AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 44 notes
5
6 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des hommes plus grands que la vie

Un gamin se tient droit sur la pelouse d'un stade, une balle de baseball bien serrée dans la main comme si sa vie en dépendait ; à ses côtés, un adulte empoigne une batte qui a pour nom "Wonderboy", et qui est capable de scalper des balles. Qui sont cet homme et ce gamin ? Une seule et même personne, tour à tour lanceur et frappeur, rêveur et désabusé. Son nom ? Roy Hobbs. Malgré son âge, 35 ans, en voilà un qui est bien décidé à foutre un sacré swing au destin, lui qui depuis l'âge de 20 ans bouffe de la vache enragée.

Quand il entre dans l'équipe des New York Knights, rien ne va plus et les jeux semblent être faits. Pop Fisher, l'entraîneur, dézingue ses joueurs à coups de vociférations désespérées, mais rien n'y fait : les défaites s'enchaînent inlassablement. C'est à ce moment que Roy va saisir sa chance : celle de devenir le plus grand joueur de baseball de tous les temps, le "meilleur", en somme. Pour décrocher la lune il suffit de bien viser, et surtout de frapper fort : lui envoyer des boulets de canon jusqu'à ce qu'elle tombe d'elle-même comme un fruit bien mûr. Sa batte magique est là pour l'épauler.

D'abord goguenards, ses coéquipiers vont vite comprendre qu'ils n'ont pas affaire à un pied-tendre. le stade est sa prairie, la batte son tomahawk et les adversaires, des bisons auxquels il faut porter le coup de grâce. Alors tout s'accélère et les Knights n'en reviennent pas : le joueur prodige leur trace le chemin qui mène à la gloire. Les "chevaliers" new-yorkais vont partir à l'assaut d'une forteresse qui leur semble de moins en moins imprenable à mesure qu'ils s'en approchent, avec, à la tête de cette forêt d'hommes prêts à en découdre, Roy en Macduff flamboyant. Mais la médaille a toujours son revers…

Dans une prose poétique fabuleuse, Bernard Malamud nous conte une histoire palpitante, qui bat comme un tambour dans la poitrine du lecteur.

Comme le confie Iris à Roy (une femme dont il a fait la conquête) : « Sans héros, nous sommes des gens ordinaires, et nous ne connaissons pas nos possibilités. »

C'est peut-être bien cela qui nous manque aujourd'hui : des hommes plus grands que la vie.

© Thibault Marconnet
Le 7 août 2021
Commenter  J’apprécie          270
Un auteur que j'ai découvert grâce a celle qui partage ma vie ...
Que dire sur ce superbe roman ?
Malamud c'est un régal des mots , avec des phrases qui emportent tout sur leur passage , un sens du détail incroyable ...
Sur le papier cette intrigue ne fait guère illusion , et pourtant ....
Le lecteur décolle et ne revient sur terre qu'au terme de cette immense variation sur le monde du sport , que Malamud porte au plus haut .
C'est simple , on cherche l'erreur dans cette partition qui est devenue culte au fil des ans .
Somptueux , magistral .
Commenter  J’apprécie          140
Je comprends les commentaires précédents. Pour ceux qui ne connaissent pas les règles et les subtilités du baseball, la description sur plusieurs pages du match constituant l'acmé du roman peut paraître longue et ennuyeuse ... et pourtant ... et pourtant, Malamud décrit avec un suspens à couper au couteau une rencontre décisive pour l'ensemble de l'intrigue du livre. La partie de baseball la plus importante de la carrière de cet ovni qu'est Roy Hobbs qui devient à 35 ans et en l'espace d'une seule et unique saison un héro national comme ont pu l'être Babe Ruth et Joe DiMaggio !
Malamud s'amuse avec la société américaine, avec l'American Way of Life et même avec 60 ans d'avance avec le Make America Great Again d'un certain Donald Trump. Mais c'est pour mieux dézinguer ce rêve américain, pour mieux critiquer cette organisation monopolistique du baseball américain et tout ce qui l'entoure (propriétaire véreux, entraineurs dépassés, parieurs sans scrupules).
Les femmes ont mauvaise presse dans ce roman (qui date des années 50 rappelons-le) puisqu'elles sont à l'origine de bien des mlaheurs de notre héro... mais sans elles, point d'histoire.
Commenter  J’apprécie          90
Ce classique américain, sorti en 1952, n'est parvenu traduit en France qu'au XXIe siècle.
Le baseball, en toile de fond, pouvait-il faire craindre qu'il ne traverse pas indemne l'Atlantique ? Et ce héros hautain, avec sa soif de vaincre sans pareil, ne serait-il pas difficile à aimer ?
C'est vrai que le sujet est complexe : l'ambition démesurée, la niaque à tout casser. Mais, par-delà le sport, par-delà les amours contrariés, c'est l'histoire universelle d'un type brisé qui n'aura de cesse de prendre sa revanche sur la vie.
Et puis, comment a-t-on pu priver les non-anglophones de cette écriture aussi longtemps... Les phrases qui m'arrêtent et que je relis pour mon seul plaisir ; la sensation de me tenir aux côtés des personnages aussi. Tout est si réel, si visuel, si vrai.
De quoi me camper pour de bon dans ce roman, de le retrouver avec envie, de ne pas vouloir le lâcher.
Comme une balle rattrapée à la volée.
Commenter  J’apprécie          50
Sous le signe du Graal, le rêve sportif idyllique, sa réalité, sa noirceur fallacieuse, dès 1952.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/02/16/note-de-lecture-le-meilleur-bernard-malamud/
Commenter  J’apprécie          10
Toute l'Amérique des années 50 imprègne les pages de ce roman. Entre baseball et magouilles, honneur et fierté, Malamud nous offre une aventure à l'américaine !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (94) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}