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Nelly Guicherd (Traducteur)
EAN : 9782360840809
300 pages
Inculte éditions (13/01/2021)
3.2/5   10 notes
Résumé :
Drogué, alcoolique, ne supportant plus son emploi minable et les harcèlements de son ex-femme, le poète Edgardo Caprano décide de fuir Buenos Aires pour gagner le sud de l’Argentine. Dans cette pampa peuplée de marginaux hauts en couleur, il va croiser des héroïnomanes demeurés, un pilote du Paris Dakar et quelques autres spécimens de la marge argentine à qui il prêtera sa voix pour raconter ces existences chaotiques, ces parcours de vie tragi-comiques.
Edgar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Babelio et aux Éditions Inculte de m'avoir permis dans le cadre d'une Masse Critique de retrouver German Maggiori, écrivain argentin, dont j'avais fait connaissance à l'occasion de la sortie de son premier roman intitulé - Entre hommes -.
Ce qui m'a frappé en premier, et j'y reviendrai, c'est la métamorphose caméléonesque de la plume de cet auteur qui, de tranchante comme du silex qu'elle était dans son premier ouvrage, affilée comme "un papillon aux ailes ensanglantées", froide comme la lucidité peut l'être lorsqu'elle se défait d'une inutile empathie, désabusée exsangue comme vous oblige à le devenir un pays qui oscille en permanence entre la tragédie et le Grand Guignol, se transforme dans son dernier bouquin en une plume à l'écriture habitée, "habillée", torrentueuse, sensuelle, délirante, angoissée, pathétique, interpelLante, maîtresse d'un humour et d'un rire que sont les oripeaux de la désespérance ou de la rébellion...
La seconde surprise, c'est l'originalité narrative, son mobile, sa forme et sa structure, prétextée par G. Maggiori.
1993, étudiant en quatrième année d'odontologie, il a, comme beaucoup d'étudiants, un job d'appoint dans une agence de production de vidéos, Vidéo Time. C'est là qu'il fait la connaissance d'un autre employé... "qui fait de la poésie", Edgardo Caprano, lequel va lui confier ses cahiers... et disparaître.
Pour tenter de le retrouver et le faire connaître, Maggiori va publier ses écrits...sous son nom à lui... mais non sans s'être au préalable entouré de toutes les précautions légales pour ne pas s'exposer aux risques et aux conséquences du plagiat.
Caprano ne réapparaît pas.
Maggiori décide alors d'utiliser le désordre, le fouillis des 11 cahiers du poète "volatilisé" pour écrire et publier - Egotrip -.
Pas mal comme trouvaille, non ?
Donc Edgardo Caprano, qui fait de la poésie, doit, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, travailler comme employé dans une compagnie d'assurance, "Consumar". Son travail consiste à ... il va vous le dire lui-même : "je dois faire face, huit heures durant, à un défilé de proches de malades en phase terminale auxquels je suis contraint d'annoncer que l'établissement ne paiera pas la nouvelle hospitalisation, ou le tout nouveau traitement oncologique qui pourrait les guérir, ou leur nouvelle prothèse de hanche, qu'il ne prendra même pas en charge un putain de peso de leurs poches de colostomie pleines de merde. Je suis un oiseau de mauvais augure, ce que, dans le milieu, on appelle un corbeau. Je suis là pour rappeler aux adhérents les limites des contrats qu'ils ont signés, leur lire les clauses inscrites en petits caractères, celles auxquelles ils n'avaient pas fait attention. Je suis celui qui doit affronter la souffrance, les larmes, les insultes, la résignation, et je dois faire ça avec une gueule de circonstance, impliqué dans mon job tout en tenant compte du moment difficile que mon interlocuteur est en train de traverser. C'est ce qu'ils avaient demandé, ce pour quoi j'avais été embauché : pour mon excellent niveau de communication, mon attitude proactive et dynamique."
Edgardo travaille au deuxième sous-sol, les murs sont insonorisés... Là, les cris, les pleurs ne s'entendent pas.
Edgardo est l'époux séparé de Patricia, une adepte du body-building, des stéroïdes, de l'ordre et du fric.
Il a une fille de sept ans, Mimi, qu'il ne peut voir que tous les quinze jours, que contre rançon ou disons pension alimentaire.
Alors Edgardo seul, paumé, boit et se came. Il boit comme un trou et a la défonce persistante.
Lors d'un de ses voyages en Toxicoland, il larcine et doit prendre la tagente.
C'est le début de son road-egotrip.
C'est le début d'un voyage initiatique, d'une quête, d'une descente aux Enfers au-dessus duquel ou de laquelle planent les ombres du "grand Jack" ( Kerouac pour les non avertis) et de Dante franchissant "la porte maudite".
Chaque rencontre est une "dégringolade", une épreuve qui s'ajoute à ce parcours où les descentes d'acide laissent toujours des traces douloureuses.
C'est aussi pour Caprano-Maggiori, l'occasion d'aborder, comme dans - Entre hommes - les thèmes sociétaux qui ont et continuent de traverser l'Argentine, la corruption, la misère, la délinquance, la drogue, l'insécurité, la violence, le passé péroniste avec l'accueil des nazis, la dictature et la révolution, les Malouines, la globalisation et ses conséquences sur ce pays qui est qualifié ou s'autoqualifie de "république bananière".
J'ai fait mention en introduction de l'excellente surprise qu'avait constituée l'écriture inspirée de Maggiori, et ces cahiers lui permettent dans ce roman d'échapper à un récit linéaire, à une chronologie qui eut été préjudiciable à ce trip, à cette défonce littéraire faite de ups and downs ou dit autrement, de descentes et de remontées d'acide consubstantielles à la consommation abusive de ces substances, de gueules de bois, de flashs et d'hallucinations.
J'ai cité Kerouac et Dante, j'aurais pu ajouter Fante et Bukowski.
Si vous lisez - Egotrip -, et je vous le recommande, dites-vous que si vous prenez la route avec Caprano, c'est pour tenter de parvenir au bout du monde avant que le monde ne vienne à bout de vous. Que ce roman halluciné est une réussite tant narrative, que stylistique, qu'il est fort, sans concessions, plein de verve et d'esprit. Qu'il est cyanure et citron : une dope détonante !

