AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 458 notes
5
31 avis
4
32 avis
3
9 avis
2
5 avis
1
0 avis
Dans ce bref et superbe roman, Andréï Makine nous parle de l'homo sovieticus, cet homme, broyé par un régime déshumanisant, malgré tout résilient, mais cependant résigné, un bien curieux et fascinant paradoxe. Attendant un train terriblement en retard, dans une gare perdue de l'Oural dans une tempête de neige, le narrateur rencontre un vieil homme, Alexeï, qui une fois dans le train vers Moscou lui racontera sa vie, interrompue et brisée comme des millions d'autres par ce pouvoir absurde. À l'aube de la Seconde guerre mondiale, jeune pianiste, Alexeï s'apprête à donner son tout premier concert à Moscou, mais devient à son tour un suspect de ce régime paranoïaque. Fuyant vers l'ouest, il rencontre la guerre et en usurpant l'identité d'un soldat mort, il réussit à échapper à la police politique...y gagnant au change les champs des batailles féroces et un anonymat douloureux. Cependant la musique, même enfouie au plus profond de lui, menace de le trahir... Mélancolique et poignant.
Commenter  J’apprécie          210
Ecriture fluide et belle comme la musique classique.
Alexeï, pianiste, alors qu'il va réaliser son rêve, donner son premier récital, être en tête d'affiche, son monde musical s'effondre. Ses parents sont arrêtés et envoyés, probablement en Sibérie, Alexeï doit se cacher s'il veut rester libre. Il endosse les vêtements et l'identité d'un soldat mort, c'est une nouvelle vie qui débute, une vie de soldat en guerre, très loin de son univers musical.
Commenter  J’apprécie          210
COUP DE COEUR,

Ce petit roman ,commencé il y a deux jours,mais abandonné faute de temps ,je l'ai repris Ce matin à 6 heures ,sous la couette ,au chaud.Lu en deux heures,130 pages,un pur enchantement.
Au milieu d'une étendue blanche de neige''un point lumineux,perdu au milieu de l'Oural: une gare ou l'arrivée du train pour Moscou ,accuse un retard de six heures.
Introduction où l'auteur s'attarde sur quelques visages composant cette foule de voyageurs.
S'assoupissant,il entend soudain ,assourdi,le son de notes de piano.Curieux ,il monte à l'étage,au fond d'un couloir,dans une semi obscurité, il aperçoit de dos un homme devant un piano .Des notes malhabiles,hésitantes,des épaules qui tréssautent: cet homme pleure.
Faisant celui qui n'a rien remarqué, le narrateur prend prétexte de venir chercher une chaise et finalement tiendra compagnie à cet étrange individu,jusqu'à l'arrivée du train en partance pour Moscou.
In extremis ,tant il y a foule aux portes des wagons,un wagon de 3ème classe est rajouté où s'engouffrent les deux hommes.
Un voyage où le narrateur va nous conter le destin tragique de cet inconnu croisé dans une gare perdue au milieu de l'Oural.
Nous sommes en mai 1941:,Alexeï Berg,jeune pianiste doit donner son 1er concert à la maison de la culture des chemins de fer de Moscou.
En rentrant chez lui,en route ,il croise son voisin qui lui dit rapidement tout bas :"Ne rentrez pas,sauvez-vous,ça va mal là-bas " .N ' oublions pas que nous sommes sous l'ère Stalinienne, les purges " allaient bon train" .Les parents d'Alexeï ,étant des intellectuels aisés : le père, auteur dramatique et la mère donnant des récitals, " l' intelligentsia pourrie" comme la surnommait le milieu prolétaire russe.
Se réfugiant sur le palier d'un immeuble voisin où il peut voir l'appartement de ses parents ,à l'affût, il aperçoit un officier dans la cuisine de ses parents.Il ne donnera jamais son 1er concert..Désormais ,sa vie ne sera plus qu'une fuite éperdue ; en Ukraine d'abord ,sous la bienveillance d'un oncle et d'une tante qui sans rien lui demander ,le cacheront.
Ensuite ,durant la guerre où il prendra l'identité d'un jeune soldat russe tué sur le front ,et qu'il lui ressemblera physiquement.
En 130 pages ,grâce à une écriture magnifique Andreï Makine nous racontera ce destin ,cette vie hors du commun ,sur une période de 1941 à 1980.Un vrai coup de coeur pour moi ,une belle lecture pour Noël si vous ne connaissez pas ,un merveilleux voyage.⭐⭐⭐⭐⭐





