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sur 1116 notes
Une enquête gigogne.
Un policier cancéreux.
Une femme fatale.
Un réseau néo-nazi.
Le vengeance est un plat qui se mange froid.
Sur le fil entre la vie et la mort, entre le renoncement et l'espoir.
Je n'avais plus lu Mankell depuis un bail. le temps confirme son titre de grand maître romancier. Il parvient à rendre le tréfonds d'êtres confrontés à l'hideur humaine, ainsi qu'à montrer leur désordre intérieur.
L'auteur défunt dépeint en 2000 une Suède insoupçonnée, admiratrice d'Hitler, raciste et démente. le nazisme n'est pas mort avec Hitler, vérité très contemporaine et effrayante pour le fils Lindman, sur les traces de son père.
Cette traque dépasse l'entendement, dessine un paysage au-delà des ressorts habituels du polar, d'une force narrative constante, nous emmenant littéralement sur les lieux des crimes, en compagnie d'enquêteurs profondément humains. Certaines pages confinent à la métaphysique tandis que d'autres plongent l'encre dans le cambouis.
Le meilleur d'Henning Mankell. Une leçon magistrale à l'attention des apprentis du récit d'enquête.
Il me manque beaucoup.


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Je n'avais pas lu de romans d'Henning Mankell depuis le décès de l'auteur. Je dois dire que j'avais oublié à quel point je pouvais être happée par la lecture de ses oeuvres.
Nous sommes en Suède, en 1999, une époque que l'on a un peu oublié, comme si elle avait été balayée par tous les événements qui sont survenus depuis. Et pourtant, il était des faits qui étaient déjà là, qui étaient toujours là devrai-je dire. Stefan a 37 ans, et il a un cancer. Clair, net, précis. Cependant, la médecin le rassure : un traitement est possible, il débutera même dans trois semaines. En attendant, elle le place en arrêt-maladie. Que va-t-il faire pendant les semaines qui lui restent ? Partir en vacances ? C'est alors qu'il découvre la mort de son ancien collègue Herbert Molin, assassiné. Pourquoi ? Il décide alors de se rendre sur place. Il n'enquête pas officiellement, non, mais il veut comprendre ce qui fait qu'un ancien policier a pu être torturé à mort.

Nous ne sommes pas dans une histoire classique, dans le sens où l'on a l'habitude de lire, de voir des intrigues dans lequel le policier est tué par une personne qu'il a mis en prison, ou par un proche de cette personne. Je le dis d'entrée de jeu : ce n'est pas le cas ici, l'hypothèse n'est même pas soulevée. Herbert Molin a été assassiné dans un lieu particulièrement paisible, au point que les policiers n'ont jamais eu à enquêter sur un meurtre. Oui, la population les sollicite très souvent, mais il s'agit le plus souvent d'affaires sans gravité, quasiment banales. Là, dès le départ, rien ne l'est, concernant la mort de cet homme qui tenait plus que tout à rester isolé, à n'avoir que le minimum de contact avec les autres. Comme le pense Stefan, craignait-il quelqu'un en particulier ?
Pour répondre à cette question, il faut déjà dresser la biographie d'Herbert Molin, combler les blancs qu'il a laissés. Se pencher sur la jeunesse d'Herbert Molin, c'est découvrir tout un pan de l'histoire suédoise, celle dont on parle peu, parce qu'elle n'est pas très reluisante. Puis, l'on se dit aussi que c'est le passé, c'était il y a plus d'un demi-siècle, les choses ont bien changé. Oui, si l'on s'en tient simplement au fait. Non, si l'on tient compte des idées qui sont véhiculées. Cette enquête laissera des traces durables sur ceux qui l'ont menées. Et j'ai l'impression, en terminant ce billet, de n'avoir pas forcément retranscrit la force de ce récit.
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Première incursion dans l'univers sombre et désenchanté de Mankell et gros coup de coeur pour ce polar au titre particulièrement alléchant !
L'histoire s'avère aussi passionnante que le titre le laisse entendre. Un jeune inspecteur vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer de la langue. Quelques semaines de repos avant le début de son traitement vont lui permettre de tenter de comprendre pourquoi un de ses anciens collègues de travail a été assassiné, en fait torturé à mort.
Sans l'avoir vraiment cherché il est amené à collaborer avec les policiers chargés de l'enquête. le drame se joue dans les forêts profondes, sombres et mystérieuses du nord de la Suède, dans lesquelles le policier malade, Stefan Lindmann traîne sa désespérance et va découvrir les troubles secrets bien cachés de son ancien collègue et bien d'autres choses encore !
Le cancer de Lindmann, ne serait-ce pas la culpabilité qui ronge le peuple suédois, n'arrivant pas encore plus de cinquante ans après les faits, à exorciser ce mal : la collusion d'une partie de la population avec le régime nazi ?

