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EAN : 9782361650230
63 pages
Les petits Platons (20/07/2012)
4.5/5   12 notes
Résumé :
Ma chère mère, salut !
Tu crois que Zeus est en colère contre moi. Tu me dis qu’il versera la maladie sur mes épaules, qu’il tuera mes amis, qu’il me rendra pauvre et qu’il ordonnera à tous les dieux de l’Olympe de me faire souffrir. Mais rassure-toi ! Jamais il ne m’empêchera de vivre heureux, car j’ai décidé de ne plus croire en lui.
Ton fils, Épicure
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un simple mortel ose contester l'existence des dieux. Il ose prétendre que le monde n'est pas nait d'une divine main créatrice. Il crie que la croyance est un instrument de pouvoir et de soumission.
Épicure va subir les pires tourments qu'il contournera en se saisissant du souvenirs des bonnes choses, car on peut surpasser ses tourments en se servant de son expérience. Il connaitra l'exil qu'il appréciera comme un recommencement.
Partout ou il ira, il fera des choses simples de la vie un plaisir et prônera la modération.

Ce livre lu à mes filles à été particulièrement apprécié et a suscité beaucoup de questionnements sur la religion, la croyance, la capacité à déterminer ce qui est essentiel. J'ai été étonné de la "raisonnance" du texte sur les enfants et de l'apparition de sourires de satisfaction aux arguments qu'apporte Épicure pour contrecarrer les tentatives de corruption de sa pensée. C'est un petit coup de pied au cul à la pensée unique alors qu'il est abordé la nécessite de réussir à penser par soi-même et a accepter de le faire différemment. le seul petit bémol c'est que le livre se construit autours d'un dialogue avec et entre les dieux alors qu'Épicure remet leur existence en question... Mais cette contradiction n'a pas encore été soulevée par mon petit auditoire.
J'avais peur que le livre ne soit pas accessible, que les idées développées ne sont pas comprises, trop complexes, mais mes craintes se sont vite dissipées. On notera que le livre se lit assez vite. Il a été terminé en moins d'une heure en comptant quelques explications. Je n'ai pour le moment pas trouvé mieux comme ouvrage pour initier à la philosophie mon jeune public et un peu moi aussi, j'avoue.

Je remercie"les petits Platons" et Babelio pour l'envoi de ce livre qui s'est produit dans le cadre des masses critiques de novembre 2018. Ce fut une belle découverte.
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« Bonjour les Babélionautes ! le billet d'aujourd'hui est sponsorisé par Masse critique et les éditions Les petits Platons. Ces derniers nous ont gentiment envoyé un de leurs ouvrages signé Yan Marchand et illustré par Jérémie Fischer et il s'appelle le rire d'Epicure.

-Oh, laisse-moi deviner ! Cela parle de la détresse des infirmiers qui se détendent en racontant des blagues entre deux cas désespérés. Une dédramatisation du drame de la vie...

-Hein ?

-Ben oui, le rire des piqûres.

-Non, non, tu es hors sujet. Ca parle d'Epicure.

-…

-Epicure, le philosophe.

-Aaaah ! « Epicure ou la luxure ! Alors, pour la luxure, un simple bandage suffit… »

-Vouaalàààà, tu n'as pas oublié le sketch des Inconnus. Et force est de d'avouer… qu'on n'en sait guère plus.

Or donc, Les petits Platons éditent des livres dans le but avoué d'initier nos jeunes à la philosophie tout en les amusant.

-Et donc, il ressemble à quoi, ce bouquin ?

-A plein de choses à la fois : à une pièce de théâtre, à un dialogue de Platon, à un roman jeunesse et à une biographie romancée en même temps. Et j'ai trouvé le résultat fort plaisant !

En -342 naît un homme, Epicure, dont les pensées supprimeront la crainte des dieux. Zeus tente par tous les moyens de l'éliminer, mais rien à faire : le philosophe est obstiné et ses réflexions viendront jusqu'à nous.

Le texte commence fort avec une belle démonstration de la divinité discutable de Zeus et enchaîne sur l'enfance du futur philosophe. Yan Marchand s'y est très bien pris : en donnant un cadre familial concret, en installant un décor familier, il crée un sentiment de proximité avec le lecteur. L'histoire existe, Epicure vit, et de façon amusante en plus : j'ai bien ri du maître d'école !

