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4,05

sur 2369 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Parure, qui, après avoir paru dans plusieurs journaux en 1884 et 1885, fut publiée dans le recueil Contes du jour et de la nuit. Elle en demeure probablement l'une des plus célèbres.

Ce n'est pas ma nouvelle favorite du recueil et de loin pas celle que je préfère dans toute l'oeuvre, si riche de centaines de nouvelles que nous a légué Guy de Maupassant mais je l'apprécie tout de même.

La Parure nous conte, à la façon subtile et efficace qu'on connaît à son auteur, la sorte de descente aux enfers que subira une brave et belle jeune femme par péché d'orgueil et de paraître. Rien d'extraordinaire tant par rapport aux thèmes de prédilection De Maupassant lui-même qu'à l'école littéraire à laquelle il se rattache, le naturalisme, et dont Émile Zola était le chef de file (lequel chef de file en connaît un rayon en matière de descente aux enfers de ses personnages, c'est le moins que l'on puisse dire).

Mais qu'est-ce qui fait qu'un siècle et un tiers plus tard, des éditeurs prennent la peine de la republier seule, cette nouvelle ? Bon, certes, le format est idoine pour l'étude en collège/lycée, certes, certes, mais ce n'est peut-être pas tout.

En effet, que nous dit-elle sur le fond ? sur l'époque ? Voilà peut-être le secret de son succès persistant, à cette nouvelle-là plus qu'à certaines autres probablement de valeur littéraire comparable.

Oui, si l'on y réfléchit, c'était assez nouveau en 1884, de s'aller parer de la sorte quand on n'était pas aisé financièrement. Peu de temps auparavant et encore largement en cette fin XIXème, la France n'était qu'un ramassis de paysans et il ne serait pas venu à l'idée d'une paysanne d'une part d'aller se trémousser dans une soirée mondaine, et encore moins de porter des brillants valant des sommes astronomiques.

Car le paysan d'alors (comme la paysanne) est méfiant par nature, soucieux de l'argent par atavisme et le risque n'en valait pour lui ou elle pas la chandelle. Il fallait être au moins une Madame Bovary pour commencer à jouer ce jeu-là. Il fallait s'arracher des réalités concrètes de la terre, devenir citadine sans doute, être un semblant de classe moyenne, avoir ouï parler de l'ascension sociale et savoir combien la fonction de représentation en contexte mondain pouvait avoir son importance.

Tout cela ne date en fait que du XIXème siècle, et nous nageons encore en plein dedans. Combien de gens, autour de moi, qui s'endettent pour des belles voitures, soi-disant marqueur d'opulence et de qualité ? Combien d'authentiques sacs Louis Vuitton aux épaules des malheureuses smicardes ? Aaah ! Magie du paraître, triomphe de l'objet qui badigeonne un peu de verni sur votre triste condition.

Zola le fustige dans Pot-Bouille mais l'on n'en est malheureusement toujours pas sorti et moins que jamais. J'en vois des tas des parents qui ont des beaux smartphones, le dernier sorti si possible, des belles voitures, etc. et dont les enfants n'ont pas même un crayon digne de ce nom dans le fond de la trousse, quand par chance ils ont une trousse… Tout ce qui brille, malheureux, tout ce qui brille ! Tout ce bling-bling, tout ce paraître, toute cette superficialité qui court, qui vole, qui envahit tout. Cette époque qui incite à ce que tout le monde ait sa minute de gloire, quel en est le prix ? Ne serait-ce pas celui d'une parure ? Et quand on aura tout bien remboursé la belle voiture qui ne vaudra plus rien, le sac LV qui n'était finalement rien qu'un sac, on se rendra peut-être compte que comme la parure, tout cela n'était que toc, que miroir aux alouettes…