Commenter  J’apprécie          190
Oh j'aime Andrei Makine et ses mots magiques.
Un auteur contemporain qui relance le classique.
Un auteur qui traite du régime stalinien à travers des personnages passionnés.
C'est une rencontre et l'histoire d'un homme qui doit survivre.
Un homme qui va devoir vivre sous une fausse identité.
La musique sera son souffle de liberté.
Pas besoin d'en dire plus.
Andrei Makine est un poète, un génie. Je l'aime lui et sa plume!
Commenter  J’apprécie          191
Je viens de terminer «La musique d'une vie».
C'est un très beau texte, court et très bien écrit.
Une écriture classique et dépouillée.
J'ai trouvé que l'expression «Homo Sovieticus» appliquée aux contemporains de Staline en URSS est à la fois adaptée en non adaptée : en effet à travers les comportements de ces hommes, on retrouve ce que d'aucuns appellent «l'âme russe éternelle», celle qu'on respire aussi chez Dostoïevski.
Une sorte de fatalisme un peu oriental et en même temps un ancrage à la vie, très instinctif. Une volonté de continuer toujours malgré tout.
Avec en plus la terreur, accrue par rapport à celle qui régnait sous le tzar ; mais ça, c'est propre à tous les régimes dictatoriaux : nazisme, régimes de colonels, coups d'état à Haïti et ailleurs…
---
Le pianiste Berg a vécu 5 grands amours dans sa vie :
- celui de la musique ;
-ceux de l'infirmière et de la paysanne : amours de survie des existences qui se mènent au fil du rasoir, pareils à celui de l'enfant qui cherche protection et chaleur auprès d'une femme-mère ; le premier plus passionné peut-être que le second ;
- l'amour romantique, plus rêve que réalité envers Stella, la fille du général ;
- l'amour paternel envers son "presque fils", (celui de Stella), aux besoins duquel il survient, et qui est sans doute celui qui se produit au concert de la maison de la culture des chemins de fer à la toute fin du livre.
La boucle est bouclée : sa vie commence et finit avec la musique. D'où le titre.

Commenter  J’apprécie          170
Encore une harmonieuse mise en musique d'une vie déchirée par la machine soviétique que celle du héros de ce livre où seuls la volonté intérieure et l'amour permettent à un homme de surmonter tous les drames qu'il côtoie durant sa vie et ceux qu'il subit dans sa chair. Makine est un chef d'orchestre capable de diriger toutes les partitions et celle-ci est encore une de ses grandes oeuvres.
Commenter  J’apprécie          170
Deux personnages dans une gare en plein hiver russe...ils attendent un train qui a déjà 6 heures de retard. L'un est pianiste..
Échange sur le vie dans le wagon, qui finalement arrive.
La vie d'un musicien, qui aurait pu faire une carrière de concertiste si les purges staliniennes en 1941, ne l'avaient pas contraint à quitter Moscou et à changer d'identité, front russe, avancée allemande, et finalement une petite planque de chauffeur de général.
La vie d'un russe comme un autre, une vie de peur, peur de partir à tout moment dans les camps, camps qui subsisteront bien après le décès du "petit père des peuples", peur que sa supercherie, son changement d'identité soit découvert.
Fatalisme russe, purges staliniennes
Tout ça on le sait, on l'a lu déjà des dizaines de fois. Mais quand c'est Makine qui écrit, la noirceur de cette époque devient un grand plaisir de lecture.


Lien : http://mesbelleslectures.com..
Commenter  J’apprécie          163
Il faut être soit même un grand amoureux de la musique pour imaginer qu'elle a le pouvoir d'illuminer les vies les plus rudes et d'adoucir les souvenirs les plus douloureux.
Je ne sais pas si je crois au pouvoir de la musique à ce point…
J'aime le musique, ma vie est accompagnée de musique un bon 60% du temps je crois. Pourtant je ne suis pas certaine que j'arriverais à y puiser assez de réconfort si j'avais vécu la vie de Berg.

Quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé ce petit roman. L'écriture de Makine est fluide et l'histoire se déroule à une bonne vitesse, ralentissant à certains épisode clés du récit mais sans jamais s'attarder plus que nécessaire.

On voit les épisodes les plus marquants dans la vie de ce pianiste qui n'aura jamais pu donner son premier récital. Empêtré dans une fausse identité pour sauver sa vie, elle deviendra la fin de sa carrière de musicien. C'est d'une grande tristesse pour cet homme qui est resté fasciné par les pianos pour le restant de son existence.

C'était ma première rencontre avec Makine, ça ne sera pas ma dernière, j'ai aimé sa narration simple tout en ayant un mordant particulier (comme son jugement sur les Homo sovieticus qui l'entoure). J'ai aimé ses descriptions efficaces, il n'y a pas de mots inutiles mais nous avons tout de même droit à quelques détails du décor.
Une belle rencontre!
Commenter  J’apprécie          140
Pour ma part, c'est sans aucune doute le moins bon Makine que j'ai eu la chance de lire à présent. Je crois que je n'ai pas réussi à me distancier de cette écriture froide, distante... Je n'ai pu m'imprégner de histoire, pourtant intéressante, l'écriture me laissant toujours être spectatrice... Ce n'est donc pas une expérience de lecture immersive... Mais (il y a toujours un mais), je dois bien avouer que cette vie brisée par le régime de Staline ne m'a pas, elle, laissée de glace...
Commenter  J’apprécie          130
Ce livre est ma première rencontre avec l'écriture d'Andréi Makine .... et quelle découverte !! Autant sur l'écriture elle-même que sur le sujet du roman : j'ai été emportée ! J'ai été boulversée par le récit de cet homme,cet artiste,cette belle âme que rien de la vie ne va ternir...et pourtant, cette vie ne lui apporte que peu de douceur. J'ai pleuré; avec lui, devant ces mains silencieuses qui volent sur le piano, dans cette gare glaciale et je ne savais rien de ce qui avait été son existence.


Je me suis précipitée pour trouver un autre roman du même auteur : il faut que je retrouve sa narration et les paysages froids de la Russie!

Commenter  J’apprécie          132




Lecteurs (1040) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1086 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}