Clandestine

Est-il besoin d'être un écrivain de métier pour transmettre efficacement un témoignage douloureux ? Primo Levi s'est confronté au problème mais il nous faisait part de sa propre expérience , Kertész a eu bien des difficultés à trouver les mots pour transmettre ce qu'il avait vécu . Ce qui est relaté dans ce livre est bien différent , le sujet n'est pas l'expérience concentrationnaire mais les péripéties d'y échapper en survivant tant bien que mal dans une périlleuse clandestinité . Le fond importe plus que la forme dans ce genre de livre , j'ai eu le même ressenti que Oona mais y attache moins d'importance d'autant plus que l'auteur n'est que le fils de celle qui a vécu les faits . Les allemands ont été eux aussi les victimes de cette folie nazie qu'ils y aient collaboré ou non , on ne peut donc juger ceux qui ont fermé leurs portes sans avoir à l'esprit le danger qu'ils auraient encouru en agissant autrement . de nos jours les réfugiés ont un quotidien aussi difficile et plane sur eux la menace d'être renvoyés dans leur pays d'origine ou beaucoup d'entre eux trouveraient la mort , ce qui attendait les libertaires espagnols rendus au franquisme par le gouvernement de Vichy . Retenons-nous les leçons de l'histoire ? l'utilité de ce genre de témoignage est donc essentielle pour nous éviter de perdre notre humanité . En ce sens ce témoignage est aussi important que " L'homme de Kiev " de Bernard Malamud .

Dans ce livre, Marie Jalowics relate sa vie de clandestine à Berlin entre 1941 et 1945. Alors âgée de 20 ans, le 22 juin 1942, elle décide de survivre en refusant de porter l'étoile jaune, en perdant son identité, en rompant avec sa famille et avec la communauté juive.

Au cours de ces années, elle sera toujours en mouvement, guidée par sa détermination, sa perspicacité, ses intuitions.

Un récit vivant, précis, sans concession et sans apitoiement, dans lequel il n'y a ni gentils, ni méchants, mais des êtres humains qui en fonction des circonstances, se conduisent bien ou mal.

Un témoignage rare, intense qui retrace une force intérieure exceptionnelle.

Déception sur la forme! Si le contenu de ce témoignage est indubitablement intéressant, je trouve le style très lourd, au point de décourager le lecteur à mi-parcours. De plus, la traduction souffre de beaucoup d'erreurs de ponctuation ou de fautes d'orthographe. C'est dommage car je suis certaine que la Vo doit être excellente!

Un témoignage essentiel, bien que tardif. Ce qui est touchant c'est l'aspect banal, quotidien, parfois héroïque et souvent mesquin de l'aide que M Jalowicz a reçu. Oui, ce sont quasiment que de personnages paradoxaux qui ont accompagné cette jeune femme vers la lumière. Leçon troublante, et humaine, leçon utile pour ceux qui aiment l'Allemagne, mais qui l'aiment sans concession.