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3,39

sur 1511 notes
Retrouvé dans les tréfonds de ma bibliothèque, j'avais tout oublié de "L'île des esclaves". Pièce courte, j'ai regretté qu'elle n'aille pas au bout de son idée par ailleurs plutôt intéressante.
Le principe : deux hommes et deux femmes s'échouent sur une île dont les règles imposent un changement de statut. Ainsi les maîtres deviendront les esclaves et les valets auront le loisir de les gouverner. Pas pour toujours, juste le temps qu'ils comprennent que, quand on a la chance d'être bien né, il ne faut pas abuser de son pouvoir.
Cet aspect "théâtre dans le théâtre" est malheureusement sous exploité. Son utilisation est beaucoup plus drôle dans l'"Amphitryon" de Molière, par exemple.
Et tout cela va vite, beaucoup trop vite ! Principalement grâce au bon coeur des "esclaves" pourtant bien malmenés par leurs maîtres. Les clichés sur les femmes et les serviteurs sont nombreux. On peut le regretter mais ils sont le signes d'une époque, puisque cette pièce date de 1725. En revanche, pour faire passer la morale, un peu d'ironie aurait été appréciable.
En résumé, je n'ai rien trouvé de bien transcendant ni dans le fond ni dans la forme de cette pièce. Je comprends pourquoi je l'avais oubliée...
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Lorsque l'on déclare que la plupart des lectures imposée à l'école sont ennuyeuses, ce livre ne déroge pas à la règle. J'ai détesté ce livre et particulièrement la plume de Marivaux que je juge exécrable. Ne parlons même pas du contenu qui n'a aucun intérêt. Je vous souhaite bonne chance si cette lecture vous est imposée par l'éducation nationale, vos cours de français risquent d'être longs.
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Petite pièce de théâtre très courte qui est une belle représentation de l'adage suivant: ne fais pas aux autres ce que tu ne souhaites pas à toi même....
a méditer.....
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De Marivaux j'ai lu il y a de nombreuses années le jeu de l'amour et du hasard, je me souviens d'avoir apprécié mais mes souvenirs restent assez vagues.



L'île des esclaves est une pièce très rafraîchissante. Suite à un naufrage, des athéniens et leurs esclaves échouent sur l'île aux esclaves! A la bonne heure! Cette île a accueilli voila cent ans un groupe d'esclaves de la Grèce Antique révoltés contre leur maître athénien. Ils avaient pris comme coutume de tuer les maîtres qui avaient le malheur de se retrouver sur leur terre. On croirait donc que le destin de ces deux égarés était tout tracé, que nenni!



En réalité les descendants des primo arrivants ont changé quelque peu leur philosophie, ils entreprennent des cours d'humanité d'une durée de trois ans pour amander, corriger les anciens maîtres; anciens car la règle veut que les rôles s'inversent : l'ancien esclave devient maître, l'ancien maître devient à son tour esclave...



C'est une pièce assez drôle qui nous parle essentiellement de thèmes comme la liberté, le respect mutuel, l'idée de justice, " souvenez-vous en prenant son nom, mon cher ami, qu'on vous le donne bien moins pour réjouir votre vanité, que pour le corriger de son orgueil".

Il est également question du pouvoir et de ses abus. Marivaux tacle au passage ses contemporains du siècle des Lumières.

Un classique à ne pas perdre de vue!


