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EAN : 9782918619307
372 pages
La Dernière Goutte (10/03/2016)
3.49/5   52 notes
Résumé :
Dans un luxueux appartement de Buenos Aires, un sénateur, un juge et un banquier se retrouvent pour participer à une orgie en compagnie de deux travestis et d'une jeune prostituée. Mais l'affaire tourne mal : la jeune prostituée meurt d'une overdose en pleine action. Or, toute la scène a été filmée par une caméra dissimulée derrière un faux miroir et la vidéo compromettante a disparu. C'est alors qu'entrent en scène deux flics, l'un obsessionnel, l'autre ex-tortionn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Après ma chronique sur « L'amie prodigieuse », certaines lectrices m'ont reproché de qualifier ce livre de lecture destinée aux femmes. Selon elles, si je n'accrochais pas à l'histoire, ce n'était pas le sexe qui était en cause mais le manque d'affinité avec les personnages. Alors Mesdames, je suis désolé, ne m'en voulez pas… je vais récidiver. Cette fois, j'ai eu affaire à une vraie lecture de mec !

L'atmosphère du roman est saturée de masculinité. Les différents protagonistes sont en grande partie des hommes. Ils sont costauds, violents, xénophobes, misogynes, portés sur l'alcool, sur la drogue. Ils règlent leurs différends à grands coups de poings ou de revolvers et ne respectent jamais les règles. Autant dire qu'ils sont une belle brochette de mâles écervelés bourrés de testostérone. le vice est poussé au maximum afin que tout se passe entre hommes au point que même les prostituées sont des travestis.

Dans ce monde viril, on suit plusieurs groupes de personnages. Qu'ils fassent partie de la Police, qu'ils occupent des postes influents, qu'ils soient clochards, trafiquants ou simplement petits voyous, ils représentent chacun un élément de la face cachée de l'Argentine contemporaine. Sous des relents de dictature, on assiste à la décadence qui sévit dans les bas quartiers de Buenos Aires.

Moi qui suis un adepte d'histoires noires, j'ai beaucoup aimé l'ambiance sombre et les dialogues incisifs de cette aventure. L'écriture de German Maggiori est belle, assez fluide et semée de mots vulgaires qui la rendent originale. Tout était donc réuni pour me plaire. Pourtant, je suis resté un peu en dehors des évènements. D'ordinaire, dans ce type de romans, censés analyser la société, je suis à la recherche d'une intrigue soignée ou de personnages intenses. Seulement je n'ai pas été emballé par le scénario pas réellement palpitant et j'ai encore moins adhéré aux protagonistes. Je les ai trouvés caricaturaux, sans nuances et surtout très peu fouillés.

Au final, j'ai quand même passé un bon moment de lecture avec ce texte qui respecte tous les codes du roman noir. Je considère juste qu'il n'est, soit pas assez profond pour que je m'imprègne de l'atmosphère, soit pas assez percutant, pour m'entraîner avec lui. Et comme il était annoncé comme le « meilleur polar argentin de tous les temps » et comme l'héritier de James Ellroy, j'en attendais peut-être trop !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Tous camés, tous pervers, tous pourris ! Jusqu'à la moelle ! Il n'y a rien pour les racheter. Pas une once d'humanité. Un tel désespoir m'a désespéré de le lire jusqu'au bout.
On a l'impression que l'auteur cherche par tous les moyens à démontrer l'inhumanité de l'homme. Quitte à en rajouter, et peu importe sa crédibilité. Une telle concentration d'ordures dans un quartier de Buenos Aires, ça a de quoi faire frémir...
Mais, une précision s'impose, ce n'est pas tant l'inhumanité de l'homme que Germán Maggiori nous démonte ainsi, mais l'inhumanité des hommes. Puisqu'en effet, tous, ou quasi, les personnages de son livre sont des hommes. L'espoir serait donc peut-être là, par opposition : les femmes ! Puisqu'entre eux, "entre hommes", c'est l'enfer !
Alors, "Entre hommes", roman féministe ? Oui ou non, personnellement, je l'ai trouvé surfait.
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Comment vous parler de ce livre de mec lu par une nana en l'occurrence Moi ?
Si si, ce livre est bien plus un livre de mec que de nana , la nana elle a besoin de douceur quand même et ici la seul douceur que tu trouveras c'est la soie des dessous des travelos, si par hasard ils en portent.

