Dans les « Nouveaux Mystères de Paris »
Léo Malet va à la rencontre de multiples personnages pour lesquels une complicité malicieuse va s'instaurer sous sa plume canaille, où sa gouaille parisienne explose dans une féérie de mots inventés ou le plus souvent empruntés aux invectives de nos ruelles.
Nestor Burma est un détective privé, habile, futé, roublard et parfois un peu fou fou, un Tintin inspiré par le parfum des femmes car elles ne sont jamais loin.
L'Envahissant Cadavre de la Plaine Monceau nous mène à la recherche des FTP ces Frissons Très Parisiens, une revue qui donne toute sa place au libertinage, des photos où des cocottes posent dans des tenues succinctes et affriolantes.
Deux cadavres délimitent le décors d'un premier hôtel particulier, d'autres suivront, le commissaire Faroux est à la traine de Nestor Burma, de Nes pour les intimes, les femmes défilent, souvent des courtisanes et quelques truands de la vieille école.
Nous sommes pas loin des tontons flingueurs " des coups de flingues partent en rafales ,une maille à l'endroit une maille à l'envers", les échanges de tirs donnent lieus à des dialogues désopilant, les morts inspirent visiblement la verve les malfrats.
Ses personnages féminins émergent du récit tant ces dames dessinent de vrais figures attachantes comme la Régine ou Hélène sa fidèle secrétaire.
Voila un roman rafraichissant, qui nous plonge dans un Paris oublié, une intrigue certes classique mais un Polar bien huilé, où les poursuites en Tallemet à la mode 1957 peuvent être spectaculaires.
Pour se détendre et réécouter ces mots un peu oubliés,la racaille a remplacé la calbombe, la Tour Pointue, le probloc, la cocotte, la comtesse, les guibolles, une biture, une gapette, un talbin, une cibiche...
On retrouvera ainsi avec bonheur la cour des miracles façon
Léo Malet