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3,8

sur 982 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, pour notre rentrée, nous allons parler d'un roman de Mathias Malzieu, Une sirène à Paris. Je précise que j'avais adoré Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi.

Or donc Gaspard Neige a le coeur brisé par une rupture douloureuse. Lors d'une crue exceptionnelle de la Seine, il trouve une sirène blessée et la met dans sa baignoire, chez lui.

-C'est tout ?

-Ben oui, tu vois, le résumé tient en deux lignes.

Alors, tout ce roman parle d'histoires d'amour. Je précise pour ceux qui n'aiment pas ça : mais voilà, l'amour, l'amour, le manque, le désespoir : tout le texte gravite autour de ces sentiments, ce qui donne des peintures poignantes, ma foi. Les souffrances sont décrites avec une sorte de… de naïveté enfantine, ce qui donne un résultat étrange : comme si… comme si les mots servaient à mettre de la magie là où il n'y en a pas. Cela ne me déplut point, loin de là.

-Manque de bol, moi, la violence conjugale, je ne trouve pas ça magique du tout, et je trouve ça gonflé qu'on me fasse passer ça pour une belle histoire d'amour !

-Hein ? Où ça, de la violence conjugale ?

-Le couple de Milena, la doctoresse, et de son copain. Quand elle se fâche, elle se change en Hulk et fracasse les objets contre les murs, et ça n'arrive pas rarement. Et rien ni personne pour te dire « Mec, fuis, la prochaine assiette dans le mur, c'est ta gueule ». Il reste, car c'est de l'Amour, et l'Amour, c'est bô, et puis, pôvre Milena, elle souffre.

Ca m'a fait penser au film Devdas : vas-y, jette des trucs au visage de ton ou ta partenaire, comme tu le fais avec un ralenti esthétique, c'est bô et c'est de l'amour, tu vois. Même chose ici : c'est bô parce que c'est décrit avec de jolis mots, pôvre Devdas, il souffre… et moi, je devrais soupirer d'admiration ? Non ! Je ne me laisse pas arnaquer, madame !

-Mais attends, Milena a peut-être de bonnes raisons pour agir ainsi…

-Les traumatismes n'excusent pas !

-Bon, bon… quoi qu'il en soit, la poésie est omniprésente dans ce roman, ce qui lui donne une patte particulière et…

-HA ! Parlons-en, de la poésie.

-Quoi ? Tu vas me dire qu'elle est malsaine, elle aussi ?

-Oui, mais si ça t'ennuie, je vais le dire autrement. Il y en a trop et l'effet tombe parfois à plat. Qu'est-ce que ça veut dire, « les seins comme des gâteaux » ? Et quels gâteaux, d'abord ? Ca veut dire que tu te balades avec une paire de religieuses, de forêts-noires ou d'éclairs au chocolat à la place des seins ? Pinaise, quand tu penses à la galère que c'est de trouver un soutif à ta convenance… « Bonjour, avez-vous des modèles pour seins en forme de millefeuilles 95C, s'il vous plaît ? »

-Nan, mais c'est une figure de style, Déidamie… ça veut dire que… euuuuuhh… qu'on a envie de les manger, que c'est… euuuh… généreux, tu vois ?

-Je n'ai hélas que trop vu, et tu as parfaitement raison. Ce qui me fait enchaîner sur ceci : les femmes sont représentées comme des objets comestibles dans ce roman. Et cela m'effraie depuis que j'ai lu le Petit Chaperon rouge. Lorsqu'elles entrent en scène, elles provoquent la fascination du narrateur par un physique ultra canon. Pas de place pour les moches, les ordinaires. Les mannequins roulent du boule et hop, tu perds la tête. J'ai l'impression qu'elles constituent toutes ou presque des fantasmes, et ça me met mal à l'aise.

-Pourquoi ? Parce qu'on est grosse-moche à binocles, tu es jalouse ?

-Je ne suis pas jalouse, non, et on n'est pas grosse-moche, on est complexée, c'est différent. Je me sens encore plus complexée en comparaison, nuance. Si tu considères chaque roman comme un petit monde en soi, tu comprends que, dans ce monde-là, ma place n'existe pas. En même temps, je ne vais pas trop me plaindre : je n'ai pas envie d'être jugée digne d'intérêt pour mon physique de déesse.

-T'exagères un peu, quand même. Milena existe aussi par son passé et ce qu'elle a dans la tête.

-Certes, mais ce que tu connais d'elle en premier, c'est son physique. Est-ce qu'elle aurait été castée pour le roman si elle avait été une petite brune boulotte à lunettes ? Ou une femme noire ? C'est une vraie question. J'ai conservé la désagréable impression de lire les fantasmes de l'auteur, et en un mot comme en cent : ils ne m'intéressent pas beaucoup.

