Petits haïkus des saisons

Je vous souhaite la curiosité, l'appétit d'infimes et de minuscules rencontres
l'éclair d'une cicindèle ou d'un martin-pêcheur...
le plaisir d'une giboulée sur la peau nue
les grains de douceur sur la rivière qui confesse tous les dessous du ciel
et ses dentelles d'écume sur les galets.

Je vous souhaite, le panier rempli de chanterelles,
l'odeur de chien mouillé, du vêtement qui sèche
près d'une flamme de feu de bois
et l'amitié de ce vieil habit qui ne craint rien.
Le chèvrefeuille, le chardonneret, l'ancolie, la morille....

Ah ! comme je vous souhaite de bâtir votre enfance dans un puzzle de nuages blancs, la nuque sur un coussin de mousse.

Les champs bondissent
sur les collines
en habit d'arlequin.

Au-dessus des pins
le bleu du ciel
tiré à quatre épingles.

Sur mon poignet nu
un papillon jaune
je n'ose plus respirer.

Le jardin en fleurs
dont j'ai rêvé tout l'hiver
je m'y promène ce matin.

Toutes les fleurs dans le jardin
mais comment s'empêcher de cueillir
les jacinthes sauvages ?

Quel idiot de piaf
est venu becqueter
mes tulipes perroquet ?

Je vous souhaite l'émerveillement d'un caillou choisi sur une plage entre cent millions d'autres

Les poussières dansent
dans un rai de lumière
sieste d'enfance.