AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782917191569
72 pages
Berg International (01/09/2012)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Dans les lettres, devenues célèbres, qu'elle envoya à son amie Sophie Liebknecht, avec une grande lucidité devant les difficultés de la révolution socialiste, elle exprime un amour de la nature inattendu de la part d'une grande militante du mouvement ouvrier, celle que Franz Mehring définissait comme« la plus géniale tête que le marxisme ait produite depuis Karl Marx ». Détenue dès février 1915 pour avoir appelé les prolétaires français et allemands à ne pas partici... >Voir plus
Que lire après Lettres de prisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un immense choc que la lecture de ces lettres de Rosa Luxembourg, à son amie, Sophie Liebknecht. Mince volume au format singulier, étroit ,tout en hauteur...qui m'a été gentiment offert, il y a des années... et qui attendait patiemment que je daigne l'ouvrir!!! C'est fait et pour ma plus grande joie !

Je découvre une femme extraordinaire, loin de l'image tronquée , réductrice et diabolisée par ses ennemis, jusqu'à ce surnom de "Rosa, la sanguinaire"... et quelle n'est pas ma stupéfaction de trouver une femme énergique, amoureuse de la vie, des gens, de la nature, des animaux...sans la moindre aigreur ou acrimonie alors qu'elle est emprisonnée...elle réconforte son amie, s'enquiert de chacun, trouve de la poésie, de la beauté, des raisons d'espérer... dans mille observations des choses les plus infimes, l'entourant

J'ai tellement été happée, subjugueé par le ton de ces Lettres... que je me suis précipitée à ma médiathèque emprunter deux ouvrages, pour en savoir plus sur cette destinée hors du commun... qui donne mille leçons au quotidien, en rendant grâce chaque jour au miracle et à la joie d'être en vie. Pas de plaintes, ni de lamentations...De l'allure, du courage, de la détermination et un hymne à la vie, au positif, qui réside en tout individu... en dépit de ...

Les lettres de Rosa Kuxembourg "Rosa, la Vie" (textes choisis par Anouk Grimberg) (édit. de l'Atelier, 2009), "Rosa Luxemburg la rose rouge" d'Alain Guillerm (éd. Jean Picollec, 2002), sont mes prochaînes lectures pour prolonger ce coup de coeur !

Elle écrit de plus, fort bien; curieuse de tout, de sciences comme de littérature , poésie ou musique, passionnée également par les beaux-arts; tout l'intéresse, tout la nourrit. Une très belle personne, engagée, lumineuse, avec une haute idée de l'"Humain"....

Là encore, mes nombreux soulignements sont à la mesure de mon enthousiasme.

Je ne citerai qu'un passage des plus significatifs : "Mais il faut que je sois malade pour que tout me bouleverse à ce point. Savez-vous que j'ai souvent l'impression de ne pas être vraiment un être humain, mais un oiseau ou un autre animal qui a pris forme humaine. Au fond je me sens beaucoup plus chez moi dans un bout de jardin, comme ici, ou à la campagne, couchée dans l'herbe au milieu des bourdons, que dans un congrès du parti.
A vous je peux bien le dire; vous n'allez pas me soupçonner aussitôt de trahir le socialisme. Vous le savez, j'espère mourir malgré tout à mon poste, dans un combat de rue ou un pénitencier. Mais, en mon for intérieur, je suis plus près de mes mésanges charbonnières que des "camarades" (p.20)
Commenter  J’apprécie          495
Alors là, une belle découverte ! Ca fait combien d'années que ce petit livre est sur mon étagère, déjà ? Ben oui, j'ai plein de livres - une montagne de PAL - chez moi, que j'ai récemment organisée avec l'"aide" de la minette.

Je pensais parcourir une correspondance qui parlerait de politique, de social, voire d'économie, mais non, pas du tout. A cause de la censure de la prison ? Quoiqu'il en soit, j'ai découvert une femme chaleureuse qui avait bon coeur. Elle aimait la nature, les plantes, les arbres, le ciel et surtout les oiseaux. Avant d'être incarcérée, elle était capable d'appeler ses amis au téléphone pour les faire venir écouter le chant du rossignol dans un parc.
Quand d'autres se seraient morfondus en prison, elle lisait et étudiait activement, mais surtout, chaque fois qu'elle avait l'occasion de sortir de sa cellule, elle ouvrait les yeux et dévorait la vie autour d'elle.
"Devant un pareil ciel, comment pourrait-on être méchant ou mesquin ? N'oubliez jamais de regarder autour de vous, vous y trouverez toujours une raison d'être indulgente."

