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(01/11/2009)
4.25/5   10 notes
Résumé :
A ma gauche un jeune écrivain farfelu, plein d'ambition mais souvent velléitaire (qu'il dit), à ma droite l'ombre pesante de son beau-grand-père (le grand-père de sa femme) récemment décédé, auteur d'un ouvrage très spécialisé sur les séjours de Napoléon en Belgique et qui a amassé au fil de son existence une énorme bibliothèque consacrée tout entière au célèbre personnage. Le jeune écrivain, en attente d'un nouveau logement en cours d'aménagement, se voit proposer ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On rit beaucoup en lisant le roman de Nicolas Marchal. Ce premier roman paru aux Editions Diagonales est non seulement original mais aussi jubilatoire. La confrontation de l'univers de cet écrivain en devenir et de celui de ce grand-père passionné de Napoléon est la bonne idée du roman. Comment trouver l'inspiration dans ce temple dédié à cet empereur un rien mégalo ?
D'une grande théâtralité, ce roman raconte l'histoire d'un roman qui a du mal à s'écrire. Auteur infiniment petit face à l'imposante bibliothèque du grand-père et au poids de ce qu'elle représente, elle, l'oeuvre de toute une vie, comment sera-t-il à la hauteur de la tâche ?
le narrateur nous confie ses difficultés, l'angoisse de la page blanche, l'inspiration qui ne vient pas... et l'omniprésence de Napoléon qui va finir par l'obséder. de belles pages sur l'écriture, la littérature, les livres, l'Histoire parsèment ce récit un brin déjanté. Un humour surréaliste qui m'a souvent fait rire tant il est fin et loufoque à la fois.

C'est drôle, imaginatif en diable, bien écrit et l'on sent une telle passion chez ce jeune auteur qu'on ne peut qu'adhérer. Surtout quand on est soi-même un grand lecteur passionné J
Un court roman vraiment original et réussi dont il est difficile de parler pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. Prix Première en 2009, ce roman paru aux Editions Diagonales a été suivi de quatre autres depuis, dont « le Grand Cerf » que Nadège a chroniqué dernièrement sur le blog d'Anne. J'ai hâte de les découvrir tous, tant l'écriture de Nicolas Marchal m'a enthousiasmée.

Enseignant, Nicolas Marchal aime les livres. Les lire, s'en entourer, en écrire. Ce dernier plaisir, dit-il, lui est venu en rhéto, grâce à un prof fabuleux qui avait axé son cours sur les capacités créatives des élèves. Il doit se réjouir aujourd'hui de voir qu'il a permis à un talent d'éclore.
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GENIAL ! Tout simplement génial, jubilatoire, fin, spirituel... J'ai adoré et j'ai très souvent éclaté de rire en suivant ces "élucubrations loufoques"...mais qui gardent une certaine logique, cependant !
A ne pas manquer : la visite du jeune auteur à la Butte du Lion (qui, tout le monde le sait, est le siège de la célèbre bataille de Waterloo).
Pour tous ceux qui aiment les romans sortant de l'ordinaire, les romans qui entrainent très loin des sentiers battus tout en restant parfaitement compréhensibles....A LIRE ABSOLUMENT !!!
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Notre narrateur précise dès le départ qu'il n'est pas chez lui. Et ça change tout. La maison qu'il vient d'acheter se trouvant en travaux et le grand-père de sa femme depuis peu au cimetière, sa belle-famille propose à la petite famille de s'installer « en attendant » dans la maison du susmentionné grand-père. Un grand-père dont la passion baigne son bureau. Un bureau-bibliothèque dans lequel le narrateur s'installe pour écrire son roman. Un roman qui va donc se retrouver malgré lui à parler de la passion de ce grand-père : Napoléon.

Mille choses sont glissées dans la mise en abyme de ce bref premier roman bourré d'audace, qui possède un sens de l'oralité et de la théâtralité très vif.

Oui, c'est d'abord un livre sur un type qui est censé en écrire un, qui voudrait bien, qui se tâte, se dépatouille avec ses pensées et sa page blanche, c'est un narrateur qui voudrait bien, oui, qui lutte un peu contre lui-même et qui finit par se lâcher dans une ode magnifique et déjantée à l'écriture, à la littérature. Je vous en parlais d'ailleurs il y a deux mois : Rimbaud, Cendrars et Céline hantent ce roman de manière savoureuse, au gré de parallèles pertinents parmi les (con)quêtes sans fin du narrateur.

