie les chansons enfantines anglaises.
Tous deux vont avoir du mal à s'habituer à leur séjour anglais, leurs rêves d'une Londres victorienne et romantique ne les ayant pas préparé à affronter un Londres actuel, moderne et au climat humide.
Loin du Londres fantasmé de Dickens ou de Shakespeare, ils vont tous les deux se confronter à une ville touchée par la mondialisation, avec des fast-food à chaque coin de rue, où il est difficile de se loger, où tout est cher, où la solitude est pesante, surtout quand il pleut sans cesse.
Ils vont chacun à leur façon faire une rencontre inattendue qui va bouleverser leur quotidien et leur vision de cette ville.
Pas de grand suspense dans ce roman, tout y est raconté de façon lente et l'introspection y a une place importante.
J'ai beaucoup aimé suivre le parcours de ces deux universitaires si différents, un homme jeune facilement ébloui par les lumières de la ville et une femme vieillissante qui pense ne plus rien attendre du reste de sa vie.
Bien sur, rien ne va finalement se passer comme ils le pensaient l'un et l'autre.
L'écriture d'Alison Lurie est délicate, elle se moque des travers de ses personnages avec tendresse et ironie.
Une relecture vraiment agréable, au style impeccable et à l'humour très anglais.
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Foreign affairs ou Liaisons étrangères a reçu en 1985 le prix Pulitzer-fiction. En inconditionnelle d'Alison Lurie ,J'ai lu ce roman dès sa sortie et j'ai gardé un souvenir "positif" de cette lecture. Les années ont passé, et motivée par un défi estival j'ai décidé de relire ce roman. Quelle riche idée j'ai eu.
Pour être honnête il me restait fort peu de souvenirs précis de cette lecture et j'ai donc découvert avec un regard neuf les tribulations touristiques du Pr Vinnie Miner et de Fred Turner. Tout deux sont professeurs en littérature anglaise à l'Université de Corinth dans l'Etat de New-York, tout deux ont gagné une bourse d'études pour venir à Londres et avancer leurs travaux , pour elle l'histoire des chansons et comptines enfantines américaines et anglaises, pour lui John Gay, un poète et dramaturge du XVIIIè. Autant Vinnie est aux anges de pouvoir séjourner à Londres, la ville de son coeur, autant Fred se demande très vite pourquoi il est venu ici. Deux générations, deux mondes, deux modes de vie les séparent..
Alison Lurie nous fait découvrir Londres, les londoniens, les années 80 , à travers leur regard de touriste amoureux de la ville ou excédé. Commence alors le descriptif des us et coutumes anglaises observés par nos touristes américains. C'est drôle , caustique, d'une mauvaise foi absolue et irrévérencieuse, que du plaisir.
Et puis Alison Lurie se penche sur les personnalités de Vinnie et de Fred et là le ton change. Vinnie est une femme , petite , pas très jolie, seule par choix voulu ou non, qui a décidé de vivre du mieux qu'elle peut pour elle et rien que pour elle mais voilà une rencontre imprévue...
Fred est un homme de 29 ans, atrocement beau, habitué à ce que tout lui sourit, à ce que les femmes lui tombent dans les bras sans soucis. Il arrive à Londres blessé par la désertion de son épouse, peu motivé par ses recherches, se demandant comment survivre financièrement dans une ville où la vie est si chère et surtout pourquoi il est venu, mais voilà une rencontre imprévue.
Je referme ce roman sous le charme de cette romancière trop vite oubliée. Non seulement elle écrit admirablement bien, non seulement lire ses romans est toujours plaisant, mais surtout j'ai découvert des personnages à la psychologie complexe parfaitement décryptée. Elle est à l'époque en avance sur son temps en mettant en lumière une femme d'un certain âge et en parlant ouvertement de se aspirations amoureuses. Un voyage à Londres à nul autre pareil.
Que j'aimerais vous convaincre de découvrir l'univers d'Alison Lurie elle le mérite vraiment.
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Dès les premières lignes, j'ai senti que ce roman allait me plaire. Vinnie Minner, une universitaire d'une cinquantaine d'années, part à Londres pour quelques mois. Elle est suivie par un chien invisible qui est le produit de sa culpabilité. de l'autre côté, il y a Fred Turner, un collègue de Vinnie, presque la trentaine, qui part aussi dans la capitale anglaise pour d'autres raisons, juste après sa rupture avec sa femme Ruth. Presque tout oppose nos deux protagonistes, l'une plutôt petite et quelconque, l'autre, grand avec un physique d'acteur. Pendant quelques mois, on suit leurs évolutions dans ce Londres des années 80 où les rencontres entre Américains et Anglais donnent le ton de ce roman. Alison Lurie décrit avec beaucoup de pertinence ses personnages : cette Vinnie qui semble rigide va peu à peu changer, Fred semble perdu entre son mariage brisé et sa nouvelle passion. C'est clairement ce genre de livre qu'il me fallait à ce moment, pétillant et plein de caractère. Un roman qui s'attache aux personnages, à leurs réactions sans qu'il y a son lot d'actions. Il pourrait facilement être adapté en pièce de théâtre.
Premier roman de l'auteur que je lis, j'ai eu raison de mettre dans ma bibliothèque plusieurs de ses livres, j'adore son écriture.
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Vinnie Miller, 54 ans universitaire américaine spécialisée dans les chansons enfantines anglaises, n'a plus énormément d'attentes ou d'illusions dans la vie ; après son divorce trente ans auparavant, elle a renoncé à trouver l'amour et c'est avec tout l'enthousiasme de la professionnelle qu'elle s'apprête à vivre à Londres pour les 6 mois d'études qu'elle doit consacrer à son sujet de prédilection les comptines du folklore anglais. Fred Turner, jeune trentenaire, lointaine connaissance professionnelle de Vinnie; issu de la même université, est également à Londres pour finaliser son cursus et devenir professeur. Vinnie, engoncée dans sa petite vie routinière et se protégeant de tout affect est abordée lors du voyage en avion par Chuck Mumpson, un texan mal dégrossi qui lui arrache malgré elle ses coordonnées, il va peu à peu s'imposer bousculant la petite vie bien réglée de Vinnie. De son côté Fred va être aspiré par la vie trépidante d'une actrice, Rosemary qui va l'introduire dans son cercle amical et professionnel qui se révélera léger et superficiel.