"Les travestis patrouillent aux coins des rues ,offrent leur chair aux imprudents mais aussi aux dépravés qui les connaissent très bien.Et, au milieu de toute cette racaille, il y a encore gens qui ont l'air sains,des gens qui vivent les yeux bandés, qui s'imaginent que la vie est telle qu'on nous la montre à la télévision. "

T'imagine tout de suite l'ambiance .

" Entre hommes" regarde même le titre est parlant, en même temps vu ce qu'ils font entre eux pas étonnant qu'ils restent entre mâles . Des vrais, des durs, des mauvais aux regards impitoyables qu'ils nous donnent l'impression de chercher les emmerdes depuis leurs venues aux monde. Qu'ils soient flics ou voyous, même race de loups,les plus féroces .

"Car qui aurait pu, sans passer pour un lâche, avouer que la peur leur tenaillait l'âme ? Qui serait le premier à faire machine arrière ? La lâcheté est une misère intime mal cotée sur le marché de la rue ."

T'as aussi ces deux flics peu conventionnel : " le Monstre" et "Le Timbré". " La froideur de l'un alliée à la brutalité de l'autre faisait d'eux un cocktail explosif et infaillible ."

" le Monstre" " Il revenait aujourd'hui, des années et autant de vices plus tard, arpenter les rues qu'il avait saccagées sans scrupules durant sa jeunesse."

Et côté voyou c'est pas mieux.

"Certains voleurs - la plupart - sont superstitieux; ils ont la manie de répéter, comme une sorte de rituel des nuits passées, les veilles d'autres braquages qui se sont bien finis. Ils fréquentent alors les même lieux : bars, femmes, amis, et vont jusqu'à porter les mêmes vêtements pour invoquer allez savoir quel dieu des voleurs, ou pour s'immuniser contre les pièges que le destin tend aux imprudents;"

.

Tu vois même si c'est une histoire de mecs c'est vachement bien écrit, ça déchire même si parfois c'est un peu graveleux.Et c'est comme ça tout le bouquin. C'est de la balle .
En même temps faut être Baléze pour accrocher le lecteur voir la lectrice avec une orgie qui tourne mal , où deux flics assez barge d'une unité spéciale " La Division " enquête pour retrouver un objet compromettant qui se planque parmi les voyous pour sauver les fesses des hommes politiques pervers. L'Argentine, en pleine déperdition.Quand la folie des hommes atteints un niveau d'intensité incommensurable. Pour du fric, de la drogue, du sexe, ces hommes deviennent des fauves en puissances et rien ne les arête et pour nous conter cette histoire de dépravation totale, la plume de l'auteur fait des miracles et t'explose à la tête avec une brutalité vertigineuse.

" Une histoire se construit toujours comme une bombe, pour exploser à un moment donné "

C'est l'auteur qui le dit et cette histoire le prouve.Alors même si c'est un livre de mec, une histoire de mec, ça peut te plaire aussi à toi la Nana , fait pas ta chochotte lance-toi et vous les mecs éclatez vous bien .

