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EAN : 9782358877893
192 pages
La manufacture de livres (02/09/2021)
3.72/5   25 notes
Résumé :
Le premier est un journaliste sans passion qui travaille pour un média de seconde zone. Vie de couple pourrie. Une fille née d’un plan d’un soir. Perspective zéro. Un bon joint au petit-déj pour oublier que les journées n’annoncent rien de neuf. Le second sort de taule. Des combines et suffisamment de relations pour faire son trou dans la cité.

De la coke pour égayer le quotidien, juste ce qu’il faut. Les voici partis pour quelques jours entre potes à... >Voir plus
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Rentrée littéraire 2021 #27

Quand on parcourt la page Instagram de l'auteur, on est frappé par les ressemblances entre lui et son personnage principal : le même prénom, le même goût pour le rap polonais, la jeunesse dans un quartier populaire à tutoyer la petite délinquance, le métier de journaliste et Aubervilliers comme lieu de vie. Les parallèles sont évidents et on comprend mieux pourquoi ce roman, même en empruntant un chemin fictionnel, sonne si juste.

Entre road movie et analyse sociologique, on suit le narrateur, Matthieu donc, et son ami Farid, dans leur virée à Malaga pour souffler un peu, loin de leur banlieue. Les deux se tiennent debout face au désenchantement du monde, après moultes désillusions et espoirs d'avenir interdits. Matthieu est englué dans un travail de journaliste de second ordre qui ne l'épanouit pas et dans des difficultés amoureuses. Farid sort de taule, tombé pour trafic de drogue. Son parcours rocambolesque donne des idées à Matthieu qui se verraient bien écrire un roman s'en inspirant.

Même si je n'ai pas été particulièrement intéressée par les errances de ces deux personnages qui partagent une appétence pour l'alcool, la drogue et les rencontres Tinder dans un Malaga lugubre, ni par les récits de Farid décrivant les trafics de drogues entre Maroc, Espagne et France, j'ai été maintenue dans ma lecture par l'écriture très contemporaine et énergique de Matthieu Luzak qui possède un vrai style. La narration est très vivante, incluant directement des dialogues alertes sur un tempo presque rappé. C'est souvent brut, cru même avec un sens de l'autodérision très drôle. L'ensemble est très authentique.