Quant à l'histoire avec la sirène, je l'ai trouvée sans grand intérêt. J'ai pourtant adoré sa cruauté qui mettait un peu de poivre dans la mièvrerie, hélas, les choix de Gaspard m'ont plus fait frémir et lever les yeux au ciel qu'autre chose. Lorsqu'une dame vous demande de la déposer dans son milieu naturel, on le fait. Sinon, c'est de la séquestration.

Et là encore, non, je ne vois rien de bô ni de romantique. La fiction me paraît trop artificielle, trop dissonante. Je l'ai lue en pensant à chaque phrase « Mais non, c'est affreux ce qu'il se passe, là ! ». Un peu comme Cinder, qui voit une lumière orange dès qu'on lui ment.

-Ce que tu peux être bassement terre à terre ! Si tu trouvais… je sais pas, moi, un chat ailé de la déesse Freya, tu ne voudrais pas le ramener chez toi et lui filer des croquettes ?

-Avec le caractère de chien qu'ont les dieux ?! Ca va pas, non ? C'est le meilleur plan pour me retrouver maudite pendant l'éternité ! le minet divin, hop, direct chez Odin !

Bref ! je suis désappointée. J'ai cru que je lirais une belle histoire sur le deuil, les chagrins d'amour, la vie, servie par une prose originale, et au lieu de quoi, j'ai obtenu… une histoire glaçante et effrayante déguisée en histoire d'amour.

-Et servie par une prose originale, on ne peut quand même pas enlever ça. »
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Depuis longtemps, l'univers de Mathias Malzieu me faisait de l'oeil. Faut bien dire que les titres sont souvent plein de mystères et de fantaisie et que les couvertures sont particulièrement attrayantes. Il fallait donc que j'en lise au moins un. Je m'attendais à beaucoup de grâce, d'élégance et de poésie dans un monde follement fantastique. À ça, je ne dirais que déception.

Mon sens de la poésie est peut-être très largement différent de celui de la plupart des lecteurs … Dans ce roman, je n'ai vu aucune poésie. User, ou plutôt ici abuser de figures de style ne fait pas d'une accumulation de mots sans grand sens de la poésie. de la poésie, c'est doux et emprunt d'émotions. C'est un long travail pour arriver à fignoler un texte jusqu'à dans ses finitions, même les plus cachées. La poésie a du sens.

Vous l'aurez compris, je n'ai ressenti aucune émotion. Pourtant ce roman parle d'amour, de mort, de haine, de vengeance … Un cocktail détonnant normalement. Alors pourquoi était-ce si plat émotionnellement ? Parce que l'écriture alourdissait le tout en gommant toute once de vie.

De la vie ! C'est ce qu'il manquait aux personnages. Ils étaient tous plats et fades comme un poisson blanc et carré décongelé. J'aurais aimé une Lula tellement plus sombre. Cette sirène aurait pu être le personnage plein de panache de cette histoire.

Parce que, oui ! Il y a bien une sirène. Et les histoires de sirènes sont tellement rares que celle-ci aurait du être marquante. le projet de base était bon. Mais sa construction fort peu intéressante et addictive. Une créature des légende qui a le caractère d'une huître … Ça ne va pas !
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À voir les critiques du roman et considérant mon grand intérêt pour la littérature fantastique, je m'attendais à beaucoup apprécier ce roman. J'ai été très déçue, car je n'ai pas du tout réussi à m'intéresser aux personnages. Rien n'a su capter mon attention dans ce récit, j'avais l'impression d'un étalage de petits éléments qui auraient pu être extraordinaires avec un bon fil conducteur, mais sans que la chose ne se réalise.
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impossible d'entrer dans l'histoire imaginaire
d'une sirène se retrouvant dans la Seine.
Belle écriture parfois poétique et imagination qui nous emporte
dans la fiction
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Si le talent poétique très moderne de Mathias Malzieu n'est pas à démontrer et transpire dans cette "Sirène à Paris", il n'en est pas moins resté à mes yeux particulièrement agaçant.

Mise en garde: c'est une question de goût. Certes, l'écriture est simple (ce qui par ailleurs la rend accessible), les longueurs récurrentes et les accès de modernité "dans le coup" évitables, mais c'est tout à fait subjectivement que je n'ai pas apprécié ce conte contemporain. En effet, la naïveté, qui je n'en doute pas EST un parti pris de l'auteur, et qui coule comme la Seine en crue dans tout le roman m'a personnellement été difficilement supportable.

Je n'y ai pas cru, je ne suis pas rentrée dedans. Je ne manque pourtant pas de fantaisie, je manque juste de cette fantaisie: celle des vieux cirques, des nostalgies parisiennes, des soirées de liqueurs, des objets magiques et celle des passions inexplicables auxquelles on croit pour toujours.

