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EAN : 9782709642699
200 pages
J.-C. Lattès (01/02/2013)
2.82/5   11 notes
Résumé :
Hérite-t-on des conduites d échecs de ses ancêtres ?

Il y a d'abord Marcel, minuscule gratte-papiers parisien au service de la grosse machine administrative allemande vouée à censurer les pièces de théâtres pendant l'Occupation. Ses supérieurs, des dandys nazis, méprisent ce petit bureaucrate zélé, fièvreux, et sûr de son talent qui réécrit et massacre les uvres des plus grands artistes de son temps, dont les pièces de Jean-Paul Sartre.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le roman raconte en parallèle l'histoire de Pierre, un adolescent puis un jeune homme d'une famille ordinaire, aux parents un peu beaufs, vivant dans les années quatre-vingt, et celle de son grand-père, Marcel, collaborateur sous l'Occupation, employé par la censure pour passer au tamis les oeuvres dramatiques puis poétiques à paraître. Ce mode de narration tend à renforcer leur point commun, qui est l'échec. Le grand-père se croit un talent dramatique mais n'est qu'un sous-fifre fonctionnarisé de la propagande allemande, et le petit-fils a un talent pour le dessin qu'il n'exploite pas du tout faute d'un environnement socio-familial adéquat. ● J'ai commencé à livre l'oeuvre de Côme Martin-Karl par son dernier livre, paru en 2020, La Réaction, qui m'avait enthousiasmé, puis poursuivi avec son deuxième livre publié, Styles, que j'ai également énormément aimé. Les Occupations est son premier roman et je dois avouer qu'il ne m'a pas autant plu. L'humour y occupe une place bien moindre, ou alors je n'y ai pas été aussi sensible. Je trouve aussi que l'auteur n'y a pas suffisamment de tendresse pour ses personnages, contrairement à ce qui se passe dans ses romans postérieurs, où pourtant les personnages sont aussi difficiles à aimer. Le personnage de l'amant de Pierre, Thierry, n'a aucune facette positive, par exemple. Enfin, je ne vois pas trop où l'auteur veut nous emmener en comparant les destins de losers du grand-père et du petit-fils. Je lui trouve quand même déjà un grand talent dans les dialogues et aussi dans l’originalité et la pertinence de ses comparaisons.
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Avec un grand-père paternel fusillé à la Libération et un grand-père maternel enrichi grâce au marché noir, l'héritage est lourd pour Pierre Miquelon, adolescent des années 80. Mais Pierre n'en sait rien. Dans la famille, le sujet est tabou et jamais on ne parle ni du collabo ni du salaud. Tout au plus sait-il que Marcel Miquelon travaillait à la Propagandastaffel où il était chargé de censurer les oeuvres écrites pour les débarrasser de tout ce qui pouvait déplaire à l'occupant allemand. Bien loin de ce passé honteux, Pierre a été élevé par des gens bien, sans histoires, des français moyens, fiers de leur petit pavillon de banlieue, contents du peu qu'ils possèdent et ne désirant pour leurs enfants qu'un bonheur simple et un bon travail. Et Pierre répond à toutes leurs aspirations. Adolescent paisible, il passe son bac et entre en BTS gestion commerciale. Hélas, une rupture sentimentale va le faire dévier du chemin tout tracé. Il arrête son BTS, entre dans une école commerciale, se découvre homosexuel, s'éprend de Thierry et quitte l'Oise pour le Loiret, un boulot de créateur de mots croisés et la vie de couple. Finalement quitté par Thierry, il s'installe dans l'Aude, dans la maison familiale, et c'est là qu'il trouve les archives de son grand-père Marcel. En fouillant les cartons, il se fait peu à peu une autre idée de ce collabo, le découvrant plus passionné de théâtre et écrivain raté que fervent admirateur d'Hitler et de ses sbires.


En entremêlant les destins d'un obscur gratte-papier mais fervent censeur, sûr de travailler pour le bien des belles lettres, naïf et maladroit pendant l'Occupation et son petit fils qui se cherche dans la France des années 80, Côme MARTIN-KARL pose la question du lien familial par-delà le temps. Et ce qui lie les Miquelon, c'est bel et bien la médiocrité. Leurs destins sont très différents bien sûr mais le ciment en est la petitesse des ambitions, ce désir de s'élever mais sans faire de vagues pour finalement rester à l'écart de la réussite. Si le procédé est intéressant puisqu'il permet de visiter deux époques, la guerre d'abord, avec le climat délétère de l'Occupation et la frénésie de la Libération, et les années 80 ensuite, époque sans réelle ampleur où tous les espoirs de réussites résidaient dans les vertus de l'ascenseur social. Cependant, si on suit les péripéties de ses deux anti-héros avec un certain intérêt, on a tout de même du mal à voir où l'auteur veut en venir. L'échec serait-il héréditaire? Espérons que non et laissons ces deux ratés à leurs petits rêves de gloire. Pas indispensable.
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Dans ce premier roman, Côme Martin-Karl ne rate pas sa cible : une famille ordinaire et aseptisée de province, les Miquelon, menant une vie rangée et sans relief dans l'Oise.

