Une église pour les oiseaux

Un style (d)étonnant pour ce court roman québécois qui, en plus d'enrichir votre vocabulaire «fait au Québec » vous fera vivre une ambiance lugubre où les animaux comme les hommes semblent contaminés par des instincts de mort.
Une catastrophe annoncée dans cette petite ville de Ham-Sud, personnifiée par quelques personnages comme la mairesse, son fils , un Suisse dont la ménagerie a pris possession d'une ancienne église , un couple sanguinaire et ..une bande de martinets ramoneurs faisant preuve d'un sacré esprit critique….
Cette ville semble tout simplement maudite pour qu'autant d'événements viennent la perturber. Et ce n'est pas Roxanne Pépin, la mairesse, qui pourra faire grand chose alors qu'elle est empêtrée dans un démêlé judiciaire avec ce suisse qui a eu l'idée de construire une arche de Noé dans l'ancienne église catholique et dont l'instabilité psychologique de son fils Louis-Etienne lui donne bien des soucis. Ce dernier est amoureux de sa voisine du dessus, la belle Jessica Acteau qui forme un couple contre nature avec Dave d'une jalousie maladive et dont les traits de caractère le qualifie directement pour la finale des meilleurs psychopathes du pays. Espérons que la relation tarifée de Jessica avec le suisse ne le rende pas capable du pire ….

Maureen Martineau ne fait pas dans la demi-mesure . Des personnages ambigus et des émotions fortes jalonnent cette histoire décapante. Pas sûr que nos gentils martinets ramoneurs puissent voler en toute tranquillité vers des cieux plus cléments et surtout moins corrompus par cet air vicié qui donne à penser qu'un apprenti sorcier a encore frappé ! Ils ne seront peut-être pas témoins des pires agissements que des humains soient capables de commettre, transformant un corps d'homme en morceaux de boucherie.
Eh oui, à voir la photo de cette gentille québécoise, on a beaucoup de mal à penser qu'elle soit capable d'imaginer de tels scénarios noirs et sanguinolents. Et pourtant….
Chers lecteurs soyez prévenus !

Nature en péril et meurtre sordide dans un village du Québec.

Il y a les oiseaux, réfugiés dans la cheminée d'une église, des martinets qui se cherchent un couloir migratoire alors que le ciel est décimé par un phénomène étrange.

Il y a un original qui veut exploiter un zoo dans l'ancienne église et qui est frustré de ne pas avoir obtenu son permis d'exploitation.

Il y a une call-girl qui vient consoler l'homme dans son église convertie en étable.

Il y a la mairesse, qui a refusé le projet de zoo car l'église est vétuste présente des risques d'effondrement ou d'incendie.
Il y a des intrigues qui se croisent et des drames sanglants.

Dommage que le roman soit si court, on aurait aimé voir développé davantage l'écologie du petit village et de ses occupants, ainsi que la personnalité des protagonistes, particulièrement la mairesse, tiraillée entre ses responsabilités maternelles et politiques.

Un roman trop bref, mais une voix originale qui va quand même loin dans la noirceur psychopathe.

Voilà un petit livre (180 pages environ) que j'ai lu rapidement, sans déplaisir, et même avec un certain sourire, mais je ne saurais vous en dire grand-chose…

Une église pour les oiseaux est un des deux premiers titres publiés dans la collection Héliotrope Noir. le roman mêle une histoire de pollution atmosphérique qui peut provoquer la mort et un meurtre sordide, sur la personne d'Hermann Fiesch, une espèce d'illuminé, un drôle de zèbre (si, si) qui a acheté une église désaffectée pour en faire un… zoo ! Mais il a beau être plein de bonne volonté, il n'obtient pas le permis de bâtir (d'où sa rogne contre la mairesse du village) et les animaux parqués dans ses enclos ne respirent pas la joie de vivre. Il faut dire qu'ils sont infestés de cadavres d'oiseaux, des martinets ramoneurs qui occupent le clocher et qui ont senti les premiers les effets de la pollution.

Il y a donc dans le roman de Maureen Martineau un mélange de polar environnemental et de crime sordide (dont les auteurs tentent par tous les moyens de se débarrasser du corps – impossible de ne pas penser à le Père Noël est une ordure…), les deux étant entrecoupés d'une confession… décapante. Il y a de l'humour noir, de multiples références, l'auteure s'est sûrement amusée… mais bon, je ne crois pas que j'en garderai un grand souvenir, c'est un peu léger comme polar !
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Trop et pas assez !
A vouloir trop en dire en moins de 120 pages (version numérique), on laisse le lecteur sur sa faim.
Il y a ces oiseaux, des martinets ramoneurs, qui meurent victimes d'intoxication, le propriétaire d'un zoo qui se fait buter et dépecer par sa partenaire et son mac, et la mairesse qui tente de résoudre une histoire de pot-de-vin, se sent inapte à l'exercice de ses fonctions, et veut protéger son fils, simple d'esprit, victime d'hallucinations morbides.
L'ambiance glauque et les scènes macabres ne compensent pas le manque d'aboutissement du livre.
Pour un premier contact avec l'univers de Maureen Martineau, je suis plutôt déçu.

Maureen Martineau redonne vie à un genre apocalyptique qui fait vaguement songer à « Les oiseaux » d'Alfred Hitchcock, film lui-même tiré d'une nouvelle de Daphné du Maurier, avec une menace venue d'en-haut. Une histoire forte qui nous rappelle notre fragilité et à quel point tout est capable de basculer sans crier gare. On peut naturellement y voir une parabole du mépris des humains face à la nature qui, à un instant donné, se rebelle. Avec une ambiance noire, l'auteure évite cependant les excès qui pourraient sombrer dans la caricature. le fil du récit est tendu à souhait et le suspense est au rendez-vous. Une plongée dans le morbide servie par une écriture redoutable d'efficacité et qui ne laisse pas ou peu de répit à celle ou à celui qui s'engage dans cette lecture faite pour passer une nuit blanche.