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3,28

sur 202 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Une femme aimée, c'est l'histoire d'une rencontre : celle de Catherine la Grande et d'Oleg Erdmann, jeune cinéaste désabusé qui, bien que d'origine allemande, vit en URSS.

" Grande tsarine " ou " Messaline russe"… Catherine II fascine. Deux siècles plus tard, sous l'ère communiste, Oleg Erdmann est hanté par son désir irrationnel de réaliser un scénario sur cette petite princesse allemande devenue la grande Tsarine aux innombrables amants, aux complots meurtriers, aux engouements passionnés pour la philosophie française.
Et tandis que pour gagner sa vie, Oleg qui vit dans un pauvre appartement communautaire, travaille la nuit aux abattoirs, il rêve de montrer Catherine sous un jour nouveau. Ce qui donnera un sens à sa vie et à son oeuvre – car pour lui, d'évidence, Catherine n'est pas que cela. Elle est aussi, forcément, une femme, une femme amoureuse, et peut-être une femme aimée. Et puisqu'elle est simplement femme, il veut filmer, justement, " ce qu'elle n'était pas ", ce qu'elle aurait pu être, ce qu'elle aspirait à être : " Il devait y avoir dans sa vie ", songe-t-il, " des instants qui la rendaient à elle-même "… C'est ainsi qu'Oleg entreprend un étrange parcours initiatique, qui va l'occuper pendant des années et le conduire sur des chemins artistiques et géographiques qu'il n'imaginait pas.

Par l'intermédiaire de ce scénariste russe dont les ancêtres sont sans doute arrivés en même temps que la future tsarine et qui est en quête de ses origines, Andreï Makine nous dresse l'histoire d'un pays . Il confronte surtout deux périodes: le XVIIIe siècle, où une femme puissante, Catherine II, a conquis le pouvoir en complotant et continué de développer la puissance de l'Empire dans le sillage de Pierre le Grand ; et le XXe siècle, de Brejnev à Eltsine , avec le Politburo, la censure soviétique, et puis la chute du mur, l'apparition d'un capitalisme oligarchique , sans limite, entraînant des ascensions aussi gigantesques que les chutes qu'elles précèdent. L'auteur est aussi fidèle à lui-même en abordant les thèmes de l'amour, de la liberté et de l'exil.

Un roman intéressant mais quelque peu décousu, ce qui rend son histoire parfois confuse. Bien sûr, il y a l'écriture harmonieuse de Makine, non sans légèreté et humour, mais on a connu l'auteur en meilleure forme.
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Catherine II, la Grande, tsarine ogresse, dévoreuse d'amants, a t-elle pu être, ne serait-ce qu'une fois, une femme aimée ? C'est la principale question que se pose Andreï Makine, dans un roman qui n'utilise des éléments biographiques que pour mieux s'interroger sur le sens de l'Histoire qui ne retient que quelques schémas simplistes sans chercher à aller plus loin que la légende, ou le mythe. A travers un personnage de cinéaste obsédé par la figure de Catherine, Makine nous parle dans le même temps de l'URSS de Brejnev puis de la Russie de Eltsine. Tourner un film sur la tsarine ? A une première époque, la censure veille, l'idéologie prime et le portrait de la susdite ne pourra s'écarter de la version officielle. Dans une deuxième époque, une série télévisée, avec sa combinaison de pouvoir et de sexe, voulue par un oligarque qui ne pense qu'en termes d'audience et de rentrées publicitaires, se délectera de la nymphomanie présumée de la souveraine scandaleuse. Autres temps, autres moeurs, Makine étant bien plus inspiré, et virulent, lorsqu'il évoque la période plus contemporaine dont il n'a de cesse de dénoncer la vulgarité. Une femme aimée est un roman ambitieux qui joue sur plusieurs tableaux pour arriver à en dessiner un seul, celui de la Russie éternelle. L'auteur voltige et se joue de la chronologie dans un style heurté, loin d'être limpide. le plus grand défaut du livre est sa redondance dans sa description de la vie de Catherine. Etait-il besoin, par exemple, de revenir à plusieurs reprises sur un (pseudo) épisode zoophile qu'ont rapporté plusieurs historiens ? S'il avait un peu délaissé l'existence trépidante de la tsarine et avait développé davantage son personnage d'artiste russe, dans l'impossibilité d'imposer sa vision intime et originale face au dogme communiste, puis à la toute puissance de l'argent, le livre aurait gagné en force, en pertinence et en lisibilité. Tel quel, il laisse un peu sur sa faim.
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Ce roman c'est avant tout un hommage entre la grande Catherine et Oleg, notre « héros ». C'est une rencontre d'un auteur envers le sujet de sa prose. C'est sa muse, la source de son inspiration, le sujet de toute une vie.

