À l’intention de ceux qui ne connaîtraient pas son principe pourtant simplissime, je rappelle que l’exercice de l’arrêt consiste à s’arrêter. Oui, s’arrêter. Tout simplement. Autrement dit, cesser soudainement de faire quoi que ce soit. Voici un exemple : alors que vous êtes en train de manger des raviolis, vous cessez soudainement de manger des raviolis. Voici un autre exemple : alors que vous courez dans le métro, vous cessez soudainement de courir dans la métro. C’est aussi simple que cela. Action/cessation de l’action : voilà en quoi consiste l’arrêt. Car, aussi invraisemblable que cela puisse paraître pour qui n’a jamais pratiqué cet exercice, il est bel et bien possible à tout moment de s’arrêter de faire ce que l’on est en train de faire. Il suffit pour cela de s’interrompre, c’est-à-dire de suspendre d’un coup tout mouvement, tout élan, tout affairement, toute projection. Juste s’immobiliser. C’est tout. Rien de plus simple. La seule difficulté est de ne pas penser aussitôt aux conséquences de cette interruption.
Quelle place pourrait tenir la poésie dans votre vie si vous êtes incapable du moindre silence intérieur ? Je vous le demande un peu. Or, reconnaissez qu’il est bien rare que vous parveniez à faire taire le caquetage saisissant des voix en vous. Ça bavasse à propos de tout et de rien, ça commente tout, ça juge sans arrêt, ça médit de tout, ce n’est pas bien beau. On appelle ça le monologue intérieur, on pourrait aussi bien dire l’enfer intérieur. S’il vous reste un peu de dignité, mettez-y un terme au plus vite. Pour cela, suivez le guide.
Assez de tout ce romantisme d’artiste maudit ! Comme toujours, la vérité est décevante : vous êtes comme tout le monde, tout le monde est comme vous. C’est entendu. Seulement vous voulez plus que tout le monde : vous voulez la POÉSIE. Bien bien, fort bien. Mais alors il serait peut-être temps de vous ouvrir sérieusement à une tout autre dimension de votre être.
Vous n’en pouvez plus d’être vous ? Vous en avez plus qu’assez d’être limité, de n’être que ça ? Vous voulez passer la vitesse supérieure ? Très bien, nous avons la solution.
Pour que l'expérience poétique prenne place dans votre vie, ainsi que vous en avez formuler le vie, il va être nécessaire de lui faire un peu de place bien au sec.
Pour cela il faut opérer comme pour une inondation : commencer par fermer les robinets et couper les diverse arrivées d'eau.
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L.
Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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