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EAN : 9791032925225
101 pages
L'Observatoire (09/02/2022)
3.5/5   23 notes
Résumé :
Aux États-Unis, mais aussi en Europe, les demandes de changement de sexe chez les enfants et surtout les adolescents augmentent depuis plusieurs années. Les psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson alertent sur les dérives du « transgenrisme » chez les mineurs.

Le poids de la culture LGBTQI et l’influence des réseaux sociaux ont donné une visibilité nouvelle à la « dysphorie de genre », ou sentiment d’être né dans le « mauvais corps ». Émanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je n'aurais jamais acheté ce livre si je n'avais appris qu'un colloque sur cette question avait été annulé par la Mairie de Paris sous la pression d'activistes LGBT. Ce qu'il y a de bien avec les intolérants, c'est qu'ils me donnent une brûlante envie d'entendre ceux qu'ils font taire.
Dans cet essai, il n'est question que d'adolescents et d'enfants. Les adultes sont laissés libres de choisir leur sexe comme bon leur semble.
L'ouvrage est minuscule mais très dense et aborde (je crois) tous les aspects du phénomène:
- l'effet de mode: vous aurez tous remarqué, dans votre famille, chez vos amis, dans vos classes, la multiplication des jeunes qui changent de look, de filles qui se masculinisent, de garçons qui se maquillent, les demandes de changement de prénom et l'emploi d'un jargon pseudo scientifique. On pourrait hausser les épaules et se dire "ça va passer" mais le livre dénonce aussi
- l'emprise sectaire des activistes trans. Beaucoup de parents témoignent du changement soudain de leur fille, de son agressivité, de sa radicalité et parfois d'une rupture. Les réseaux sociaux et le réseau trans en particulier heroïsent les jeunes qui franchissent le pas, leur montent le bourrichon contre tous "les autres", nécessairement transphobes, oppresseurs et fascistes, et harcèlent/vilipendent/excluent ceux qui changent d'avis. Des videoblogs donnent les coordonnées de médecins complaisants, prescrivant des hormones au premier rendez-vous, d'avocats agressifs, exhibent les résultats de leur chirurgie, célèbrent la communauté. Et n'est-ce pas le propre de l'adolescence que de se chercher une communauté de substitution à la famille ?
Ça, je l'ai vu de mes yeux quand ma fille était au lycée il y a deux ans: une fille trans traitait de fachos tous ceux qui n'adheraient que fièrement à sa démarche prosélyte.
- il est question des médecins complaisants. Pourquoi diable un médecin ayant fait 10 ans d'études et ayant prête serment, se retrouve-t-il a prescrire des bloqueurs de puberté et des hormones à des gamins ?!!! Et bien d'abord à cause de la pression: la diffusion du wokisme (avatar du libéralisme le plus débridé) a fait entrer dans les mentalités le processus de victimisation des minorités (minorités choisies) et la nécessité absolue de les défendre sans aucun recul, sans aucune réflexion, au prétexte qu'elles seraient des victimes. Et il y a aussi la loi, celle de 2021 qui considère que toute interrogation, que toute prise de recul sur la volonté de changer de sexe peut relever de la thérapie de conversion, interdite à juste titre. Un médecin qui refuserait d'amorcer immédiatement le processus de conversion sur un patient de 17 ans pourrait écoper de 2 ans de prison et d'une interdiction d'exercer pendant 10 ans. Ça fait réfléchir. Et flipper.
- Il est question des traitements. Et notamment des médicaments. Un exemple tout bête: la testostérone a reçu une autorisation de mise sur le marché pour soigner certaines pathologies masculines. Mais elle n'a jamais été envisagée à l'usage de femmes donc, il n'y a pas eu de test. Et on en prescrit à des gamines de 16 ans ! Par ailleurs, un changement de sexe induit une prise d'hormones à vie. Ce sont les labos qui se frottent les mains. Je ne parle même pas des mastectomies ou des phalloplasties qui sont irréversibles.
