AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266236492
149 pages
Pocket (06/03/2014)
3.27/5   11 notes
Résumé :
Antoine aime Bahia, Bahia aime la vie. Un peu trop ?
Lorsqu'il lui découvre un amant, Antoine perd la raison et commet l'irréparable.
Rongé par le remords, il décide alors de tout quitter et entame un étrange voyage initiatique qui le mènera jusqu'en Patagonie, pays natal de sa belle.
En route, il croise de bien étranges compagnons : une jeune paumée à la dérive, un fakir visionnaire, une albinos en quête d'amour, un indien philosophe déçu pa... >Voir plus
Que lire après L'OuraganVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Antoine a la cinquantaine, célibataire, il est agriculteur. Se trouvant sans charme il ne s'attend pas la rencontre qui va chambouler sa vie. La rencontre exotique de la Patagone Bahia, une femme de tempérament qui jette son dévolu sur lui. Elle met de la lumière et de la fantaisie dans sa vie morne depuis l'enfance. Il ne s'est jamais senti aimé, on ne lui jamais porté la moindre attention.


Un jour Bahia reçoit la visite d'un compatriote, une connaissance de sa précédente vie. Alors qu'ils étaient en pleine discussion, Antoine rentre à la maison et c'est le drame. Antoine fou de jalousie commet l'irréparable. Il prend alors la fuite pour échapper à la police accompagné d'une jeune fugueuse nymphomane.



Cette fuite va l'emmener de la France aux Etats Unis, puis à l'Argentine. Lors de son périple il va rencontrer des personnages hauts en couleur : une américaine albinos, un fakir devin, un indien sédentaire. Mais partout sur son chemin qui le mène vers le pays natal de sa bien aimée, il est poursuivi par sa culpabilité et par l'image de Bahia. Il ne pense qu'à elle.


"Aux tripes la hantise du lendemain, amputé de celle qui l'avait sauvé de l'enlisement, il guettait les fesses d'une aguicheuse pleurnicharde qui traquait une araignée . Comme celle qu'enfant il nourrissait dans un carton à chaussures, de mouches et de confidences. Une mère aléatoire, un père abruti de travail, seule l'araignée l'écoutait. Lorsqu'il la lâcha sur son lit, elle ne s'échappa pas. Elle mourut à Noël. Plus tard il y eu Bahia"


"Depuis sa rencontre avec Bahia il n'avait plus cerveau ni sexe. Mais dans sa tête et son entrejambe un organe unique et indéfinissable, tout à elle dévolu. Se liquéfiant en elle il recevait en retour un torrent d'énergie, il se rechargeait. Erectile jusqu'au ciel, il décrochait les étoiles. Elles tombaient sur la Terre, il se vautrait dans un tapis d'étincelles."


Tout au long du roman nous sommes emportés par les mots de Daniel Martinange, chamboulés comme par l'ouragan qui bouscule la vie d'Antoine. Nous sommes envoûtés par le style à la fois poétique et cru de l'auteur, par la construction de ses phrases qui elles aussi semblent avoir subi les bourrasques de cette tornade irrésistible. Nous nous attachons à ces personnages hauts en couleur et tous à leur manière cabossés par la vie. Daniel Martinange nous offre un beau voyage et une superbe histoire d'amour.
Commenter  J’apprécie          90
Vrai-faux road-novel amoureux, rêverie sous speed sur les "secondes chances". Bien réussi.

Étonnantes retrouvailles avec un auteur par moi perdu de vue, depuis ses premières nouvelles dans les années 70, sous l'égide bienveillante de Bernard Blanc et d'Yves Frémion (je me souviens notamment avec grand bonheur des magnifiques "Les maîtres du monde" et "La ballade des dieux", dans les revues Univers 15 et 18).

L'auteur a depuis lors écrit des dizaines de nouvelles (que je vais m'empresser de découvrir maintenant), mais c'est avec un roman, son premier semble-t-il, qu'il est publié en 2012 chez Stéphane Million.

Roman échevelé en diable, comme son titre le laissait supposer, "L'ouragan" suit Antoine, modeste cultivateur stéphanois, cinquantenaire et célibataire, se voyant sans attraits notables, et qui n'a guère "vécu" jusque là lorsque débarque dans sa vie, par hasard, flamboyante, la Patagone Bahia, qui lui révèle vite une toute autre existence, de beauté permanente, de bonheur serein et de sexe joyeux.