Il plaira à d'autres, c'est certain: pas à moi !
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Ce livre n'est pas fait pour moi, je ne doute pas du potentiel, malgré ses défauts, mais la plume de l'auteur me dérange au plus haut point. Je ne suis pas quelqu'un de très littéraire, je ne m'intéresse pas à comment c'est dit, mais plus à ce qui est dit et c'est justement sûr ça que le livre pêche. Car l'auteur à un talent d'écriture indéniable, mais pour moi qui aime les lectures simples (langage de tous les jours) ça le fait pas. J'ai impression qu'il en fait trop dans le poétique, trop littéraire... je ne sais pas ça donne un effet de trop qui me donne l'impression de complexifier une histoire simple.

Une histoire beaucoup trop simple, c'est même banal. Alors, oui les histoires de sirènes c'est rare, mais malgré cela ce n'est pas innovent, car on a juste tous les clichés de ce qu'on s'attend à voir dans ce genre de récit, donc forcément il y a plein d'élément qui me rappelle la série télé siren (que je n'aime pas).

Pour ce qui est du surnaturel et de la place qu'il occupe dans le récit c'est comment dire : pas très claire. Tout semble banal et ça surprend personne, mais en même temps les sirènes ne sont pas censées exister dans cet univers. Je me sens un peu perdu.

Après les personnages je ne peux pas. Je ne sais pas si Gaspard est simplet ou naïf (c'est un rêveur, « surprisier » mais bon moi j'ai du mal à le voir comme ça). Il prend toujours les pires choix ceux qui conduisent inévitablement à une catastrophe. Lula, je n'accroche pas, elle manque de compassion. Milena (antagoniste même si pour moi c'est Luna) c'est juste une blague, c'est un personnage fonction. Donc c'est évident que je ne me suis pas attachée à eux.

La romance tombe comme un cheveu sur la soupe. Il ne veut pas me tuer : je l'aime. Elle est belle et chante bien : je l'aime. Euh non !

La fin est prévisible, mais surtout elle me déçoit, elle est douce amère, mais elle aurait eu beaucoup plus de poids si elle était amère, il y avait tout pour faire une fin marquante, digne d'une tragédie grecque. C'est dingue que j'écrive cela, car je suis une fan incontesté des happy end.

Je pense que ça peut être sympa en adaptation cinématographique par contre. Si on met plus de développement, malgré la plume qui me perturbe, je m'imagine de merveilleux décor (la magnifique couverture aide).

Pour moi, il y a une perte de sens en voulant faire quelque chose de trop poétique.
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Je crois que j'ai un problème avec les sirènes : c'est le 3ème livre avec une sirène que je lis cette année, le 3ème avec lequel j'ai du mal.

Le personnage principal (Gaspard) m'a agacé. Dès qu'il faisait un truc, je levais les yeux au ciel.

J'ai apprécié le personnage du médecin mais on l'a fait passer pour une grosse méchante ! Genre non en fait, elle vient de perdre sa moitié, elle est juste blessée.

La voisine était sympa, dans le genre loufoque et curieuse.

J'aurais peut-être aimé avoir plus de détails de la vie de la grand-mère avec la création de la péniche, tout ça.

Puis l'histoire d'amour qui dure 3 jours, dans le genre réaliste...

Enfin bref, je suis passée à côté.
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Pendant la lecture de ce roman, je me suis dit plusieurs fois "tient, on dirait le script d' un film" que se soit dans la construction et dans l'enchaînement des scènes, j'ai eu l'impression de regarder un film français.
Malheureusement en refermant le livre, je me suis dit que c'était dommage l'histoire était bien mais que je l'aurai plus aimée à l'écran.

Cena dit, ça tombe bien, j'ai vu passer l'information quelque part, ça va être/ a été adapté au cinéma.
Je vous le recommande plutôt sous ce format ;)
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J'aurais aimé adorer ce livre. Il n'a peut-être pas eu la tâche facile car je l'ai lu après des livres que j'ai adorés.

J'ai d'abord pensé que j'allais l'aimer. La poésie un peu fantasque m'a tout d'abord séduite. J'ai trouvé l'écriture très visuelle, très cinématographique. J'imaginais un Flowerbuger anciennement décadent au décor très Baz Luhrmann ou bien quelque chose d'assez rétro kitsch avec une touche de désuétude façon Wes Anderson.

Et puis très vite, le soufflé est retombé. Je me suis souvent ennuyée, pensant parfois arrêter là ma lecture. Je n'ai pas trouvé le merveilleux. Je n'ai pas été touchée par Gaspard. Je n'ai pas été séduite par Lula. Je n'ai pas cru à leur histoire. Je n'ai pas ressenti grand chose pour eux. Je n'ai pas aimé Milena.
J'aurais aimé des personnages plus hauts en couleurs, plus extravagants, ou alors plus travaillés. Je ne me suis pas sentie embarquée dans cette histoire. J'ai vraiment eu l'impression de regarder le train partir sans moi.
J'ai lu pour finir le livre, parce que je déteste ne pas finir une lecture.
C'est un peu décevant, quand on avait très envie d'adorer un livre.

Malgré tout, certaines images et métaphores, certaines phrases, m'ont semblé savoureuses.
Heureusement !
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