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Jean Rière (Éditeur scientifique)Jil Silberstein (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221092507
1050 pages
Robert Laffont (04/10/2001)
4.34/5   16 notes
Résumé :
Russe de langue française, bolchevik, oppositionnel, antistalinien déterminé, déporté, traqué, censuré, exilé et mort prématurément, Victor Serge (1890-1947) est un homme au destin hors du commun. Aussi bien dans ses écrits politiques que dans ses romans et ses poèmes, s'élève, plus actuelle que jamais, la voix d'un esprit libre et lucide, d'un écrivain "engagé" mais jamais enrégimenté. Ce volume réunit pour la première fois des textes peu connus, des classiques épu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le parcours d'un révolutionnaire libertaire

Et quel parcours ! Depuis la Belgique en passant par la France, l'Espagne, l'Allemagne, la Hongrie et surtout la Russie, Victor Serge, né en 1890, a tout connu.

Les mouvements anarchistes de tous ces pays, les principaux acteurs de ces mouvements et surtout il fut de tous leurs combats ce qui lui valut de fréquenter régulièrement les prisons de ces pays.

Ce volume de plus de mille pages reprend nombre de ses écrits et de sa correspondance, ce qui permet de découvrir la qualité de sa prose. Victor Serge développe ses idées, sa vision du monde d'une manière à la fois très claire, accessible mais aussi très riche en arguments et avec une grande honnêteté intellectuelle, n'hésitant pas à reconnaître ses erreurs et revenir, en s'expliquant sur ses engagements passés.

Grace à ce livre, vous porterez un nouveau regard sur la Révolution Russe. En effet, l'auteur, ayant été très proche de personnages comme Trotski, Lénine, Zinoviev et ayant eu des fonctions importantes, apporte des informations originales et inédites, développe des explications très pointues, justifie ou condamne certains évènements avec un regard toujours critique et lucide rarement rencontré dans les ouvrages consacrés à cette période.

Bref, comme le dit dans sa critique Phil56, il faut lire ce livre passionnant qui, j'en suis sûr, vous enrichira à chaque page et vous fera découvrir, peut-être, une autre vision d'un Monde possible.
Et vous serez certainement séduit par cet Homme et ses idéaux comme je l'ai été...
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Ceci n'est pas une critique au sens strict du terme mais plutôt une incitation, une invitation à lire ce livre ou plus si affinité.
Vous dire également que Victor Serge fut de ceux, et non le moindre, qui me permirent, à une époque déjà lointaine, de prendre conscience de mes aveuglements d'adolescent et, par là, de définir et affiner mes choix ultérieurs de vie et d'engagement.
QUI EST VICTOR SERGE ?
- Victor Serge (Kibaltchitch pour l'état-civil) naît à Bruxelles en 1890 de parents russes émigrés anti-tsaristes de condition plus que modeste.
- Fréquente et milite dès 1905 à la Jeune Garde Socialiste d'Ixelles.
- Fait la connaissance et se lie d'amitié en 1906 avec un jeune voisin de son âge du nom de Raymond Callemin (le futur "Raymond-la-Science" de la bande à Bonnot).
- Départ pour Paris en 1909, découvre les communes libertaires et s'implique (nom de plume "Le Rétif") dans la revue "L'anarchie" fondée par Albert Libertad et dont sa compagne Rirette Maîtrejean est responsable de publication.
- Accusé de complicité dans le procès des "bandits tragiques", il est condamné, en 1913, à cinq ans de réclusion.
- Libéré début 1917, il est expulsé en Espagne car apatride.
- A Barcelone, il collabore à la revue "Solidaridad Obrera" (organe de la CNT) et à "Tierra y libertad" (organe de la FAI). Après l'insurrection manquée de juillet 1917, il décide de rejoindre la Russie où il n'arrivera finalement qu'au début 1919.
- A Petrograd, il adhère au PC russe, travaille pour le bureau de l'Internationale Communiste, agent clandestin du Komintern en Allemagne, membre de l'opposition de gauche animée par Léon Trotsky il dénonce virulemment la dégénérescence stalinienne de l'état soviétique.
- Épouse Liouba Roussakova et naissance, en 1920, de son fils Vladimir (dit Vlady).
- Exclu du PCUS en 1928, placé sous surveillance, en butte à de perpétuelles tracasseries, condamné en 1993 à la déportation à Orenbourg (Oural), il est finalement banni en 1936 grâce à l'intervention de nombreux intellectuels et écrivains, français pour la plupart, dont Romain Rolland qui intercède personnellement en sa faveur auprès de Staline.
- Naissance de sa fille Jeannine en 1935.
- de 1936 à 1940 : intense activité littéraire et éditoriale (entre autres dans le quotidien syndicaliste liégeois "La Wallonie"). Lors de la guerre civile espagnole, il soutient et adhère au POUM, reste proche de Trotsky (il écrivit d'ailleurs sa biographie,en collaboration avec sa veuve Natalia Sedova, après son assassinat) mais ne rejoint pas la IVème Internationale dont il critique le sectarisme.
- Après l'invasion de la France en mai-juin 1940, il se réfugie à Marseille avec sa nouvelle compagne (depuis 1937) Laurette Séjourné (de 20 ans sa cadette). Ils séjournent, entre autres, à la fameuse villa "Air Bel" . Grâce à l'association états-unienne CAS (Comité Américain de Secours), il obtient un visa pour le Mexique où il arrive le 04/09/41 en compagnie de son fils Vlady.
- Début 1942, sa compagne Laurette et sa fille Jeannine le rejoignent au Mexique.
- De 1942 à 1947 : rédaction de nombreux articles et romans, qu'il a le plus grand mal à publier. Il participe au cercle de réflexion "Socialismo y Libertad", qui publie la revue "Mundo". Il vit dans une grande pauvreté, sans travail et harcelé par la persécution des communistes orthodoxes espagnols et mexicains à Mexico. La guerre finie, il envisage de rentrer en France sans y parvenir.
- Il meurt le 17/11/1947 à Mexico.
Bonne lecture ou relecture.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
L'esprit révolutionnaire se fonde sur un sentiment d'insatisfaction.

