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3,91

sur 4124 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un très bon roman acheté sans avoir lu le 4eme de couverture. Avec le titre je m'attendais à tout sauf à ça.... Dès le début, j'ai aimé ce personnage qui est assez bourru, qui vit seul sur son île et qui nous fait très souvent sourire. Et puis soudain le roman prend une autre tournure, une tournure bien plus grave et plus triste ou la mort est omniprésente.
L'écriture est très belle et me donne envie de découvrir d'autres somans de cet auteur.
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Un îlot perdu dans la Baltique, cerné par les glaces, une côte rocailleuse et d'immenses forêts silencieuses : ça, c'est pour le cadre. Superbe.
Les personnages ? Un ermite bougon perclus de remords, une vieillarde rancunière, une "femme des bois" volcanique mais friande de peinture et de jolis souliers italiens, une manchote énergique et un préposé des postes hypocondriaque. Fallait y penser.

Le narrateur de ce beau roman suédois, qui fait l'unanimité chez les aficionados du grand Henning Mankel, c'est justement Fredrik Welin, l'ermite grincheux. Dans une autre vie, il fut chirurgien, mais à la suite d'une dramatique erreur médicale, le voilà prématurément retraité, seul bipède - ou presque - en son archipel, accompagné d'une vieille chatte, d'une chienne à moitié sourde et d'une fourmilliere vorace (sisi !). De son propre aveu, ce livre est "la chronique d'une vie qui a tourné court". Et quelle chronique, mes amis !

L'arrivée impromptue d'une vieille dame et de son déambulateur va chambouler ses habitudes, et faire remonter en surface des souvenirs que le bonhomme pensait avoir définitivement ensevelis sous la glace. C'est le dégel, la résurgence d'une promesse ancienne, l'amorce d'une rédemption et qui sait, peut-être, d'une résurrection.
La vieillesse, la maladie et la mort ne sont pourtant jamais bien loin, mais Mankel y ajoute avec délicatesse ce qu'il faut d'amour, de courage et d'espérance pour nous offrir un tableau poignant, fait d'ombre et de lumière. D'un solstice à l'autre, de pluies d'été en tempêtes de neige, Fredrik nous rappelle que "la vie est une branche fragile suspendue au-dessus d'un abîme", et que les serments trahis peuvent peser lourd au crépuscule...

Que d'enseignements, et que de jolies formules dans la bouche de ces personnages attachants et fantasques, aux caractères bien trempés ! Henning Mankel nous offre là une histoire de famille des plus originales et un texte poétique d'une grande profondeur, qui fait la part belle à la nature sauvage, au vent et aux nuits étoilées.
De quoi faire fondre, peut-être, nos icebergs intérieurs, et nous inciter à partager l'ambition du vieux misanthrope : "Avant de mourir, il faut que je sache pourquoi j'ai vécu."
Vaste programme.
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Mes premiers enthousiasmes pour Henning Mankell vont à ses polars et à Wallander, son flic fétiche. J'ai donc hésité avant de commencer ce roman, car je n'imaginais pas qu'il pourrait m'emporter aussi facilement.
Ancien chirurgien, retiré du monde sur une ile isolée de la baltique, Fredrick Welin, perturbé par son passé, s'est éloigné de ses pairs, il ne vit qu'avec son chien et la seule visite de son facteur. Jusqu'au jour où apparait au loin sur la glace, une ombre qui avance à petits pas, aidée par son déambulateur. Et voilà le passé de Fredrick qui revient comme une claque, mais avec tellement de subtilité. Dans cet univers glacé, blanc et automnal, où l'on sent poindre l'hiver d'une vie, mais également le poids du passé, des remords, des non-dits, des erreurs, les sentiments trouvent leur place, les êtres se révèlent. Là où tout était sombre, une lumière se fait, l'avenir existe peut-être, y compris pour Fredrick.
C'est tout en finesse, subtil, Fredrick, personnage peut aimable à priori, va se révéler au fil des pages, les femmes qui comptent pour lui, sa vie, ses erreurs, et au bout de ce long chemin tellement de choses encore à vivre.

