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3,89

sur 1858 notes
Les contes de la bécasse sont éternels et ils sont universels. C'est un bien un paradoxe car Maupassant nous parle d'un temps qui n'existe plus. Ces histoires de normands, racontés autour d'une table, paraissent hors du temps et pourtant leurs récits sont attrayants. Guy de Maupassant sait nous captiver avec ses mots. Son regard acéré, sur les moeurs de son époque, attire notre attention. Les histoires courtes des contes de la bécasse sont toutes différentes les unes des autres. Elles peuvent être cocasses, ridicules ou cruelles. Guy de Maupassant ne porte pas de jugement moral sur les travers voire les horreurs qu'il raconte. Non, il rapporte par écrit ce que d'autres lui ont dit. C'est là le génie de ce livre : Maupassant se positionne avec un regard externe. Il ne juge pas. Il se contente de rapporter les faits en s'adressant au lecteur en lui laissant le soin de juger par lui même.
Maupassant me fait penser à un peintre qui userait de mots en lieu et place d'un pinceau. Si les contes de la bécasse étaient une peinture elle pourrait être celle des "les souliers de van Gogh".
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Troisième recueil de nouvelles De Maupassant que je lis en peu de temps, il m'a semblé globalement un peu en dessous de la maison Tellier, mais au-dessus de Mademoiselle Fifi.
Si la chasse, ce passe-temps aujourd'hui si controversé, et la guerre de 1870 (qui décidément a beaucoup marqué l'auteur) reviennent plusieurs fois en filigranes, le véritable fil rouge de ce misanthrope De Maupassant – j'ai envie de dire un peu comme toujours – ce sont les innombrables vices et tares du genre humain, parmi lesquels la vénalité occupera une place centrale.
Petit florilège de celles de ces 17 courtes nouvelles qui m'ont le plus marqué :
- Ce cochon de Morin : un homme paye toute sa vie son inconduite d'un jour, ou comment une réputation ruinée ne se rattrape jamais.
- La folle : cruauté guerrière et bêtise de l'occupant contre une femme mentalement brisée par les vicissitudes de l'existence.
- Pierrot : avarice et bêtise poussées à leur paroxysme. Ces deux greluches sont tout simplement consternantes.
- Les sabots : la misère d'une petite métayère soumise aux caprices de son maître, un thème cher à Maupassant.
- La rempailleuse : tout le monde est affligeant dans cette nouvelle. La rempailleuse qui s'accroche – et gâche – toute sa vie pour un amour chimérique, et l'ingratitude, le mépris, le racisme puis la cupidité du pharmacien et de sa femme. L'argent n'a pas d'odeur !
- En mer : la vénalité est encore le sujet ici, quand un pêcheur a de bien curieuses priorités face au grave accident de travail qui touche son frère.
- Aux champs (je pense avoir déjà lu cette nouvelle, probablement dans un des nombreux recueils faits de bric et de broc au XXe siècle en piochant dans les différents recueils De Maupassant) : des bourgeois ne peuvent pas avoir d'enfant, ils proposent d'adopter un enfant de fermiers contre finances. Une famille refuse, l'autre accepte, s'attirant le mépris des premiers qui n'ont pas "vendu leur t'chiot", eux. Mépris, ou jalousie, au fait ? La chute surprend autant qu'elle fait réfléchir et bouscule notre manichéisme.
- Un fils : viol suivi de grossesse et mort en couche, filiation et culpabilité pour un bourgeois dont le mépris de classe lui revient en plein visage.
- Saint-Antoine : du danger qu'il peut y avoir à faire son kakou en profitant du fait que l'interlocuteur ne comprend pas votre langue. La chute est terrible.
- L'aventure de Walter Schnaffs : petit traité sur la couardise et l'exagération en temps de guerre.
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Comme une envie de retrouver l'Automne.

Et oui. Pour moi, les Contes de la Bécasse évoquent l'Automne où on pourrait commencer les veillées. Où on se raconte des histoires : parfois drôles, parfois effrayantes. Parfois juste pour passer le temps. Avec une morale, sans morale. Bref. C'est le rôle des veillées qui se perdent maintenant. Mais j'aimais avant écouter des histoires au coin du feu jusqu'à m'endormir à même le sol. Et les contes de la Bécasse, c'est exactement cela !

