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Côme Martin-Karl (Autre)
EAN : 9782490828166
48 pages
Maison Malo Quirvane (16/03/2020)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Finistère, là où finit la terre. Dans ce bout du monde pluvieux, l’administration étatique française fonctionne banalement, jusqu’à ce que surgisse le fantastique, dans le ciel rendu fou.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Petit objet littéraire identifié par la maison Malo Quirvane, ces Lumières de granite couvrent en une vingtaine de pages l'histoire d'un détachement.

Détachement administratif d'abord : celui d'un directeur de communauté de communes que la carrière porte d'un bout à l'autre de la France et qui atterrit en Bretagne, au milieu d'un Finistère aride et rustique. Ce premier détachement en crée un second, à la fois mental et géographique, en d'autres termes un dépaysement. Notre homme, un parisien, ou plutôt un francilien de campagne (la différence est notable), prend son poste et s'y sent d'emblée étranger .

Ce dépaysement "horizontal" prend une nouvelle dimension à la suite d'une expérience métaphysique qui forme un second axe, vertical celui-ci. Au sens propre comme au figuré, cette expérience agit doublement : elle rapproche le héros de sa secrétaire, qui l'a vécue aussi, en même temps qu'elle l'éloigne du reste du monde et de ses obligations professionnelles. (Un constat au passage : la fraternité des individus est plus forte que la méfiance communautaire)

Le récit s'achève en suspens sur le choix du héros : recentrer sa vie autour de son expérience métaphysique, ou poursuivre une existence routinière au service de la bureaucratie nationale. A travers ce grand écart vertigineux, Côme-Martin Karl rappelle que toute vie est possible ; et qu'il ne tient qu'à nous de tirer le voile de l'ordinaire pour contempler, à défaut de les comprendre, les mystères du monde.

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Je tenais d'abord à remercier Babelio et la maison d'édition Malo Quirvane pour cette lecture offerte lors d'un événement "Masse-critique".
Cette lecture je l'ai avant tout choisie pour la poésie de son titre "Les lumières de granite", mais aussi pour son format très particulier de "mini roman". C'est en effet la spécificité de la maison d'édition Malo Quirvane d'éditer des textes courts s'apparentant à la nouvelle. Ce n'est pas mon habitude d'aller vers ce genre de textes, mais celui-ci m'intriguait. La quatrième de couverture n'en dit pas long, mais c'est joli, déjà: "C'était la lune : des rochers secs, une végétation si triste qu'on ne la remarquait pas, des éboulis comme si une force surnaturelle avait décollé les pierres enfouies sous la poussière grise." Il s'agit en fait, de l'incipit, et c'est alléchant. le lecteur est d'emblée transporté au coeur de la Bretagne et englouti par l'atmosphère énigmatique des Monts d'Arrée. Et j'aurais tant voulu que la magie poétique de cette première page opère tout au long des 36 pages suivantes. Pour un texte court, je m'attendais à une fulgurance, j'aurais voulu que ce soit "beau comme une claque", à l'image des paysages bretons. Malheureusement, je suis restée perplexe face à cette lecture trop courte qui ne pas transportée. En effet, cette histoire d'un directeur municipal qui, pour se remettre à neuf, choisi de se couper du monde en prenant poste en Bretagne, tombe à plat. Et l'élément "fantastique" qui survient n'est pas non plus d'une grande force, ni très original. Je me suis trouvée déçue également face à une intrigue qui ne mène nulle part, avec une impression d'inachevé. Si l'écriture reste jolie, elle perd très vite de sa poésie. Je n'ai donc pas été convaincue par cette expérience du mini roman, en tout cas pas par celui-là. Je pense que j'ai besoin de plus de consistance, de plus qu'un quart d'heure de lecture pour me sentir happée. Mais peut-être suis-je passée tout à fait à côté.
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J'ai adoré ce mini-roman à la fois poétique et administratif, jacobin et breton ! C'est un texte bien troussé, fort intelligent, qui se lit comme on sirote une bonne petite bière, dans un bon fauteuil, entre l'après-midi et le soir.
Le style de Côme Martin-Karl réussit l'alliage de la précision chirurgicale et de la poésie, mais une poésie évidente, immédiate et pas du tout recherchée, qui surgit entre les mots, entre les phrases, entre les sentiments inattendus.
Un haut-fonctionnaire quelque peu sérieux et fade en apparence, se retrouve à la direction des services dans le Finistère qu'il ne connaît pas. Il prend son poste avec sérieux et s'attèle à la tâche, sous les yeux de la secrétaire, une locale aux faux airs bonasse. C'est pourtant cette Anne-Sylvie qui sera son alliée et sa soeur d'âme face au surgissement du fantastique au milieu de l'intrigue.
Un format formidable, qui permet de fermer le livre une demi-heure après l'avoir ouvert, en ayant l'impression d'avoir englouti un roman.
Un style très « Martin-Karl », mais avec un zeste de poésie qu'on ne trouve pas dans ses autres romans, tout aussi sarcastiques mais plus cyniques.
Une histoire très charmante et drôle, qui nous rappelle qu'aucun Etatisme n'effacera jamais les marottes locales et le désir d'évasion des gens du commun.
Un sourire aux lèvres, j'ai fermé ce bouquin que je rouvrirai dans deux ou trois ans sûrement, pour retrouver ces sensations à la fois légères et caustiques.
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Une nouvelle très agréable à lire, joliment écrite. En quelques lignes nous sommes aux côtés du personnage principal qui découvre une petite commune de Bretagne où il s'installe pour raison professionnelle. L'histoire contemplative et introspective prend un virage fantastique inattendu...