Alors oui, lisons, relisons, re-relisons cette Parure et souvenons-nous qu'elle est le symbole de l'époque à laquelle nous vivons, qu'à de très rares exceptions près nous ne sommes tous encore que des prolos et que sitôt qu'on essaie de faire les non-prolos on se trompe, on joue dans une cour qui n'est pas la nôtre et qu'on risque bien de le payer cher pour finalement pas grand-chose au bout, quelques instants de rêve et voilà tout. Mais bien entendu, ce n'est que mon avis, pas brillant, pas parure pour deux sous, pas grand-chose lui non plus, assurément.
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Ne connaissant que très peu les auteurs classiques français et souhaitant découvrir Guy de Maupassant, j'ai préféré le faire à la faveur d'un format "court" avec cette petite nouvelle afin de savoir si je pourrais pousser plus loin.
Pour commencer j'ai aimé le style et l'écriture qui installent très vite une ambiance cohérente avec une belle économie de mots, aucun ennui, l'intrigue se met en place très vite.
"La Parure" nous propose un conte cruel agrémenté d'une morale assez évidente, une petite histoire très bien servie, je suis toujours admiratif devant une nouvelle réussie, élaborer un contexte et une intrigue en aussi peu de mots m'impressionne toujours.
J'avais pressenti la fin et le dénouement cruel ce qui ne m'a pas empêché de beaucoup apprécier cette première rencontre avec l'auteur qui ne sera pas la dernière.
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Belle critique de la société bourgeoise du 19 ième siècle . Quand le paraître est plus important qu'être : l'époque a changé mais pas les gens .
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J'aime beaucoup l'écriture de Guy de Maupassant. Je crois qu'il est mon auteur préféré du 19 ème siècle et je me suis régalée à lire et relire ses nouvelles et quelques romans. Ces descriptions sont splendides et acides. Il porte un regard critique sur cette société de la fin du 19 ème siècle, que ce soit chez les paysans, les nobles ou les bourgeois. Il décrit à merveille la société du paraître, et c'est cela qu'il fait aussi dans "La parure", nouvelle qui cependant n'est pas ma préférée. Mais bon moment de lecture quand même lorsqu'on est sensible au style de ce talentueux écrivain.
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Pas de doute sur ce point : La Parure est l'une des plus célèbres nouvelles De Maupassant, même si elle est moins réussie que nombre d'autres textes De Maupassant. A la mesure de l'oeuvre, de la très belle oeuvre, de Guy de Maupassant, c'est une nouvelle très sympathique, mais en rien exceptionnelle-pour le peu que je connaisse de cette oeuvre. Ceci dit, il n'empêche, il y a là de bien jolies qualités : un style intéressant, de la fraîcheur, des idées… Et une des choses qui m'impressionne toujours chez Maupassant : sa façon très visuelle d'écrire. Il écrit toujours, par quelques touches, nous suggérant en quelques mots, les personnages, l'action, certes ; mais aussi un point de vue sur les personnages et sur l'action. Et, avec La Parure, nouvelle finement ciselée-même si, à mon avis, je l'ai déjà dit, Maupassant a fait mieux-, nous avons droit encore, encore une oeuvre bien jolie, bien plaisante, bien écrite, qui, même si elle n'est pas la meilleure est tout de même une excellente nouvelle de Guy de Maupassant.

[...]

Nous avons ici une fort sympathique nouvelle de Guy de Maupassant. J'admire la fraîcheur, le talent, l'intelligence, le don d'observateur de l'écrivain français.
Chacune de ses phrases est parfaite, et cette nouvelle à chute est passionnante.
Surtout, le grand Maupassant décortique la société avec une finesse rare.
Sa brillante intelligence fait ici des merveilles, et j'aime beaucoup son esprit, fin et mordant.
L'auteur de "Bel ami" était un maître de la littérature…

Seconde critique collée par un administrateur.
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« La parure » trônait sur des polycopiés remis par notre professeur de français. Je m'en souviens comme si c'était hier. D'abord parce que nous avions droit à des textes pas piqués des hannetons, comme des paroles de chanson (Mc Solaar en tête avec son Caroline), afin de nous expliquer les subtilités de la langue française. Miss Ondelune adorait les métaphores par-dessus le reste, ça oui !

Les séances étaient relativement ludiques et laissaient une place incontestée à l'imaginaire. C'était le début des années 90, la banlieue parisienne déjà bel et bien stigmatisée. J'étais en cinquième dans un collège aux murs ternes, mais remplis de trésors .

Cette « parure » m'avait fasciné à la lecture pour les retournements de situations - simples, mais ô combien truculents ! - et cette audace à se moquer de ceux voulant plus qu'ils n'ont ou ne peuvent se permettre dans l'unique but de paraître. Superficialité superflue, quand tu nous tiens ! Accessoirement, j'avais fait le parallèle entre Mathilde et la personnalité – bien moins drôle et sympathique - d'une proche parente prompte à bien des écarts du même acabit. Alors, comprenez que cette nouvelle fleure bon la nostalgie suivie d'un petit rire amusé, un brin sournois. Pourtant, quand il nous fut demandé d'y écrire une suite, j'ai été bien gentille avec cette Mathilde en me disant que cette dernière avait assez chèrement payé son caprice. Ce qui me valut d'être joliment fière de ma note.