Autre point fort de ce premier roman, sa dimension socio-politique. L'auteur laisse la parole aux déclassés des banlieues, aux mal-nés, que ce soit ceux qui, comme Matthieu, ont fait des études en tant que boursiers mais se heurtent au manque de réseau et de codes pour réussir, ou sans diplôme à la recherche d'argent facile. Sans les juger, sans les enfoncer, sans non plus leur donner des excuses lorsqu'ils sombrent dans l'illégalité ou perdent le contrôle de leur vie. Rien que le titre fait office de manifeste avec son clin d'oeil à l'auteur américain Donald Goines et son « Justice blanche et misère noire » qui questionnait douloureusement sur la fracture raciale dans les années 1970. Matthieu Luzak a choisi un voix moins violente et moins sombre, plus tendre au final.
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Pour la rentrée littéraire 2021, la Manufacture du livre publie le premier roman du journaliste, Matthieu Luzak. le personnage principal, Matthieu, porte donc le même prénom que l'auteur et l'auteur entretient le flou entre témoignage et fiction. C'est un texte court sur cette génération des banlieues, qui n'a pas de perspective d'avenir, se retrouve bien vite engluée dans le trafic de drogue et tente d'oublier son quotidien en se défonçant.
J'ai à la fois aimé ce héros, monsieur-tout-le-monde qui avoue ses failles et ses mauvais choix conjugaux, qui ne renie pas ses copains d'enfance en devenant journaliste, mais je ne l'ai pas trouvé très attachant, il reste assez neutre. Il semble un peu passif, un peu trop victime à mon goût, il nous décrit le temps de ses vacances à Malaga, à la sortie de prison de son copain, Farid, les anciens exploits de ce dernier. Comment s'en sortir quand on a pas les codes ? Quel avenir pour les jeunes des banlieues et les autres ? L'auteur parle aussi de la précarité de ses premiers contrats et de la difficulté de devoir prendre des articles inintéressants pour gagner son pain.
Un roman agréable à lire sous forme de gonzo journalisme, pour ceux qui se reconnaissent plus dans le rap que dans la littérature. Je le recommande aux lecteurs qui aiment les témoignages et apprécient un style d'écriture cash et cru !
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Contemporain, vif, « Poudre blanche Sable d'or » est le papier calque des diktats sociétaux, des mouvances intestines. Un sablier qui va se retourner immanquablement. Matthieu Luzac est un auteur sensible et franc. On ressent une grande part d'autobiographie dans ce premier roman réussi. Elle est cachée dans les lagunes des lignes rebelles, citadines, sociologiques. L'écriture est empreinte d'une fraternité loyale. L'amitié avant tout ! Deux hommes, un journaliste anti-héros à l'instar de « Mes amis » de Bove. Un travail non prometteur, une vie de couple bancale. Une fille qu'il ne voit que très peu. Sa vie est lisse et dans un même tempo, abreuvée aux petites combines, à la drogue (un peu beaucoup passionnément) au pas de côté qui insiste à la déroute. Son ami sort de prison, enivré d'espace en advenir, l'esprit brouillé par le sombre de ses jours passés dans l'enfermement. Ils décident d'aller à Malaga prendre de la distance et se prouver que tout est possible encore. le périple sceau est exutoire. Leurs existences écueils sont dévoilées, retour dans le passé, case noire, l'as de pique. La poudre blanche est le fil rouge des épreuves, des dépendances. le point d'appui des chutes incontrôlables. le récit est un saut dans la flaque d'une urbanité vacillante. Deux hommes blessés, oiseaux de nuit, se prouver à Malaga qu'ils seront anonymes, sans attaches mentales. Peut-on revenir vers le lieu où l'on s'est égaré il y a quelques années ? Poudre blanche, raconter ce qui se cache sous le ciel trompeur, les êtres noctambules, proies de leurs remords. Ombres omniprésentes, fébriles encore, à portée du risque majeur. Écrire dans l'après, le livre qui atténue les braises. Approuver l'heure diapason des résiliences et des renaissances. Dire les faits, immersion possible d'authenticité criante de vérité. Ce livre est un signal. La concorde entre ses hommes liés par les turbulences intestines, les compromis face à soi-même. Délivrer un roman qui croise la route du narrateur. le confondre et se dire qu'ici rayonne les réalités parfois rudes et tristes. Ce livre est la rédemption et bien au-delà le liant des renaissances. Brillant. Publié par les majeures Éditions La Manufacture de livres.
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Matthieu et Farid se payent une virée en Espagne pour fêter la sortie de prison du second . Deux potes , deux histoires :l'un journaliste bloqué dans une carrière sans éclats ni avenir , l'autre trafiquant de drogue (niveau moyen disons PME) . le roman raconte le quotidien du voyage ( Tourisme, drogue, putes, drogue , projets ressassés ,drogue) émaillé des souvenirs de l'un et de l'autre , en particulier un coup d'éclat de Farid dont les épisodes constituent le fil rouge de la narration. J'ai du mal à juger ce premier roman : un côté documentaire ( les techniques du trafic , le parler « banlieue » , la vie de galère ,le rap ) , mais on a du mal à distinguer entre réalisme et clichés . Peu d'action à part boire, fumer, sniffer en une lancinante répétition . Quelques réflexions sociologiques façon bistrot du coin sur la France « périphérique » en guise de justification . La structure assez classique utilise le récit à tiroirs et plus globalement le topos du livre en train de se faire .Je n'ai pu m'attacher aux personnages (au-delà d'un certain pittoresque ) trop schématiques et englués dans la monotonie d‘actions mécaniques . Peut être une façon pour l'auteur de tracer les contours de ces vies grises déterminées par la pesanteur sociale …A revoir.
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Imbrication de trois histoires et de trois temporalités. de sa propre trajectoire, Matthieu Luzak dessine les contours d'un monde méconnu, et mal connu. Un court séjour entre deux potes dans le Malaga contemporain et le récit d'un go fast ne se passant pas comme prévu quelques années auparavant. Suffisamment lointain pour se dire que c'était une autre époque, de celle dont les quadras d'aujourd'hui sont volontiers nostalgiques.
La plume est vive et rythmée, les chapitres dessinent une architecture narrative travaillée. A la manière des confessions livresques de Bukowski, on entre bien vite en empathie avec des protagonistes que la morale condamnerait sans autre forme de procès. le narrateur, Matthieu, que l'on devine sans ambage calqué sur son auteur, cache peu de choses de ces propres tourments. Mais il nous donne à voir autant ses pensées et ses actes que les lieux dans lesquels ils se produisent. de quartiers populaires en passant par les cités U jusqu'aux rivages touristiques de la Costa del Sol bétonnés par les choix politico-économiques sous Franco. Matthieu Luzak nous livre ici une collection d'images et de sensations qu'il arrive à imbriquer pour nous transporter dans ses propres rétines à la manière d'un doom-like, ce jeu vidéo qui, dans les années 90, nous plaçait dans le regard du personnage principal. On aimerait tout autant vivre cette vie aux souffles romantique (au sens du XIXème) et romanesque indéniables, mais en fait on kiffe refermer le livre après sa lecture, d'une traite, et aller se pieuter tranquille après un petit cigarillo et un verre d'eau en attendant la sonnerie pour aller bosser pépère le lendemain.