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Je suis ravie d'avoir pu découvrir cette pièce de théâtre, que mon fils étudie en ce moment en classe de troisième. Cette oeuvre classique est une sorte de dystopie dans laquelle, à la suite d'un naufrage, maître et esclave s'échouent sur une île, où les classes sociales sont inversées. Des phénomènes étranges se produisent puisque les maîtres se plient volontiers à l'exercice. Sans parler de la fin de la pièce, qui semble improbable.
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UN PETIT BIJOU CISELÉ EN 1725.
Sur une île gouvernée par des esclaves fugitifs, deux malheureux naufragés, maîtres accompagnés de leurs serviteurs, débarquent. Ni l'époque ni le lieu ne sont précisés. La loi instaurée sur l'île est de priver de liberté les maîtres et d'affranchir les esclaves. Bref d'inverser les rôles selon la vielle tradition des saturnales romaines de l'antiquité et de notre « carnaval à l'envers » médiéval.
Les maîtres de leurs anciens maîtres peuvent ainsi se venger et mortifier ces derniers en stigmatisant leurs traits de caractère et défauts. Ils sont contrefaits et doivent obéir à leur tour à des caprices et ordres extravagants. Mais la fable est morale et finira bien puisque les accusés qui acquiescent et reconnaissent leurs abus, font amende honorable, acceptent de se corriger et sont finalement libérés.
Cette utopie allégorique, qui fût même jouée devant la cour, a été bien reçue, alors qu'elle vise directement les prérogatives des nobles et les ridiculise. Elle préfigure le théâtreDe Beaumarchais dont les Noces de Figaro seront fraîchement reçues 50 ans plus tard juste avant la révolution (1778).
Un marivaudage en un acte sur 20 pages, à savourer sans modération, en le replaçant dans le contexte de l'époque.
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Une pièce de théâtre écrite en prose, voilà qui rend plus facile la (re)lecture d'un classique ! D'emblée le texte paraît plus clair malgré le vocabulaire d'époque et, ajouté aux didascalies, plus visuel et vivant : on imagine bien les jeux de scène des personnages ! le comique se manifeste dès la première scène avec un Arlequin espiègle qui arrête d'obéir dès lors qu'on lui annonce sa position nouvelle de maître: on le voit très bien narguer Iphicrate en lui lançant "Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m'en faire à coups de gourdin ; et le gourdin est dans la chaloupe." ! Profitant de sa position nouvelle, le valet se lâche ("les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules"), n'hésitant pas à exprimer sa rancoeur ("tu me traitais comme un pauvre animal", "tu disais que cela était juste parce que tu étais le plus fort"), les humiliations subies au quotidien ("je n'ai que des sobriquets")... Rapidement, le rapport de forces s'inverse, Arlequin finissant par mettre Iphicrate à pied d'égalité par le tutoiement. Celui-ci se cherche des excuses, confus, mais pour le valet, les règles sont claires : "nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là"... En prenant à son maître son épée, symbole de son statut (qui se réduirait donc à un attribut ?), il lui impose physiquement le changement de rôles, déterminé à lui donner une bonne leçon.

Et voilà qu'entrent en scène Cléanthis et Euphrosine, pendant féminin des deux hommes. Pas d'ironie chez Cléanthis, seulement la colère et le ressentiment. Beaucoup plus virulente qu'Arlequin, la jeune femme exprime dans le jeu des portraits celui sans concession de sa maîtresse, qu'elle juge méprisante et capricieuse, et dont elle subit chaque jour les sautes d'humeur. Malgré tout, le passage ne manque pas d'humour, le lecteur imaginant très bien les mimiques de la servante singeant Euphrosine ! Trivelin y joue le rôle de médiateur, encourageant le dialogue entre les deux femmes tout en rappelant qu'il ne s'agit "point de vengeance", plutôt "qu'elle se corrige". Avec cette épreuve des portraits, les maîtres doivent prendre conscience de leur attitude au quotidien et de ce qu'endurent leurs esclaves. Mais Euphrosine fait preuve de mauvaise foi, tentant même de corrompre Trivelin pour qu'il lui fasse un bon rapport ("Quoi ! Vous me conseillez de mentir !")... Elle finit par concéder que "il y a du vrai, par-ci, par-là" bien malgré elle, puisque "il faut bien l'avouer" (les maîtres ont trois ans pour prouver qu'ils ont changé et espérer rentrer à Athènes).

Retour à une ambiance plus détendue avec Arlequin qui, "de bonne humeur" car éméché, se contente d'un portrait concis d'Iphicrate. S'il se moque de l'immaturité de ce dernier, il ne se montre pas du tout rancunier, riant et lui donnant du "mon ami". le valet fait l'effet d'un bon bougre et Iphicrate semble avoir moins de difficulté qu'Euphrosine à reconnaître ses "ridicules". D'ailleurs celle-ci peine à assumer sa position nouvelle, continuant de tutoyer Arlequin.
Dans la scène 6, Arlequin et Cléanthis s'amusent au jeu de la séduction mais attention : "plus question de familiarité domestique", "traitons l'amour à la grande manière, puisque nous sommes devenus maîtres". Une fois de plus leur attitude fait sourire, eux qui savent si parfaitement imiter leurs patrons pour les avoir si souvent observés (et subis) ! Cependant, si Cléanthis prend la situation très au sérieux, on sent bien que l'inversion des rôles n'est qu'un jeu pour Arlequin qui ne peut s'empêcher d'interrompre la discussion par des remarques et des rires ("je m'applaudis"). Il ne suffit pas d'endosser une veste pour changer l'homme... Arlequin reste "un homme franc, un homme simple dans ses manières" (au sens positif du terme).