- Il est surtout question de la psyché adolescente puisque les autrices sont psychanalystes. L'adolescence est déjà une transition, quasiment toujours douloureuse. de plus, l'adolescence est par excellence la période de l'hypernarcissisme. C'est LE MOMENT par excellence où les jeunes doivent être protégés et accompagnés dans leur transition de l'enfance à l'âge adulte. C'est le moment où il faut leur apprendre à patienter, relativiser, à accepter l'altérité. A accepter les choses de la vie: entre ce que l'on est, ce que l'on voudrait être, ce que les autres disent qu'on est, il y a des marges et c'est la vie.
- la question du ressenti et de la dysphorie de genre. L'autrice fait une comparaison opportune avec la dysmorphophobie des anorexiques. le rôle des parents et des médecins est de faire admettre à la patiente (souvent des filles) qu'elle n'est absolument pas grosse, pas de lui faire une liposuccion pour abonder dans son délire. Et bien, pour la dysphorie de genre, c'est l'inverse: personne n'a le courage de dire que la nature nous a fait mâle ou femelle et que c'est comme ça (ce qui n'empêche nullement d'avoir une sexualité atypique).
- Il est aussi question de la médiatisation à sens unique de la cause trans. Où sont les reportages, les films, les émissions, sur ceux qui regrettent, sur ceux qui ont des problèmes de santé suite à la transition ? Les trans sont unanimement montrés sous le jour de la félicité radieuse, de l'accomplissement de soi. Pourtant, autour de nous (parce que la France est souvent à la traîne), aux États-Unis, au Canada, en Suède, on commence à mesurer les ravages occasionnés chez des personnes transformées trop tôt, à mesurer le scandale sanitaire et à faire marche arrière. En France on en est encore à prétendre dans des campagnes de pub qu'un homme peut être enceint et à interdire des colloques médicaux.
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Une petite centaine de pages pour mettre un peu de raison dans l'univers trans.
Les auteurs précisent dès le début qu'elles n'évoquent que le cas des enfants et mineurs confrontés au prosélytisme des groupes de pression, des réseaux sociaux, qui les confortent dans le sentiment que s'ils se sentent mal dans leur peau c'est qu'ils sont dans le mauvais corps.
Elle n'abordent pas le cas des adultes trans.
Le documentaire "Petite fille" a été un révélateur pour beaucoup de téléspectateurs (dont moi), notamment le rôle de la mère de cet enfant de 8 ans (8 ans !), celui de la pédopsychiatre de l'hôpital pour enfants Robert Debré (sidérant !), la facilité avec laquelle est évoquée la prise d'hormones dans le processus de transition.
Même si tous ne prennent pas d'hormones, cela semble être une solution comme une autre et enrichir Big Pharma, tant décrié par ailleurs.
Les auteurs insistent sur le fait que les enfants ne sont pas vraiment informés des contraintes à vie et des dangers éventuels de tels traitements (cela risquerait de les perturber...), que le confinement n'a pas été étranger à cet afflux de demandes et que les associations pro-trans ont un pouvoir de nuisance non négligeable, essentiellement par le biais de ces fameux réseaux sociaux.
Sans oublier l'épée de Damoclès d'être traité de transphobe, ce qui pour certains équivaut à la mort sociale !
Quant on constate les attaques, insultes, menaces et annulations de colloques auxquelles sont confrontés ceux qui alertent, cela témoigne d'une forme de terrorisme intellectuel, qu'il ne faut pas prendre à la légère.
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Un pamphlet d'autant plus dangereux qu'il est fondé sur du sable (mouvant, donc). le cas de Keita Bell est traité avec très peu d'humanité pour des personnes qui prétendent "s'inquiéter pour les enfants". Enfin, la bibliographie est bien vide pour un livre qui a la prétention d'être une "étude"... Avec toutes les études psychiatriques, psychologiques, sociologiques et j'en passe qui ont été écrites sur la dysphorie de genre depuis le 19ème, il est très étonnant qu'aucun ne soit cité. Avoir une opinion est un droit : faire correctement ses recherches est un devoir. Posez d'urgence ce livre et ouvrez plutôt Paul Preciado.