Il y a quelque chose de totalement délirant chez Nicolas Marchal, c'est cette propension folle à partir dans des phrases qui semblent faites pour ne jamais s'arrêter. Vous ne voulez pas qu'il s'arrête, le semblant d'absence de maîtrise de lui-même vous grise. Tout à coup, le narrateur pète un câble et le lecteur, dans ses éclats de rire, ne peut que suivre. La façon d'amener les choses et le ridicule du quotidien, la construction de la phrase, qui se libère d'elle-même, les situations loufoques dont on ne sait plus très bien si elles font partie d'une réalité malade ou d'une invention dingue… Il y a du Hunter S. Thompson, du Bret Easton Ellis (mais sobres). Et dans les méandres des situations irrésistiblement grotesques, je n'ai pu m'empêcher de penser à Patrice Pluyette qui, bien que parfois beaucoup plus versé dans l'absurde, possède également le don de déconcerter un chouia son lecteur avant de le faire mourir de rire en malmenant ses personnages.
[...]
Lien : http://morgouille.wordpress...
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Vous vous demandez certainement : avec quoi elle vient encore, un bouquin sur Napoléon ? On écrit encore sur Napoléon ? Je veux dire en dehors des cercles férus d'histoire emmerdante – c'est toujours la même, non ? Depuis le temps, on n'a pas déjà tout raconté ? C'est pas un peu démodé ? Pompeux ? Chiant ? Et puis d'abord, qui ose encore s'attaquer à Napoléon, hein ?
Nicolas Marchal. Mais attention, Les conquêtes véritables sont bien plus qu'un roman sur Napoléon. D'ailleurs, si Napoléon est dans le roman au départ, c'est simplement parce que le narrateur… Oh et puis, vous savez quoi ? J'ai même pas envie de vous expliquer tout ça. J'ai juste envie de vous dire : lisez ce roman. Malgré la couleur de la couverture, malgré le thème qui peut vous paraître étrange, malgré le fait que l'auteur vous soit probablement inconnu. Ce roman, c'est la mise en abyme par excellence. C'est le privilège jouissif d'accompagner un homme dans ses essais pathétiques pour devenir écrivain.
Lien : http://cultureremains.com/ni..
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Très enlevé, trouvé également chez ce nouvel éditeur, les éditions diagonale (en réédition)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tuerie dans la neige (campagne de Russie – 1812), les grognards bleus rouges se font dégommer comme au tir au pipe, plus j’en ai déjà fait mention le bonnet d’ourson qui prolonge la tronche d’un bon cinquante centimètres (tête de bûche), ajustable à trois cents mètres. Prise de bec dans le désert (campagne d’Egypte – 1798), les dragons verts dénotent dangereusement sur le jaune vif du sable cramoisi, et ont beau se planquer derrière les dunes, sont trahis par la touffe bleue qui flotte au vent comme un petit fanion d’appel au meurtre hissé sur leur casque doré, blinquant, gyrophare. Flinguerie dans les tchèques collines (Austerlitz – 1805), les mamelouks carrément des arcs-en-ciel ceux-là, avec des petites étoiles brillantes en plus pour qu’on les vise mieux, se caillent les roubignoles dans leur boubou de soie simple épaisseur, recrutés au Caire, ont même pas un petit pull-over dans leur besace, crèveraient bien de froid si on ne les criblait juste avant, sous leur voyant plumeau rouge vif.

Vous me direz comment ça se fait alors qu’ils en ont tant gagné des guerres, tous ces clowns ? C’est simple, c’est parce que l’armée ennemie était déguisée presque pareil, avec juste quelques variantes chromatiques de façon à ce qu’on se goure pas des gentils des méchants. Sinon, un carnaval géant sur un pré, les batailles d’antan. Un pré en jachère inutile de le préciser, le ventre de ses filles étant la seule chose qu’un fermier verrait cultivée en temps d’Empoignade.
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C’est comme ça qu’on écrit des livres, attraper l’idée, la métaphore, le fil d’une phrase plus loin, tout déçu qu’on est de voir que ce qui est écrit est déjà mort flasque froid sur la page, que si l’on veut du vif du bouillant du qui se tortille du qui se débat, il faut poursuivre, pousser jusqu’au mot suivant, au chapitre d’après, sans cesse, et puis une fois le livre édité, on n’ose pas le relire, on sait que tout ça c’est dépassé déjà, qu’il faut en écrire un autre, qu’il grouille en nous, qu’il nous déborde, alors on se met au boulot, et cela ne peut s’arrêter.
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Je me lève, je me rassois, je me relève. Je fais marcher la musique. Je change de disque. Ravi, je chasse une mouche. Je vais faire du café. Je pisse une pleine chope (j’ai le choix entre trois waters, cette maison décidément). Le voisin manœuvre pour entrer chez lui, j’observe les mouvements précis de son véhicule dans l’allée, espérant un vague incident. Je feuillette un livre au hasard, les Salves sambriennes ou les Soldats de Napoléon. Rien ne vient. J’entends bien que ces saletés d’insolents de bon dieu de bouquins ricanent dans leurs étagères. Ça oui ils ricanent de me voir tout penaud soupirant très emmerdé devant mon écran. Il me pousse des envies.
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Parlant de la plaine de Waterloo :
Je ne sais pas ce qui pousse aujourd'hui sur ces terres, à part de la pluie, mais je me dis que, gorgée de sang humain comme doivent l'être les nappes phréatiques, on frôle le cannibalisme en bouffant des légumes du marché de Braine-l'Alleud.
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Dehors, l’averse fait claquer les drapeaux et pleurer les statues.
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