De très loin supérieur (à mon humble avis) à toute la série des enquêtes de Wallander (lues après cet ouvrage) ce polar nordique noir et angoissant à souhait est à déguster de toute urgence !
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Le meurtre étrange d'un homme vivant au beau milieu d'une forêt, un policier à la retraite sans histoire, qui est un jour massacré avec rage, dans une mise en scène macabre...
Son ancien collègue Stefan Lindemann vient d'apprendre qu'il a un cancer... Un peu perdu, il décide d'occuper son arrêt maladie en allant enquêter sur ce meurtre.
Une plongée dans le côté sombre de la Suède et ses accointances avec les théories nazies.
Un très bon polar, bien construit.
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C'est un commentaire en demi-teinte que je livre cette fois pour ce polar nordique. Intrigue intéressante … la chasse au néo-nazis, des personnages attachants … un flic atteint d'un cancer en arrêt maladie se joint à l'enquête sur le meurtre d'un ancien collègue, un environnement hostile. Mais une lenteur dans la mise en place et les allers-retours du personnage principal un peu incompréhensibles, tout comme ses actes broder-line. Cependant tout ça est racheté par un dénouement haletant digne d'un thriller qui m'a quant à lui réconcilié avec cet auteur. Il faudra que j'essaye un autre de ses romans pour confirmer mon jugement.
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Pas de Kurt Wallander dans ce récit mais malgré cela, le suédois nous offre une fois de plus un héros déprimé. Mais il a une bonne raison de l'être : Stefan Lindman souffre d'un cancer de la langue et doit bientôt commencer une radiothérapie. Pessimiste, le policier âgé de 37 ans se voit déjà mort avant d'atteindre la quarantaine. Pour ne rien arranger, Stefan n'a pas de famille ou presque : ses parents sont morts, ses soeurs vivent loin et se soucient peu de lui. Seule une petite amie occasionnelle est là pour le réconforter, mais Stefan s'éloigne d'elle dès qu'il apprend sa maladie.

Pour se changer les idées, le jeune homme décide de s'intéresser à la mort de son ancien collègue. Alors qu'il est en arrêt-maladie, Lindman se rend dans les bois où vivait Molin et commence à se mêler à l'enquête. A cette occasion, il rencontre Giuseppe Larsson, le policier chargé de l'enquête. Et même si Stefan n'a normalement pas le droit de participer à l'enquête, les deux hommes vont collaborer.

L'ambiance de ce polar est assez sombre, mais elle est aussi très prenante. On se retrouve plongé dans l'automne suédois, dans des bois sombres et isolés où plusieurs personnes ont trouvé la mort : de quoi donner des frissons aux plus sensibles. Mais Mankell fait des merveilles dans ce polar. Contrairement à son habitude, il nous dévoile presque directement l'identité du meurtrier de Herbert Molin. Nous suivons alors pas à pas le chassé-croisé entre la police et le coupable, tout en essayant de deviner le mobile du meurtre (qui ne nous est pas révélé). Et puis, Molin n'est pas la seule victime : d'autres personnes sont en danger et on ne sait pas forcément qui les menace ni pourquoi.

Mankell profite également de ce polar pour dénoncer la collaboration de la Suède avec les Nazis : il n'hésite pas à nous révéler les bassesses de ces Suédois qui, croyant leur pays en danger de perdre son identité à cause des étrangers, n'hésitaient pas à rejoindre les rangs des SS et de l'armée allemande.

En bref, le retour du professeur de danse est un excellent polar et permet de passer quelques bons jours en compagnie d'une bonne intrigue très bien maîtrisée par Mankell.
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Mankell nous offre un polar sans Wallander, mais doté d'une rare intensité.

Stefan Lindman, jeune policier du nord de la Suède, se retrouve face à un cancer. Isolé et sans famille proche, il mobilise ses forces sur ses congés pour enquêter sur assassinat sadique d'un de ses anciens collègues. Point par point, méthodiquement, et sans aucune peur, en binôme officieux avec le policier en charge de l'enquête, il va faire ressortir les ombres du passé. Les fantômes d'un temps où la Suède, officiellement neutre pendant la seconde guerre mondiale, a laissé se développer sur son sol sa version locale du nazisme.