Un sacré bon polar argentin, un shoot d'enfer , une plume audacieuse et de qualité, un livre que vous n'êtes pas prête d'oublier et qui risque bien de faire couler beaucoup d'encre jusqu'à ' la Dernière Goutte "


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Alors bien sûr qu'après avoir tourné la dernière page d'Entre Hommes de Germán Maggiori, nous serons tentés de le classer ou de le barder de références pour trouver quelque chose d'intelligent à dire au sujet de cet ovni littéraire s'affranchissant de toutes les règles. Mais ne cherchez pas Ellroy, encore moins Thompson, parce que Germán Maggiori est un auteur qui s'est émancipé de toutes espèces d'influences pour nous balancer un récit brutal mettant en scène des flics et des truands arpentant les rues chaudes de Buenos Aires, ville laminées par les crises successives et le paco, came pourrie, composée de résidus de coke, de mort aux rats et autres pesticides en tout genre.

Cortez le Tucumano est un mac pressé qui doit rapidement mettre sur pied une petite orgie pour ses commanditaires. Il ramasse deux travestis et une fille de son staff pour les amener dans un appartement où les attendent un juge, un sénateur et un banquier. Bacchanale endiablée sur festival de coke s'interrompant brutalement avec une overdose fatale pour la fille. C'est d'autant plus gênant que toute la scène a été filmée derrière une glace sans teint et que la vidéo compromettante est désormais dans la nature. Ce sont deux flics de la Division dirigée par Diana le Boucher qui sont chargés de la retrouver. Un duo charmant que cet ancien tortionnaire et cet obsessionnel psychopathe qui vont remuer tous les égouts de la ville pour parvenir à mettre la main sur l'enregistrement compromettant. Et quand les flics sont plus cinglés que les truands, on peut se demander comment tout cela va se terminer.

Livre culte, « meilleur polar argentin de tous les temps », chef-d'oeuvre de la littérature argentine, vous trouverez de nombreux qualificatifs dithyrambiques pour encenser ce roman noir auquel il faut concéder une certaine tendance à la démesure en puisant sa force dans la flétrissure d'une société en pleine décomposition. Cette démesure se traduit dans la violence de scènes parfois dantesques dans lesquelles il ne faudrait pas voir seulement une simple mise en scène sensationnaliste destinée à horrifier le lecteur. Elles sont le miroir d'un quotidien brutal et âpre où l'on ne perçoit déjà plus les règles et les usages pour se focaliser dans une logique de survie sans aucun lendemain.

Conte barbare, Germán Maggiori a construit son récit à coup de grenades pour suivre, de manière parfois chaotique, les parcours hallucinants de personnages hauts en couleur, tous affublés de surnoms à la fois inquiétants et pittoresques à l'instar du Monstre et du Timbré désignant les deux flics véreux opérant dans une brigade où la corruption devient le gagne-pain de tout le personnel qui la compose. C'est au travers de leurs périples que l'on distingue ce système pérenne de désagrégation qui contamine toutes les strates d'une société complètement disloquée que l'auteur dépeint avec une écriture frontale qui va droit au but. Outre les flics, on prend plaisir à suivre les péripéties de cette horde de petites frappes, de braqueurs camés et de truands paumés mettant en place leurs coups foireux avec ce besoin permanent de se détruire la tête à coup de mauvais alcools et de cames pourries. En toile de fond, on découvre également les portraits parfois poignants de ces prostituées et de ces travelos en tout genre, arpentant les trottoirs torrides et les bordels miteux de Buenos Aires en subissant les foudres de dégénérés bestiaux et brutaux avides de faire subir les pires sévices pour apaiser cette colère et cette frustration qui lamine les coeurs.