Alison Lurie s'empare de l'antagonisme qui existe entre britanniques et américains dans cette comédie mi-amère mi-humoristique, épinglant les situations et les personnages hauts en couleur, et mettant le doigt sur ce qui sépare ou qui étonne ces deux américains en terre britannique.
C'est quelquefois drôle mais c'est surtout très long, avec énormément de digressions et développements très détaillés qui allongent le récit et le rendent un peu ennuyeux.
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Deux professeurs d'université américains partent pour un long séjour d'études en Angleterre. Tous les deux anglophiles, ils attendaient cette opportunité depuis longtemps. Pourtant rien ne commence comme espéré. Vinnie, 54 ans et célibataire, subit un voyage chaotique et une rencontre dans l'avion avec un touriste américain (horreur !), qui pourtant lui sauvera la mise, arrivée à Londres. Fred, sortant d'une rupture avec son épouse photographe (il est difficile d'admettre de voir la photo de sa bite en érection exposée au vu et su de tous !) a quant à lui le moral au fond des chaussettes. Vinnie, petite femme sans charme particulier, qui étudie les chants et livres enfantins, va entrevoir l'envers du décor, loin du charme anglais qui l'attire tant : noblesse anglaise si distinguée, flegme, tasses de thé et napperons… Mais surtout elle découvrira l'amour là où elle ne l'aurait jamais cherché. Quant à Fred, professeur charismatique au charme ravageur, il séduit, sans vraiment le vouloir, une actrice célèbre et oublie quelque peu ses recherches sur John Gay (poète britannique du début du XVIIIe, dixit Wikipedia).

