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sur 1613 notes
Et voilà, moi qui appréciais déjà beaucoup cet artiste, je me mets à apprécier tout autant l'humain et l'homme poétique.
Pourtant habituellement je n'aime pas trop les poètes. Souvent très con-centrés sur leur petite personne, je me sens très peu concernée par leurs préoccupations et élucubrations nombrilistes.
Mais Mathias Malzieu, je l'aime bien. Comme un pote que je n'ai pas rencontré. On a finalement pas mal de points et recoins communs.
Moi aussi j'ai adopté la philosophie des Jedi. Je me prends pour Maître Yoda quand je tente d'attraper un objet. Si si en se concentrant très fort, il va finir par bouger.
Moi aussi je crois au merveilleux, au Nutella, au whisky, aux rêves, aux gens gentils, à l'amour, à des soirées sans fin entres potes, au pouvoir de la lecture et de la création, à réussir sa vie d'adulte en gardant un esprit d'enfant.
Mais parfois elle est moche la vie. Elle vous enlève trop tôt votre maman. Alors quand Mathias Malzieu met des mots de douceur sur cette douleur, ça fait du bien.
Et puis un jour vous faites une prise de sang et votre généraliste vous envoie en urgence chez un hématologue qui vous prescrit des analyses complémentaires. Le labo n'a jamais vu ça : 1 litre de sang prélevé, 47 petits tubes.
Et vous rentrez chez vous en pleurs avant d'avoir les résultats parce que sur la plaque du cabinet du spécialiste, il y avait gravé "hématologue et oncologue". Là vous vous dites que Dame Oclès qui avait réussi à venir à bout de votre maman vient vous saluer de beaucoup trop près et beaucoup trop tôt. C'était il y a 5 ans. La généraliste m'a dit après coup "la dernière fois que j'avais vu une patiente avec des analyses comme les vôtres, 6 mois après elle n'était plus là".
Hihi, moi je suis là...J'ai arrêté de fumé, commencé à courir et continué à vivre, à sourire encore plus fort. Pour ne rien louper.
Les prises de sang sont toujours bizarres, avec peu de globules blancs, peu de globules rouges, mais ça va. Comme ils sont peu nombreux, ils sont tous super entraînés.
Alors l'expérience de Mathias Malzieu, plus terrible, plus grave, plus proche encore de Dame Oclès que la mienne, je l'ai "véc-lue" avec le sourire et quelques émotions qui ressortaient par les yeux sous forme de petites gouttelettes.
Il décrit avec beaucoup de délicatesse l'aridité carcérale de l'hôpital, à laquelle s'oppose un service 10/10 sur l'échelle de l'humanité. Et ce temps passé au milieu de ces Nymphirmières où tous se battent à la frontière de la mort, si loin de la vie de tous les jours et de ses détails. Boire un coca ou s'habiller autrement qu'en pyjama devient un privilège. ça vous secoue sérieusement la normalité. Et ça me rappelle quand j'allais voir ma maman en aplasie (on dirait un nom de pays exotique), avec ma théière sous le bras, à faire le tour des chambres pour offrir à ceux qui en voulait, du vrai thé bien infusé avec de belles feuilles, pas ces petits sachets papier de poussière infâme. Je trouvais ça hyper important de partager de grand-petit luxe avec eux.

On ressort de cette lecture avec un cœur plus gros, un sourire plus large, un espoir démesuré, pour passer outre les petits tracas et étirer le temps sur les petits bonheurs.

Alors faut-il le lire ? Oui oui oui. Je ne vais pas me mettre au skate, mais j'irais bien m'acheter un fauteuil œuf...Et je souhaite à Mathias plein de poèmes, plein d'amour, plein de temps, de cheveux roux, de coca, de whisky (mais pas les 2 en même temps, c'est dégueu), de voyages et surtout plein de concerts pour qu'il puisse reprendre ses longueurs de nage au-dessus de la foule dans les plus grandes salles.







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Mathias Malzieu nous entraîne dans une aventure puissante, l'aventure la plus extraordinaire qu'il n'ait jamais vécue, écrit-il.

Il nous transfuse de sa belle plume, retranscrit sa lutte acharnée pour la survie, contre «Dame Oclès», injecte humour et jeux de mots bien pensés et savamment distillés pour transformer ce témoignage intime en un très beau et émouvant message d'espoir.

