Les Soeurs Rondoli et autres nouvelles

Les Soeurs Rondoli est un recueil presque " pirate ", voulu par son auteur pour montrer à ses éditeurs attitrés qu'il pouvait aller voir ailleurs si ses rétributions n'étaient pas suffisantes.

Issu de la féconde année 1884, il n'est pas forcément le meilleur reflet de cette période, étant entendu que Guy de Maupassant avait déjà puisé dans sa production pour composer les recueils Miss Harriet et Yvette. Néanmoins, ce recueil présente tout de même une belle palette de son talent.

Personnellement, je n'ai pas particulièrement savouré la nouvelle titre, dont le nom de famille des protagonistes peut vous faire deviner de quoi il s'agit. C'est une des rares " grosses nouvelles " qu'a composé Maupassant. C'est une histoire un brin longuette et poussive d'une fille italienne rencontrée dans le train, qui n'a de goût pour rien mais qui se laisse embarquer par deux étrangers, et leur offre ce que ces deux " bons " hommes en voyage peuvent désirer d'une belle italienne... Bref, sans vous dévoiler la fin, cette nouvelle sonne bizarrement à mon esprit pourtant si friand des déviances relatées par ce cher Guy.

Celle qui pour moi est le véritable fer de lance du recueil et que j'ai beaucoup mieux aimé est le Petit Fût ; sorte de chronique d'une mise à mort programmée lors d'un viager (je trouve les contes normands toujours un peu au-dessus des autres).

Vous apprécierez aussi le Parapluie, portrait aux petits oignons d'une vraie radine maladive, un peu à la façon de Gogol dans le Manteau. Enfin, j'aime assez le thème abordé dans Mon Oncle Sosthène, où Maupassant développe une petite réflexion sur les farouches anti-cléricaux, qui, selon lui, sont tout aussi imprégnés d'une forme de croyance que ceux qu'ils prétendent combattre.

La Patronne est une tenancière d'hôtel qui refuse qu'on vienne y faire une passe sauf si c'est sur elle.
Lui ? est une cristallisation des angoisses propres de l'auteur, et avec les autres nouvelles on se plonge encore dans des tas de petites déviances humaines comme si souvent l'auteur nous en offre.

Seule nouvelle un peu différente : Châli ; un texte dans la lignée des « orientales » à la façon de Marocca dans le recueil Mademoiselle Fifi ou de Allouma dans La Main Gauche.

En somme, un recueil plaisant car c'est du Maupassant, mais plutôt en-dessous de sa moyenne personnelle, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

Une petite histoire bien marrante! le début est un peu lassant avec cette petite touche fantastique, mais une fois qu'on se prête un autre regard, plus comique, on se fait un moment de détente... pourquoi pas...
Notre narrateur propose à son ami d'effectuer ensemble un voyage en Italie. Mais cet ami, prétendant toujours aimer les femmes, est incapable d'aborder une fille, qui, pourtant lui plait, dans le train... il avoue simplement qu'il n'a jamais abordé une femme...beuhhh...
Une fille assez singulière qui répond Mica à toutes les questions. Et là, Guy Maupassant nous plonge dans l'univers de la drague masculine où chaque cible n'est toujours pas la même et à chaque fois il faut revoir ses stratégies, c'est ce à quoi vont jouer les deux amis car cette cible ne semble pas facile, en même temps elle a l'air bien vulgaire....
Puis c'est la découverte de la famille Rondoli. Bizarrement, à chaque fois, c'est une nouvelle soeur cadette qui se découvre et de quelle manière...
Enfin, c'est une nouvelle qui vous donne un petit sourire un beau matin ! heu oui!!!