L'action se situe en Normandie, pays pleins de contes et de légendes. le prétexte pour faire tout cela, c'est bien évidemment un vieux chasseur qui ne peut plus chasser et qui demande à ses potos de lui raconter une histoire à chaque saison des chasses. Bien entendu, tout le monde en a une, qu'elle soit dans n'importe quelle catégorie. C'est ce qui est génial avec les nouvelles, c'est qu'on peut s'en lire une par soir.


Les contes de la Bécasse, toujours actuels ?

Alors oui, l'espace temps se situe surtout au XIX° Siècle mais ce qui est bien avec Maupassant, c'est qu'il ne parle pas de l'histoire ou de l'amour mais plutôt de l'âme humaine. Et là, on se régale car on peut adapter l'histoire comme on en a envie. Je ne dis pas, naturellement, que toutes les histoires sont jolies et se terminent bien. Oh que non ! Elles sont parfois dérangeantes. Parfois, on a juste envie de passer à la suivante. Parfois on aimerait plutôt s'attarder. Mais si on enlève les costumes et quelques circonstances, je dirai que ces contes seraient parfaitement adaptable à notre société.

En bref : Je me suis régalée, comme de bien entendu. Cela m'a permis de boucler ma rentrée si je puis dire. Et ainsi partir du bon pied pour le traintrain de Septembre avec le boulot, les enfants, les amis, les amours, les emmerdes. Et même les lectures tenez !
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Contes que l'on aurait peut être dû écrire compte par cette énumération de faits, d'états d'âmes.

De ces petits traits de caractères si caractéristiques de tant de nos contemporains.

L'auteur, par sa sagacité se joue de cette petite société "bien pensante" qui n'a de cesse, l'exercice de ces vices les faisant si remarquables.

D'un dix neuvième siècle à un vingt et unième, rares sont les évolutions et différences constatées depuis ces contes de cette malheureuse bécasse.

Est ce parce qu'elle est protégée que ces contes sont si actuels ?

Ou tout simplement grâce à l'oeil acéré De Maupassant aimant épingler les travers des uns et des autres pour en faire l'esquisse d'une société dans laquelle il ne se déplaisait pas d'évoluer.
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Après 2 ou 3 lectures De Maupassant, au collège, je le redécouvre avec un immense bonheur !

J'ai beaucoup aimé ces contes, nouvelles courtes, graves ou amusantes. Des histoires typiques de la fin du 19e siècle, avec ses personnages, ses paysages et son histoire.

Une écriture claire, un sens du récit, me voilà repartie pour relire des Maupassant !
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J'ai relu récemment "Boule de suif", ce qui m'a donné envie de lire plus De Maupassant. Ces nouvelles sont assez noires, comment souvent chez lui. Les ressorts de l'âme humaine ne sont guère reluisants. Parfois vraiment misogynes ("Ce cochon de Morin"), drolatiques mais toujours avec un fond de malaise, comme cette nouvelle où une fermière et sa bonne décident de se débarrasser du chien de ferme, par avarice. L'écriture est sèche mais précise.
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Les "racontards" De Maupassant sont de savoureuses histoires courtes dans lesquelles un grain de sable vient régulièrement s'insinuer pour faire grincer quelques dents. C'est magnifiquement écrit. J'adore notamment la façon qu'a Maupassant de terminer ses histoires de façon abrupte (au cinéma, on dirait "cut"), nous laissant le soin de tirer la conclusion ... ou de se précipiter sur l'histoire suivante.
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Mon troisième « Maupassant ». Des nouvelles qui fleurent à nouveau bon la Normandie. Guy de Maupassant n'est, une nouvelle fois, pas tendre avec le genre humain. Dans ce recueil comportant dix-sept nouvelles, le vice, caché ou ostensible, côtoie la cruauté, la fanfaronnade ou encore la bêtise. L'auteur y transcrit le quotidien campagnard difficile d'alors ou encore certains défauts / certaines qualités du tempérament paysan. J'ai retrouvé avec un grand plaisir la plume fine, mais cynique, de Guy de Maupassant. En revanche, je pense n'avoir réellement apprécié que deux nouvelles : Menuet ainsi que La rempailleuse, tant les autres ont pu me sembler dures (je pense à Pierrot, La folle, En mer…). Si j'étais restée sur un ressenti partagé avec Une vie, j'avais réussi à vraiment apprécier le recueil incluant la nouvelle Boule de suif. J'ai peut-être même préféré ces dernières, par rapport aux Contes de la bécasse.

