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EAN : 9782266223188
288 pages
Pocket (20/09/2012)
3.32/5   67 notes
Résumé :

Lili n’est pas d’une nature à baisser les bras. Elle a cette certitude chevillée au corps « qu’il faut dépasser ses malheurs en klaxonnant bien fort, garder ses cheveux au vent et continuer à offrir son beau visage au soleil ». Et pourtant les malheurs, Lili, elle les accumule. Issue d’une famille de juifs d’Afrique du Nord débarqués à la cité des 4000 à la Courneuve, elle est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce roman autobiographique Sylvie Ohayon nous raconte son parcours atypique, de sa naissance dans une cité de Seine-Saint-Denis à la réussite insolente qui la mène vers les beaux quartiers parisiens.
Née dans les années 70 d'une mère juive et d'un père musulman, Sylvie grandit sous la férule d'un beau père chrétien. C'est un homme violent, fils de paysans collabos, un beauf dans toute sa splendeur qu'elle refusera toujours d'appeler "papa". Parce qu'il la déteste et lui prédit un avenir voué au trottoir, elle a la rage d'apprendre, de réussir à l'école pour s'extraire de la crasse ambiante.
Sylvie Ohayon est bavarde, très bavarde. Elle aime parler d'elle et des siens. Son roman est écrit d'une manière un peu brouillonne, comme si elle nous racontait son histoire de vive voix. Elle enjolive, invente, digresse, moralise et traîne parfois en longueur. Si le ton est très familier, souvent vulgaire, afin de ne pas trahir la voix de la gamine de banlieue qu'elle a été, l'auteur ponctue son récit de références littéraires bien senties pour nous montrer qu'elle n'est pas inculte ( DESS de Lettres modernes, quand même ! )
Son message est clairement: «quand on veut, on peut» , elle y croit fermement. Libre à elle .....
Je ne me suis pas trop ennuyée pendant cette lecture mais j'ai trouvé le style pas bien percutant, un peu nunuche à vrai dire . C'est dommage car je suis sûre que Sylvie Ohayon peut faire bien mieux.

Papa was not a Rolling Stone a été distingué par prix de la Closerie des Lilas en 2011 et adapté au cinéma par l'auteur elle même. le film est sorti en novembre 2014


En prime: le début de la chanson Papa Was a Rollin' Stone interprétée par The Temptations

C'était le trois septembre
Ce jour-là, je ne l'oublierai jamais, non jamais
Car c'est le jour où mon papa est mort
Je n'ai jamais eu l'occasion de le voir
Je n'ai jamais rien entendu de bon sur lui
Maman je m'en remets à toi pour me dire la vérité
etc....
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Madame Sylvie Segala,Ohayon, pardon. Je vous présente toutes mes confuses pour ce lapsus, Ô combien révélateur de l'impression que l'histoire de votre vie m'a donnée. Je vous ai trouvée outrecuidante, hautaine aussi. Aujourd'hui encore, je cherche à comprendre le message, s'il y en avait un, dans les pages de votre bouquin et à quelle tranche d'âge le destiniez-vous ?

Tout cela avait pourtant bien commencé, pas pour vous je vous le concède. L'arrivée en France, et ce, pour un avenir meilleur, de vos grands-parents tunisiens de confession juive, de votre conception et de votre naissance. J'y ai vu et ressenti une certaine analogie avec mes propres ascendants sans le sou,venus d'Italie, reproducteurs prolifiques, parqués avec d'autres compatriotes dans de misérables cahutes et, ma naissance, non désirée, ni espérée par ma mère qui, selon les médecins ne pouvait plus engendrer suite à la naissance de ma soeur, mais que voulez-vous ? "l'avortement n'existait pas en 1972 ", année de ma conception, et c'est avec ces propos maternels qu'il m'aura fallu me construire. Là s'achève la pseudo similitude. Car, voyez-vous contrairement à vous, je n'ai rien à prouver aux autres, ni à moi-même, car selon votre vision et vos propres mots " ma petite ballade de condamné à mort " m'apporte du bonheur, pas besoin d'être couverte d'or et de diamant, de sacs griffés, de vêtements Haute Couture ni de Rolex afin de réussir sa vie, réussir sa vie consistant selon moi à être heureuse, ce que je suis.

Je pensais y trouver comme une sorte de guide, je n'y ai vu qu'esbroufe, superficialité et orgueil transpirant à chacune de vos pages, que je vais résumer par : Son amour, sa gloire et sa beauté.......
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Ce livre est particulièrement troublant. Son genre n'aide en rien; il s'agit d'un roman autobiographique. Quelle est la part de roman ? La part autobiographique ? Et s'il s'agissait de l'autobiographie d'une mythomane ?

