Critique réalisée du tac au tac après la lecture du roman de l'énergumène hurluberlu belge : «
La tactique katangaise », de
Nicolas Marchal.
C'est avec jubilation que j'ai parcouru, non pas le Katanga, comme on pourrait le croire, mais les arcanes de l'âme humaine.
Oui !
Nicolas Marchal a l'art et la tactique de puiser aux tréfonds du cerveau et du coeur tout ce que l'homme, qu'il ait 17 ans ou qu'il soit très âgé, que ce soit une vieille dame ou un prof d'histoire, a refoulé : toutes ses petites manies, tous ses petits renoncements, ses espoirs déçus, ses fautes inavouées, ses pauvres rêves de grandeur et de gloire…« Les hommes ne sont plus ce qu'ils étaient, il est bien fini le temps des gentlemen, le temps où les hommes ressemblaient à des héros de romans. Aujourd'hui même les héros de romans se mettent à ressembler à des hommes. »
4 narrateurs tournent autour d'1 seul livre : «
La tactique katangaise » qui raconte sous forme romancée la décolonisation belge du Congo. Ces 4 narrateurs n'en finissent pas d'y revenir, à ce roman. Ils ont tous une très bonne raison …
En effet, l'auteur du livre s'en veut de l'avoir écrit et veut à tout prix détruire le Musée africain qui a baptisé de son propre nom une de ses ailes ! le prof d'Histoire un peu timbré en a fait son livre de chevet, son Modèle et veut en faire profiter son élève Stan qui lui a déclaré que son grand-père avait été un agent des Services Secrets au temps de la décolonisation du Congo, dixit sa grand-mère, romantique à souhait et voulant léguer à son petit-fils un souvenir héroïque du grand-père, s'abreuvant donc des informations données dans le roman...
Donc, vous l'aurez bien compris, un imbroglio règne dans ces pages : les narrateurs passent du coq à l'âne (tout à fait normal ! Quand vous pensez, c'est structuré, vous ? ) et c'est ça qui est hilarant. Il faut être extrêmement attentif à tous les mots qui défilent, souvent dans des phrases interminables. Attentive, je l'ai été, et même trop parfois, car j'ai remarqué beaucoup de « coquilles » et c'est dommage. Dommage aussi, au début du roman, le long, trop long monologue autour d'un étron…Cette rumination scatologique m'a quelque peu semblé…indigeste.
Mais passons outre, car
Nicolas Marchal m'a emmenée là où il voulait, c'est-à-dire là où je voulais…Chaque lecteur peut, je pense, s'y retrouver. Chacun peut retrouver la folie qui l'habite, la tendresse aussi, car il y a beaucoup de tendresse sous ces airs de « je me fous de tout », et l'intense plaisir de sortir des sentiers battus.
Nicolas Marchal, le nouveau Belge, quel remarquable tacticien ! Après «
Les conquêtes véritables », «
La tactique katangaise »…Et il paraît que son 3e roman est en route. Chouette !