Parue pour la première fois dans le Gaulois en 1884 cette courte nouvelle de Guy de
Maupassant n'a pas besoin d'être longue pour être réaliste.
"Le petit fût" montre le talent de narrateur du grand nouvelliste qui met en scène de façon satirique un aubergiste qui cherche à se débarrasser d'
une vieille fermière après l'avoir convaincue de
lui vendre en viager ses terres, attenantes aux siennes. Parce que voilà, la dame se porte bien. D'ailleurs, j'aime beaucoup la façon dont
Guy de Maupassant décrit la mère Magloire, comme une infatigable jeune fille alors qu'elle est âgée de soixante-douze ans, ce qui est déjà un âge avancé pour l'époque.
Et puis il y a aussi sa manière de détailler des gestes quotidiens comme ce
lui de l'épluchage des pommes de terre par la vieille dame. On sent le couteau passer sous la peau du tubercule qui tourne jusqu'à devenir tout jaune.
Cette dame est donc en forme, plutôt prudente et restera vaillante durant plusieurs années, ce qui fera enrager Maître Chicot, l'acheteur, qui n'ira pas par quatre chemins. Nous en sommes convaincus quand il murmure "Tu ne crèveras donc point, carcasse !"
Alors, l'aubergiste va sortir son arme absolue : le verre de fine. Il va même faire cadeau d'un petit fût à la mère Magloire, tentée. Mais cela va l'inciter à s'ivrogner et
lui jouer un mauvais tour (que l'on devine facilement!).
Comme quoi "boire ou conduire, il faut choisir !".