Béatrice donne l'air d'un personnage tonique.
Elle se fera baptiser L'Intrépide, pour se distinguer des autres Béatrice.
Dans ma grande détresse, je me suis interroger sur le nombre de Béatrice que je pouvais connaitre pour rebaptiser les doigts d'une main...et j'ai alors pianoter aussitôt sur le Web après avoir dégluti (pardonne moi dictionnaire, je ne cesse de te faire des infidélités d'urgence. Je ne t'oublie pas, je te vois, là, posé sur une étagère).
Il y a bien eu des Béatrice de France, de Castille, de Nazareth tout de même. Les Béatrix, c'est même famille. J'en connais deux,
Béatrix Potter (l'auteure) et Bellatrix Lestrange (Harry Potter).
Me voici rassuré.
Voyons. Ce jeune personnage au nouveau patronyme d'aventurier a probablement dû valider son titre, marquer son époque chevaleresque d'entre les pages, de quelques exploits ou faits extraordinaires pour signer, confirmer cet Intrépide qui est un label qui ne se donne pas comme cela au premier venu.
Il faut creuser, là, dans le roman, comme un Historien chercheur de vérités et gardien des bonnes histoires (et bien oui? Que ferons-nous passer?)
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Oh grand dieu!
Dès le début, on nous invite à prendre connaissance d'une nouvelle alléchante.
Un exploit alléchant, c'est bien ça, pour une consécration de héros.
Béatrice a un destrier qui se nomme Véronique.
(Rossinante était déja pris, probablement.)
Ensemble, au petit trot (Véronique surveille sa forme), elle suive le chemin de la nouvelle alléchante et force est de reconnaître que les lots qui donnent envie sont très très demandés.
Une queue aussi longue que celle d'une caisse de supermarché aux heures de pointe.
Mais que peuvent-elles réclamer toutes ses princesses dans le besoin devant ce château?
Un gigot, une glace trois parfums?
Un Prince, bien-sûr.
En attendant de s'ouvrir l'appétit d'une nouvelle alléchante spéciale, Béatrice ne se prive pas d'un bon gros casse-croûte au pâté et les auteurs n'évitent jamais de trancher son image avec celle plus coquette des princesses alentour.
Le naturel de Béatrice est d'une bonne nature à faire sourire les jeunes lecteurs.
Il y a aussi là du conte moderne à pouffer où les Princesses ont des portables et où les princes sont victimes du pire maléfice qui soit: La console de jeux!
L'humour, oui, est d'une simplicité désarmante mais fait mouche comme un bon coup d'épée bien placé.
Cela sent le bon bouillon de vieux chaudrons, cela fera de nouvelles victimes dans la lecture plaisir auprès des vaillants lecteurs apprentis (on vous prévient d'avance, fuyez!).
Comment résister à tel accueil?
"Bonsoir à vous, voyageuse. Il n'y a ici ni veuve ni orphelin, du moins pas à notre connaissance. Toutefois, cela ne saurait durer: nos hommes sont tous partis à la guerre."
Béatrice l'Intrépide est d'un bon sens imparable, très vive à secourir la future veuve et le futur orphelin avec beaucoup d'à propos et de calme.
D'ailleurs, elle devra affronter un monstre impitoyable qui dévore les futurs orphelins (il y en a) et voit toujours le verre à moitié plein.
"...La situation n'est peut-être pas si désespérée dans l'immédiat. vous n'avez plus de garçonnet, mais il vous reste vos vaches."
Quelle intrépide, cette Béatrice!
Se mesurer à un diable qui se nomme Jean-Claude? Même pas peur!
Un petit roman désopilant de cape, d'épée et de filles qui cherchent l'amour et savent faire de l'excellent sandwich au pâté.
C'est pas une aventure alléchante, ça?