Chose certaine, Sylvie Ohayon a dû se construire des mythes pour résister à son contexte familial: Absence du père, présence d'un beau-père violent, le tout sous le sceau de la bâtardise au coeur de la cité la plus célèbre de France, icône du ghetto pour immigrés, les 4000 de la Courneuve.

Au début, on pense qu'il s'agit d'une banale histoire d'une self-made woman à la française, mais pas tout à fait. C'est avec le recul de la grande bourgeoisie - Sylvie Ohayon travaille dans la pub et a connu de bons mariages - qu'elle relate son histoire.

J'ai eu beaucoup de mal à me situer par rapport à l'auteure. de toute évidence, elle ne cherche aucune empathie. Au contraire, le ton est tellement empreint de ressentiment, de mépris, de rage, de violence, de haine, de revanche et de vengeance, qu'on a beaucoup de mal à se projeter dans le texte. A défaut, on arrive à comprendre à la lueur du récit, le caractère ambigu et égocentrique de l'héroïne.

Par contre, et ce malgré le fait qu'elle a énormément souffert d'un manque de reconnaissance, j'ai du mal à pardonner les raccourcis analytiques quand elle évoque Descartes ou Nietzsche. Puis, les moi, moi, moi, je, je, je, avec ma très grande clairvoyance, mon intelligence démesurée, ça saoule énormément à la fin.

Puis, il me manque certainement une bonne dose de "juiverie carabinée" pour apprécier ce personnage, voire cette personne qui ne me donne pas envie de croiser. Bonne chance à toi, Sylvie Ohayon, car j'ai un peu l'impression que tu n'es pas sortie de l'auberge.
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Conte de fées moderne.

Dans cette biographie romancée, l'auteure raconte l'histoire d'un parcours, depuis la cité des 4000 à la Courneuve où elle a vécu son enfance et son adolescence, jusqu'aux « beaux quartiers » de la capitale. Si elle côtoie aujourd'hui les « nantis », elle n'a pas oublié d'où elle vient, ni comment elle a réussi à « s'en sortir ».
Le ton est léger, voire familier, mais le propos est sérieux. Autour d'un parcours singulier, il est question du multi-culturalisme et de la vie dans un grand ensemble dans les années 80 : « la violence dans les cités n'est pas celle décrite dans les journaux », c'est aussi une violence domestique et le parcours chaotique de gamins livrés à eux-mêmes.
« Bâtarde » d'un père kabyle qu'elle n'a jamais connu et d'une mère juive mariée à un « beauf » catholique (sur le papier), qui la frappe chaque jour parce qu'elle refuse de l'appeler « papa », la jeune Sylvie décide de suivre les conseils de son grand-père : se trouver un héros, quelqu'un à admirer, et ne jamais renoncer. Avec courage et détermination, elle se choisit donc des parents de substitution, et entreprend de vivre ses passions : lire les grands auteurs français, bien travailler à l'école, dessiner des bijoux, danser. « On taille ses vêtements dans les costumes de ceux qui nous font grandir » : l'humour et les aphorismes embarquent le lecteur dans la danse. On ne pleure pas forcément, on ne rit pas non plus, mais à chaque page l'émotion affleure. On referme le livre conquis : en dépit des cartes que le hasard lui avait distribuées, l'auteure a su jouer de façon à ne pas perdre la partie.
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C'est à Lilly que l'on doit le fameux "regardez-moi dans les yeux, j'ai dit dans les yeux" mais avant d'être une créative en vogue, Sylvie est une gamine de la banlieue avec une enfance détestable. C'est à la Goulette en Tunisie que commence sa lointaine histoire, ses grands-parents juifs séfarades arrivent en France exilés du soleil dans la cité des 4000 à la Courneuve, leur fille ainée tombe enceinte d'un arabe et, après un séjour en hôpital psychiatrique, elle va se marier et faire adopter sa fille par un catholique brutal. C'est dans ce bouillon de culture que grandit Sylvie entre les coups sadiques d'un beau-père et la générosité insondable d'une grand-mère juive orientale qui confectionne des gâteaux farcis à l'amour. Mais personne n'empêchera les violences physiques et l'humiliation de pleuvoir, personne non plus ne viendra chercher la petite à l'école. Tentative de suicide, anorexie seront au rendez-vous de sa jeunesse. Ce livre semble fait pour soigner les plaies de la petite Lily ou Lélé comme le dit son grand-père à cause de l'accent et c'est tellement joli à entendre, de pardonner. "Je crois que quoiqu'on fasse on reste à la merci de son enfance" mais"Romain Gary avait raison. Il faut aimer. Farouchement. C'est la seule façon qu'on aura de s'en sortir" . C'est un livre intelligent , positif, on rit, on pleure, on se sent en terrain de connaissance c'est sans doute parce qu'à sa façon ce roman est une déclaration des droits de l'homme.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je suis arrivée à la cité et Lahlou était là, sur le banc. Il avait découvert la colle à rustine en CM2 et depuis il ne décollait pas. Enfin, si ….il était toujours perché quoi. Il m’a dit :

" T’étais encore chez les rupins?