Cela faisait plusieurs mois que je n'avais passé un moment avec Maupassant.
Quinze nouvelles entre lesquelles je n'ai pas trouvé de point commun. Elles sont peu connues, me semble-t-il, à part le petit fût, qui a fait partie avec Mon oncle Sosthène et le cas de madame Luneau, d'une mise en scène dans la série Chez Maupassant.
On retrouve comme toujours des paysans matois comme dans le petit fût, des employés et des épouses d'employés étriqués, par exemple le parapluie, La décoration, des contes un peu olé comme dans la nouvelle titre, ou La cas de madame Luneau, La patronne…..
Dans Lui ? je pense que le narrateur et l'auteur ne font qu'un dans cette déclaration : « Plus que jamais je me sens incapable d'aimer une femme, parce que j'aimerai toujours trop toutes les autres. Je voudrais avoir mille bras, mille lèvres et mille… tempéraments pour pouvoir étreindre en même temps une armée de ces êtres charmants et sans importance. »
Cependant une nouvelle, la dernière, Chali, se passe aux Indes et là Maupassant se garde bien de descriptions précises, restant dans le féérique. « Il faudrait vingt volumes pour raconter ce voyage. Je traversai des contrées invraisemblablement magnifiques ; je fus reçu par des princes d'une beauté surhumaine et vivant dans une incroyable magnificence. Il me sembla pendant deux mois, que je marchais dans un poème, que je parcourais un royaume de féeries sur le dos d'éléphants imaginaires. Je découvrais au milieu des forêts fantastiques des ruines invraisemblables ; je trouvais, en des cités d'une fantaisie de songe, de prodigieux monuments, fins et ciselés comme des bijoux, légers comme des dentelles et énormes comme des montagnes, ces monuments, fabuleux, divins, d'une grâce telle qu'on devient amoureux de leurs formes ainsi qu'on peut être amoureux d'une femme, et qu'on éprouve à les voir, un plaisir physique et sensuel. » Mais le récit reste tout aussi tragique que dans nombre de nouvelles normandes.

Challenge 19ème siècle 2015

Les soeurs Randoli est une nouvelle de Guy de Maupassant . Cette nouvelle est de qualité juste moyenne . Il s' agit d' un jeune homme Pierre Jouvenet
qui part pour un court séjour en Italie . Il demande à son ami Paul de l' accompagner mais ce dernier refuse . Pierre pour décider son ami à l' accompagner,
alors il lui parle des jolies et belles jeunes femmes italiennes qu' on y trouve . Dans le train qui les mène vers Gênes , une jeune femme fort belle s'installe avec eux dans le même wagon .Chemin faisant, ils font connaissance .Ils y passent quelques jours ensemble . Francesca devient l' amante de l' un d'eux . Après quelques jours, ils se séparent et les amants espèrent se retrouver l' année prochaine . Mais que réservera l' avenir à son amant ?

Eh bien voilà un petit recueil qui va se faire une jolie place sur mon podium Maupassant, aux côté des Contes de la Bécasse et des Contes du jour et de la nuit!
J'ai tout savouré avec délice là-dedans, et ce d'autant plus que je l'ai dégusté juste après une lecture éprouvante.
La nouvelle titre, "Les soeurs Rondoli", est une petite merveille en soi de drôlerie, de fraicheur et d'ironie qui voient deux jeunes dandys partis en goguette en Italie bien embarrassés devant les charmes particuliers des donzelles locales.
La plupart des autres nouvelles sont sur ce format extra court que j'adore chez Maupassant, troussées comme des belles filles et construites à la perfection. Mention spéciale pour la normande "Le petit fût" où la ferme de la vieille mère Magloire est à portée de verre, "Le mal d'André", vilain bambin perturbateur des amours adultérines, ou encore "Un sage" dont feraient bien de s'inspirer tous les maris envahis par leurs épouses.
Et ailleurs encore on y égratigne le clergé, l'héritage, et la femme bien sûr!
Un régal je vous dis!

Extrait d'un petit recueil de nouvelles de Guy de Maupassant écrit en 1884.

Au cours d'un voyage en train vers l'Italie, deux amis rencontrent une jeune fille italienne ; intrigués et séduits par son charme, ils souhaitent faire plus ample connaissance.
On découvrira ces quelques semaines passées à Gênes, une aventure de jeunesse insouciante et sans lendemain…
A replacer dans le contexte de la fin du XIXème siècle et des moeurs d'antan.