Cette rencontre-là est un coup de foudre, glacial mais évident. C'est sûr, Henning Mankell est un écrivain extraordinaire, capable de dépeindre la complexité des sentiments, d'une vie, en quelques lignes puissantes qui nous emportent.
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Avec quelques années de retard, je lis mon premier Henning Mankell qui traînait chez mes parents. Pourquoi suis-je passé à côté toutes ces années?? mystère
Les chaussures italiennes n'est pas un polar, même si on chemine un peu comme une enquête sur le passé et les sentiments de Fredrik Welin, qui vit, isolé, sur son île dans le Golfe de Finlande, avec pour tout contact, ses animaux, son facteur hypocondriaque et le garde-cote. Fredrik, pour se maintenir en vie, s'astreint à un rituel "électrochoc", un bain quotidien dans la mer, par tous les temps, que la mer soit glacée ou pas.
Fredrick sera autrement réveillé par un fantôme du passé, une vieille dame tenant à peine sur son déambulateur posé sur la glace, qu'il trouvera sur son île un matin. pas banal. Harriet, son amour de jeunesse, qu'il a lâchement abandonné pour une raison un peu inconnue, va exiger de lui une promesse il a longtemps faite. Et à partir de ce moment, sa vie sera changée, il sera réveillé de sa torpeur, un peu lâche.
Fredrik est un homme, un peu mystérieux, un peu lâche, un peu égocentrique, parfois généreux, parfois irritant, un peu insaisissable, et donc sommes toutes, très humain... mais j'ai aimé ce road-trip peu banal en Suède avec lui, son rapport à la nature, son rapport à la famille. J'ai particulièrement aimé les allusions, jamais développées, à ces grands-parents, qu'il a du particulièrement aimer pour qu'ils hantent son quotidien de façon si régulière. J'ai plutôt apprécié la galerie de personnages gravitant autour de Fredrick, Louise, Jansson, ...
Agréable lecture et je vais poursuivre les autres livres d'Henning, c'est sur.
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Fredrik Welin s'est retiré sur son île natale après avoir mis un terme à sa carrière de chirurgien. Il est un jour rattrapé par son passé lorsque Hariett, un amour de jeunesse jadis abandonné, décide de le retrouver au soir de sa vie. L'homme est alors replacé face à ses échecs, ses lâchetés.

Henning Mankel nous livre un roman inscrit dans les mesquineries de la vie. Celle du corps dégradé, vieillissant, celle de l'esprit vaincu par l'irrésolution, celle du coeur livré aux errances du doute.

Mais cette retrouvaille inespérée serait-elle l'espoir qui pointe son nez ? Il n'est jamais trop tard pour relever le champ de ruines qu'a été sa vie. Encore faut-il faire preuve de courage, prendre taureau par les cornes et se résoudre à ne plus se condamner soi-même.

