Citations sur Léon l'Africain (237)
"Ne soit pas si craintif ! Quand tu étais enfant, ne disais-tu pas à voix haute des vérités que les grands gardaient cachées ? Eh bien, c'est toi qui avais raison à ce moment-là. Il faut que tu retrouves en toi même le temps de l'ignorance, car c'était aussi le temps du courage."
Être amis, avoir treize ans, juste une promesse de barbe, et déclarer la guerre à l'injustice : vingt ans après, c'est l'image du bonheur.
Quant à moi , j' ai atteint le bout de mon périple . Quarante ans d' aventures
ont alourdi mon pas et mon souffle . Je n' ai plus d' autre désir que de vivre ,
au milieu des miens , de longues journées paisibles . Et d' être , de tous de
tous ceux que j' aime , le premier à partir . Vers ce Lieu ultime où nul n' est
étranger à la face du Créateur .
Lorsque l'esprit des hommes te paraitra étroit, dis-toi que la terre de Dieu est vaste, et vastes Ses mains et Son cœur. N’hésite jamais à t'éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières,de toutes les patries, de toutes les croyances.
La religion enseigne aux hommes l'humilité, mais n'en a aucune elle-même.
De ma bouche tu entendras l' arabe, le turc, le castillan, le berbère, l'hébreu; le latin et l' italien vulgaire, car toutes les langues, toutes les prières m'appartiennent .
. Mais je n' appartiens à aucune .Je ne suis qu' à Dieu et à la terre, et
c' est à eux qu' un jour prochain je reviendrai .
Je ne vais nulle part, je ne convoite rien, je ne m'accroche à rien, je fais confiance à ma passion de vivre, à mon instinct du bonheur, ainsi qu'à la Providence.
« La sagesse, à vingt ans, c’est de n’être pas sage. »
Moi, Hassan fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on me nomme aujourd'hui l'Africain, mais d'Afrique ne suis, ni d'Europe, ni d'Arabie. On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane, et ma vie la plus inattendue des traversées.
En l'écoutant, encore enfant, j'attendais chaque fois avec impatience qu'elle arrive aux mujabbanât, ces tourtes chaudes au fromage blanc saupoudrées de cannelle et trempées de miel, aux gâteaux de pâte d'amandes ou de dattes, aux galettes fourrées de pignons et de noix et parfumées à l'eau de rose.