Et pourtant, tout en rigolant comme une môme, la lectrice adulte reconnaît des ressorts quasiment tragiques dans cette histoire. Pas tragique dans le sens « pièce qui fait pleurer parce que nous pauvres mortels sommes les jouets de dieux cruels et impitoyables », mais dans le sens « Zeus, tu fais tout ce que tu peux, mais tu n'arriveras pas à éviter la catastrophe, c'est fichu on te dit, c'est écrit ». Même le roi des dieux peut devenir le perdant d'une histoire, détruit par une force qui le dépasse. Il est grisant de songer que cette force… c'est nous, les mortels.

-C'est pas possible, Déidamie. Nous ne pouvons rien contre les dieux.

-Baaah… selon Gaiman, si. Ils tirent leur puissance de notre foi. Souviens-toi de Sandman : même les dieux peuvent mourir.

-C'est quand même absurde de faire intervenir des dieux alors qu'il n'y croit pas…

-Non, je ne trouve pas. Ce n'est pas parce que les dieux existent qu'il faut y croire.

-Hein ? Tu m'as perdue, là.

-Allons, rappelle-toi la position des sorcières et des mages sur le sujet chez Terry Pratchett. Ils savent très bien que les dieux existent. Mais ce n'est pas une raison pour leur rendre un culte. Pries-tu la table qui supporte ton repas ou le facteur qui apporte ton courrier ? Non, ils existent, ils accomplissent une fonction. Les dieux aussi, ils font partie de l'univers au même titre que ta table ou ton facteur.

Bon, Epicure va plus loin en niant simplement leur existence dans ce texte, mais l'hypothèse qu'ils puissent exister ne le gêne pas et il en parle.

-Et ça ne parle que religion, donc…

-Pas du tout ! le livre expose d'autres aspects de la philosophie d'Epicure : l'importance de l'amitié, de la modération, la patience pour supporter les coups durs, la joie pendant la paix et la prospérité…

-Je trouve que le livre ne répond pas à une question essentielle, quand même.

-Laquelle ?

-Comment tu expliques « hétaïre » à des enfants ?

-Euuuuuuh…

-Et comment la maman d'Epicure peut-elle se réjouir que son fils puisse entretenir une liaison avec l'une desdites hétaïres ?

-Beeeeeeeen…

-Parce que ça veut dire « prostituée de luxe très très chère » quand même ! Alors quand elle soupçonne son fiston d'être amoureux et qu'elle se demande qui est l'élue, j'ai du mal à imaginer qu'elle envisage l'hypothèse de l'hétaïre avec joie et bonheur. Déjà, ça va ruiner sa famille parce que les entrevues vont coûter un bras, ensuite, je suis pas sûre qu'il puisse l'épouser sans problème pour sa réputation. Grèce antique, machisme, tout ça…

-Et sinon, les illustrations…

-Tu changes de sujet, Déidamie.

-Oui, bon, je sais pas, là ! Et je veux vraiment parler des illustrations !

-Il y a beaucoup de jaune.

-Et des bleus, des gris… J'aime beaucoup la palette chromatique, elle m'évoque le soleil méditerranéen, l'ombre et la lumière des pierres… le jeu sur des contrastes forts entre le gris et l'orange illustre à merveille les enjeux philosophiques qui englobent aussi bien les situations joyeuses de la vie que ses tempêtes.

Cependant, je suis un peu moins convaincue par l'image de cette espèce de planche dans l'oeil du philosophe.

En conclusion, c'est un livre jeunesse fort sympathique, qui initie dans la joie et la bonne humeur à une discipline souvent considérée comme lourde et rébarbative, et il donne envie d'explorer davantage.

