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Laurence Villaume (Traducteur)
EAN : 9782718605654
72 pages
Galilée (25/04/2001)
4.3/5   5 notes
Résumé :

Personnage de légende, le sous-commandant Marcos, chef de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), lutte depuis 1994 pour la reconnaissance des droits des Indiens au Mexique.

Ce chef guérillero du Chiapas n'a jamais commis d'attentat, il honnit la violence et se sert seulement d'Internet, des mots et de son imagination pour mobiliser l'opinion internationale en faveur de la cause sacrée qu'il défend.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À l'occasion de la marche sur Mexico de l'EZLN qui imposa un calendrier de négociation au pouvoir, Ignacio Ramonet s'entretient avec le sous-commandant Marcos, après avoir rappelé que les peuples indigènes représentent 10% de la population du Mexique, soit environ dix millions de personnes, que le Chiapas, État le plus pauvre du pays, détient les plus grandes réserves de gaz, les plus important gisement de pétrole du pays, et fournit 40% de toute l'énergie hydroélectrique. L'insurrection zapatiste du 1er janvier 1994 fut « la première révolte symbolique contre la globalisation ».
(...)
Brève introduction au zapatisme, parfaite pour appréhender à la fois l'originalité et les paradoxes de ce mouvement mais aussi son influence internationale.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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C'est un livre d'entretien entre le journaliste Ignacio Ramonet et celui qui n'était encore connu que sous le pseudonyme de sous-commandant Marcos. Il est très court (72 pages) et se lit très vite comme on écoute une interview.
Dans cet entretien, le sous-commandant Marcos déconstruit lui-même son propre mythe pour expliquer pourquoi un mouvement non violent a pris les habits d'une guérilla, pourquoi les indiens, invisibles dans la société mexicaine, sont devenus visibles en portant une cagoule, pourquoi la médiatisation de la rébellion du Chiapas doit servir à éclairer le sort des indigènes, des pauvres et de tous les humains broyés par le capitalisme.
Il se montre aussi très lucide, dans ce livre paru en 2001, sur l'essoufflement de toutes les révoltes, sur le besoin de perpétuels sous-commandants Marcos pour aiguillonner les puissants ... et nous aussi qui nous endormons parfois dans le confort.
La dignité rebelle c'est de savoir s'opposer sans se trahir.
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Un long entretien tonique de 2001 avec le sous-commandant Marcos.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/04/note-de-lecture-marcos-la-dignite-rebelle-ignacio-ramonet/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Après l’indépendance du Mexique en 1810, et même après la Révolution de 1911, faite pourtant au cri de « Terre et liberté ! », le sort des Indiens du Chiapas ne s’est pas amélioré. La relégation, l’exploitation, le mépris ont perduré, ainsi que la lente extermination pratiquée désormais par les grands propriétaires terriens, exploitants de café ou de cacao, aidés par des bandes de tueurs à solde et des milices paramilitaires. La Constitution mexicaine ne reconnaît toujours pas, en effet, l’existence des peuples indigènes qui représentent pourtant 10 % de la population totale du pays, soit environ dix millions de personnes. Au prétexte que la majorité est métisse, le Mexique exalte officiellement la figure du métis mais ignore, voire méprise, ses peuples premiers.
Ceux-ci demeurent victimes d’une sorte d’ethnocide silencieux. Oubliés de tous, laissés-pour-compte, « invisibles », ils sont condamnés à voir leurs langues, leurs traditions et leurs valeurs plus que millénaires s’éteindre inexorablement. C’est contre une telle fatalité que Marcos et l’Armée zapatiste de libération nationale se sont révoltés.
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Le zapatisme, plus qu’un exemple à suivre, est un symptôme. L’insurrection du 1er janvier 1994 signifie qu’une partie de la population d’Amérique latine refuse d’accepter la logique d’une disparition silencieuse. Le zapatisme n’est pas la règle qui dit aux indigènes des autres pays ce qu’ils doivent faire. Nous partageons plutôt le même sentiment de marginalisation et d’exclusion. Ainsi que la volonté de résistance qui nous pousse à dire : nous ne voulons pas que le monde continue sans nous, nous ne voulons pas disparaître. Mais nous ne voulons pas non plus cesser d’être ce que nous sommes. C’est un processus d’affirmation de notre différence. La lutte des indigènes d’Amérique latine c’est la volonté d’affirmer : nous voulons faire partie de l’histoire nouvelle, de l’histoire du monde ; nous avons quelque chose à dire et nous ne sommes pas disposés à être ce que vous voulez que nous soyons. Nous ne voulons pas nous transformer en sujets dont la valeur sur l’échelle sociale serait déterminée par le pouvoir d’achat et le pouvoir de production.
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Le zapatisme luttte-t-il également contre ces aspects de la globalisation qui paraissent, a priori, si éloignés du combat pour la cause indigène ?
Évidemment. Souvent, les médias, en particulier au Mexique, ne retiennent du zapatisme que ce qui est anecdotique : les armes, la guérilla, le passe-montagne, Marcos… Et ils sous-estiment toute notre réflexion sur d’autres manières de faire de la politique, sur nos analyses concernant la taxe Tobin ou le budget participatif. On accorde moins d’importance au zapatisme en tant que mouvement social ou qu’organisation préoccupée par les questions économiques, sociales et culturelles. Pourtant, le zapatisme n’est pas seulement une résistance, il représente aussi une option, une possibilité de construire une relation humaine différente, fondée sur la conviction qu’un autre monde est possible.
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Marcos n’aura été qu’un combattant de pas. C’est pourquoi je dis toujours : si tu veux savoir qui est Marcos, qui se cache sous son passe-montagne, prends un miroir et regarde-toi, le visage que tu y découvriras, c’est celui de Marcos. Car nous sommes tous Marcos.
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L’idéal de la globalisation est un monde transformé en grande entreprise et géré par un conseil d’administration constitué du FMI, de la Banque mondiale, de l’OCDE, de l’OMC et du président des États-unis. Dans un tel contexte, les gouvernants de chaque État ne sont que les représentants de ce conseils d’administration, des sortes de gérants locaux. Ils ne défendent pas les intérêts des citoyens, mais les intérêts et les valeurs de ce conseil d’administration mondial.
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