Ce livre c'est l'errance d'un homme, perdu dans son rêve, perdu dans sa passion pour une femme historique, perdu dans un pays qui essaye de se reconstruire. L'histoire d'Oleg n'est pas rare, elle est simple. Un homme égaré dans sa propre vie. Il va se focaliser sur le sujet qu'il souhaite mettre en oeuvre : redorer l'image de la Grande Catherine. Son objectif est à double sens. Il se sent obliger de réaliser cette oeuvre envers Catherine, mais aussi envers lui-même. Perdu entre fantasme et réalité on a du mal à suivre Oleg.

Dans le roman j'ai apprécié la dualité historique qui ressort. On se retrouve au sein d'une Russie qui s'effondre et d'une Allemagne qui se libère de la censure, c'est son éveil. C'est intéressant de voir comment ces deux pays radicalement différents à ce moment là, sont mis en avant et entremêlent leurs histoires. Cela appui beaucoup l'histoire de cette Tsarine Catherine.

Malheureusement la lecture est longue, très lente et peu réaliste. J'ai trouvé que cette obsession n'était certes pas saine mais surtout mal exprimée. On a du mal à se plonger dans cette histoire tant le récit semble loin de nos préoccupations actuelles. Tant ce personnage semble déconnecté de la réalité. C'est un homme brisé par son passé, par son manque d'assurance qui essaye de nous conter son obsession pour une personne historique mystifiée.

L'errance de cet homme est autant la sienne que celle de toute une époque. Coincé entre deux mondes qui s'effondrent. Mais je n'y étais pas. Je n'ai pas réussi à pénétrer l'univers d'Oleg, à croire en lui et en sa grande Catherine. Pire je n'ai pas cru dans l'histoire qu'il essaye de nous raconter. Cet homme recherche avant tout une femme à aimer, mais pour moi il m'a juste lassée au fil des pages. Dans une quête, qui dès les premières pages, s'annonce perdue d'avance.
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ennuyeux, empli de poncifs, décousu
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Tout d'abord, merci beaucoup à Babelio et aux Editions Seuil pour cette découverte.



J'ai commencé ce livre avec l'idée que j'allais en apprendre plus sur Catherine de Russie et c'est pour cette raison que je sors de cette lecture un peu déçue. Ce n'est pas que je ne sais rien de plus sur elle, c'est surtout que l'auteur se répète très souvent et qu'on en revient donc toujours aux mêmes noms et aux mêmes évènements. Ceux ci ne sont d'ailleurs pas décrits pour eux mêmes, ils s'imbriquent dans la vie du héros et dans ce que j'ai pensé être sa recherche d'identité.



Je crois qu'à chaque fois qu'il est question de Catherine, au moins un de ses amants est mentionné, quand ce n'est pas la liste entière. J'en ai été très vite lassée : c'est bien de nous dire qu'elle était autre chose qu'une nymphomane mais le rappel de ses multiples aventures ne sert pas cette idée. C'est pareil pour certains évènements comme le meurtre du tsar, la vengeance de Catherine, … ou le rappel de qui l'impératrice aimait ou n'aimait pas. Et franchement, ça devient énervant de toujours revenir aux mêmes choses.



J'ai bien aimé Oleg, le héros de cette histoire, mais à travers lui, c'est Catherine qui m'intéressait. Même si sa vie renvoie à ce qui se passe dans la Russie de son époque et que c'est assez instructif, ce n'était pas du tout ce que je voulais lire. C'est à travers les scénarios d'Oleg qu'on découvre le plus Catherine mais je n'ai pas apprécié cette manière de présenter les choses qui conduisait à de nouvelles répétitions des mêmes évènements et des mêmes pensées du héros. A chaque « partie » du roman, il se repasse en boucle un moment de vie de l'impératrice dans lequel il s'enferme. Ce qui, moi, m'a vraiment agacée.



