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Eh bien, je serais presque déçu.
Un ensemble de 18 courtes nouvelles qui se picore bien, soyons honnêtes, ça reste du Maupassant et c'est tout sauf indigent.
Pourtant, cela fait pâle figure à côté de l'excellent recueil La Maison Tellier que j'avais lu peu avant.
Toutes publiées entre 1882 et 1883, pour la plupart dans le quotidien Gil Blas, on les sent un peu plus alimentaires, et quelquefois sans chute réelle, même si Maupassant reste le spécialiste de l'ambiance davantage que celui de la chute.
Deux évocations du conflit franco-prussien de 1870, dans les nouvelles "Mademoiselle Fifi" (qui n'est donc pas du tout une prostituée, contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre venant de notre Guy national) et "La pêche", où l'on voit que l'écrivain ne portait pas l'envahisseur dans son coeur.
Puis, surtout, hélas, une pléthore de nouvelles franchement misogynes. On sent l'écrivain aigri après les femmes, profondément. Certes, il faut le resituer dans son temps, et certes, il a su faire preuve par ailleurs d'une grande sensibilité sociale pour les problèmes de son temps... Justement, j'ai envie de dire. On a peut-être moins envie encore de lui pardonner ces écarts. Dans la Maison Tellier, j'avais senti un homme fâché avec le mariage, j'ai senti ici un homme fâché avec la femme en tant que genre. C'est fort fâcheux.
Heureusement, il reste la géniale – bien que glaçante – "Madame Baptiste" pour remettre un étonnant accent de modernité dans tout cela. L'archétype d'un phénomène de harcèlement et de lynchage de foule, avec ses conséquences désastreuses. Un texte qu'il faudrait faire lire à tous les petits justiciers des réseaux sociaux en bandes organisées, si seulement ça pouvait leur mettre un peu de plomb dans le crâne.
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Fou ? *****
Motif récurrent de la pensée gênante qui s'impose progressivement à l'esprit, graine de soupçon de la jalousie qui, une fois introduite dans la tête de l'homme, grandit, grandit jusqu'à dévorer sa raison. Interrogation éternelle autour d'un « crime d'amour », la femme rend-elle fou ? ou rend-elle jaloux et criminel ? mauvais et pervers ? En tout cas, la passion décrite ici devient morbide et désespérée. L'acte de folie furieuse peut-il être autre que celui d'un fou ? Sa version et son affirmation « Je ne suis pas fou » ne vient-elle pas justement prouver sa folie ? On ne peut que trop aisément faire le parallèle avec L'Enfer, film maudit de Henri-Georges Clouzot réalisé en 94 par Claude Chabrol.

Deux amis *****
Reprenant quelques éléments de « Pêche à la ligne », l'un des chapitres des Dimanches d'un bourgeois de Paris (premier projet de roman de l'auteur), Maupassant installe cette fois nos deux amis pêcheurs dans le contexte de la guerre. Croisant simplement les thèmes de la pêche (passion de la tranquillité et de la nature) et de la guerre, on peut en déduire toute l'absurdité de la guerre, sa cruauté aveugle, son inutilité, révoltante pour les hommes simples.
Objectivité et précision des détails, simplicité des mots renforcent l'impression de gâchis. Cruauté amusante dans le texte, indignation et pitié entre les lignes.

Le Remplaçant ****
Simple anecdote coquine, ce petit conte insiste aussi sur l'idiotie caractéristique du milieu militaire, où un militaire est substituable à un autre : « Un dragon et un dragon, quand ils ont le casque, ça se ressemble. » (p.703) ; peu intelligent, parlant mal la langue de leur patrie, uniquement valable pour son physique, le soldat offre ses services et son corps (à défaut de savoir faire autre chose) à la patrie comme à un proxénète.