Mais à partir d'un grand-père collabo, l'auteur tricote un roman très drôle dans lequel il balade un regard plein d'humour sur les déveines de deux générations, le grand-père Marcel et son petit-fils Pierre. Ce qui relie ces deux hommes qui ne se sont pas connus : des destins avortés, celui d'un dramaturge ignoré pour l'un, et d'un dessinateur piétiné pour l'autre. Des hommes sans grande envergure animés par des rêves trop ambitieux, et qui ne parviennent pas à dépasser leur condition de sous-fifre de l'administration ou de doux rêveur.
Ils vivent leurs échecs comme autant de prises de conscience sur le sens de la vie et de leur identité. Pour eux ce sont de nouvelles opportunités à saisir alors que d'autres refuseraient de se bercer d'illusions.


La plume spontanée et nonchalante, les comparaisons efficaces trahissent le regard distancié et narquois qu'on aime bien porter sur les plus faibles ou les plus tendres d'entre nous. L'auteur prend plaisir à railler des français moyens, un peu benêts, dont la vie est aussi épaisse qu'une fiche bristol. Pour Binet ce sont les Bidochon, pour Martin-Karl ce sont les Miquelon.
C'est parfois caricatural, excessif, mesquin et pourtant on sourit du traitement qui est fait du thème du poids des origines, du legs de la honte, de la quête d'identité ou encore de l'affirmation de soi. Là où des auteurs engageraient le récit dans un roman sombre et complexe, Côme Martin-Karl a opté pour une littérature à contrepied, pleine de légèreté et de second degré. On peut parfois regretter la construction un peu rigide mais ce premier roman demeure une lecture distrayante lorsqu'on se concentre sur ces personnages un peu bancals, en marge de la réussite, enfermés dans leur aveuglement face à la réalité. Des personnages « condamné[s] qu'à ramasser des miettes », eh oui « les miettes, en fait, ça peut occuper une existence ».
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Ce roman c'est le récit du destin de deux hommes à deux époques différentes : Tout d'abord Marcel travaillant pour les Allemands et la censure d'oeuvres théâtrales pendant l'occupation. Il pense servir sa passion mais son destin sera funeste.Bureaucrate méprisé ayant laissé la honte comme héritage pour ses descendants. On ne parle pas de lui, c'est un sujet tabou. le deuxième personnage est Pierre , son petit-fils , jeune homme errant dans les années 80 entre un travail peu passionnant et un autre garçon duquel il tombera amoureux. C'est un garçon qui s'assume , qui semble vivre au gré des opportunités.

Après son licenciement, il se réfugie chez sa défunte grand-mère , épouse de Marcel. La découverte d'un manuscrit révèle chez Pierre l'envie d'entreprendre, de se grandir , mais son projet échoue...

Les occupations , que signifie ce titre ?

Les occupations accepte pour moi deux interprétations: la période dite de l'occupation nazie vécue par Marcel et les activités comme le travail de Marcel et de Pierre ( les occupations vues comme l'exercice d'un métier ou la passion).

Qu'est-ce qui occupe voire préoccupe les deux personnages ? Pierre occupé, préoccupé par son amour, habité par la découverte du manuscrit et la promesse d'une nouvelle et belle vie. Marcel habité par l'écriture et le théâtre , et qui ne laissera comme souvenir que la honte et le dégoût. Les descendants de Marcel préoccupés par la tare qu'il leur aurait légué comme s'ils devaient porter de génération en génération son destin , sa chute soudaine et brutale.

Roman très agréable à lire, il faut creuser pour essayer de comprendre le lien entre les parcours des deux personnages. On cherche sans aucunes certitudes si les destins des deux hommes sont à mettre en parallèle.
Lien : http://helene14.canalblog.co..
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2 destins sans panache à 2 générations d'intervalle. le ton est enlevé pour décrire 2 existences assez falotes et une incapacité à sortir du lot.
Le rendu de la jeunesse de Pierre est saisissant. Étant de la même génération que le personnage, j'ai retrouvé mes marques et les mentalités de l'époque dans ce roman.
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critiques presse (2)
Lexpress
17 juillet 2013
Côme Martin-Karl, conteur alerte, [...] met en scène avec talent des personnages ayant tous à coeur d'être quelqu'un.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
23 janvier 2013
Premier roman de Côme Martin-Karl, Les Occupations établit un parallèle assez habile, à un demi-siècle de distance, entre deux hommes à l'existence terne, obsédés par la peur du déclassement et désespérément en quête d'identité. Dérangeant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ignorant des enjeux de mémoire nationale et préférant marcher sur des œufs quand il s’agit de la sensibilité chauvine d’un peuple arrogant, il craint que le souvenir de l’occupation latine de la Gaule ne soit encore trop vif dans l’esprit des Français.
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Comme toute adolescente, son cœur a le pouvoir inutile de transformer le plomb en or, et la situation la plus banale est à ses yeux une idylle. De même, le garçon le plus insignifiant devient merveilleux. Ça tombe bien pour Pierre.
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Thierry fourmille de projets. S’il était élevé dans une famille de droite, on dirait de lui qu’il a une âme d’entrepreneur, mais comme ses parents sont mitterrandistes, il est décrit comme créatif.
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[I]l est ennuyeux comme un cochon d’Inde.
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Videos de Côme Martin-Karl (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Côme Martin-Karl
Les Pieds sur scène #2 - Côme Martin-Karl .Les Pieds sur terre est une émission quotidienne diffusée sur France Culture à 13h30. Les Pieds sur scène est une série d'émissions enregistrées en public au Théâtre du Rond-Point. Des histoires vraies racontées par celles et ceux qui les ont vécues, avec : Isabelle Boccon-Gibod, Béatrice du Preez, Aurore Debierre, Gérard Fleldzer, Côme Martin-Karl, Mustafa Rotman et Xiaoxing Cheng.
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