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Ramassis d'idéologie absolument pas étayée, plus proche d'un tract de la manif pour tous que d'une analyse. Je l'ai heureusement lu à la bibliothèque, j'aurais été atterré de payer pour cela en plus. On aurait pu être indulgent si cela avait été ecrit il y a 30 ans, mais de la part d'une personne qui a milité contre le mariage pour tous, plus rien ne nous étonne.
Si vous voulez correctement accompagner votre enfant en questionnement de genre, surtout passez votre chemin, vous souffrirez lui comme vous.
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Que la mission des parents, psychologues et éducateurs est devenue ardue, tant les pièges tendus aux enfants et adolescents se multiplient! Et ce, bien malheureusement, avec la complicité de certains politiques et professionnels peu scrupuleux, ou carrément stupides...
Raison de plus pour se documenter, et ce livre est précieux, pour ce faire!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Alors que le coming out transgenre est devenu un événement médiatique fascinant et spectaculaire - une « anthropo-scène » - qui attire, comme la foire en son temps, une foule de jeunes âmes en quête de sens, l’enfant-transgenre serait-il, comme le dit la philosophe Isabelle de Mecquenem, « une chimère dans le laboratoire démocratique » de la « société des individus » ? S’autodéterminer devient un slogan. Relevons que ce vocable était plutôt employé à propos des peuples : le droit à l’autodétermination a constitué une avancée considérable en termes de liberté politique et a inspiré les mouvements de décolonisation. C’est significatif d’un glissement anthropologique, comme si aujourd’hui, les individus se prenaient pour des Etats.
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En quoi la croyance d'un homme qu'il est une femme emprisonnée dans un corps d'homme diffère-t-elle des sentiments d'une patience atteinte d'anorexie qui se voit obèse ? Pourtant, on ne traite pas le trouble de cette patiente par une liposuccion. Alors pourquoi amputer les patients souffrants de dysphorie de genre de leurs organes génitaux ? (p. 36)

Alain Finkielkraut écrivit de façon prémonitoire en 1990 : "Mais si l'enfant est déjà un homme, comment le soustraire aux pressions que les hommes exercent sur lui ? Le traiter à égalité avec l’adulte, affirmer qu'il est responsable de ses actes, qu'il faut le croire sur parole et prendre ses adhésions pour argent comptant, ce n'est pas le respecter ou le défendre, c'est garantir l'impunité à ceux qui le manipulent (...). Voir en lui une personne achevée et non une personne en devenir, c'est sous l'apparence du libéralisme le plus généreux, lui dénier férocement la légèreté, l'insouciance, l'irresponsabilité qui sont ses prérogatives fondamentales pour l'exposer, alors qu'il est sans défense, à tous les conditionnements et à toutes les convoitises" (p. 69)
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N’est-il pas paradoxal d’affirmer que les organes sexuels ne définissent pas le genre et, a contrario, de vouloir les rendre adéquats au genre choisi, souscrivant ainsi à l’idée d’une représentation anatomique du genre ?
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S’il n’y a plus de corps, plus de sexe, plus de femmes, plus d’enfants, que reste-t-il de l’humain ? Rester humain, c’est se soumettre aux interdits fondamentaux et accepter de renoncer à sa toute-puissance en intériorisant des limites.
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Comme disait Freud en paraphrasant Napoléon, « l’anatomie, c’est le destin ». Autrement dit, il y a toujours un sexe que nous n’avons pas. Freud a inventé le complexe de castration pour les deux sexes. Toutefois, il a bien montré que l’inconscient peut refuser ce réel anatomique. Le puissant désir de s’affranchir du réel trouve dans la vie amoureuse bien des possibilités. Sur ce plan-là, tous les scénarii sont possibles, c’est ce qu’on nomme les fantasmes. Ils nous constituent mais butent sur ce réel qui nous contraint toujours.
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