A partir de la scène 9, on a l'impression que du temps a passé. Euphrosine apparaît meurtrie, elle se sent rabaissée par Cléanthis et avoue : "J'ai besoin de la compassion de tout le monde". de même Iphicrate se plaint d'avoir subi le mépris d'Arlequin, il se sent blessé : "Tu m'aimes et tu me fais mille injures". L'heure est au règlement de compte ! "Tu veux que je partage ton affliction, et jamais tu n'as partagé la mienne"... Les larmes coulent, les hommes se repentent : "si j'avais été votre pareil", constate Arlequin, "je n'aurais peut-être pas mieux valu que vous". On s'excuse, on se pardonne. Chez les femmes, c'est plus compliqué, Cléanthis est furieuse, c'est trop facile ! Mais au final, tout le monde se réconcilie : "je veux être un homme de bien", affirme Arlequin. Car au fond peu importe sa condition sociale, "il faut avoir le coeur bon, de la vertu et de la raison ; voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre", conclut Cléanthis. Une belle leçon d'humanité !
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Si les pièces de Marivaux ne sont pas inintéressantes à étudier, je dois avouer que leur lecture m'a parue pour les rares qui me sont passées entre les mains un peu pesante.

Celle-ci ne fait pas exception, et j'ai fini par l'expédier pour en finir au plus vite, devinant en quoi consisterait la fin et ne prenant pas beaucoup de plaisir.

Mais je pense que si je la voyais jouée, mon opinion remonterais sans doute. Car le théâtre sur le papier, en particulier non versifié n'est qu'un pas reflet de ce qu'il est réellement, car dépourvue de la vie d'une mise en scène.
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Mariveau, le XVIIIe, le siècle des lumières : je resterai définitivement fan ! Avec Voltaire, Montesquieu Rousseau...
Cette pièce montre la façon dont les gens devraient être bons. Bons envers les mauvais afin qu'ils se repentent et qu'ils soient pardonnés. Une leçon du comportement du maître envers celui qu'a son esclave lorsque les rôles sont inversés.
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"L'Île des esclaves" est une pièce courte, en un acte et 11 scènes, tout à fait accessible, même si certains mots ont des sens un peu différents d'aujourd'hui - Marivaux utilise encore le langage classique de la comédie, mais épuré par rapport à Molière, par exemple, qui peut être difficile à lire maintenant si on n'en a pas l'habitude.

Cette courte comédie en prose a pour lieu une île antique, où les esclaves se sont réfugiés et ont instauré une République : d'abord livrés à la vengeance, ils ont tué les maîtres, puis ont décidé de mettre en place des lois pour les corriger, leur faire voir qu'ils ne devaient pas abuser de leur situation sociale, leur condition au sens classique. Comment ?

L'idée est de renverser les rôles, de mettre pour un temps les serviteurs à la place des maîtres, pour faire comprendre à ceux-ci qu'une fois à la place de leur esclave, leur vie n'est pas facile. On se doute bien que le propos est d'ordre égalitaire, et qu'un valet comme Arlequin, issu de la tradition italienne, fera de cette situation une occasion en or pour le discours sur les inégalités, ainsi que pour le comique, du reste. Cléanthis, la servante, n'est pas de reste, et le passage où il jouent à se faire la cour en imitant leurs maîtres, sur un mode précieux décalé et un peu bouffon, est un grand moment.

L'émotion est également présente, car sous les apparences de la hiérarchie sociale, peut-être la jeunesse peut-elle tout changer, car maître et valet, comme maîtresse et servante, se vouent une véritable affection, et chacun fait au mieux avec la situation. On passe du rire aux larmes, de l'ironie piquante aux sentiments affectueux.

C'est aussi un peu du théâtre dans le théâtre, car les personnages échangent véritablement leurs costumes, mais il n'y a pas de méprise, chacun(e) sait qui est l'autre. Trivelin, le chef de cette île, distribue les rôles et en quelque sorte, les "bons points", lorsque maîtres, mais aussi serviteurs, progressent dans leur prise de conscience et respect de l'autre.

J'ai goûté le style enlevé de cette pièce, mais j'ai finalement été un peu déçue, car je m'attendais à un discours plus incisif sur l'inégalité ; or, on peut dire que Marivaux joue avec la situation, mais ne révolutionne pas la société, même si certaines répliques ont un accent anti-esclavage. On est sans cesse conscient que c'est "pour jouer", et non un vrai projet utopique.

Par ailleurs, je ne me suis pas vraiment sentie partie prenante des sentiments des personnages, je suis restée un peu en dehors. Sans doute que sur scène c'est différent. Il est vrai aussi qu'en théâtre, Marivaux n'est pas mon préféré - à la même époque, je préfère Beaumarchais (mais il vient après Marivaux chronologiquement, les temps avaient changé).
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