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Je remercie Babelio ainsi que les Editions Inculte pour cet ouvrage.

Edgardo Caparano est un poète qui ne supporte plus sa misérable vie. Il est doté d'un boulot qui lui file des crises d'angoisses, d'une ex-femme addicte aux stéroïdes qui a prit ses clics et ses claques pour se tirer avec un culturiste, emmenant l'une des seule réussite d'Edgardo ; leur fille, Mimi.
Constamment empêtré dans des soucis d'argent et harcelé par son ex-femme pour qu'il lui verse sa pension alimentaire, auquel cas il ne verrait pas sa fille, Edgardo se sent comme un sous-être.
Dégoûté de lui-même et de sa vie, celui-ci se drogue, picole et s'enlise dans les plaisirs de la chairs afin de se fuir lui-même.

Mais rien n'y fait, rien ne va plus.
Il décide alors de se tirer le plus loin possible de tout ça, qu'ils aillent au Diable tous !

C'est donc au travers de onze "cahiers" , écrits à la première personne, que nous suivrons son aventure, sa course à l'abandon (à la renaissance ?).
Nous suivons alors une descente en enfer sous fond d'hallucinations, de drogues durs, d'histoires sexuelles sauvages et crues, le tout empli de questionnement et de rencontre.
Effectivement, au cours de ce périple, nous allons rencontrer quelques personnages, qui nous raconteront leurs expériences, permettant à Edgardo - et nous-même - d'en prendre connaissance pour réfléchir, avancer.
Certains personnages sont à mon sens plus intéressants que d'autres (question de goût). J'ai été ennuyé par moment par certains, ne parvenant pas à plonger dans leurs histoires, à m'attacher à eux.