J'ai surtout noté un passage d'une modernité étonnante :
"J'ai appris hier pourquoi les oiseaux chanteurs disparaissent d'Allemagne. Cela est dû à l'extension de la culture rationnelle - sylviculture, horticulture, agriculture - qui détruit peu à peu les endroits où ils se nichent et se nourrissent : arbres creux, terres en friches, broussailles, feuilles fanées qui jonchent le sol. J'ai lu cela avec beaucoup de tristesse. Je n'ai pas tellement pensé au chant des oiseaux et à ce qu'il représente pour les hommes, mais je n'ai pu retenir mes larmes à l'idée d'une disparition silencieuse, irrémédiable de ces petites créatures sans défense."

J'avoue à ma grande honte n'avoir qu'une connaissance superficielle de qui était Rosa Luxemburg jusqu'ici, mais je m'en vais y remédier, j'ai eu un véritable coup de coeur pour elle !

Ne boudez pas ce petit livre qui se lit rapidement (71 pages) !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au milieu des ténèbres, je souris à la vie, comme si je connaissais la formule magique qui change le mal et la tristesse en clarté et en bonheur. Alors, je cherche une raison à cette joie, je n'en trouve pas et ne puis m'empêcher de sourire de moi-même. Je crois que la vie elle-même est l'unique secret. Car l'obscurité profonde est belle et douce comme du velours, quand on sait l'observer. Et la vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle, quand on sait l'entendre.
Commenter  J’apprécie          690
Wroncke, le premier juin 1917

...Je connais bien les orchidées. Dans cette merveilleuse serre de Francfort-sur-le-Main, où elles occupent toute une section, je les ai longuement étudiées, pendant plusieurs jours, après le procès qui m'a valu un an de prison. Je trouve que leur grâce légère et leurs formes bizarres, fantastiques ont quelque chose de raffiné, de décadent. Elles me font penser aux marquises précieuses et poudrées de l'époque roccoco. Je les admire avec une sorte de répulsion et de malaise, car je refuse par instinct tout ce qui est décadent et pervers. Je préfère de beaucoup la simple dent-de-lion qui a la couleur du soleil et qui, tout comme moi, s'épanouit à la lumière mais se referme timidement dès que passe une ombre légère. (p.31)
Commenter  J’apprécie          121
Récemment, j'ai lu dans le livre de France qu'en science et en littérature les hommes célèbres produisent leurs réalisations les plus éminentes au mois de janvier ou de février. Il faut croire que le solstice d'hiver constitue aussi un moment critique dans la vie de l'homme et provoque un nouvel élan des forces vitales. (Breslau, le 14 janvier 1918, p.51)
Commenter  J’apprécie          130
Breslau, le 2 août 1917

Ma chère Sonitschka, ....

...A l'instant-j'ai interrompu ma lettre pour observer le ciel- le soleil est descendu d'un degré, derrière les bâtiments et, tout en haut,une foule de petits nuages-venus Dieu sait où-se sont rassemblés en silence. Ils sont d'un gris tendre, argentés et brillants sur la frange, et leurs formes déchiquetées se dirigent vers le nord. Il y a tant d'insouciance dans ces nuages qui passent, comme un sourire indifférent, que je n'ai pu m'empêcher de sourire moi aussi, car je suis toujours en accord avec le rythme de vie qui m'entoure. Devant un tel ciel, comment pourrait-on être méchant ou mesquin ? N'oubliez jamais de regarder autour de vous, vous y trouverez toujours une raison d'être indulgente. (p.38)
Commenter  J’apprécie          50
Mi-novembre 1917
Très chère Sonitschka
....(...)En ce moment, je suis plongée dans la géologie. Cela vous semblera peut-être une science très ingrate. Eh bien! pas du tout ! Je l'étudie avec un très vif intérêt et j'y puise d'immenses satisfactions, car elle ouvre à l'esprit de très vastes horizons et donne, plus que tout autre science, une vision globale de la nature. (p.42)
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Rosa Luxemburg (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosa Luxemburg
Une occasion de découvrir les dernières parutions de leur collection Les Plis, avec 6 nouveaux titres.
La nuit est couleur, Vincent Van Gogh Sur le bon usage des mauvaises santé, Marcel Proust Dans l’ombre des choses, Stefan Zweig Une heure de littérature nouvelle, Arthur Rimbaud Nos têtes audacieuses, Louisa May Alcott Le bonheur au coin de la rue, Rosa Luxemburg
autres livres classés : correspondanceVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}