Alison Lurie joue avec humour sur les différences fondamentales entre les sociétés anglaises et américaines et trimbale ses deux antihéros dans une société dont ils ne maitrisent pas du tout les codes. Et les situations cocasses vont se multiplier au fil des pages, les deux américains (qui se croisent régulièrement dans le livre, côtoyant les mêmes mondes, universitaire et aristocrate) apprendront surtout beaucoup sur eux-mêmes. "Liaisons étrangères" distille avec finesse un humour caustique, une étude psychologique subtile des caractères et une critique acerbe du monde universitaire.
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On suit Fred Turner et Vinnie Miner, deux universitaires américains pendant leur séjour académique dans le Londres des années 80. Les rencontres et les événements qui rythment leur séjour outre-Atlantique leur fera toucher du doigt toute la subtilité et la complexité du folklore anglais, tout en contraste avec leur Amérique natale. L'introspection inhérente à cette situation leur en apprendra davantage sur eux-mêmes, sur ceux qu'ils pensaient être et ceux qu'ils sont vraiment.
Les chapitres alternent entre Vinnie et Fred, mais l'intérêt n'est au rendez-vous que pour un chapitre sur deux. Fred m'a ennuyée, agacée, fatiguée. Vinnie, par contre, m'a plu dès la première page. Cette anglaise de coeur, petite cinquantenaire aigrie, menue et résignée, est attendrissante par ses déceptions sentimentales et intrigante dans ses réflexions sur le "say it and do it the English way". Vinnie est une lectrice associable, préférant la compagnie des livres à celle des gens. Elle est pleine de tocs (assez originaux !), débordante d'admiration pour The English way of life et envahie d'appréhension envers tous ces américains de chez elle, bourrus, ignares et sans tact, comme ce Chuck Mumpson d'ailleurs, grossier personnage bronzé et mal fagoté que le génie des contrariétés a placé dans le même vol aller que Vinnie, juste à ses côtés, tout exprès pour gêner sa lecture … grossier personnage qui arrivera pourtant à bouleverser toute l'opinion qu'elle a d'elle-même …
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"A nouveau, Fred se dit qu'il est tombé dans un roman de Henry James."

Cette fois l'ironie subtile d'Alison Lurie va se concentrer sur la rencontre entre l'Angleterre (et les anglais) et américains issus de l'université de Corinth, déjà vue chez l'auteur. Vinnie Miner a cinquante ans, n'a guère de charme, n'espère plus grand chose de sa vie personnelle, et sa tendance à s'apitoyer sur elle-même est incarnée par Fido, petit chien imaginaire la suivant plus ou moins près. Dans l'avion son voisin se révèle être un plouc inculte de Tulsa, Oklahoma, qu'elle espère ne plus revoir, mais bien sûr il en sera autrement.

Alors que Vinnie poursuit ses recherches sur la littérature enfantine, Fred, lui, le bel assistant proche de la trentaine, a du mal à se concentrer sur le 18ème siècle, objet de ses recherches. Surtout qu'il est complètement fasciné par une comédienne. Pour l'amateur de Lurie, je signale que Fred Turner est le fils des Turner, très jeune dans Les amours d'Emily Turner, et que le père de sa femme n'est autre que D.L. Zimmer, personnage secondaire mais récurrent chez Lurie.

Angleterre/Amérique, amour, méfiance, incompréhension. Ce roman, à qui le prix Pulitzer a été décerné, est un concentré d'humour, de tendresse, d'ironie, tout en effleurant bien des drames.
L'on en apprend aussi sur la littérature enfantine, comptines et autres, ce qui n'a rien d'étonnant si l'on considère le thèmes des essais de l'auteur (voir plus bas)
Et l'on pense forcément à Lodge (Changement de décor)

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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7ème roman d'Alison Lurie publié en 1984, prix Pullitzer 1985.