Menkell a toujours eu l'art de présenter ses livres en faisant interagir la vie quotidienne de ses héros et les développements d'une intrigue. Ce qui fait que souvent les enquêtes de Wallander semblent pendant de nombreuses pages au point mort, traduction du temps qui passe sans progrès dans les investigations jusqu'à l'apparition d'un nouvel élément. Dans ce livre, au contraire, Menkell va plus vite en besogne, traduction de la frénésie de vie de Lindman, pour qui tout doit s'accélérer et qui veut percer la vérité au plus tôt. Une très grande réussite d'un grand auteur.
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L'intrigue de ce roman policier, qui ne fait pas partie de la série Wallander, m'a tenu en haleine du début à la fin. le policier « vedette » s'intéresse au meurtre d'un ancien collègue, bien loin de sa juridiction, parce qu'il est lui-même atteint d'un cancer et qu'il lui faut, de toute urgence, s'occuper l'esprit avant le début de son traitement pour chasser l'angoisse qui lui pourrit l'existence. Non seulement il ira de surprises en surprises quant au passé de la victime, mais le destin le fera replonger dans son enfance, à son grand désarroi! Un second meurtre vient brouiller les cartes et les pistes se multiplient. Mis à part un petite, infinitésimale, réserve sur le dénouement où je trouve que Mankell fait preuve d'une certaine complaisance, je trouve ce roman presque génial!

Car, au-delà du coté policier, on retrouve ici les thèmes chers à Mankell : inquiétude sur l'évolution sociale de la Suède, dénonciation sans appel du nazisme, actuel ou passé, difficulté des relations homme-femme. Ces préoccupations se moulent parfaitement à l'histoire et donnent de la profondeur au livre. Un de ses bons, sans conteste!
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Mai 1945, c'est la débandade en Allemagne, tout est perdu pour ceux qui ont servi le Reich qu'ils soient allemands ou étrangers engagés volontaires dans la Wehrmacht ou dans les rangs de la SS
Octobre 1999, Stefan Lindman policier suédois de 37 ans apprend qu'il a un cancer de la langue.
Alors qu'il est à la cafétéria de l'hôpital, il apprend en lisant un journal que l'un de ses anciens collègues aujourd'hui en retraite Herbert Molin a été sauvagement assassiné dans sa maison retirée dans une forêt du nord du pays.
Stefan qui est alors en arrêt maladie et dont la radiothérapie ne doit commencer que le 19 novembre, décidé sur un coup de tête d'aller sur place pour tenter de découvrir ce qui s'est passé.
Il sera alors accueilli par ses collègues policiers locaux qui voient son arrivée d'un mauvais oeil.
Mais très vite un voisin de Herbert sera à son tour assassiné.
Et petit à petit le passé de Herbert Molin va ressurgir, et Stefan et ses collègues découvriront que Hebert Molin avait en fait changé de nom à la fin de la guerre pour essayer de faire oublier son passé nazi.
Mais était-ce vraiment un passé à faire oublier, ou juste une couverture pour ses idées toujours d'actualité plus de 50 ans après la guerre ?
Une descente dans les milieux néo-nazis suédois dont les policiers découvriront avec stupeur les nombreuses ramifications.
Un bon polar dans lequel Henning Mankell n'oublie pas non plus de nous rendre encore plus sympathique Stefan Lindman en proie à toutes les questions et à tous les doutes qu'un homme de 37 ans en pleine force de l'âge peut avoir lorsqu'on lui décèle une maladie grave.
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Encore une fois la maîtrise de l'écriture de Mankell nous amène dans un univers si bien documenté qu'on a l'impression d'y être déjà allé auparavant…

On s'habitue très vite au paysage, aux conditions climatiques difficiles, à l'humeur particulièrement maussade des personnages, aux difficultés et aux rebondissements d'une enquête qui va nous absorber complètement tout au long du récit.

Lire un Mankell c'est savoir d'emblée que je vais apprendre énormément sur les pays nordiques et leur culture. Cette fois-ci il nous plonge en flashback dans la Suède des années 30 où une partie de la population soutient le nazisme. Beaucoup de concessions ont été faites aux allemands par le gouvernement en place. Cela a contribué à l'essor de l'industrie de l'armement.

Des secrets de famille gardés pendant 50 ans et qui remonteront à la surface vont se croiser avec des meurtres ayant trait à un idéal qui aurait dû être enterré une fois pour toutes.

Les phrases sont parfois un brin paresseuses, mais l'ensemble est très réjouissant!
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