Menuet

Un lieu : la pépinière du jardin du Luxembourg (aujourd'hui détruite). Chaque matin, un étudiant en droit s'y promène jusqu'à se piquer de curiosité pour un vieillard qui lui conte certains de ses souvenirs. Il aurait été maître de danse à l'Opéra de Paris, sous Louis XV… J'ai adoré cette nouvelle pour son atmosphère (aussi bien printanière que surnaturelle). Je m'imaginais me balader dans un jardin. Guy de Maupassant mêle ici habilement fantastique et éléments du réel. S'il n'offre pas réellement de réponse à la fin de la nouvelle, celle-ci me marquera tant par ses personnages que par le passage où le vieillard accompagné de sa femme (une danseuse célèbre sous Louis XV) improvisent un menuet.

La rempailleuse

Cette nouvelle met en scène une histoire d'amour : celle d'une rempailleuse pour le pharmacien de son village. Afin que celui-ci s'intéresse à elle et daigne lui adresser un regard, notre héroïne, fille de rempailleurs ambulants, offre chaque année ses économies lorsqu'elle passe au village. Enfant, elle avait aperçu le futur pharmacien pleurant car on lui avait dérobé tout son argent… Depuis lors, elle n'a plus pensé qu'à lui. Jusqu'à la fin de sa vie. Plus sombre que la précédente, j'ai tout de suite pensé à Stefan Zweig en lisant cette nouvelle (pour le côté mise en scène d'une passion amoureuse non réciproque). Guy de Maupassant met ici largement en scène la cupidité, l'égoïsme. J'ai été touchée par cet amour ressenti par la petite rempailleuse pour un même homme depuis son enfance.

En bref, si je n'ai pas été séduite par la totalité des nouvelles constituant ce recueil, certaines auront réussi à susciter mon intérêt. La plume De Maupassant se fait toujours aussi cinglante, mais humaine. Avec ce recueil, on rit souvent (Ce cochon de Morin), on pleure (Pierrot, La folle), on tremble (La peur) tout en riant parfois jaune (Aux champs). Je lui préfère pour autant Boule de suif.
Lien : https://labibliothequedebene..
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Autant de récits qui scrutent notre société et explorent l'âme humaine, autant de choniques de la vie ordinaire et pourtant si mystérieuse. Maupassant dans ces contes sonde les coeurs, plonge dans les profondes ténèbres de l'inconscient pour faire surgir l'homme dans sa vérité, son "humble vérité";
Ici donc, les thèmes sont récurrents mais surtout éternels : l'argent, la cupidité, l'amour, la femme, la mort, la sexualité, la bêtise et la médiocrité, la "bâtardise". Maupassant prend un malin plaisir à multiplier les attitudes et les masques, à développer les paradoxes, à dénoncer les idées reçues et les préjugés. Bref, il cherche constamment à déstabiliser le lecteur, à le provoquer.
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"Contes de la bécasse" de Guy de Maupassant.
Je continue encore une fois de plus avec ce livre ma lecture de classiques de la littérature, ici française donc la meilleur x).
Encore un livre que j'aurais dû lire en cours mais comme beaucoup je ne l'ai pas lu à ce moment-là mais seulement maintenant !
Ce livre est un recueil de 17 nouvelles écrites par Maupassant et publié en 1883.

Pour faire bref pour cette critique : j'ai adoré ma lecture. J'ai aimé tous les textes présentés avec cette petite touche d'humour "trash" sur la société française et sur les hommes de l'époque De Maupassant (1870-1880 donc).

J'ai vraiment été étonné par celles-ci car restent quand même assez contemporaines, surtout avec l'aspect humain et le caractère que peut avoir certains encore aujourd'hui.

Ce livre me donne envie d'en lire encore et toujours plus sur cet auteur de génie d'une époque assez difficile mais qui fait tout de même rêver de par son histoire (j'adore tout ce qui est guerre franco-prussienne ou encore les ouvriers miniers).

Je recommande à tout le monde de lire ce recueil qui est une belle (ou moche ?) représentation de la société française et de l'humanité en général.

(8/10)
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