Ce livre, j'en avais envie depuis que j'ai vu la booktubeuse Margaud Liseuse en parler sur sa chaîne. Une vraie obsession… et épuisé en France. Qu'à cela ne tienne, la Suisse c'est pas bien loin ! Et me voilà en possession de mon précieeuuuuux….
Après je me connais, vu le mal que j'ai eu à l'avoir, il était parti pour attendre des mois avant que je me décide à le lire (Il était tellement bien, installé dans la bibliothèque). Sauf qu'une de mes copinautes de forum a senti la chose arriver et elle me l'a choisi pour la lecture de février/mars.
Et elle a bien fait, parce que c'est un livre tout simplement génial !
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, mais alors attention, faut pas avoir de gosses qui crient, de bonhomme qui ronfle ou de chat qui miaule, parce que c'est un brin complexe.
Je n'ai pas lu
le magicien d'Oz (j'ai juste vu le film) mais tous ceux qui l'ont lu m'ont affirmé que c'était une petite histoire assez simple, avec des personnages sans grande complexité, qui n'étaient pas vraiment approfondis : on ne sait rien de leur passé, de leurs aspirations sur le long terme… Mais avec Wicked, on est dans un autre registre.
Déjà, d'après ce qu'on a pu me dire du roman de
L. Frank Baum, Wicked est plus adulte et nettement plus sombre.
On va ainsi suivre la méchante sorcière de l'ouest, prénommée Elphaba, fille d'un pasteur, depuis sa naissance dérangeante, avec sa peau étrangement verte, jusqu'à sa fin.
L'histoire n'a pas vocation à réécrire l'histoire originelle, ni même à s'en écarter, mais à la considérer d'un oeil neuf.
Chaque personnage gravitant autour d'Elphaba va ainsi être approfondi, que ce soit Glinda, Nessarose (la méchante sorcière de l'Est) ou encore le magicien lui-même.
Loin d'un conte pour enfant, on va trouver ici de la politique, des coups d'Etat, de la sécession, de l'extrémisme religieux, de la discrimination, de la violation de droits, de l'exploitation et de l'oppression des peuples mais aussi de la résistance à la dictature.
Alors que dans
le magicien d'Oz on nous présente Elphaba comme LA méchante sorcière, ici, on va connaître tous les évènements qui ont amené les gens à la considérer ainsi.
Au fil des pages, on découvre une méchante sorcière pas si méchante que ça, mais humaniste, engagée dans la lutte pour la liberté. On la découvre au cours de ses études pendant lesquelles elle côtoie une certaine Glinda, une jeune aristocrate hautaine et superficielle, pas vraiment une sainte, mais pas non plus fondamentalement méchante.
Et surtout, on va comprendre pourquoi elle en veut autant au Magicien et pourquoi elle est aussi obsédée par les souliers que récupère Dorothy.
L'auteur a utilisé des ellipses temporelles pour avancer dans l'histoire. A la fin de chaque « période » on reste avec de nombreuses questions qui seront résolues pour la plupart dans la « période » suivante qui a souvent lieu plusieurs années plus tard. Cette méthode de narration permet d'avancer plus vite, mais aussi d'avoir des réponses aux questions qui sont posées avec le recul que les personnages ont acquis avec les années écoulées.
J'ai vraiment beaucoup aimé Elphaba, d'autant plus que les personnages qui l'entourent ne provoquent guère de sentiments positifs. Dans le meilleur des cas, ils sont faibles et incapables de comprendre les enjeux de ce qui se passe autour d'eux. Pour d'autres, comme Nessarose, ils sont tout simplement imbuvables.
J'ai vraiment passé un excellent moment de lecture, mais je n'ai pas lu très vite car la richesse du monde que nous présente
Gregory Maguire est telle qu'on a l'impression de lire plus de pages qu'il n'y en a, tant il y a d'informations à assimiler.