Bref, on en redemande... Azi, Fais nous bouncer, mec.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il relève les yeux vers les festivités. L’endroit est idéalement choisi, c’est beau. Depuis qu’il a les moyens, il apprécie le raffinement. Il reste discret, il connaît les enquêtes de train de vie de la police. Mais il aime se faire plaisir : un bon resto, un bel hôtel. Le propriétaire du domaine choisi pour le mariage, au départ, ça le faisait chier de louer à des Arabes, Farid l’a vu à la tête du type, l’a senti. Mais il sait amadouer les Français. Il passe toujours auprès des vieux ouvriers de son quartier. Toujours bonjour, un petit mot, la santé, la météo, le foot. Il méprise les jeunes insolents, agressifs gratuitement. Des merdes, aucune valeur. Il a vite dissipé les réticences du proprio. Vous faites quoi dans la vie ? — j’ai ouvert une pizzéria… On se bat… Mais avec ce qu’ils nous prennent hein… Les impôts, l’État, Farid a fait mouche, le type a embrayé : la taxe foncière blablabla… Il a pris les arrhes en liquide pour la réservation sans se faire prier.
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Blancs, laotiens, maghrébins, noirs, vous gratifiez les autres automobilistes d'un dégradé de culs collés à la vitre.
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Ça me console plus de me dire que mes parents auraient aimé avoir mon salaire, que je suis pas à plaindre, que je me lève pas à cinq heures comme le daron à l'époque, que je m'esquinte pas le dos ou que je m'use pas la santé au turbin. Je rencontre tellement de gens que je peux pas encadrer. En pleine interview parfois je décroche, je m'imagine en train de mettre une patate à un élu, un procureur, un flic, ou de cracher au visage de la député LREM du coin, ou d'une responsable communication quelconque.
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Je pensais au coup du fourgon à la douane, broder une intrigue autour. Je lui dis que ce genre de littérature n'existe pas trop en France, qu'il y a un créneau, peut-être de l'argent à se faire même, des droits d'auteur. Tentatives maladroites, l'argument financier vaut rien, il m'a pas attendu pour amasser des euros. Et un livre, ça profiterait surtout à moi … Rien n'y fait. Non, je comprends ce que tu me dis … Mais non, c'est pas pour moi. Dans mon secteur, c'est pas bon la publicité tu vois …
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Quelques scènes se succèdent en un flash dans son esprit : une ligne dans les toilettes d'un bar, une ligne sur la chatte d'une meuf.
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