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Pensées simples tome 3 sur 2
EAN : 9782072689024
144 pages
Gallimard (04/11/2016)
5/5   2 notes
Résumé :
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 04-11-2016

«Il y avait un jour un homme, qu’on aimait dans son village parce qu’il racontait des histoires.»
Cet homme pourrait être dogon, anglais, japonais, égyptien, poète ou Gérard Macé lui-même. Ainsi débutent les contes, les mythes et les légendes, par une langue qui claque, des mots qui jaillissent, par une imagination sans limites.
Du babil de l’enfant aux borborygmes de l’étrange... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une archéologie du sensible.
Le 3e tome sous-titré Des livres mouillés par la mer (2016) débute au chapitre VII car il fait suite aux premier et deuxième volumes des Pensées simples (2011, 2014), formant un tout homogène centré sur l'apprentissage et l'utilisation de la langue, le travail de la mémoire, la place de l'écriture et le développement de pensées en archipel. Bien qu'écrites simplement, avec fluidité et clarté, les pensées de Gérard Macé, toutes pétries d'élégance et d'intelligence, exigent l'attention du lecteur. Elles ne se livraient pas complètement en cas de lecture hâtive. Il faut y revenir, les soupeser et les développer pour en éprouver la densité et la véracité. L'histoire multiséculaire de l'esclavagisme extirpée de l'oubli par l'auteur est bouleversante. Il n'est pas étonnant qu'il revienne dans le dernier tiers de son ouvrage sur les fantômes et l'oubli puis clôture son livre par l'évocation de la disparition des Fuégiens. Entredeux, certaines remarques peuvent être discutées à l'instar des pamphlets nauséabonds de Céline qui cautionneraient les camps d'extermination nazis.
Pérégrin du monde, arpenteur des oeuvres littéraires et cinématographiques, intellectuel des marges et des lisières, Gérard Macé tresse ses pensées simples en volutes, déroulant dans la mémoire et l'imaginaire du lecteur des envolées endimanchées.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Malgré les apparences, écriture et poésie sont deux termes dont l’association ne va pas de soi : comme l’eau et le feu, ils furent même opposés dans toutes les traditions où la poésie était orale. L’oralité ressemble à l’eau, perpétuellement fluide et renouvelée elle épouse la pente du temps, toujours vivante elle est fidèle à elle-même en prenant la couleur des terrains traversés, de la lumière changeante à toutes les heures, de la mémoire du récitant qui la détourne en improvisant. L’écriture ressemble au feu, elle laisse des traces aussi noires, aussi nettes que les ruines d’un incendie : c’est une éternité ambiguë qui permet au poème de vivre au loin, de se propager dans l’espace et dans le temps mais ce qu’elle sauve de l’oubli est en partie mort, comme une fleur séchée entre les pages d’un livre dont le charme est encore agissant et le poison infiniment subtil. (p. 40-41)
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Les poètes ont très peu écrit dans une autre langue que la leur. Leur langue maternelle, qu’on devrait plutôt appeler leur langue natale. Sans doute parce que cette langue ne demande aucun effort, qu’elle vient de l’intérieur alors qu’une langue apprise reste toujours extérieure à soi-même. La langue poétique est comme la langue de tous les jours : son rythme est aussi nécessaire, aussi volontaire et régulier que la respiration, ses sonorités sont aussi familières que les bruits quotidiens qu’on n’entend pas plus que le battement du sang, elle est le liquide amniotique où baigne le poème. Ce n’est pas seulement la langue de l’enfance, c’est une langue prénatale… et un surcroît de sens. (p. 29)
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Les sculptures de Giacometti sont des fantômes pris dans le plâtre. […] Ces hommes sans attributs ni costumes, ces femmes dénuées de tout artifice ont un pouvoir étonnant sur la prose de Jean Genet. Intimidé par ces statues qui font d’un atelier un temple, son style un peu chochotte est pour une fois débarrassé de ses habituelles joliesses et du parler trop fleuri de ses truands à l’eau de rose. Impossible, avoue-t-il lui-même, de dire de « gentilles conneries » devant ces momies debout, enveloppées dans la poussière du temps. (p. 99-100)
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Ce que Nadejda Mandelstam garde en mémoire, lorsqu’elle apprend par cœur un poème, c’est « le domptage artistique de l’effroyable ». La formule est de Nietzsche et c’est ainsi qu’il définit le sublime dans La naissance de la tragédie. (p. 28)
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Cernovik. C’est par ce mot que Chalamov désignait le brouillon invisible de ses écrits, rumination intérieure qui n’était pas un premier jet mais la version quasi définitive, inscrite en creux, des Récits de la Kolyma. (p. 28)
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