L'écriture et la création comme thérapies, des thérapies salvatrices pour ce touchant «Vampire en pyjama» qui s'est fait «hacker le système immunitaire», pour s'arracher des méandres capricieux de la maladie, pour dompter ses émotions et ses peurs, rester soi-même, «pour trouver l'équilibre, pour apprendre à faire le con poétiquement [...] Doser l'espoir au jour le jour. Transformer l'obscurité en ciel étoilé. Décrocher la lune tous les matins et aller la remettre en place avant la tombée de la nuit.», pour renaître une seconde fois, pour s'accrocher à la vie, y croire encore et toujours ... pour notre plus bonheur.
«Je veux cracher un dernier bouquet d'étincelles avant l'hiver, quoi qu'il arrive. Parce que je ne sais pas de quoi demain sera fait, je ne peux pas attendre de faire un nouvel album avec le groupe, un livre et encore moins un film. Alors je m'accroche à ce journal d'un vampire en pyjama au jour la nuit et enregistre chansons et poèmes dans mon siège-oeuf : le plus petit studio jamais recensé. Ce rêve instantané répond à ma consignation à domicile. C'est se fabriquer l'outil pour partir à l'aventure à la maison et aller pêcher l'improvisation et le partage [...]. Voyager de chez moi, voyager chez moi. Question de sur-vie.»
Brillant !
Merci Mathias Malzieu !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Je n'avais pas du tout suivi la sortie de ce livre et je l'ai découvert pour les besoins d'un challenge. Quelle chance! Je serais vraiment passée à côté d'une petite perle si je ne l'avais pas lu. En même temps, c'est toujours assez particulier de dire que nous sommes tombés sur une perle quand un livre est une autobiographie et qu'il parle en plus d'un combat contre une maladie. Des fois, j'ai l'impression de sous-entendre que des gens sont chanceux de vivre des événements difficiles pour pouvoir nous en parler...

Entendons-nous bien, ce livre est magnifique et donne des frissons de par la qualité du style d'écriture de l'auteur. le calvaire qu'il a vécu n'est en rien magnifique et nous donne froid dans le dos, mais la façon dont il nous en parle touche, fascine un peu aussi et nous permet de comprendre la force qu'a cet homme, son courage aussi face à la dureté de son combat. L'enfer vécu n'a rien enlevé à la poésie qui enrobe sa plume et cela rend cet ouvrage différent, attachant, intimiste et fort.

Par ce roman, j'ai découvert l'existence d'une maladie que je ne connaissais pas. L'une de celles qui tuent insidieusement, plus ou moins lentement, et qui transforment la vie de leur hôte en cauchemar avec son lot d'espoirs et de mauvaises nouvelles par intermittence. C'est avec pudeur mais sans détour que l'auteur nous parle des hauts et des bas qui auront rythmés sa vie durant cette "aventure extraordinaire", comme il se plaît à le dire. Il nous parle comme à un ami et nous touche par ses mots, par son vécu.

Entre sourires et larmes, colère et joie, nous ne voyons pas les pages tourner. Si, comble de chance, la conclusion aura été positive pour lui, l'auteur nous fait bien comprendre la dangerosité de la maladie qui l'a affecté, et il nous permet de mieux l'appréhender, de mieux la comprendre. Si le vampire est redevenu un simple humain, il restera marqué dans sa chair par cet événement bouleversant et qui peut incroyablement changer une vie, permettant de mieux connaître ses forces et ses faiblesses, mais aussi de découvrir qui sont les vrais ou les faux amis qui forment un entourage.

En bref, ce roman est touchant et nous met face à une maladie insidieuse et violente. C'est l'histoire d'un combat mais aussi, et surtout, celle d'une leçon de vie qui fait du bien qui nous sont offertes, et je ne peux que vous pousser à vous procurer cet ouvrage.
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En 2013-2014, le grand petit chanteur du groupe Dionysos, qui manie aussi bien la guitare que la plume, a été greffé pour une maladie du sang. Après le choc de la nouvelle, il construit son arsenal de résistance et tient un étonnant journal, parfois rédigé depuis sa chambre stérile.

Ce journal qui vient de paraître, c'est un concentré pur de rêves pour tenir, de combats à coup de création et d'amour, de petits riens qui changent tout et gardent l'espoir farouche, et de renaissance, enfin. Un de ces textes qui chamboulent, qui disent vrai, qui fabriquent des boucliers contre les jours noirs à coup de fantaisie enfantine, de cocons d'amours, de reconnaissance envers ceux qui tendent la main, et de crêpes partagées. le quotidien de la greffe, les attentes et les ascenseurs émotionnels, les procédures médicales, les peurs de l'entourage, les doutes et les forces qu'on se découvre, Mathias Malzieu n'édulcore rien du parcours qu'il a vécu. Il écrit juste son journal de bord comme ses chansons: avec la passion d'un homme-volcan, d'un amoureux de la vie, terriblement fort et fragile à la fois. Des pages pour retransmettre les moments sombres et la dure réalité de la maladie, mais en même temps un vrai souffle d'espoir, celui d'un artiste au coeur et au talent résistants.

Je me suis surprise à sourire et même à rire en lisant certaines pages, et puis j'ai eu envie de manger des crêpes, d'essayer le skate, de lire Walt Whitman, de remercier les équipes médicales qui soignent le moral comme le corps, de profiter de mon fauteuil favori moi aussi, d'oser et de donner. Ce texte remue la tête comme les zygomatiques et le palpitant.
Lien : http://www.petitesmadeleines..
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Probablement parce que l'histoire fait écho à la mienne, j'ai eu un énorme coup de coeur pour le récit poétiquement dramatique de Mathias.
Cette façon de faire face à la maladie auto-immune dont il est atteint m'a autant bouleversée qu'enchantée.
Cette esprit enfantin m'a transportée tout au fond de son âme pour me conter sa mélancolie, ses doutes, ses espoirs, son amour de la vie et des choses simples.
J'ai trouvé cette façon de décrire le corps qui bugue et la Dame Oclès -qui ricane dans son coin- très poétique, juste, enchanteresque et bucolique.
Mathias Malzieu sait manier les mots avec charme et douceursimplement. On en viendrait presque à remercier ce corps qui bugue, juste pour ce roman. J'adore tout simplement !
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Je savais que Mathias Malzieu excellait dans la création d'univers enchantés et tendrement poétiques.
Je n'avais pas réalisé que l'imaginaire faisait partie intégrante de son quotidien.
Je constate que ça aura été sa béquille pour ne pas être terrassé par la maladie auto-immune dont il est atteint et dont l'issue peut être fatale.