Le satisfait est conservateur; il craint que sa quiétude ne soit troublée. Pourvu qu'il digère ! Les bornes de son horizon lui plaisent.
L'insatisfaction, c'est la douleur provoquée par la difficulté de satisfaire les besoins essentiels de l'être, faim, soif, manque de liberté, affirmation des besoins supérieurs intellectuels et moraux...

Voici deux mentalités en présence :
D'une part, l'ardeur de vivre, l'esprit critique, la révolte.
De l'autre, la satisfaction béate de végéter, le contentement de soi-même, l'obéissance, la routine.
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Le capitalisme moderne marchant à l'opulence a passé sur le corps de plusieurs générations de travailleurs qui vécurent dans des taudis, trimèrent de l'aube à la nuit tombée, ne connurent aucun liberté démocratique, livrèrent à l'usine dévoratrice jusqu'aux muscles débiles des gosses de huit ans...

Sur les os, la chair, le sang, la sueur de ces générations sacrifiées s'est bâtie toute la civilisation moderne.
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Le totalitarisme n'a pas d'ennemi plus dangereux que le sens critique ; il s'acharne à l'exterminer. Les clameurs emportent l'objection raisonnable et, s'il persiste, une civière emporte l'objecteur vers la morgue.

Jamais, nulle part, on ne m'a contesté une seule ligne, jamais on ne m'a opposé un argument : rien que l'injure, la dénonciation et la menace.
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Je concevais, je conçois encore l'écrit comme ayant besoin d'une justification, comme un moyen d'exprimer pour les hommes ce que la plupart vivent sans savoir l'exprimer, comme un moyen de communion, comme un témoignage sur la vaste vie qui fuit à travers nous et dont nous devons tenter de fixer les aspects essentiels pour ceux qui viendront après nous.
J'étais ainsi dans la ligne des écrivains russes.
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Il faudra donc des anarchistes pour aller de l'avant, stimuler la perpétuelle recherche des meilleurs et des plus vaillants, assurer la défense de l'individu contre certaines collectivités intolérantes ou tyranniques, poursuivre dans les moeurs et dans la pensée l'éternelle action révolutionnaire génératrice de progrès.

Victor Serge 1920
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Videos de Victor Serge (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor Serge
Marc Quaghebeur évoque l'auteur révolutionnaire Victor Serge.
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
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