Michel Maltais nous raconte l'histoire passionnante et fascinante de la maison de production québécoise
Kosmos entre 1971 et 1976, date à laquelle prend fin une grande aventure. Même le nom
Kosmos évoque une dimension transcendantale, comme si les planètes s'alignaient pour permettre la création d'un projet qui semblait irréaliste, tant les moyens financiers étaient absents. Grâce à leur persévérance et leur audace, ils ont réussi à faire de leur rêve une entreprise, certes parsemée d'embûches inévitables, mais qui au fil des ans s'est avérée importante dans la culture québécoise.
Kosmos fut créée avec son groupe d'amis, de jeunes marginaux très attachés aux valeurs de contre-culture, ayant rêvé d'offrir des spectacles de qualité à petit prix à toute une génération, qui comme eux, découvrait le rock progressif si florissant à cette époque, surtout à l'international. Ils ont permis à beaucoup d'artistes québécois de faire leurs premiers pas dans le monde du spectacle dont
Louise Forestier, Harmonium, Maneige,
Raoul Duguay,
Félix Leclerc et bien d'autres encore. Ils ont poussé leur rêve plus loin en produisant en terre québécoise, pour la première fois, les grands noms internationaux du rock, jazz, blues et New-Age devenus des icônes de la musique des années 70 et qui encore aujourd'hui occupent une place chez les nouvelles générations. On y retrouve Pink Floyd, Gentle Giant, Genesis,
Ravi Shankar, John Lee Hooker, Willie Dixon,
Paul Horn, Sonny Terry…
Ponctué de nombreuses photos, souvent inédites, de coupures de journaux, de témoignages, c'est véritablement une histoire reflétant toute une époque. Un grand projet qui s'est terminé laissant chez chacun une expérience de vie que
Michel Maltais rappelle à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire. Page après page, dans une écriture simple et humoristique, il raconte avec beaucoup de détails leur aventure ponctuée d'anecdotes savoureuses sur l'organisation et leur vécu au quotidien. Et c'est ainsi qu'en résumé, il nous livre ces quelques mots :
« En fondant
Kosmos, nous cherchions à donner un sens à nos vies, à prouver que les marginaux pouvaient être travaillants et persévérants. Emportés par le courant Peace and Love, à la recherche d'un monde meilleur, moins guerrier, plus ouvert, nous étions de la génération des “boomers”, cette génération qui avait grandi à l'ombre de la menace nucléaire et à l'écoute des révolutions de toutes sortes. À la fois confiants et naïfs. »
Ce livre est une belle découverte qui a fait remonter des bouffées d'émotions me rappelant cette époque à laquelle appartenait ma génération. C'est tout simplement un « coup de coeur » sur un chapitre de l'histoire québécoise en plein changement culturel post-Révolution tranquille des années 60.