Voilà 9 nouvelles en 260 pages, écrites par Mallea entre 1931 et 1935 (né pour rappel en 1903).
Après avoir lu sur les dernières semaines
Cendres,
Chaves,
Dialogues des silences et
Les Rembrandt, je m'étais déjà interrogé sur la personnalité et les luttes intimes de ce magnifique auteur argentin. Sachant que le présent recueil a été écrit bien avant ces différents livres, je m'interroge d'autant plus.
Quel homme faut-il être, ou peut-être quelles épreuves a-t-il dû traverser pour avoir une telle vision de l'homme abandonné à sa solitude et à son destin? Ses personnages sont voués, non... condamnés!, à la tragédie, à la souffrance, mais aussi à la rédemption.
Une nouvelle fois, nous faisons face à des couples désabusés, des adultes jeunes, solitaires et reclus dans leur mutisme, une récurrence de pères alcooliques, une profonde prise de conscience de la vacuité des hommes, de la société, du monde. Il y a certainement beaucoup de l'auteur dans ces nouvelles, du moins si l'on en croit
Lisardo Pibida dans la postface du livre.
Ce livre n'est pas celui avec lequel je découvre
Eduardo Mallea. Pourtant, à ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur, je conseillerai de commencer par ce livre. En effet, découvrir dans un 2ème temps des livres tels que
Cendres et
Chaves seront certainement mieux compris à la lumière de ses 1ers écrits. La parole de Mallea, faite de silence, encore à ses balbutiements ici, atteindra son acmé dans les écrits suivants.