J'ai moyennement apprécié cette courte histoire, question d'époque et de point de vue. Pour autant, je salue la forme et le classique littéraire, l'audace et l'ironie. Une parenthèse.

« Car pour Maupassant comme pour le premier de ses héros, le monde, la vie, c'est la femme… L'existence lui paraît poétisée, illuminée par la présence des femmes ».

Voilà un beau recueil qui mêle réflexions pointues et légèreté déconcertante.
Les soeurs Rondoli ne resteront pas un souvenir impérissable. Malgré l'atmosphère très typique De Maupassant qui prend un très grand soin à infuser le sud dans son texte, l'intrigue a peu d'intérêt, on devine très vite la fin et les personnages ne sont pas aboutis.
Lui? est une merveille. La déchéance de l'esprit qui hallucine dans une gradation sauvage est très bien maîtrisée. Ça sent malheureusement le vécu.
Tout comme dans Suicides d'ailleurs. La lettre du mort est si réelle, nous aurions tous pu être le suicidé. On s'interroge.
Un sage ou le verrou ou Rencontre racontent l'ensorcellement aussi mais charnel cette fois. La femme est trop puissante, elle oppresse la masculinité, on s'en sort par une pirouette !
J'ai adoré Un Parapluie qui raconte l'avarice moderne. La nouvelle est tellement actuelle, on pourrait la lire aujourd'hui et y croire. L'humain avare n'a pas changé quand il s'agit de perdre la raison. de même que l'humain et les médailles. La nouvelle Décoré! est à mourir de rire, la chute est vertigineuse.
Il y a les petites nouvelles faussement légères et si cruelles : La Patronne, le Fût, l'oncle Sosthene, le mal d'André, le pain maudit, madame Luneau, Chali
A lire et à relire !

Maupassant ou "Comment écrire quelque chose de passionnant sur des détails de la vie".
Les Soeurs Rondoli sont la première nouvelle d'un recueil de quinze nouvelles sur des thèmes variés.
Certaines sont choquantes aujourd'hui car l'approche d'un homme envers une femme n'est plus la même qu'à l'époque (Et heureusement, on progresse sur ce point !). Il faut donc pouvoir remettre ces lectures dans leur contexte.

Durant ma lecture, je me suis faite la réflexion que certains auteurs ne parvenaient pas à écrire un bon roman en s'appuyant sur des faits de la Grande Histoire là où Guy de Maupassant écrit un chef d'oeuvre sur une anecdote semble t'il sans intérêt.
Et c'est là tout son art.

Sa façon d'écrire est tellement hallucinante, riche, agréable... Les compliments ne manquent pas.
Quel bon moment.

Les soeurs Rondoli donne son titre au recueil conte la rencontre du narrateur avec les soeurs Rondoli qui s'offrent facilement aux hommes aisés. Des nouvelles, souvent drôles, ironiques, dénonçant les défauts humains, la cupidité (le petit fût, le parapluie), évoquant les relations adultérines (la patronne, un sage particulièrement caustique, Rencontre que l'on peut qualifier de féministe, le pain maudit, la patronne, le mal d'André, le cas de Madame Luneau, Décoré, très amusante qui dénonce aussi le besoin d'honneurs des hommes). Suicides est elle, plus grave et Châli très étrange, à part, et choquante surtout en regard de nos critères contemporains.

J'ai retrouvé toute la palette des caractères chers à Maupassant avec ce recueil. Les nouvelles qui m'ont le plus marqué : "Le petit fût"pour sa cruauté, "Mon oncle Sosthène" pour sa verve drolatique et anticléricale, "Le Pain maudit" pour son illustration de l'hypocrisie et de la bêtise, "Le parapluie" pour l'avarice et enfin "Lui ?" pour l'angoisse. Il y a quand même un ovni dans ce recueil : la dernière nouvelle, "Châli" qui doit ressembler à du Pierre Loti mâtiné de pédophilie... étrange et révoltante.