- Bah oui, où voulais tu que je sois?

- Chais pas moi, chez ta grand-mère…pourquoi tu passes plus la voir? Je la vois souvent, toute seule sur un banc en bas aux 4 Keusses (c’était le petit nom des 4000, même les horreurs ont leur Nick Name). Elle s’ennuie toute la journée….tu pourrais passer la voir quand même, ça se fait ape ("pas" en verlan, qui était toujours usité à cette époque), Sylvie, la vérité.

- J’ai pas de leçon à recevoir d’un toxico, Lahlou….

- T’as changé Sylvie, c’est pas bien, t’essaies de faire la meuf style t’es rangée et tout ça mais ça se voit trop sur ta gueule que t’es pas de chez eux, lâche l’affaire, reviens, on va traîner aux Halles comme avant, on va ril-go grave, allez…

Et il partait dans un éclat de rire qui ressemblait au chant du cygne juste avant le dénouement de sa vie, une dernière flèche lancée en l’air comme une bouteille à la mer dans laquelle on aurait glissé ses plus beaux arguments. Ce rire, il était adressé à Dieu, ce cri comme un chant joyeux désespérément pathétique, c’était les derniers mots, les paroles des autres à leur dernières minutes là-bas, nus sous la douche, avant le gaz et ces mots c’étaient "Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? "

Et moi je suis montée en larmes à force de ne plus savoir qui j’étais et c’est là que j’ai ouvert le livre qui devait changer ma vie pour toujours. J’ai pris le livre que Mr Fourrat m’avait tendu comme on tend sa main à quelqu’un tombé à l’eau pour le sauver de la noyade., j’ai ouvert le livre de Sylvia Plath qui s’appelle "La cloche de détresse" et j’ai compris pourquoi j’avais du mal à respirer, pourquoi je ne ressentais plus les choses, les gens. J’étais dans un bain d’eau tiède mais cette eau ne mouillait pas, le soleil ne chauffait pas ma peau. Je n’avais qu’une colère diffuse en moi que je ne m’expliquais pas, j’avais cessé d’aimer les autres, de chercher chez eux la bonne facette comme mes grands-parents m’avaient appris à la faire. Je ne parlais plus, ne sortais plus, j’étais sous la cloche de verre, des envies de mort subite qui volaient autour de moi comme des mouches à merde bruyantes et ça bourdonnait tout le temps dans ma tête ses idées suicidaires.
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Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un livre. Quelque part dans les rayonnages d’une bibliothèque, sachez qu’un livre est là, bien droit, qui vous attend. Un livre qui changera votre vie dans un sens ou dans l’autre parce qu’il changera votre vision du monde, ou bien parce qu’il vous donnera le sentiment d’avoir été écrit pour vous.
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Mon histoire avec ma mère avait mal commencé et pourtant l'on s'aimait, c'était comme ça et je ne parvenais pas à lui en vouloir. On a du mal à en vouloir à sa mère parce qu'on vient d'elle et l'on se détesterait de ne plus l'aimer, de plus s'aimer un peu en somme, vous suivez ?
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Il m'a raconté tous les détails, et j'ai compris que ce n'était pas un père. On ne narre pas ses exploits sexuels à son enfant. Sauf si on n'a pas de cervelle. Sauf si on est un bon Français.
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Je suis là, lasse, seule entre les murs immenses d’un appartement trop grand et mon enfance manque, la pauvreté de mon enfance qui était mienne me fait défaut parfois et je pense à la folie de ce monde de cons lorsque chez Chanel, je vois un bracelet en plastique à neuf cent vingt euros. J’ai voulu être de la fête, et maintenant que j’ai vu, je comprends que la vraie misère c’est de vivre à l’envers de la raison, de continuer à jouir de bêtises qui vous laissent le sentiment de n’être rien quand vous avez terminé de posséder les choses et des relations inutiles.
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Vidéo de Sylvie Ohayon
Avec "Micheline", Sylvie Ohayon écrit le livre de sa mère. Pas une déclaration d'amour, pas davantage un réquisitoire, mais une superbe tentative de compréhension littéraire, un regard aussi cruel que tendre posé sur la femme à qui l'auteur doit la vie autant que sa souffrance.
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