J'ai adoré ce mini-roman à la fois poétique et administratif, jacobin et breton ! C'est un texte bien troussé, fort intelligent, qui se lit comme on sirote une bonne petite bière, dans un bon fauteuil, entre l'après-midi et le soir.
Le style de
Côme Martin-Karl réussit l'alliage de la précision chirurgicale et de la poésie, mais une poésie évidente, immédiate et pas du tout recherchée, qui surgit entre les mots, entre les phrases, entre les sentiments inattendus.
Un haut-fonctionnaire quelque peu sérieux et fade en apparence, se retrouve à la direction des services dans le Finistère qu'il ne connaît pas. Il prend son poste avec sérieux et s'attèle à la tâche, sous les yeux de la secrétaire, une locale aux faux airs bonasse. C'est pourtant cette
Anne-Sylvie qui sera son alliée et sa soeur d'âme face au surgissement du fantastique au milieu de l'intrigue.
Un format formidable, qui permet de fermer le livre une demi-heure après l'avoir ouvert, en ayant l'impression d'avoir englouti un roman.
Un style très « Martin-Karl », mais avec un zeste de poésie qu'on ne trouve pas dans ses autres romans, tout aussi sarcastiques mais plus cyniques.
Une histoire très charmante et drôle, qui nous rappelle qu'aucun Etatisme n'effacera jamais les marottes locales et le désir d'évasion des gens du commun.
Un sourire aux lèvres, j'ai fermé ce bouquin que je rouvrirai dans deux ou trois ans sûrement, pour retrouver ces sensations à la fois légères et caustiques.