Dans une atmosphère confinée, où l'odeur de la mort et de la pourriture gangrènent tout un monde déliquescent, Entre Hommes est l'incarnation du mal, de la violence et de l'horreur dans un quotidien abject où l'espoir de rédemption s'envole dans un remugle de sang et de tripes sur fond de rock tonitruant. Un livre qui foudroie.
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Une partie fine entre des notables, juge, banquier, sénateur, et un trio formé de deux travestis et une prostituée tourne mal. La jeune femme fait une overdose. Il faut se débarrasser du cadavre. Mais dans cet appartement luxueux prêté par un entremetteur, une caméra tourne. Il y a là de quoi aiguiser quelques appétits et c'est peu dire que quand la bande disparaît, nombreux sont ceux qui voudraient mettre la main dessus.
Point de départ classique pour un roman noir qui l'est aussi mais qui a pour lui de particulièrement bien planter son décor – ces villas miserias, les quartiers les plus pauvres de la périphérie de Buenos Aires au lendemain de la crise économique – et d'y balancer une série de personnages particulièrement allumés et mus plus encore par le désir d'exercer la violence, que par celui de s'enrichir.
« le Gaucher était en train de croquer une aspirine tout en préparant un sandwich au jambon, fromage et tomate sur le comptoir en marbre blanc de la cuisine. Il pulvérisait le comprimé avec ses molaires comme si c'était un bonbon à la menthe. L'acidité amère de l'aspirine le réconfortait. Il avait une légère gueule de bois et une grosse faim. Assassiner le rendait anxieux, l'anxiété lui ouvrait l'appétit, la nourriture lui coupait la faim, la satiété faisait de lui un assassin. Un cercle parfait. »
Un maître chanteur qui perd sa bande, dérobée par un subalterne, des camés complètement tarés préparant un braquage, deux flics dont un au moins n'aime rien mieux que torturer comme au bon vieux temps de la dictature, et les ombres au-dessus de cet échantillon d'humanité tordue de ceux qui ne veulent pas se mouiller. Voilà ceux auxquels Germán Maggiori attache ses pas, et les nôtres par la même occasion, nous réservant une drôle de plongée en apnée dans ces bas-fonds porteños dans lesquels le lendemain tient du futur inaccessible et où la vie ne tient qu'à un fil.
D'aucuns ont pu gloser sur les quelques explosions de violence aptes à séduire les lecteurs-voyeurs de thrillers sanglants pour vendre Entre hommes comme une espèce de version littéraire de snuff movie, d'autres l'ont vendu comme un nouvel Ellroy ou un nouveau Lehane (il faudra m'expliquer ce que les deux ont vraiment en commun, à part le fait d'être américains) et l'éditeur évoque Jim Thompson qui est décidément à la mode (et c'est tant mieux, nous dirait Christophe Laurent).
Se cantonner à cela, ce serait passer à côté de ce qui fait vraiment le prix du roman de Maggiori : le portrait sans fard d'une société qui sombre, gangrénée par son passée, minée par la division, pourrie par un argent qui s'est volatilisé et pour lequel chacun est prêt à piétiner les autres. En lisant Entre hommes, on se traîne les mêmes gueules de bois que les personnages, on sent les ordures en décomposition, la sueur chargée de Fernet-Branca qui coule sous les chemises crasseuses ou les cadavres qui pourrissent en nourrissant quelques chiens errants. sacré tableau, sombre mais éclairé parfois par un trait d'humour cynique, une situation cocasse ou la découverte d'écrits qui pourraient transformer un flic pourri en en anachorète heureux. Peut-être pas le « Meilleur polar argentin de tous les temps » comme l'annonce le bandeau, mais un vraiment bon roman.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
31 juillet 2017
​En Argentine, ce polar s’est ­rapidement glissé dans la catégorie des romans-cultes. Non seulement parce qu’il se lit d’un trait, mais parce qu’il dévoile noir sur blanc les plus sombres dessous de la capitale du tango, qui tangue régulièrement entre tempérance et débauche.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation

Comment vous parler de ce livre de mec lu par une nana en l'occurrence Moi ?
Si si, ce livre est bien plus un livre de mec que de nana , la nana elle a besoin de douceur quand même et ici la seul douceur que tu trouveras c'est la soie des dessous des travelos, si par hasard ils en portent.