J'ai apprécié la modestie et la simplicité qui se dégagent de cette histoire, impressions qui restent présentes jusqu'au bout malgré l'apparition de "l'élément fantastique". Et comme souvent avec des textes courts, c'est au lecteur de s'approprier le récit et de le poursuivre...

Cela donne envie de découvrir d'autres livres de cette collection présentée ainsi :
Les mini-romans de la collection Fragiles Pouvoirs mettent en scène l'exercice du pouvoir administratif en France par les hauts fonctionnaires parachutés dans des provinces pleines de charme et d'embuches.

Merci à Babelio pour cette lecture offerte lors d'un événement "Masse-critique".
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C'est donc à l'occasion d'une rencontre à la librairie Chandeigne que je redécouvre cet opuscule dont le très beau titre m'avait interpellé lorsque je l'avais vu passer il y a quelque temps. Il est sous-titré "Un OVNI de" et il porte fort bien cet en-tête, sans divulgâcher pour ne pas casser votre surprise, voilà un texte bien singulier.

Le héros de ce mini-roman vient de se faire nommer directeur général des services d'une toute petite communauté de communes en Bretagne. Trou perdu, diraient certains. C'est ce qu'il cherche : repartir de zéro, casser les habitudes, changer d'air...Travail administratif de fonctionnaire dans une mini-structure, une seule secrétaire, la lande, la Bretagne, son schiste et ses calvaires. On "voit" le cadre. En peu de mots, on y est. Et puis, une nuit, il va faire une rencontre qui le met littéralement en état de choc. Et le sort de son cadre...

La chute est brutale, inattendue. Je parle de celle du texte mais aussi de celle du héros. Une trentaine de pages étonnantes, vraiment inattendues (je sais, je me répète) dans cette collection que j'aime beaucoup. Je ne connais pas l'auteur ni son back-ground mais je serais curieux de savoir d'où il a tiré cette idée et pourquoi. Un OLNI ? Objet Littéraire Non Indentifié...

Amateurs de surprises, à votre tour ! Spielberg n'est pas si loin que ça...
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
À ces mots, sans animosité aucune, j’ai éteint mon téléphone, mais j’imagine que mon supérieur hiérarchique a pris ça violemment. Je me suis relevé lentement, j’ai mis mon manteau froissé, je suis sorti, je suis passé devant Anne-Sylvie, elle s’est levée avec colère.
– Pourquoi vous avez dit au président ce que vous avez vu ?
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"Il n'y avait pas d'heure non plus, quel que soit le moment où l'on se promenait, il était dix-sept heures un jour de novembre. Mais c'était beau comme une claque."
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Videos de Côme Martin-Karl (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Côme Martin-Karl
Les Pieds sur scène #2 - Côme Martin-Karl .Les Pieds sur terre est une émission quotidienne diffusée sur France Culture à 13h30. Les Pieds sur scène est une série d'émissions enregistrées en public au Théâtre du Rond-Point. Des histoires vraies racontées par celles et ceux qui les ont vécues, avec : Isabelle Boccon-Gibod, Béatrice du Preez, Aurore Debierre, Gérard Fleldzer, Côme Martin-Karl, Mustafa Rotman et Xiaoxing Cheng.
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