Comment rester insensible à cette histoire, devant la passion bafouée de Marie Waleska, qui nous "offrira" une descendance directe de l'empereur (dont on ne parle presque jamais !) ; devant les coquineries mesquines de Joséphine (qui mériterait d'être oubliée) et le dévouement de Marie Louise (qui mériterait d'être admirée).
Une écriture romanesque et documentée, pour une vie sentimentale chahutée.
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De Paris à Nice, onze couchées, et de chacune, presque de chaque maison de poste où il attend les relais, une lettre vole vers la rue Chatereine, à l'adresse de la citoyenne Bonaparte, chez la citoyenne Beauharnais. Dans ces lettres, rien que de la passion : nulle ambition n'y apparaît, tant celui qui les écrit se tient assuré de sa fortune. Nul doute de lui-même, nulle incertitude sur l'avenir : une confiance si pleine qu'il n'a même pas besoin de l'exprimer. Nulle spéculation sur le futur, nul indice de ses projets, nulle inquiétude sur les moyens ; on dirait un de ces princes d'il y a deux siècles partant en poste pour commander une victoire. Rien qu'Elle et Lui, rien que de l'amour.
Pour satisfaire, par la femme, l'esprit d'ambition qui est en lui, il faut que l'aventure soit égalée à sa fortune ; il faut pour le moins une fille de race impériale, et c'est ce qu'il rencontre lorsque l'empereur d'Autriche mendie son alliance et lui offre pour épouse sa fille aînée, Marie-Louise.
Jusqu'ici, toutes les femmes que Napoléon a possédées, il les a tenues pour des subalternes. Le prestige que, au début, Joséphine a exercé sur lui a complètement disparu à partir de 1806.