Description détaillée de tous les contes du recueil sur mon blog.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Ah quel plaisir fut ce livre de Guy de Maupassant! Simple, léger. Les nouvelles nous repose au fil des pages, certains font rire d'autres nous donne un sentiment de compassion pour le narrateur. Ce fut avec une joie que chaque soir je rouvris ce livre pour poursuivre ma lecture. Petit bémol ce pendant: le titre du livre, pourquoi avoir pris le titre de la première nouvelle? En l'ouvrant la première fois je croyais que ce serait une histoire seulement mais avec des parties nommées différemment. J'ai compris rapidement qu'il s'agissait de nouvelles. Un titre un peu plus global aurait peut-être été mieux? Ce pendant, cela reste un vrai régal et Guy de Maupassant a réellement su imposer son écriture.
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Encore un recueil que je découvre tardivement et que je relirai jusqu'à la mort ! Les nouvelles sont d'une justesse extraordinaire, les personnages sont précis et il ne leur manque aucun détail. C'est toute la force De Maupassant, faire revivre des personnages d'une autre époque qui nous paraissent si humains qu'on croirait pouvoir les croiser en bas de chez nous. Mon préféré : Hector dans La Rouille. le plus drôle : La Relique.
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J'ai lu Mademoiselle Fifi conjointement avec Boule de Suif car mon édition contenait les deux nouvelles et je trouve que l'idée était bonne car on a l'impression que les deux récits se complètent ou se suivent. Ils se déroulent tous deux durant le conflit franco-prussien et ont tous deux une ou plusieurs femmes confrontées à la brutalité des soldats prussiens, mais aussi que la notion très importante d'honneur ou de déshonneur face à l'ennemi.
Dans Mademoiselle Fifi, qui n'est autre qu'un sous lieutenant Prussien, plusieurs hauts gradés de l'armée ont élu quartier général dans une belle maison française et veulent organiser une fête. Ils décident d'y convier quelques jeunes femmes des alentours.
Brutalité des mots, brutalités des gestes, ces femmes ne se laisseront pas intimider par l'ennemi aussi facilement.
Bien que très très court, j'ai beaucoup apprécié cette nouvelle et dans mon optique de redécouvrir l'auteur ce fut une autre confirmation pour moi que le style De Maupassant me séduit de plus en plus.
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Dans ce recueil, j'ai beaucoup aimé "Deux Amis". Les personnages sont deux personnes ordinaires de la société qui, au fil de l'histoire, se transforment en véritables héros. le début est étonnamment insouciant face à la guerre et la fin montre le courage des deux personnages.
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Guy de Maupassant/Mademoiselle Fifi/Marroca/Les Tombales/ Madame Baptiste.
Mademoiselle Fifi : cette brève nouvelle met en valeur le patriotisme d'une jeune femme prénommée Rachel qui fait partie d'un groupe de prostituées invitées à une soirée orgiaque bien arrosée, organisée par un groupe d'officiers prussiens occupant le château d'Urville en Normandie.
Ne vous méprenez point : il ne s'agit pas sous ce nom familier de Fifi d'une jeune péripatéticienne mais d'un jeune officier prussien nommé Wilhem d'Eyrik, un blondin marquis un peu efféminé mais dur et violent.
Extrait : « le capitaine, radieux, s'empara des femmes comme d'une chose familière, les appréciant, les embrassant, les flairant, les évaluant à leur valeur de filles à plaisir…Toutes, d'ailleurs, étaient jolies et grasses…Bientôt les hommes eux-mêmes, grisés par cette chair de femme étalée sous leur nez et sous leurs mains, s'affolèrent, hurlant, brisant la vaisselle… »
Maupassant comme à son habitude fait montre d'un immense talent pour sonder l'âme humaine, mettant en scène des personnages qui évoluent dans différentes situations.
Marocca : cette nouvelle a été inspirée à l'auteur par un voyage en Algérie en 1881 en qualité de journaliste. En manque de femme le personnage fait une rencontre au bord de la baie de Bougie. Une liaison torride s'établit entre Marroca et le narrateur, qui va aller de surprise en surprise.
Extrait : « C'était vraiment une admirable fille, d'un type un peu bestial, mais superbe…sa bouche entr'ouverte avait quelque chose de férocement sensuel…Ses seins étranges, allongés et droits, aigus, comme des poires de chair, élastiques…donnaient à son corps quelque chose d'animal, faisaient d'elle une sorte de créature destinée à l'amour désordonné, éveillant en moi l'idée des obscènes divinités antiques dont les tendresses libres s'étendaient au milieu des herbes et des feuilles…Et jamais femme ne porta dans ses flancs de plus inapaisables désirs. Ses ardeurs acharnées et ses hurlantes étreintes… »
Tout un programme et notre héros va en avoir des suées !! Et des angoisses !
Les Tombales : dans cette nouvelle, le narrateur raconte à un de ses amis l'étrange rencontre qu'il a faite au cimetière de Montmartre. Une jeune femme éplorée qui n'a même plus la force de se relever de la tombe de son mari défunt…Une liaison amoureuse va s'établir mais sans lendemain, quand un beau jour…Amour ou manipulation ? Là est la question.
Madame Baptiste : cette nouvelle nous conte l'histoire d'une jeune femme devenue une sorte d'intouchable en raison d'un viol dans son enfance. Maupassant nous montre là toute la haine imbécile qui peut animer une foule. C'est l'histoire de la double peine pour une jeune femme souillée à jamais selon le verdict populaire. Une nouvelle bouleversante, puissante par sa brièveté.
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Quel plaisir de retrouver Maupassant, certes quelques-unes de ces nouvelles m'ont laissée sur ma faim, mais d'autres sont une pure merveille.

Un pur moment de détente, d'humour , un côté humain avec les qualités et les défauts de nous autres humains.

A lire ou relire
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Un joli recueil d'une vingtaine de nouvelles. Un vrai plaisir de lecture. L'auteur nous refait vivre la France de la seconde moitié du XIX-ième siècle, le Paris de cette époque avec quelques fois des personnages, des peintres de ces temps là qui apparaissent. Un plaisir de lecture.
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Tout simplement une merveille , à quasi égalité avec les contes de la Bécasse
Je ne m'en lasse pas, Maupassant et ses nouvelles sont un vrai bonheur litteraire !
Son art de décrire les lieux, les personnages, les situations est époustouflant!
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