Je n'en dirais point plus, c'est qu'il ne faudrait pas spoiler !

En attendant, c'est une des nouvelles De Maupassant que j'ai relues – pas plus tard qu'hier - avec plaisir et tout autant d'amusement qu'à travers mes yeux d'enfants. Un partage d'impression un peu intimiste me direz-vous,… Peut-être parce que certains textes, au-delà de ce qu'ils racontent, ont une vie intemporelle qui se conjugue à la nôtre en reflétant une réalité bien plus d'actualité qu'il n'y parait.
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C'est un véritable plaisir de replonger dans ces nouvelles. Si « La Parure » m'avait marquée, ce n'était pas le cas des autres. Je me rappelle les avoir étudiées au collège mais pas de les avoir autant appréciées. Pourtant, aujourd'hui, je savoure pleinement la fluidité de la plume. le style De Maupassant est accessible et très agréable. Puisqu'il s'agit de nouvelles, tout est rapide, direct, clair. Les chutes sont parfois amusantes, j'ai beaucoup souri.

En bref, une replongée dans une oeuvre canonique qui fait plaisir. Lecture très rapide et très plaisante, à lire et relire.
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu De Maupassant, au bas mot, je dirais plus de 20 ans ! Mais, d'emblée, cet auteur a tout mon respect puisqu'il est un des très rares dont j'avais apprécié la lecture imposée au collège. C'était avec Bel-Ami.

Ici, autre genre, la nouvelle. D'habitude, je n'aime pas trop les nouvelles mais il va finir par me faire changer d'avis ;) C'était très bien écrit (après Bridget Jones, je peux vous dire que ça m'a changé) et agréable, bien sûr. C'était également frais, fin et subtil. Toute l'ironie de la vie et son côté tragique ; cynique et cruel mais drôle également. Un vrai petit bonbon à déguster entre deux romans. J'ai bien l'impression qu'il y en a bon nombre ainsi de ses nouvelles ! Trop chouette :)

~ Challenge Féminin 21 : perso princ. sur couverture
~ Challenge 50 objets-4 : statue
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J'ai déniché cette courte nouvelle au fond de la bibliothèque : elle faisait partie des lectures imposées de mes enfants au lycée. D'ailleurs j'essaye d'imaginer la discussion en classe à propos des thèmes abordés tels que l'envie, la cupidité, le matérialisme, le symbolisme et l'ironie.
A travers la parure, Guy de Maupassant nous enseigne une morale selon laquelle nous devrions être satisfaits de tout ce que nous avons et ne pas être avides d'atteindre quelque chose qui est hors de notre portée et que les désirs doivent parfois être contrôlés. Si vous ne le faites pas, cela pourrait finir par ruiner votre vie entière.
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La parure est le quatrième Maupassant que je lis. Un ami « qui écumes régulièrement les boîtes à livres » me l'a passé en me disant quand tu l'auras lu, tu me le rendras. Dieu sait combien de gens auront lu ce même livre. Nous sommes dans le durable !

Maupassant nous conte l'histoire de Mathilde Loisel, de très petite classe moyenne qui s'apitoie de son sort. Lorsqu'elle reçoit une invitation au bal du ministre, elle pense devoir décliner l'invitation parce qu'elle ne possède aucune robe suffisamment chic pour la circonstance. Son mari qui a pitié d'elle se prive du fusil de chasse qu'il souhaitait s'acheter pour lui offrir la robe. Quelques jours plus tard, elle pense à nouveau qu'elle ne pourra se rendre au bal dépourvue de parure. Son amie madame Forestier lui prête une rivière de diamants.

Mathilde se rend à la fête, attire tous les regards, même le ministre l'a remarqué. Tous les hommes l'invitent à danser. Elle dansait avec ivresse, grisée par le plaisir, ne pensait plus à rien dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès. Tant d'hommages et d'admirations se focalisaient sur elle. Elle est plongée dans le monde, tous les espoirs lui sont permis. L'héroïne de l'histoire a gagnée l'invitation, à reçue la robe et la parure qu'elle souhait, il semble qu'elle a tout pour être heureuse.

Je vous laisse découvrir la suite. La vanité peut conduire à … ?

Le regard De Maupassant est critique sur la société de la fin du dix-neuvième siècle.

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