"Les travestis patrouillent aux coins des rues ,offrent leur chair aux imprudents mais aussi aux dépravés qui les connaissent très bien.Et, au milieu de toute cette racaille, il y a encore gens qui ont l'air sains,des gens qui vivent les yeux bandés, qui s'imaginent que la vie est telle qu'on nous la montre à la télévision. "

T'imagine tout de suite l'ambiance .

" Entre hommes" regarde même le titre est parlant, en même temps vu ce qu'ils font entre eux pas étonnant qu'ils restent entre mâles . Des vrais, des durs, des mauvais aux regards impitoyables qu'ils nous donnent l'impression de chercher les emmerdes depuis leurs venues aux monde. Qu'ils soient flics ou voyous, même race de loups,les plus féroces .

"Car qui aurait pu, sans passer pour un lâche, avouer que la peur leur tenaillait l'âme ? Qui serait le premier à faire machine arrière ? La lâcheté est une misère intime mal cotée sur le marché de la rue ."

T'as aussi ces deux flics peu conventionnel : " Le Monstre" et "Le Timbré". " La froideur de l'un alliée à la brutalité de l'autre faisait d'eux un cocktail explosif et infaillible ."

" Le Monstre" " Il revenait aujourd'hui, des années et autant de vices plus tard, arpenter les rues qu'il avait saccagées sans scrupules durant sa jeunesse."

Et côté voyou c'est pas mieux.

"Certains voleurs - la plupart - sont superstitieux; ils ont la manie de répéter, comme une sorte de rituel des nuits passées, les veilles d'autres braquages qui se sont bien finis. Ils fréquentent alors les même lieux : bars, femmes, amis, et vont jusqu'à porter les mêmes vêtements pour invoquer allez savoir quel dieu des voleurs, ou pour s'immuniser contre les pièges que le destin tend aux imprudents;"

.

Tu vois même si c'est une histoire de mecs c'est vachement bien écrit, ça déchire même si parfois c'est un peu graveleux.Et c'est comme ça tout le bouquin. C'est de la balle .
En même temps faut être Baléze pour accrocher le lecteur voir la lectrice avec une orgie qui tourne mal , où deux flics assez barge d'une unité spéciale " La Division " enquête pour retrouver un objet compromettant qui se planque parmi les voyous pour sauver les fesses des hommes politiques pervers. L'Argentine, en pleine déperdition.Quand la folie des hommes atteints un niveau d'intensité incommensurable. Pour du fric, de la drogue, du sexe, ces hommes deviennent des fauves en puissances et rien ne les arête et pour nous conter cette histoire de dépravation totale, la plume de l'auteur fait des miracles et t'explose à la tête avec une brutalité vertigineuse.

" Une histoire se construit toujours comme une bombe, pour exploser à un moment donné "

C'est l'auteur qui le dit et cette histoire le prouve.Alors même si c'est un livre de mec, une histoire de mec, ça peut te plaire aussi à toi la Nana , fait pas ta chochotte lance-toi et vous les mecs éclatez vous bien .

Un sacré bon polar argentin, un shoot d'enfer , une plume audacieuse et de qualité, un livre que vous n'êtes pas prête d'oublier et qui risque bien de faire couler beaucoup d'encre jusqu'à ' la Dernière Goutte "





