J'appuyais dans ma critique de
Je suis une légende, roman bien connu du même auteur, l'aspect extrêmement cinématographique de l'écriture de Matheson (moins présent dans ses nouvelles). Ici, on retrouve cette même façon de décrire, courte et efficace. Je comprends désormais ce que King voulait dire quand il parlait de l'influence de Matheson sur ses propres romans. Cette écriture incisive, qui bannit définitivement les longueurs et les effets de style, à quelques rares exceptions près.
Stephen King lui-même est un plus grand bavard, et même ses romans les plus courts n'ont pas la précipitation de Matheson.
La Maison des Damnés illustre tout à fait ce style, auquel je me surprends à adhérer, et cela malgré ma première déception à la lecture de
Je suis une légende. Même si le Matheson des nouvelles garde ma préférence, je découvre dans cette écriture ce qui me plaît parfois dans les block-busters américains ; un plaisir de l'instant, une consommation rapide, réjouissante et éphémère. On est à la limite du bâclage, comme parfois chez King, mais on ne peut reprocher au sujet ce qu'il ne nous a pas promis; ce que demandait celui-ci, c'était le mélange assumé de tous les codes de l'horreur et du fantastique.
Les scènes sont crues et rapides. le mystère de la maison Belasco et celui de son hôte, également expéditifs et satisfaisants. On termine la lecture avec l'impression d'avoir lu ce qu'on nous promettait ; un récit facile, rythmé, mené par des personnages auxquels on ne s'attache pas, parce qu'ils ont l'intelligence d'être fades. Ici, ce qui compte, c'est le divertissement à l'état pur, et le divertissement par la peur.
En cela, Matheson mène à bien son contrat.
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