Les aventures sentimentales et les rencontres de deux professeurs universitaires en voyage d'études à Londres, une femme de 54 ans désabusée, un jeune homme fraîchement marié mais déjà séparé.

Comparaisons entre américains et anglais, réflexions amères sur la place congrue faite à la littérature enfantine dans le monde littéraire, dénonciation de l'attitude de certains critiques littéraires qui cherchent à se mettre en valeur aux dépens de l'objectivité, dénonciation de l'hypocrisie des relations sociales, pointage des préjugés humains forgés sur la base de stéréotypes, regard sur le vieillissement et la place faite aux femmes mûres dans une société qui privilégie le jeunisme, réflexions sur l'art de bien vieillir, autant de thèmes abordés dans ce roman intelligent, fin, parfois drôle, profond et léger à la fois.

Alison Lurie excelle dans le récit des histoires sentimentales et les portraits psychologiques de ses personnages. Ici encore le thème de l'amour est omniprésent. Les jeunes couples sans enfants "La ville de nulle part", avec enfants "Les amours d'Emily Turner" ou "Comme des enfants" , ou avec adolescents dans "Conflits de famille" des premiers romans nous amènent ici à l'âge mûr en la personne de Virginia Miner.

Virginia Miner est décrite au tout début du roman ainsi : "âgée de cinquante-quatre ans, elle est petite, laide et célibataire, bref le genre de personne qu'on ne remarque pas : mais qui enseigne dans une université prestigieuse de l'est des Etats-Unis, a publié plusieurs livres et a une réputation bien établie dans le domaine florissant de la littérature enfantine."
Or Alison Lurie née en 1926 a 58 ans en 1984 à la sortie du roman, est professeur, écrivain, spécialiste de littérature enfantine, et a eu un visage abîmé suite à l'accouchement au forceps de sa mère, avec une atrophie des muscles faciaux qui déformait sa bouche et son sourire. Mariée en 1948 et divorcée en 1985. Je me plais à voir en cette Virginia Miner célibataire et désabusée le double inspiré d'Alison Lurie.

Pour que j'aime un roman il faut que je puisse aimer un ou plusieurs personnages, si possible m'identifier à eux. Ici j'ai particulièrement aimé les portraits de Virginia Miner et de Chick Mumpson, cet américain rencontré dans l'avion, rustre, peu cultivé, direct dans ses relations, caricatural dans sa façon de s'habiller, mais tellement plus généreux, plus simple, plus authentique que tous les anglais bien éduqués de la sphère mondaine. L'intellectuelle n'était pas faite pour s'entendre avec le rustre, mais Alison Lurie conduit habilement son intrigue pour nous prouver le contraire.

J'ai mis quatre étoiles à ce roman pour le nombre des thématiques abordées. Je le trouve plus riche que les autres. J'ai trouvé le début du roman particulièrement brillant : voir extrait en "Citations."
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Aucune ressemblance entre Vinnie Miner et Fred Turner lorsqu'ils arrivent à Londres si ce n'est le departement litterature de l'université amaricaine dont ils sont issus. L'une, au physique peu attirant aborde Londres pleine d'espérance avec l'impression de rentrer chez elle alors que le second, débordant de charme, rumine sa première défaite sentimentale.
Au gré de la plume sans concession et pleine d'humour d'Alison Lurie, on découvre Londres à travers le regard de ces américains si différents ; les préjugés des uns (les amis de Fred) sont immédiatement revisités par le bien-être de Vinnie ; elle met de la distance avec le milieu surfait d'artistes et d'intellectuels anglais dans lequel ils naviguent alors que lui tombe sous le charme sans le moindre recul....
Comme après toute plongée un peu durable dans un "autre univers", ils répartiront avec un regard différent sur eux-mêmes, sur leur vie et leur avenir.
Une lecture très agréable d'un ouvrage fort bien écrit !
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