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Il saisit le cadre et étudia la photo. Elle avait toujours été là. Un de ses conseillers lui avait recommandé de la placer bien en vue, comme il convient à tout leader, à tout homme : toujours avoir ses êtres chers près de soi. Sa femme avait une coiffure qui avait été à la mode deux élections plus tôt, une robe en lamé noire signée Elsa Serrano et l'alliance traditionnelle en or parfaitement visible. Ses fils étaient en jean et polo Lacoste, ils posaient de chaque côté de son épouse, décontractés, sûrs d'eux, rayonnants. La photo avait été prise dans le studio chargé des affiches de campagne. Le photographe avait mis plus de trois heures pour obtenir des expressions artificielles d'un si grand naturel. Dans la vraie vie, les choses étaient encore plus difficiles. L'époque où le sénateur Achabala donnait ses interviews entouré de sa famille était définitivement révolue. Sa femme passait ses journées enlacée à une bouteille d'Absolut, prenait des cachets pour dormir et pour se réveiller. Elle parcourait l'Europe escortée par un gorille, était accro à la chirurgie esthétique et dépensait des fortunes dans le toilettage de ses pékinois. Son fils aîné était un debile profond et le plus jeune, qui avait été éduqué dans les meilleures écoles et promettait d'être le digne héritier de son père, traversait sa période marxiste, quelque chose qui, par chance, se guérit tout seul.
Achabala reposa la photo, ajusta la noeud de sa cravate - un tic rebelle que les thérapeutes ne parvenaient pas à corriger - et soupira. Depuis une semaine, c'était la déprime. Il avait perdu trois points par rapport à son rival et ses ennemis politiques ne manquaient pas une occasion de le ridiculiser dès qu'un sondage était rendu public.

Pages 141-142, Folio policier, avril 2017
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Je vais arrêter la came, c’est décidé. Je vais arrêter les drogues pour toujours. Tout ce qui m’arrive, je dis bien tout, c’est à cause de ces putains de drogues. Parce que si j’avais pas été drogué, je serai jamais allé à l’hôtel avec cette merdeuse. Bon, il faut reconnaître que la nana était un vrai canon, elle avait de superbes yeux verts, une petite gueule d’ange gardien, des nichons énormes et un petit cul rebondi qui était une véritable œuvre d’art. Aucun type avec un peu de sang dans les veines n’aurait été capable de résister à une telle bombe, mais aucun type avec un gramme de cervelle ne l’aurait emmenée à l’hôtel.
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Mouche appuya sur l'accélérateur de la Fiat Uno pour échapper à son propre esprit. Il doublait les autres voitures, qui rejoignaient les banlieues sans hâte, dans une course frénétique contre tout le monde, y compris contre lui-même. Une course qui ressemblait à sa propre vie : une perpétuelle fuite en avant. Il y a deux façons de gagner cette course contre le temps : les impatients optent pour le suicide, les autres, comme Mouche, jouent sur le fil du rasoir jusqu'à ce que la mort vienne les surprendre. Dans un cas comme dans l'autre, le résultat est le même : un aller simple pour l'avenir.
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Le mode opératoire était simple: les Paraguayens enlevaient leur victime dans la rue à bord d'une voiture volée, fournie par le conseiller municipal en personne, et la conduisaient aux porcheries. Là, ils la déshabillaient et la bâillonnaient pour qu'on n'entende pas les cris. A^près ça, ils torturaient le pauvre diable à coups de couteau et, quand il agonisait, ils lâchaient sur lui une bête castrée affamée qui le dévorait en un rien de temps sans même laisser les os.
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Video de German Maggiori (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de German Maggiori
Entre hommes de German Maggiori et Nelly Guicherd aux éditions La Dernière Goutte
Dans un luxueux appartement de Buenos Aires, un sénateur, un juge et un banquier se retrouvent pour participer à une orgie en compagnie de deux travestis et d'une jeune prostituée. Mais l'affaire tourne mal : la jeune prostituée meurt d'une overdose en pleine action. Or, toute la scène a été filmée par une caméra dissimulée derrière un faux miroir et la vidéo compromettante a disparu. C'est alors qu'entrent en scène deux flics, l'un obsessionnel, l'autre ex-tortionnaire alcoolique, chargés de retrouver l'enregistrement, deux voleurs prêts à tout pour parvenir à leurs fins et une bande de jeunes drogués embarqués bien malgré eux dans cette histoire. Sur fond d'une société en décomposition, Germán Maggiori signe un polar vertigineux, frénétique et saturé d'adrénaline.
http://www.lagriffenoire.com/1672-divers-polar-entre-hommes.html
Vous pouvez commander Entre hommes sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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