J'en suis ressortie quelque peu mitigée de tout ça.
C'est cru, brut, on pourrait croire que c'est authentique (et ça l'est peut-être ?). Un véritable "bad trip", poussant aussi à la réflexion et accompagné d'un certain humour noir, il faut le préciser.
Mais la manière dont le livre est écrit m'a par moment laissé de marbre. Certains passages ne me semblaient pas intéressants, je me suis donc surprise à parfois lire en diagonale...

Ce roman est un voyage halluciné d'un pauvre type en mal de vivre, rencontrant sur son chemin toute sorte de personnalité, se retrouvant confronté à lui-même et à ses actes.

A lire si vous n'avez pas peur de voir un langage brut et de participer à un voyage initiatique en plein bad trip !


Lien : https://ivresse-livresque.bl..
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Employé au service des adhérents d'une mutuelle santé, Edgardo Caprano n'attend pas midi pour se sentir minable. Dès le matin, il envisage de se jeter sous le métro de Buenos Aires : Te rater peut te condamner à une existence atroce. " Pour l'heure, quand il ne peut pas voir sa fille, Edy crèche dans sa bagnole et tente de temporiser ses accès de dépression suicidaire... La plongée dans un monde de médocs , d 'acides et d'alcool va précipiter sa chute. le voici qui file vers le sud. Après avoir croisé la route de l'Indien Roque enlevé par des extraterrestres, il se fait passer pour un motard ukrainien préparant le Dakar et devient l'esclave d'un vieux travesti nazi. Un récit déjanté porté par la plume alerte de German Immagiori dont l'art devient quintessence.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà le métro, comprimés métalliques sécables sillonnant les artères souterraines de la ville. Capsules pleines de poison humain. Hautement inflammable. La chaleur pourrait faire fondre tes plombages. Il ne te reste pratiquement qu'une option : répertorier les nichons et les culs. Pulp, encore du pulp, et en intraveineuse s'il vous plaît ! Comme je l'ai dit, les problèmes n'ont même pas commencé.
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Il suffit de voyager en métro ou en bus et d'observer les gens en stand-by, absent de leur corps, en train de répondre à un chat, de lire une vidéo, un post, un quelque chose qui leur donne la sensation d'être beaucoup plus vivants dans le paradis virtuel que dans l'enfer réel.
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La mer est insoumise et les courants, le vent, et une myriade de petits détails innombrables prennent le contrôle de ce que tu as toujours cru en ta possession : ta capacité à choisir une direction.
Et c'est ainsi que tu te retrouves un beau jour éveillé dans le cauchemar d'un autre.
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Nous apprenons à croire en tout et à ne croire en rien en même temps. Le jour où tu tombes sur une vérité, tu n'es pas forcément prêt à la reconnaître, le message passe inaperçu. Tu es bien trop absorbé par ta survie dans la jungle de la consommation.
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L'amour est la meilleure cuite, mais la pire gueule de bois.
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Video de German Maggiori (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de German Maggiori
Entre hommes de German Maggiori et Nelly Guicherd aux éditions La Dernière Goutte
Dans un luxueux appartement de Buenos Aires, un sénateur, un juge et un banquier se retrouvent pour participer à une orgie en compagnie de deux travestis et d'une jeune prostituée. Mais l'affaire tourne mal : la jeune prostituée meurt d'une overdose en pleine action. Or, toute la scène a été filmée par une caméra dissimulée derrière un faux miroir et la vidéo compromettante a disparu. C'est alors qu'entrent en scène deux flics, l'un obsessionnel, l'autre ex-tortionnaire alcoolique, chargés de retrouver l'enregistrement, deux voleurs prêts à tout pour parvenir à leurs fins et une bande de jeunes drogués embarqués bien malgré eux dans cette histoire. Sur fond d'une société en décomposition, Germán Maggiori signe un polar vertigineux, frénétique et saturé d'adrénaline.
http://www.lagriffenoire.com/1672-divers-polar-entre-hommes.html
Vous pouvez commander Entre hommes sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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