Las, lorsque des morceaux d'une vie précédente de la fantasque Argentine se manifestent, le drame survient, et Antoine torpille dans un accès de colère cette nouvelle vie inespérée, entamant alors une fuite éperdue et picaresque, jusque dans l'Ouest américain, en un vain effort pour oublier d'abord et peut-être retrouver ensuite le Paradis perdu dont il s'est lui-même chassé, en compagnie de personnages croisant sa route et s'y attachant, paumées au grand coeur à la Fajardie, cowgirls entrepreneuses, ranchers amérindiens à la taciturne sagesse, ou encore compagnons de beuverie et de faconde que l'on jurerait parfois préparer l'apparition d'un oiseau canadèche cher à Jim Dodge.

Vrai-faux road novel, improbable et belle histoire d'amour, méditation conduite sous excitants sur la "deuxième vie" ou la "deuxième chance". Tout cela, et une jolie réussite.
Commenter  J’apprécie          40
Antoine, agriculteur dans la région de Saint-Étienne, cinquantenaire à l'existence si creuse, est enfin embarqué dans le tourbillon de la vie par Bahia, une latino-américaine rencontrée aux Baléares, celle qu'il appelle sa Patagone et qui fait de son existence une terre de feu.

« Sitôt levée elle jouait de la trompette. Un matin : - Dans Rio Bravo, avec John Wayne et Dean Martin, eh ben c'est ça ! Que le vent se dresse, et hop là ! elle sonnait la charge. Midi en sueur, deux-trois Suze, sur le trottoir elle soufflait à plein poumons des cantiques.
Cette nuit d'étoiles filantes. La cour, elle danse, sa jupe roulée dans sa ceinture, sans culotte, ses cuisses kidnappent l'argent de la lune. Elle écarte les jambes, pisse debout au son de la trompette, la musique renverse le village. Antoine à genoux, heureux, boit la fée. »

Hélas, un homme à la moto venu d'Argentine surgit au milieu d'eux ; les surprenant si proches, Antoine saccage tout par désespoir, et part sur la grand' route. Sur les bords du bitume, il ramasse Hélène, une blonde paumée, une junkie du lit aux antipodes de ce qu'il est, et plus tard Patricia, yankee albinos rêveuse ; tous les trois, ils s'envolent vers le Wyoming natal de l'américaine, pour fuir le désastre stéphanois.

Antoine, au coeur d'un attelage improbable de personnalités atypiques, tente de se reconstruire dans l'Ouest américain, sans jamais se défaire du souffle de Bahia et de l'espoir toujours plus fort de reconquérir le paradis perdu de sa tornade argentine.

L'écriture ramassée, intense de Daniel Martinange, qui brosse en quelques traits un être, une existence, fait fonctionner cette équipée surprenante sur la route des émotions fortes, avec ce roman écrit pour "faire fuir les fâcheux".
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Aussi Antoine s'exprimait-il peu. Il ne desserrait pratiquement plus les dents depuis son passage dans cette banque stéphanoise, pour placer le magot à son identité d'emprunt. Elle pourrait lui expédier n'importe où des liquidités. La valise bourrée de liasses de gros billets, à la chargée de clientèle éberluée :
- C'est un héritage. Un oncle. Il a vendu des terrains à bâtir. Il dépensait rien. Il faisait pas confiance aux banques. Il cachait ses sous dans des boîtes en fer. C'était un plouc.
Giflé par les rires de la femme !
Dire plouc pour la première fois de sa vie, s'insulter, et devant elle. Déstabilisé par ses bracelets de brillants qui toctoquaient le clavier de l'ordinateur, la manchette de son journal financier sur la guerre économique, autour des yeux, sur les paupières et la bouche ses peintures de guerrière. Ou de star de cinéma. Qui ne l'attirait pas.
Depuis sa rencontre avec Bahia il n'avait plus ni cerveau ni sexe. Mais dans sa tête et son entrejambe un organe unique, indéfinissable, tout à elle dévolu. (...)
Moque-toi banquière, et je te tue !
Bahia vantant la dure, douce, redoutable, rassurante sauvagerie du vent patagon, elle causait d'elle, tiens, fille de cette dinguerie.
Commenter  J’apprécie          30
_ Le malheur jamais s'insurgea Bahia. On à qu'une vie, on à qu'une vie!
Ritournelle chez elle, toujours très droite, comme pour s’élever, signifier; la vie je la veux haute , forte .
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : voyage initiatiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}