Un ouvrage d'Henning Mankel n'est jamais définitivement noir. C'est plein d'inattendus qui surgissent sans tambour ni trompette. C'est comme la patine d'un vieux meuble, c'est doux au toucher, c'est porteur de nostalgies. C'est confortable comme une paire de chaussures du vieux maître Giaconelli, car "quand la chaussure va, on ne pense pas au pied".
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Ce roman aura été un véritable petit régal : l'histoire d'un homme qui se remet tout simplement à vivre...
Avec une atmosphère très particulière : beaucoup de retenue, de paix, de douceur et de poésie, de violence et de solitude, aussi : la vie d'un reclus dans un univers fantastique, une île hors du temps dans un monde contemporain, une fille (belle), une autre (vengeresse), des chaussures (parfaitement incongrues) et tellement d'autres petits bonheurs distillés au fil des pages.
C'est beau, marquant, oserais-je dire inoubliable ?
(...un genre de conte, à lire plutôt en hiver, sous de douillettes couvertures...)
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Voici mon premier roman lu de cet auteur et je ne suis pas déçue du tout, même si son écriture m' a un peu perturbée au début. Finalement, je trouve que Henning Mankell a un style original qui m'intrigue.
Frederick a soixante-six ans, c'est un ancien chirurgien qui a passé les dernières années de sa vie, exilé sur une ile, après avoir commis une terrible erreur. Il s'est construit une vie avec son chien, son chat et les visites occasionnelles de Jansson, le facteur. Sans avoir un objectif dans sa vie, il passe ses journées à écrire la météo ou il surveille une fourmilière qui s'est installée chez lui, dans la maison.
Puis voilà Harriet, une amoureuse qu'il a abandonnée il y a des années, elle arrive sur l'île pour demander à Fredrik de tenir une vieille promesse, celle de l'emmener se baigner dans un lac forestier spécial. Et les voilà partis dans un road trip à travers la neige, voyage qui ne sera pas sans conséquence pour nos personnages.
Mankell a bâti un personnage central qu'il est vraiment facile de ne pas aimer ... homme profondément égocentrique, Fredrik est un amant infidèle, un propriétaire d'animaux pas si responsable, un chirurgien brillant dont l'arrogance l'a conduit à faire une erreur gigantesque . Il est de mauvaise humeur et un solitaire qui regarde le monde avec suspicion, il y a beaucoup de choses à ne pas aimer chez lui, et pourtant...
C'est un livre qui parle au coeur avant tout de la solitude et de l'isolement. Un portrait émouvant d'un couple des personnes qui peuvent sembler, à première vue, émotionnellement fermées et retirées.
Une histoire sur la culpabilité, le pardon, les nouvelles opportunités et le vieillissement, la maladie, la mort. Comment cette dernière vous confronte à qui vous êtes, à vos décisions, à vos actions, à votre relation avec les autres et vous donne l'opportunité de rectifier les erreurs. Tous les personnages sont blessés d'une manière ou d'une autre. Ils ont traversé des situations terribles dans lesquelles la peur, la confusion ou la culpabilité les ont coupés du monde. de son côté, le paysage hostile, la solitude des lieux accompagne parfaitement cette solitude des personnages, leur sécheresse ou leur froideur.
Si je "reproche" quelque chose à ce roman c'est le fait que certains passages étaient trop survolés à mon gout, j'aurais aimé encore plus de profondeur et d'émotion.
Malgré toutes les casseroles qui trainent nos personnages, je pense que le livre est plein d'espoir, il y a une rédemption possible, en ouvrant les plaies qui n'ont pas vraiment été refermées, même si derrière il y aura toujours des cicatrices.
Une histoire sur les gens. Une histoire de relations. Une histoire d'amour pour les autres...
Elle nous fait réfléchir sur ce que nous sommes, ce que nous avons été et où nous allons...

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Fredrik Welin, chirurgien à la retraite vit seul sur une île de la mer Baltique jusqu'au jour où Harriet, son amour de jeunesse, vient le retrouver et lui demande de réaliser la promesse faite trente-sept ans plus tôt avant qu'il ne la quitte sans un mot : lui faire découvrir un lac de son enfance. Fredrik comprend qu'Harriet est gravement malade. C'est le tout début d'un voyage étrange qui va bouleverser Fredrik ; finis l'isolement et le repli sur soi : il va devoir affronter son passé, et sera confronté à ses fantômes, à tout ce qu'il a voulu fuir et oublier ; et si, paraxodalement, cet affrontement marquait le début d'une renaissance ?
J'ai découvert Henning Mankell à travers les enquêtes de l'inspecteur Wallander. le roman Les chaussures italiennes se situent dans un tout autre registre. Il nous dépeint le retour à la vie, l'étonnement d'un homme qui s'était mis à l'écart.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman original, très bien écrit, qui fait la part belle à la poésie dans des paysages suédois magnifiques, et nous redonne l'espoir.
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Des personnages en état de basculement, à la frontière du monde, à la frontière de la société, à la frontière de la mort. Et ce n'est pas un hasard si Henning Mankell convoque dans ce livre le Caravage, peintre de l'obscur, bagarreur et criminel, pour une descente dans les ténèbres de l'âme humaine.
Merci à tous les babeliots qui ont glissé dans ma PAL ce livre émouvant.
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Un beau livre plein d'humanité que j'ai dévoré emportée par la plume d'Henning Mankell qui excelle dans le roman au moins autant que dans le polar.
Une écriture pudique, une nature omniprésente, des personnages atypiques et cabossés par la vie, une certaine mélancolie pour bizarrement transmettre l'espoir. Malgré la solitude, la vieillesse, la douleur, la mort, les petites lâchetés du quotidien, le mensonge, il faut continuer à y croire...jusqu'à la fin.
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