Merci Les petits Platons ! »
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Les éditions Les Petits Platons relèvent un sacré défi , faire découvrir le monde de la philosophie à de jeunes lecteurs.
Tout d'abord je veux les remercier de m'avoir permis, moi la nettement moins jeune, de découvrir lors d'une masse critique organisée par Babelio cet opuscule consacré à Epicure.
Une première impression. d'ordre visuelle tout d'abord . le format est petit , le nombre de pages restreint , le graphisme faisant part égale avec le texte. Je pense que c'est une réussite.
Le texte de Yan Marchand , philosophe de formation et de coeur, est à la fois simple et précis, il reste au plus près des pensées d' Epicure. le coup de crayon de Jérémie Fischer est sobre voir ascétique , les dessins en écho pertinent du texte.
Au final une jolie réussite , un texte accessible au plus grand nombre , publié dans un édition jeunesse mais que beaucoup d'adultes se feront un plaisir de découvrir. Bon vent aux éditions Les Petits Platons !
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J'ai reçu ce petit livre illustré de 63 pages à l'occasion d'une Masse Critique. Envoyé par la maison d'édition Les petits Platons il était accompagné d'une très gentille carte sur laquelle ce petit mot avait été déposé à la main : "Nous vous souhaitons une très bonne lecture du "Rire d'Epicure"! Philosophiquement vôtre ", Les petits Platons".
Alors je remercie encore une fois cette maison d'édition ainsi que l'équipe de Babelio, car j'ai effectivement passé un très bon moment de lecture.

Alors tout d'abord, c'est quoi le principe des livres édités par Les petits Platons ?
Et bien vous prenez les philosophes qui ont marqué notre Pensée tels que Socrate, Leibniz, Pascal, Epicure.... et vous les "racontez à partir d'histoires qui traversent leurs oeuvres, dans des albums illustrés drôles, intelligents et graphiques". Voilà l'Essence même des éditions Les petits Platons.
A qui s'adressent ces livres d'initiation philosophique? Aux enfant et adolescents de 9 à 14 ans selon la maison d'édition.
Tiens, tiens, intéressant, car il se trouve que j'ai justement sous la main mon humble fiston, qui vient de fêter ses 10 printemps :D .
je décide donc de faire de lui mon cobbaye, afin de tester le Rire d'Epicure directement sur son public cible. Car après tout, il me semble pertinent pour un livre jeunesse de comparer mon avis d'adulte à celui d'un enfant.

J'avais un peu d'appréhension concernant l'accueil et la compréhension de l'oeuvre par un enfant de juste 10 ans. Déjà pour le thème lui même : Epicure.
Ensuite pour les graphismes, qui au premier regard m'ont paru un peu "fades", le trait léger, la même gamme de couleurs sans cesse répétée.
Enfin pour la forme dans laquelle l'histoire est écrite, qui n'est non pas sous forme de récit, mais de dialogues, comme une pièce de théâtre.
Mes appréhensions d'adulte ont été balayées lorsque nous avons véritablement commencé notre lecture.
Me voilà donc à raconter l'histoire à voix haute à mon fiston, tout en lui montrant les pages du livre afin qu'il puisse suivre le texte, et voir les illustrations en même temps.
Nous l'avons dévoré en deux temps seulement!
Notre première lecture avait lieu en fin de matinée. Je pose le livre afin d'occtroyer une pause à mon enfant, ne sachant pas encore s'il avait accroché, et voulant éviter surtout de le laisser surcharger et de le voir décrocher. le voilà qui m'interpelle alors : " mais heu... et comment elle va réagir sa mère à ce qu'il vient de lui dire ???"
Haha ! Alors l'histoire a donc bien su capter son intérêt ! la formule fonctionne parfaitement bien, et les illustrations soutiennent en fin de compte efficacement le texte sans prendre le pas dessus.
Nous avons continué et achevé notre lecture commune le soir même, sur la demande expresse de mon petit Epicurien conquis.
C'est les yeux pétillants, et après avoir passé un excellent moment que nous avons refermé les pages du Rire d'Epicure. Durant ce moment de lecture partagée, nous avons à plusieurs reprises discuté ensemble, rebondissant sur certains passages, l'oeuvre faisant naître questionnements et réflexions dans la petite tête de mon garçon.
Je l'ai vu tour à tour réfléchir, rire, et même s'esclaffer devant l'implacabilité du raisonnement philosophique par syllogisme (qu'il a visiblement bien appréhendé si j'en juge son exclamation, je cite : "hooo mais il les a casséééé" : fin de citation ; vous m'excuserez le côté très familier de cette réflexion, mais je trouve qu'elle démontre bien la percution qu'a eu le raisonnement dans l'esprit de l'enfant lol, alors je l'ai citée telle quelle pour ne pas la dénaturer.)

En fin de compte, nous avons dévoré tous deux, enfant et adulte, ce petit livre avec joie, partageant des moments de réflexion, et d'initiation philosophique. En fait, je pense que nous l'avons lu d'une des meilleures manières qui soient : comme un partage de plaisir, mais aussi d'idées, de réflexions ; et quel plaisir de pouvoir voir des raisonnement naître et prendre vie chez son enfant, qui devient alors demandeur de savoir !