C'est vraiment bien écrit, malgré mon peu d'intérêt pour Oleg, je l'ai lu rapidement et c'était agréable. L'auteur a écrit d'autres livres, je tenterai peut-être l'aventure selon le sujet car il a une plume qui me plaît. Mais pour ce roman, cela n'a pas suffit pour me faire vraiment aimer cette lecture.
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Lecture qui m'a quelque peu agacée car j'étais attirée par le personnage de Catherine II de Russie que j'avais croisée il y a peu de temps dans le livre sur la Pologne de Béate de Robien (Le roman de la Pologne).

Il y a dans le livre de Makine une double histoire.

Une histoire contemporaine sur Oleg Erdmann, un russe d'origine allemande qui va tourner une série sur l'impératrice de toutes les Russies.

Et une biographie sur la Grande Catherine, mais regardée par la "petite lorgnette" de l'Histoire, évoquant tous les poncifs que l'on connait sur l'impératrice.
Parce que la série tournée par Erdmann se doit avant tout d'être racoleuse, se doit avant tout de faire exploser l'audimat dans une Russie atteinte de libéralisme le plus sauvage.

J'ai trouvé que par moments le récit était répétitif et assez confus.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Mon premier Makine alors je ne peux pas trop comparer avec le reste de son oeuvre. Passionnée par Catherine II j'avais très envie de lire ce livre.
Une même passion communiquée dans cette histoire où le protagoniste principal Oleg Erdmann, cinéaste, pourchasse son rêve de filmer la vie de la Grande Catherine.

A travers l'histoire d'Oleg, Makine nous conte l'évolution de la Russie avant et après la chute du communisme (la grande Histoire, comme celle du temps de Catherine).
Une quête identitaire (double culture d'Oleg et de Catherine), et amoureuse bien sûr, à travers des questionnements parfois justes et fins, mais malheureusement redondants.

Lorsque j'ai refermé le livre je me suis dis qu'il y avait de bonnes idées et de bonnes intentions, d'ailleurs le parallèle avec l'histoire contemporaine est bien vue mais ne suffit pas, et le livre s'étire jusqu'à décevoir un peu. Un beau projet qui s'essouffle à mes yeux, dommage.

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Ce n'est pas mon livre préféré d' Andreï Makine, alors que je suis plutôt une grande fan. le prétexte de la vie de faire une film sur la vie ou plutôt les amours de Catherine II et d'en faire un parallèle pour retracé l'histoire et le caractère Russe, est plutôt intéressant, mais il fini par devenir pesant. Il prend trop de place et fait de l'ombre à d'autres faits historiques qui auraient pu être analyser plus en profondeur. Plus de trash et moins de poésie.
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Impossible de continuer ma lecture. Je n'accroche définitivement pas à ce style. C'est barbant, répétitif et en même temps brouillon. le mix entre une histoire moderne et une plus ancienne ne m'a pas convaincue.
M'étant dernièrement obligée à lire un ouvrage auquel je n'ai accroché à au un moment et que j'ai achevé avec l'impression d'avoir perdu mon temps je préfère passer mon tour cette fois.
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[Livre audio lu par Bertrand Suarez-Pazos]

« le piège est là, pour créer un îlot libéré des saletés du monde, il nous faut salir notre âme. » (7:38:46)

Un début baroque et déstabilisant. Une poétique de l'abattoir qui a de quoi surprendre les lecteurs habituels des romans d'Andreï Makine. La trame est longue à se dessiner et j'ai failli lâcher prise à de nombreuses reprises. Violence et passions, amour du pouvoir, nombreuses répétitions, comme hypnotiques, des mêmes faits et des mêmes images. La lectrice est heurtée et malmenée. Il y a pourtant une cohérence interne qui soutient le récit. Mais on ne la saisit que sur la fin. La grâce s'éveille, l'apaisement se soulève au milieu du chaos par l'apparition de petits poissons oranges. Fureur et candeur. le constat reste amer malgré les belles scènes finales. Les petits poissons peuvent-ils échapper à la nasse carnassière de l'Histoire ? le roman manque d'une fluidité globale.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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