Il existe plusieurs façons de maintenir une volonté de gagner coûte que coûte contre la maladie. Mathias Malzieu, lui, se bat en créant.
Il nous raconte à coup de figures de style et de jeux de mots son année de combat à travers ses yeux, incontestablement équipés d'un filtre onirique. Entendez avec ses yeux d'enfant.

J'appréciais Mathias Malzieu en tant que chanteur, poète, écrivain et réalisateur. J'appréciais sa dégaine et ses performances scéniques.
Le voir réduit à incarner un vampire en pyjama l'humanise, permettant à ses lecteurs de le connaître un peu mieux.
J'apprécie désormais l'homme.
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Lorsqu'on me parle de comédiens qui poussent la chansonnette, de chanteurs qui se mettent au pinceau, de chanteurs qui écrivent des romans, je suis un peu réticent. Pour moi, les arts sont dissociés et chacun est spécialiste de sa spécialité. Je sais que j'ai tort et je me soigne ! C'est pour cette raison que spontanément je ne vais pas vers ce genre de livres. Mais appréciant la musique du groupe et ayant découvert les critiques élogieuses sur ce journal, j'ai voulu accorder le bénéfice du doute au chanteur de Dionysos.

Mathias Malzieu nous raconte la rencontre avec la maladie, sa progression et toutes les épreuves qui vont en découler. Dès lors, son parcours dans les hôpitaux va être jalonné de révélations et de retournements. Au fil des évènements, l'état d'esprit de l'artiste va connaître des fluctuations assez fortes pour tenter de s'accommoder aux nouvelles situations. le côté imprévisible de la maladie crée un suspense constant et on s'inquiète du dénouement. le lecteur reste dans l'expectative auprès du malade et vit les péripéties à ses côtés. On est alors enfermé, isolé dans la chambre avec lui. Il partage ses états d'âmes du quotidien qui sont heureusement apaisés par le soutien de la famille et du personnel médical.

Comme dans tous les ouvrages d'acteurs ou de chanteurs, le récit n'échappe pas à l'égocentrisme du propos. Cette thérapie n'a donc de véritable intérêt que pour celui qui l'écrit. Mais à la différence des autres, dans son auto introspection, Mathias Malzieu apporte un peu de poésie et de folie douce qui rendent son histoire beaucoup plus originale et assez sympathique à suivre. Les scènes sont parfois loufoques et apportent une vision décalées des évènements. On appréhende alors différemment les diverses étapes du traitement médical, même si elles sont parfois douloureuses.

En conclusion, sans être transcendante, c'est une lecture sur un thème dramatique qui s'avère à la fois touchante, sympathique et colorée…comme son auteur !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Mathias Malzieu est un grand enfant. Il porte des tee-shirts de super héros, se déplace en skate, mange des crêpes et sa princesse s'appelle Rosy. Mais un jour, il croise sur sa route Dame Oclès et ce n'est pas une gentille héroïne de contes de fée. Malgré sa voix SNCF, ses longs cils et sa cigarette "genre Vogue", on l'a tous reconnue. Son nom, elle le signe à la pointe de l'épée : la faucheuse, l'horrible Cruella. La lutte est sans merci, un cortège de ponctions, de transfusions, d'irradiations, d'opérations... Admiration pour celui qui affronte ce gigantesque tsunami sans une seule fois poser la question : pourquoi moi ?
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C'est avec un réel talent que Mathias Malzieu allie ici récit autobiographique et envolées poétiques.
Sur un sujet pourtant grave et qui le touche personnellement, à aucun moment il ne perd son sens de l'humour.
On sent à quel point sa force créatrice le porte et l'aide à traverser les moments difficiles.
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L'impression d'entrer dans une autre dimension telle que la SF lorsque l'on n'y connaît rien au monde médical. Mathias Malzieu nous raconte, avec brio, poésie et humour, sa terrible maladie et qui, durant un temps, ne survivra qu'avec le sang des autres, d'où le titre si bien choisi. du suspens comme dans un polar : comment va-t-il s'en sortir ? La seule gêne que j'ai eu durant la lecture est que je voyais un ado plus qu'un adulte à cause de ses habitudes alimentaires : coca, pop-corn, etc. La prose est belle, mais les dialogues un peu juste avec la répétition de : «N'hésitez pas». Un témoignage dont la lecture coule comme le sang dans le corps de ce grand artiste qui a beaucoup de cordes à son arc. A lire et à recommander.
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