En conclusion, mon petit Epicure m'a demandé si on pourrait avoir d'autres livres comme celui-ci. Donc un 100% réussite pour Les éditions des petits Platons :)

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"Le rire d'Épicure" de Yan MARCHAND et illustré par Jérémie FISCHER provient de la maison d'édition Les petits Platons. C'est toujours un plaisir de la suivre même si je n'en parle pas assez.
Le parti-pris est toujours le même: proposer une biographie sélective d'un philosophe. Sélective car la collection n'est pas encore complète mais aussi car ce n'est pas forcément toute la vie de l'homme (ou de la femme) qui est présenté. Les dates apparaissent sur les rabats de couverture, le texte, lui, se concentre sur ce qui, dans la vie et les actions de cet homme, va l'amener à réfléchir différemment.
Le lectorat cible est la jeunesse, bien avant leur première approche de la philosophie au lycée. Cependant, toutes les propositions ne sont pas aussi accessibles que celle-ci. Est-ce parce qu'elle mêle la philosophie avec des références de mythologie grecque? Peut-être.

Épicure passe son enfance baigné par les superstitions maternelles. Mais curieux, lecteur des oeuvres philosophiques de la bibliothèque paternelle, il émet des doutes.
Yan MARCHAND a la bonne idée de mettre en scène les dieux de l'Olympe pour parler de ce jeune homme. Les dieux se liguent pour prouver leur présence et contredire Épicure au fur et à mesure de son influence sur les autres hommes. Zeus, Poséidon, Arès, Hermès, mais aussi Aphrodite, Peithô, déesse de la persuasion ou Éris, déesse de la discorde envoient les obstacles, douleurs, drames.
Épicure est envoyé au service militaire pour contrecarrer ses premières approches philosophiques mais rien n'y fait. Ni la guerre dans sa ville natale, Samos, et la destruction de sa maison. Ni la famine ou les désastres en mer. En écoutant Nausiphane, philosophe, il s'assume critique et croit que les phénomènes naturels sont des conséquences physiques et non divines. le principal est la matière, les grains de poussières, les atomes.
Et puis même le trop, le luxe ou les actes ou sentiments de ses proches ne peuvent l'atteindre. Épicure prône le plaisir mais aussi le principe de se satisfaire de ce que nous avons, vivre dans la mesure et ne pas croire en l'offense.

La philosophie apparait comme une réflexion critique sur la foi et les superstitions: les dieux ont été créés pour effrayer. Ils sont dits "bienheureux", si tel est le cas, ils ne connaissent aucun souci donc ne sont pas à même d'arbitrer la vie humaine ou sinon ne sont pas des dieux. Même les aptitudes d'Épicure sont voulues par eux, alors il est libre de penser, ainsi n'a-t-il pas besoin d'eux pour dicter ses actes.

Le choix iconographique de cette collection est toujours d'offrir des illustrations réalistes au récit mais avec une fantaisie dans la représentations, un début d'abstraction. Jérémie FISCHER joue beaucoup avec la démesure des dieux. L'architecture et les phénomènes naturels forment un tout. Et les hommes, souvent de profils, se manifestent dans leur interactions: encadrées, détourées, ancrées dans les murs. C'est lisible et intriguant.
Lien : https://1pageluechaquesoir.b..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne crains pas la mort, car avant d'arriver elle n'est pas là, et lorsqu'elle arrivera, c'est moi qui ne serait plus là.
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ZEUS
Que se passe-t-il, Apollon? Ton visage est bien sévère!

APOLLON
Je viens d'entendre la voix du destin: l'heure n'est plus aux disputes ni aux plaisanteries, car notre fin est proche.

HÉRA
Les Titans reviennent?

APOLLON
Pire, bien pire: dans l'île de Samos, un mortel vient de naître.

Le couple royal se met à rire à l'unisson des autres dieux. Un mortel! Un petit brin de paille qu'un simple coup de vent suffit à coucher!

ZEUS
Mon pauvre Apollon, tu auras fait un excès de nectar! Comment un mortel pourrait-il nous menacer?

APOLLON
Il supprimera la crainte des dieux de toute poitrine humaine.
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Nous pensons que l'opulence peut offrir des plaisirs à ne pas négliger, mais que l'excès entraînera des douleurs.
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